La communication nerveuse I. Un exemple de communication

La communication nerveuse
I. Un exemple de communication nerveuse : la transmission du message douloureux
1. Le trajet du message douloureux
Lors d’un choc ou d’une brûlure, la douleur est reçue par des récepteurs sensitifs spécifiques, les
nocicepteurs. Chaque nocicepteur est relié à une fibre nerveuse nociceptive, cette fibre est en
fait une partie d’un neurone dont le corps cellulaire est situé dans les ganglions rachidiens. Les
fibres sont regroupées pour former des nerfs rachidiens, puis elles arrivent à la moelle épinière
par la racine dorsale. La terminaison de la fibre se situe dans la substance blanche, au niveau
de la corne dorsale. Le message est alors transmis à un autre neurone au niveau d’une
synapse. Ce neurone post-synaptique va ensuite remonter le long de la moelle épinière jusqu’au
cerveau où la sensation de douleur va naître.
2. Les caractéristiques du message douloureux
Une fibre nerveuse est polarisée au repos, l’intérieur est négatif (-60mV), c’est le potentiel de
repos.
Lorsqu’on stimule la fibre nerveuse, on obtient un signal électrique caractérisé par une brusque
dépolarisation (la fibre devient positive) : c’est un potentiel d’action.
Voir dessin PA.
Ce potentiel ne naît que si la stimulation dépasse un seuil minimum, mais passé ce seuil
l’amplitude du potentiel d’action ne varie pas. En effet, l’intensité de la stimulation est codée
par la fréquence des signaux dans la fibre (stimulation forte = fréquence élevée). Un message
est donc souvent formé de plusieurs signaux (potentiels d’action).
Conclu : la communication nerveuse se manifeste par des combinaisons de signaux électriques
constituant des messages. Ces messages sont rapidement propagés par des chaînes de
neurones communicant entre eux au niveau des synapses.
3. la transmission du message au niveau des synapses
Synapse : espace séparant l’axone d’un neurone du corps cellulaire d’un autre neurone.
On constate que le message nerveux franchit la synapse et seulement dans un sens (on parle
alors de neurone pré-synaptique (avant) et post-synaptique).
La transmission du message est de nature chimique (et pas électrique, vu en troisième).
Mécanisme : L’arrivée de potentiels d’action libère des molécules appelées neurotransmetteurs
dans la synapse. Ces neurotransmetteurs traversent la fente synaptique et vont se fixer sur des
récepteurs spécifiques qui sont dans la membrane post-synaptique. Ces récepteurs activés vont
alors créer un signal électrique dans le neurone post-synaptique.
Il existe dans tout le système nerveux de nombreux neurotransmetteurs différents, chacun
possède un récepteur spécifique.
Schéma bilan synapse
II. Atténuer la douleur
1. L’action de la morphine
La morphine a un puissant effet analgésique (atténuant la douleur). En fait, la morphine se fixe sur des
récepteurs spécifiques des neurones médullaires (dans la corne dorsale de la moelle épinière) : les
récepteurs opioïdes. Cela diminue l’intensité du message nociceptif, partant du neurone, c’est l’effet
inverse des neurotransmetteurs comme la substance P.
On trouve aussi des récepteurs opioïdes au niveau du cerveau
2. Le contrôle endogène de la douleur
Il existe des substances endogènes (produites par le corps lui-même) qui ont une action analgésique : les
enképhalines. Ces substances ont une structure proche de la morphine, elles peuvent se fixer sur les
récepteurs opioïdes et diminuer ainsi l’intensité des messages nociceptifs partant du neurone médullaire.
Les enképhalines sont des neurotransmetteurs libérés par des petits neurones spécialisés, situés dans la
moelle épinière, les interneurones. Ces neurones permettent donc à l’organisme de moduler
naturellement l’intensité du message douloureux, et donc d’atténuer la sensation douloureuse qui en
découle.
En fait, la morphine et ses dérivés imitent l’action des enképhalines en l’amplifiant (car les doses sont très
fortes), et ont ainsi un puissant effet analgésique.
Schéma bilan fonctionnement et régulation au niveau de la synapse.
III. Les drogues, un plaisir dangereux.
Drogue (ou psychotrope) : substance agissant sur le système nerveux (ou sur le psychisme)
1. Morphine et plaisir
Lorsque l’on reçoit une information sensorielle agréable, on ressent une sensation de plaisir.
En fait, la sensation de plaisir est due à un neurotransmetteur, la dopamine, qui est libérée dans
différentes parties du cortex. Les corps des neurones dopaminergiques (=sécrétant de la dopamine) sont
tous situés à la base du cerveau mais leur axones vont dans différentes zones du cortex. Ils sont stimulés
par d’autres neurones lorsqu’on vit une chose agréable (sécrétion plus forte de dopamine). On appelle cet
ensemble de neurones le circuit de la récompense.
SCHEMA
En temps normal, ces neurones dopa sont toujours un peu inhibés par des interneurones.
SCHEMA
Ces interneurones possèdent des récepteurs opioïdes, et peuvent donc être inhibés par des
enképhalines. L’inhibition des interneurones « lève » (ou annule) l’inhibition des neurones dopa, ce qui
augmente la sécrétion de dopamine (et donc provoque une sensation de plaisir).
SCHEMA
Les opiacés (morphine, héroïne,…) agissent comme les enképhalines, ils lèvent l’inhibition des neurones
dopa et provoque une sensation de plaisir. Mais leur effet est beaucoup plus fort. C’est cet effet que
recherche les usagers de ces drogues.
La majorité des drogues agissent sur les circuits de la récompense, à différents niveaux (voir DOC).
2. Les dangers liés à l’usage de drogues
L’effet de ces drogues est puissant mais très éphémère, en effet, les molécules se dégradent et n’ont
rapidement plus d’effet. Il faut à ce moment là reprendre de la drogue pour continuer à se sentir bien. C’est
pour cela que les drogues procurant un bien-être artificiel sont toujours associées à la notion de
dépendance, on ne peut plus vivre sans.
On distingue deux types de dépendance, selon les symptômes que le besoin de drogue fait apparaître :
La dépendance psychologique, liée à l’état de manque : le drogué doit toujours en consommer pour
continuer à se sentir bien. Dès qu’il arrête, il est alors en état de souffrance psychique : malaises,
angoisses, voire dépression.
La dépendance physique ou physiologique, beaucoup plus forte, se manifeste lors de l’arrêt
prolongé de la prise de drogue : nausées, vomissements, douleurs, transpiration intense, …
Le second problème est lié au fait que l’organisme s’habitue à la drogue, et le consommateur doit alors
augmenter les doses pour continuer à ressentir un effet équivalent. On parle d’accoutumance ou de
tolérance à la drogue. Il y a alors risque d’overdose, c'est-à-dire que le drogué prend une dose très forte
que son organisme ne supporte pas.
Ex : l’héroïne perturbe la respiration et peut à forte dose provoquer un arrêt respiratoire et donc la mort
3. Drogue et société
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