1
DEA / GDO Séminaire 3
1 - « Langage et communication dans les organisations »
Cours introductif
1 - Pourquoi s’intéresser au langage ?
une évidence : entreprise lieu de parole
une hypothèse : intensification du phénomène
2 Langue / Langage / Communication
le langage et non la langue
sciences du langage et non linguistique
communication : notion polysémique
3 Fonctions et fonctionnement du langage
fonction de communication et fonction cognitive
le modèle du code
les accidents théoriques
Langue
Parole
Institution
Conventions arbitraires
à caractère social
Relation passive entre
signifiant et signifié
Les formes, les règles, le code
(la partition)
Activité
Le propre de l’individu
Utilisation de la langue par
un sujet
Relation active entre
concepts et sons
Usage en situation,
énonciation
(exécution)
Quelque éléments d'introduction à la linguistique
Les sciences du langage comprennent :
- la phonologie (signaux phonétiques, sons)
- la morphologie (forme des mots)
- la syntaxe (combinatoire des signes dans la phrase)
- la sémantique (étude du sens, de la signification)*
- la sémiologie (étude des signes)*
- la lexicologie (le lexique)
- l'analyse du discours*
- la pragmatique* (rapport entre langage et action)
- la sociolinguistique* (relation entre langage et société, les usages
de la parole en situation)
* disciplines les plus utilisées en sciences sociales (sociologie,
sciences de la gestion et des organisations, marketing…) : les
"pratiques langagières" étant considérées comme des pratiques
sociales et non pas seulement linguistiques qui s'analysent en contexte
Les fonctions du langage* (selon Jakobson) :
- référentielle (le rapport à la chose, dans la réalité)
- expressive (idées, émotions, subjectivité)
- pragmatique (agir sur autrui : "prends!")
- phatique (à propos du canal : "allo vous m'entendez?")
- poétique (beauté du message)
- métalinguistique (le langage est commenté : "drôle de mot !,
"mais que veux tu dire?")
* on peut ajouter à cette liste une fonction cognitive (expliciter un
savoir faire, mener une discussion technique) et une fonction de
communication (demander de l'aide, un conseil, donner un ordre)
Les actes de langage
Notion au cœur de la pragmatique : le langage contient de
l'action (Austin "Quand dire c'est faire", 1970)
Ex : je vous renvoie, vous excommunie, je jure de dire la vérité,
je vous ordonne de balayer la cour
On distingue énoncé "constatif" (il pleut) et "performatif" (je
vous déclare mariés)
Mais un acte de langage peut être indirect : 'il pleut" peut vouloir
dire "je te conseille de prendre un parapluie" : ce constatif
équivaut à un performatif qui vise à faire ou à faire-faire quelque
chose à quelqu'un
Exemples d'actes de langage : promettre, interroger, expliquer,
se justifier, condamner, argumenter, reformuler, négocier…
Un acte de langage a un objectif que l'on peut distinguer de son
résultat : une requête peut échouer :
- si le locuteur ne s'exprime pas bien, est incompris
- s'exprime bien mais le destinataire ne comprend pas qu'il
s'agit d'une demande de conseil et croit qu'on lui pose une
question
- se fait comprendre mais n'obtient pas l'acte
La Communication est une notion protéiforme
et polysémique
(selon le Robert) on trouve les sens suivants :
- l’action de communiquer ;
- la chose que l’on communique ;
- l’ensemble des informations communiquées ;
- le fait d’établir une relation avec quelqu’un ;
- ce qui permet de communiquer dans l’espace ;
- le passage d’un lieu à un autre ;
- le moyen technique par lequel on communique ;
- le contenu du message communiqué.
La Communication renvoie donc à
- à la psychologie individuelle (effusion, expression,
communion) ;
- à des pratiques sociales (correspondance, relations
publiques) ;
- à des discours scientifiques (ethnographie de la comm.,
sémiotique) ;
- à des moyens de transmission (media, avis, note, message,
dépêche, rapport) ;
- à des processus (échange, liaison, annonce, appel) ;
- aux acteurs de ces processus (émetteur, récepteur,
destinataire, correspondant) ;
- à ce qui est transmis (nouvelle, renseignement) ;
- à des déplacements (circulation, transport).
Implique une démarche interdisciplinaire
2
Les voies de la communication
Langage humain
les usages de la langue en société
les communautés de parole
langue officielle, légitime/langage ordinaire
Les signes
Symboles (le noir = deuil),
Icônes (portrait)
Indices (fumée et feu)
Images
Les moyens, les outils, les techniques :
L'écriture
L'imprimerie
La poste et le téléphone
L'audiovisuel
L'informatique
Les NTIC (satellite, magnetoscope, cable, intranet, video
domestique..) : des dispositifs de communication interactifs
Différentes approches de la communication
Théorie mathématique (Shannon1948) : le message qui circule entre
émetteur et récepteur. Modèle linéaire, proche de l'ordinateur, de
transmission de l'information
Théorie anthropologique (Bateson, 1971, Hall, 1978) elle inclue le
verbal - la liguistique (les mots) - et le non verbal - la kinésique
(gestuelle) et la proxémique(espace interpersonnel). "On ne peut pas
ne pas communiquer" . Chaque culture a ses normes
Théorie psychologique (Watzlawick, 1964) et la thérapie familiale
Interactionnisme (Goffman, 1968 etc) et la micro-sociologie des
interactions banales, quotidiennes, qui sont la trame de l'ordre social,
des normes et rituels. Les mises en scène de la vie quotidienne, les
"service encounters", rôles sociaux et cadres.
Sémiologie : la science des signes (Pierce, Saussure, Barthes, Levi
Strauss). Signe/signifié/signifiant. La communication comme
production de signification en message. Le code caché des échanges
entre humains (règles de parenté, langage et échanges économiques)
La voix comme méta-communication
Le cas de la Prosodie : étude de l'intonation
La relation sociale met en jeu des compétences communicationnelles
implicites : dialogiques, discursives et para verbales (mimiques,
gestes, voix).
Intonation et intention : la voix joue un rôle essentiel mais largement
incoscient dans l'interprétation d'un énoncé ; elle sert d'indice pour
interpréter (1) ce qui est dit (indice de "contextualisation"J. Gumperz)
et (2) la qualité de la relation (amicalité, indifférence, hostilité,
autorité, soumission, distance, proximité).
On peut distinguer :
- les qualités de la voix (claire, sombre, sonore, sourde,
éraillée, stridente, bref sa "couleur" en chant) ;
- les qualités de la parole (variations de hauteur, d'intensité, de
longueur, articulation).
Le ton de la voix est une résultante de la variation de ces divers
paramètres : la montée ou la descente intonative ; l'accentuation ; le
débit (nombre de syllabes/seconde, pauses, allongements).
L'analyse acoustique (sonagramme) permet d'obtenir : la courbe
mélodique, l'intensité, les attaques, les chutes, la composition du
son.
Rédaction d’un compte rendu de réunion
Participants : chefs administratifs et comptables de la « Division
Production »
Objectif : « faire le point sur le climat social et le
fonctionnement de la division »
Rédaction confiée à jeune ingénieur qui écrit 3 versions
Ce qui posait problème : expression des divergences d’opinion à
propos relations syndicat
1ere version « Dans ce domaine, les analyses et les
préoccupations sont un peu différentes selon les sensibilités de
chacun et les historiques des unités »
3me version « Les relations réciproques entre partenaires sont
ambigues
L’enjeu : construction d’un sujet collectif « chefs de service »,
passer de expression de divergences indiv. au constat rhétorique
« ambiguité » d’une opinion collective
Un système d’interprétation
Est une combinaison de : savoirs, formels, informels, culturels,
sur les gens, les situations, c’est un mélange de représentations,
sensations, habitudes, intuitions qui sont des ressources
nécessaires pour donner un sens aux phrases, événements et
actions
ex « vous êtes viré » !
- c’est vraiment l’intention de mon patron
- il plaisante
- c’est une information que le délégué du perso. me donne
après réunion
L’interprétation est pour une part le fait du récepteur, c’est lui
qui en définitive décide du sens qu’il va donner
L’analyse des échanges langagiers ne se résume pas à la
« circulation de l’information » : elle inclue la part de
l’interprétation dans la construction de la signification
1 / 2 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !