M. Freitag “ La dissolution postmoderne de la référence transcendantale…” (1999) 5
Introduction
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Cet article
aborde, selon une perspective sociologique, la reconnaissance
critique de l'existence d'une dimension transcendantale non seulement dans
l'expérience humaine subjective, mais aussi au « fondement
» de la vie
Je dois à Micheline Milot non seulement l'idée d'écrire ce texte, mais aussi sa structure.
C'est elle, en effet, qui en a rassemblé les éléments à partir de trois manuscrits plus
extensifs mais inachevés qui étaient consacrés respectivement à la question des droits, à
celle de l'identité et, enfin, à une réflexion sur la signification contemporaine de la
religion et, particulièrement, du discours théologique. Le texte qu'on va lire comporte
donc certaines discontinuités et de nombreuses ellipses, et toute tentative que j'aurais pu
faire pour en intégrer mieux le sujet et en resserrer l'argumentation aurait conduit à un
essai beaucoup plus long, au centre duquel il m'aurait fallu placer une ontologie de la
normativité immanente à la reproduction de toute réalité d'ordre subjectif et, par
conséquent, de nature contingente. Je remercie très amicalement Micheline Milot pour
l'aide qu'elle m'a ainsi apportée, et qui seule m'a convaincu de l'utilité de présenter aux
lecteurs ce qu'il faut considérer seulement comme l'ébauche d'une réflexion sur la nature
transcendantale de la normativité, ou encore comme l'ouverture de quelques pistes en vue
d'une exploration plus approfondie de ce nouveau «continent historique» qui a été si
souvent décrit négativement par la « perte de la transcendance », la « dissolution des
finalités de la vie commune », l' « éclatement du sujet », la « fin des grands récits », la
« mort des idéologies » : bref, il s'agit ici de présenter quelques repères permettant de
saisir un peu le sens de la « perte du sens », quelque chose qui conduirait la réflexion au-
delà d'un simple constat de perte, et l'action, au-delà des stratégies d'adaptation aux-
quelles l'idéologie présentement (encore) dominante veut l'accoutumer par tous les
moyens.
Je voudrais montrer plus bas, en esquisse, que le « fondement » n'est pas vraiment
« dessous » ou encore « au-dessus » de ce qui possède un fondement, mais qu'il repré-
sente le centre ou le cœur ontologique de sa réalité la plus concrète en tant que réalité
d'ordre subjectif (et plus précisément intersubjectif, puisqu'il n'y a de subjectivité qu'à