En s’appuyant sur une fonction de production, c’est-à-dire sur l’étude de l’efficacité de
la combinaison productive, Solow conclut :
- Qu’il existe un état stationnaire lié aux rendements d’échelle constants. La reprise de la
croissance à long terme dépend donc d’un PT « tombé du ciel », c’est-à-dire exogène. Le PT
regroupe l’ensemble des éléments qui permettent d’augmenter la productivité des facteurs de
production. Il s’effectue à un taux donné, fixé en dehors du modèle, et constant.
Facultatif (c’est simplement pour expliquer)3 explications : les grandes découvertes sont le fait de la
recherche fondamentale, qui vise à produire des connaissances et n’a pas nécessairement de visée commerciale ;
une grande partie de la recherche est le fait des gouvernements, qui obéissent à des objectifs non économiques
(défense, prestige), et l’économie bénéficie essentiellement des retombées de cet effort qu’elle ne détermine pas
(ex : découverte de l’atome>usage militaire (bombe)> usage civil(production d’électricité)) ; certaines
découvertes ont des retombées beaucoup plus larges que leur domaine d’application initial (ex : en diminuant le
coût du transport, les chemins de fer ont rendu possible un accroissement de la DDT)
-l’étude empirique du résidu de Solow (la part de la croissance qui ne s’explique pas par
l’augmentation des facteurs K et W, et qui contribue pour au moins 50 % à la croissance) rend
compte des différences de croissance entre les pays, des conditions de convergence (effet de
rattrapage et effet de dispersion) et des chocs technologiques (les fluctuations de la croissance
sont fortement corrélées avec celles du résidu de Solow).
3°L’endogénéisation du PT
À l’opposé de la théorie néo-classique, les théories de la croissance endogène,
apparues dans les années 80, cherchent à expliquer le rythme et l’orientation du PT. Dans ces
théories, le changement technique résulte d’investissements réalisés par les agents
économiques motivés par le gain. La quantité d’investissement réalisé détermine le rythme du
PT. Ce qui différencie le PT des autres facteurs de production et qui en fait le moteur de la
croissance, c’est l’existence de rendements d’échelle croissants dans la production de
connaissances (non seulement une connaissance peut être utilisée par un nombre quelconque
d’agents simultanément, mais chaque nouvelle connaissance ouvre la voie à des découvertes
ultérieures). Un processus persistant d’accumulation de la connaissance est donc possible, qui
entraîne l’accumulation des autres facteurs de la croissance.
L’accumulation des connaissances peut provenir de sources variées :la recherche-
développement, le capital humain (Becker, Arrow et l’apprentissage par la pratique), la DDT
(Smith) et le capital physique (en posant des problèmes nouveaux aux ingénieurs et
techniciens, ils sont vecteurs de changement technique).
2. Pourquoi la volonté d’innover ?
Briser le cadre de la concurrence :
Selon la théorie microéconomique, en situation de concurrence parfaite, où le prix est
égal au coût marginal des facteurs, le profit est nul. L’innovation, parce qu’elle brise le cadre
de la concurrence parfaite, est source de rente. L’innovateur en produit, se trouvant seul à
fournir ce bien (situation de monopole), peut le faire payer à un prix supérieur au coût
marginal. L’innovateur en procédé fabrique le bien à un coût inférieur à celui de ses
concurrents : il peut soit le vendre à son coût réel pour éliminer les concurrents et se retrouver
en situation de monopole, soit le vendre au même prix que ses concurrents et empocher la
différence entre ce prix et ses coûts plus bas.
( voir également Schumpeter)
Un investissement risqué :
L’investissement en innovation est particulièrement risqué. Le coût est incertain car on
ne sait jamais quand la recherche va aboutir, ni même si elle va aboutir. Les débouchés
commerciaux sont difficiles à anticiper, compte tenu des goûts changeants des
consommateurs. Les concurrents pourront réagir à l’innovation en proposant de nouveaux