
l’utilisation. Cependant, il ne faut pas imposer un moyen de contraception à une personne. Le
consentement éclairé est valable et ce quelque soit l’état psychologique de la patiente.
Pour ce travail, nous avons évalué la prise en charge de la contraception chez les patientes
psychotiques hospitalisées en service de psychiatrie. Pour cela, nous avons réalisé des
entretiens auprès du personnel soignant.
Les relations sexuelles font partie de la vie quotidienne des patients. Cependant, le
personnel soignant n’aborde pas ce sujet de manière systématique et attend que la patiente se
confie. Lorsque cela est le cas, la contraception est en généra abordée. Cependant, le respect
de la vie privée est une notion qui revient fréquemment et il faut donc être prudent quand ce
sujet doit être évoqué.
Certaines personnes interrogées ont vécu la situation d’une femme psychotique enceinte
lors de leur hospitalisation. A ce niveau aussi, les équipes soignantes évoquent le respect de la
vie privée mais aussi l’importance d’informer les femmes des conséquences de la grossesse.
Le personnel soignant réagit de manière différente face aux patientes qui confient avoir
des relations amoureuses. Ces réactions sont fonction du type de service dans lequel il
travaille. En effet, dans les services d’hospitalisation chronique, la contraception et la
sexualité ne sont pas tabous et font partie de la vie quotidienne des patients.
Dans les services d’hospitalisation aiguë, la contraception passe au second plan et refait
surface en général lorsqu’il y a eu une situation à risque.
Dans les services de réinsertion, le personnel soignant accompagne les patients dans la vie
quotidienne et donne, si cela semble nécessaire, des informations tout en restant dans le
respect de la vie privée.
Les personnes interrogées confient ne pas avoir eu de formation plus approfondie que les
cours de gynécologie des études d’infirmière en ce qui concerne la contraception. Il ressort de
ces entretiens qu’il pourrait être intéressant de mettre en place, dans le cadre d’une formation
continue, une formation sur la contraception et la sexualité en psychiatrie.
Une formation pourrait donner au personnel infirmier des réflexes ainsi que des réponses
aux questions les plus fréquemment posées par les patientes.
La perception qu’a le personnel soignant de la sexualité des femmes psychotiques est, soit
une relation totalement chaotique avec des partenaires multiples et sans consentement réel,
soit une relation stable mais sans réelle durée dans le temps.
Le point principal qui ressort de tous ces entretiens est l’éthique. En effet, à aucun
moment il n’est possible d’imposer son propre choix . Il faut donc tenter de faire comprendre
les avantages de la contraception tout en restant neutre au maximum. A ce niveau, il est
important de pouvoir travailler en équipe pluridisciplinaire.
Pour conclure, il est possible de dire que la contraception en psychiatrie est encore un
sujet tabou car il touche en même temps à la sexualité. Cependant, il existe un réel intérêt de
la part du personnel soignant.
Il pourrait être intéressant tout de même d’instaurer une formation destinée au personnel
infirmier et centrée sur la contraception. Dans des services où les patients sont plus stabilisés,
il serait aussi possible de réaliser des séances d’information destinées aux patientes en matière
de contraception.