Certes, les cycles économiques ont pour origine des perturbations externes, comme l’illustrent
les taches solaires
- Cycles de Farmer liés à aléas climatiques, guerres…
- Révolutions politiques à l’origine de déséquilibres conjoncturels (variations de prix ),
structurels (changement de régime => modification des comportements, de
consommation, de vie…)
- Découvertes de mines d’or ( 19ème siècle ) :1850-1910 « cycle de l’or » ( R. Cassel ) :
l’abondance d’or est à l’origine de l’augmentation des réserves des banques, lesquelles
accordent plus de crédit, ce qui a un impact sur la consommation, la valeur de la
monnaie… : pendant le cycle de l’or, la croissance des liquidités monétaires, de
l’ordre de 2,8% par an, permet de financer la croissance économique, sans pression sur
les prix ; à l’inverse, la rareté des métaux précieux constitue une contrainte monétaire,
qui pèse sur la croissance…
Cependant, l’analyse des cycles n’élude pas les causes internes au fonctionnement de
l’économie, puisque les systèmes réagissent aux chocs, d’où le phénomène de cycles
« autoentretenus »
- Analyse marxiste : la crise et le retournement du cycle sont le résultat des
contradictions propres au capitalisme, lesquelles sont liées, entre autres, à la
suraccumulation du capital et à la substitution du capital au travail, qui conduisent à un
décalage entre la sphère de la production et la sphère de la consommation (sous-
consommation), d’où la baisse tendancielle du taux de profit à long terme… Cette
analyse trouve son actualité dans la monétarisation de marché : décalage entre la
décision d’investir et celle de consommer (j’investis quand les prix augmentent, je
consomme quand les prix baissent) : schéma simpliste !!!
- Analyse libérale : si cause interne, alors liée à défaut d’information des agents
(Friedman) : l’inflation engendrée par des politiques monétaires laxistes perturbe
l’info des agents économiques, les prix ne jouant plus leur rôle de signal, d’où
comportement faussé, pas de retour à l’équilibre…
- Analyse keynésienne : cycles liés aux variations du taux de rentabilité anticipé du
capital le plus productif ( taux marginal du capital ) : si on anticipe une hausse, alors
surinvestissement, surcapitalisation… D’où baisse de la rentabilité, au bout d’un
certain temps ; Aftalion : perturbations liées au retard dans l’adaptation de l’Offre à la
Demande : métaphore du « poêle à charbon » : la D augmente, donc l’investissement
augmente, accélération, surchauffe…Puis on se désengage, les I baissent, la D
baisse…C’est comme pour le charbon : on a froid, on met du charbon pour se
chauffer, on a trop chaud, on enlève un peu de charbon, ce qui fait que l’on a froid… ;
tout comme le « radiateur » a besoin d’un thermostat, l’économie a besoin
d’instruments de régulation
Difficultés liées à cette distinction exogène/endogène : mise en évidence de la
complémentarité des deux approches
Démographie :
Malthus (1766-1834) : phénomène exogène : croissance de la population selon un rythme
géométrique
Marx (1818-1883) :phénomène endogène : la croissance de la population légitime la baisse
relative des salaires
Samuelson, L’Economique
La distinction endogène/exogène n’est pas nettement tranchée