Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 IX- 1. STRUCTURES DE LA TÊTE ET DU COU Os de la tête du chien Le crâne ou mieux la tête osseuse protège l’encéphale, les organes des sens et les parties rostrales des systèmes digestif et respiratoire. Il est constitué d’un ensemble d’os qui se fusionnent précocement les uns aux autres pour la plupart d’entre eux. Les proportions de la tête du chien varient selon les races, beaucoup plus que celles des autres mammifères domestiques. On reconnaît chez le chien trois types morphologiques. Type dolichocéphale : Type mésocéphale : Type brachycéphale : tête longue et étroite : ex. Collie, Lévrier. tête à proportions moyennes : ex. Berger allemand, Labrador. tête courte et large : ex. Pékinois, Boston terrier. La tête osseuse comprend les os du neurocrâne qui protègent l’encéphale et les os de la face qui forment principalement les deux mâchoires et renferment les cavités nasales. La plupart des os de la tête sont des os plats composés d’une table externe et d’une table interne d’os compact entre lesquelles se trouvent de l’os spongieux. La table externe donne la forme à la tête et la table interne constitue les parois des cavités. Le neurocrâne est composé d’os impairs et d’os pairs. Os impairs : occipital – interpariétal – sphénoïde (basi et pré) – ethmoïde. Os pairs : ptérygoïde – temporal – pariétal – frontal. Occipital : Il forme la face caudale ou nuchale du crâne. Protubérance occipitale externe : petite élévation médiane à l’extrémité dorsocaudale du crâne. Crête sagittale (externe) : crête sur le plan médian qui s’avance rostralement jusque sur l’os frontal. La hauteur de cette crête varie selon les races et peut être absente. Chez plusieurs races 171 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 brachycéphales la crête est remplacée par une paire de lignes temporales qui s’étendent jusqu’aux os frontaux. Condyle Occipital : Trou occipital (foramen magnum) : surface articulaire paire pour l’articulation avec l’atlas. trou médian limité par les deux condyles par lequel la moelle épinière se continue par le tronc cérébral. Interparietal : Chez le chien, l’os interpariétal se fusionne avant la naissance à l’os occipital. Sphénoïde : Chez les animaux domestiques, contrairement à l’homme, la partie caudale du sphénoïde (basisphénoïde) se fusionne tardivement à la partie rostrale (présphénoïde). Ces deux parties constituent en fait deux os distincts jusqu’à leur fusion complète à l’âge adulte. Chez l’adulte, le sphénoïde ne forme plus qu’un os impair situé sur le plan médian qui participe à la formation des parois de la cavité crânienne. Le sphénoïde comprend un corps et une paire d’ailes. Le corps forme une partie du plancher de la cavité crânienne; les ailes forment les parties ventrolatérales de la cavité crânienne. Canal optique : ouverture rostrodorsale dans la partie caudale de l’orbite pour le passage du n. optique. Fissure orbitaire : ouverture située ventrocaudalement au canal optique dans la paroi caudale de l'orbite pour le passage des nn. oculomoteur commun, trochléaire, abducens, ophtalmique (n. trijumeau) et certains vaisseaux. Ethmoïde : Il est situé à l’intérieur de la tête osseuse entre la cavité crânienne et la cavité nasale. 172 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Lame criblée : paroi transverse perforée par plusieurs petits trous qui livrent passage aux filaments du n. olfactif. Cornets ethmoïdaux : petites lames enroulées sur elle-mêmes qui s’avancent rostralement et occupent le fond des parties droite et gauche de la cavité nasale. Le plus long des cornets ethmoïdaux forme le cornet (concha) nasal dorsal. Ptérygoïde : Petit os plat et mince pair qui s’articule entre autres avec le sphénoïde. Il participe à la formation des parois latérales osseuses du nasopharynx. Temporal : Les deux temporaux forment la région caudoventrale des parois latérales de la cavité crânienne. Processus zygomatique : prolongement rostral qui forme la partie caudale de l’arcade zygomatique. Fosse mandibulaire : surface articulaire concave qui reçoit le condyle de la mandibule. Processus mastoïde : éminence située caudodorsalement au méat acoustique externe. Trou stylomastoïdien : espace situé caudalement au méat acoustique externe et ventralement au processus mastoïde pour le passage du n. facial. Méat acoustique externe : ouverture latérale qui donne accès à la bulle tympanique. Sur le vivant cette ouverture est fermée par le tympan et le cartilage annulaire de l’oreille externe se fixe à sa périphérie. Bulle tympanique : élévation bulbeuse sur la face ventrale qui abrite la cavité de l’oreille moyenne. 173 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Fissure tympanooccipitale : ouverture allongée entre la bulle tympanique et la partie basilaire de l’occipital. Elle permet le passage de l’a. carotide interne et la sortie des nn. glossopharyngien, vague et accessoire. Pariétal : Chacun des deux os pariétaux forme la paroi dorsolatérale de la cavité crânienne. Frontal : Situé à la jonction des régions faciale et du neurocrâne, chaque os frontal participe à la formation de la paroi de l’orbite en plus de former la paroi rostrodorsale de la cavité crânienne. Chaque os est creusé par une cavité qui constitue le sinus frontal. Processus zygomatique (proc. supraorbitaire) : petite projection latérale de l’os qui reçoit l’attache du ligament orbitaire. La face est composé d’os impair et d’os pairs. Os impair : vomer Os pairs : incisif – nasal – maxillaire – zygomatique – palatin – lacrymal – cornet nasal ventral – mandibule. Vomer : C’est un os allongé et mince qui s’étend à l’intérieur du nez sur le plan médian. Sa face dorsale reçoit le septum nasal qui sépare la cavité en moitiés droite et gauche. Caudalement, il forme la paroi dorsale des choanes, espace qui fait communiquer la cavité nasale avec le nasopharynx. Incisif : Placés rostralement, les incisifs constituent les parois ventrolatérales de l’ouverture nasale osseuse. Chacun des os reçoit les dents incisives supérieures. 174 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Nasal : Les nasaux sont des os allongés qui forment la paroi dorsale de la cavité nasale. Maxillaire : Chacun des os maxillaires est volumineux et forme la plus grande partie de la mâchoire supérieure ainsi que la paroi latérale de la cavité nasale. Ventralement, le maxillaire sépare la cavité nasale de la cavité buccale. C’est dans le maxillaire que sont implantées les canines, les prémolaires et les molaires supérieures. Trou infra-orbitaire : fente allongée verticalement située rostroventralement à l’orbite. Ce trou constitue l’ouverture rostrale du canal infra-orbitaire qui livre passage au n. et aux vaisseaux maxillaires. Processus palatin : lame horizontale formant la région rostrale du palais osseux séparant la cavité nasale de la cavité buccale. Fissure palatine : espace ovale situé de chaque côté du vomer à la jonction de l’incisif et du processus palatin du maxillaire qui fait communiquer les cavités nasale et buccale. Zygomatique : C’est un os plat qui constitue la partie rostrale de l’arcade zygomatique, formant un pont osseux entre le maxillaire rostralement et le temporal caudalement. Il forme le bord ventrolatéral de l’orbite. Palatin : Chaque os palatin est formé par une lame horizontale et une lame perpendiculaire. Lame horizontale : forme la partie caudale du palais osseux et la paroi ventrale des choanes. Lame perpendiculaire : lame verticale qui constitue la paroi latérale des choanes. 175 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Lacrymal : Petit os situé dans la partie rostrale de l’orbite à la jonction des os zygomatique, maxillaire et frontal. Ouverture du conduit nasolacrymal : orifice près du bord rostral de l’os qu’emprunte le conduit nasolacrymal pour faire communiquer le sac lacrymal avec la cavité nasale. Cornet nasal ventral : C’est un petit os composé de lames osseuses très minces enroulées sur ellesmêmes qui occupe la région rostrale de chaque moitié de la cavité nasale. Il s’articule avec le maxillaire. Mandibule : Chaque mandibule est formée d’un corps ou lame horizontale et d’un rameau ou branche. Rostralement les deux mandibules s’articulent entre elles par la symphyse mandibulaire. Les mandibules reçoivent les dents de la mâchoire inférieure. Processus condylien : prolongement caudal qui porte la surface articulaire pour l’articulation avec le temporal. Processus coronoïde : moitié dorsale de la branche. Trou mandibulaire : ouverture caudale du canal mandibulaire pour le n. mandibulaire située à la face médiale de l’os à la jonction du corps et de la branche. Trous mentonniers : orifices sur la face latérale de la région rostrale du corps de l’os qui constituent les ouvertures rostrales du canal mandibulaire. Appareil hyoïdien : Cet appareil est composé des os hyoïdiens qui rattachent le larynx au crâne et sur lesquels s’attachent les muscles de la langue. 176 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Cet appareil s’étend du processus mastoïde jusqu’au cartilage thyroïde du larynx. Il est formé par un très court cartilage tympanohyoïdien qui s’articule avec le processus mastoïde et une série de petits os qui s’articulent entre eux : stylohyoïdien, épihyoïdien, cératohyoïdien, basihyoïdien et thyrohyoïdien. Tous les os et cartilages sont pairs excepté le basihyoïdien qui réunit les éléments des deux côtés dans la racine de la langue. 2. Sinus paranasaux du chien Les sinus paranasaux sont des cavités creusées dans certains os du neurocrâne et de la face qui s’ouvrent dans la cavité nasale. Chez le chien, on trouve de chaque côté du plan médian un sinus frontal et un récessus maxillaire. Le sinus frontal est situé entre les lames interne et externe de l’os frontal. Il comprend habituellement trois compartiments dont le compartiment latéral (sinus frontal latéral) est le plus vaste. La région rostrale du sinus frontal est envahie par certains cornets ethmoïdiaux. Le récessus maxillaire communique largement avec la cavité nasale chez le chien. Chez les autres mammifères domestiques, la cavité maxillaire communique avec la cavité nasale que par une très petite ouverture, ce qui lui vaut le nom de véritable sinus maxillaire. Le récessus maxillaire est situé au niveau de la dernière prémolaire et des molaires supérieures. Il est limité latéroventralement par l’os maxillaire et médialement par la lame verticale de l’os ethmoïde. À l’état frais, les sinus paranasaux sont tapissés par une extension de la muqueuse nasale. 3. Dents du chien Les dents sont organisées en arcades supérieure et inférieure qui s’opposent l’une à l’autre. L’arcade inférieure est plus étroite que l’arcade supérieure. Les alvéoles des dents supérieures sont creusées dans chacun des os incisif et maxillaire; celles des dents inférieures occupent la mandibule. La formule des dents permanentes est : 2 X ( I 3/3 C 1/1 PM 4/4 M 2/3 ) = 10/11 = 42 dents La formule des dents déciduales (de lait) est : 2 X ( I 3/3 C 1/1 PM 3/3 ) = 7/7 = 28 dents 177 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Les incisives (I) constituent les dents les plus rostrales des arcades dentaires. Caudalement, on retrouve les canines (C) qui sont des dents longues et effilées transformées en crocs. Caudalement aux canines on trouve les dents jugales divisées en prémolaires (PM) et molaires (M). Les molaires et la première prémolaire de chaque arcade ne font éruption qu’une seule fois, de sorte qu’elles ne sont pas présentes dans la dentition de lait. La quatrième prémolaire supérieure (PM4) et la première molaire (M1) inférieure sont les plus grosses dents jugales et servent à déchirer les aliments. Pour cette raison, on les qualifie de dents carnassières. Toutes les dents de lait font éruption entre 4 et 6 à 8 semaines. Les dents permanentes font éruption entre 3 et 6 à 7 mois. On observe des variations dans le nombre de dents; ces variations peuvent être en plus ou en moins et affectent le plus souvent les prémolaires. Chaque dent possède une couronne et une racine (ou des racines) implantée dans les alvéoles des mâchoires. La jonction de la couronne et de la racine forme le collet de la dent situé au niveau de la gencive. La face externe (latérale) de la dent est sa face vestibulaire; sa face interne (médiale) est sa face linguale (dents inférieures) ou sa face palatine (dents supérieures). La face de la dent qui s’oppose à celle de l’autre mâchoire est la face d’occlusion. 4. Particularités des os de la tête du cheval et du bœuf Cheval Orbite : Délimitée par un cadre osseux complet Crête faciale (palpable) : Saillante sur l’os maxillaire et l’os zygomatique Va de la 3e dent jugale (PM4) jusqu’à l’arcade zygomatique Trou infra-orbitaire (palpable) : Situé rostrodorsalement à la crête faciale, à midistance de la crête et de l’échancrure nasoincisive La crête faciale et le trou infra-orbitaire sont facilement palpables et servent donc de points de repère pour trépaner le sinus maxillaire en cas de sinusite ou d’abcès de racine dentaire (PM3, PM4, M1, M2). 178 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Trou supra-orbitaire : Situé dans le processus zygomatique de l’os frontal Ce trou est palpable. On y insère une aiguille pour anesthésier localement le n. supraorbitaire (ou frontal) lors d’un examen ophtalmique (ceci anesthésie complètement la paupière supérieure et permet alors un bon examen). Méat acoustique externe : Allongé obliquement Processus mastoïde : Saillant Bulle tympanique : Petite Mandibule : Bord ventral robuste (palpable) Bord caudal rectiligne (palpable) Boeuf Région frontale: Large, composée uniquement des deux os frontaux (et non des os pariétaux comme chez le chien et le cheval). Processus des cornes : Prolongements des os frontaux de forme conique. Possèdent une cavité interne qui constitue un diverticule du sinus frontal caudal. Orbite : Délimitée par un cadre osseux complet. Ligne temporale : Caudalement à l’orbite, cette ligne sépare la face dorsale (frontale) de la face latérale. Constitue un point de repère palpable pour l’anesthésie du rameau de la corne. Trou infra-orbitaire (palpable) : Trou supra-orbitaire : Situé en regard de la première prémolaire (PM2). Constitue un point de repère pour la trépanation du sinus maxillaire. Situé dans l’os frontal médialement au processus zygomatique. Livre passage à la veine frontale, qui doit être évitée lors de la trépanation du sinus frontal. 179 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Tubercule facial (palpable) : 5. Situé en regard de la troisième prémolaire (PM4) un point de repère pour la trépanation du sinus maxillaire. Sinus paranasaux du cheval Frontal Maxillaire caudal Maxillaire rostral Sphénopalatin Espaces ethmoïdaux Conchaux Particularité : Le sinus frontal communique avec la cavité nasale indirectement via le sinus maxillaire caudal (d’abord via l’ouverture frontomaxillaire, puis par la fente nasomaxillaire). Sinus frontal : Occupe la partie dorsale de la tête osseuse médialement à l’orbite. Le sinus se prolonge dans la cavité de la partie caudale du cornet dorsal de sorte qu’il forme avec ce sinus conchal dorsal une cavité commune , le sinus conchofrontal. Le sinus conchofrontal communique avec le sinus maxillaire caudal par une grande ouverture frontomaxillaire. La répulsion de la dernière molaire (M3) peut se faire par trépanation du sinus conchofrontal, et le passage du poinçon dans l’ouverture frontomaxillaire pour ainsi rejoindre sa racine. La trépanation se pratique à 2-3 cm de la ligne médiane au niveau du canthus médial de l’oeil. 180 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Sinus maxillaire : Situé dans la partie caudale de l’os maxillaire. Le plancher est occupé par les alvéoles des molaires M1 et M2 et des dernières prémolaires PM3 et PM4. Chez le poulain les sinus ne représentent donc pas de grandes cavités vides comme chez l’adulte, mais sont plutôt remplis de longues racines dentaires. Le sinus est séparé en partie rostrale et partie caudale par un septum oblique situé environ à 5 cm caudalement à l’extrémité rostrale de la crête faciale. Les sinus rostral et caudal communiquent avec la cavité nasale par la fente nasomaxillaire. Une lame verticale renfermant le canal infraorbitaire sépare chaque compartiment en parties médiale et latérale. Le sinus caudal communique avec le sinus sphénopalatin et avec le sinus conchofrontal par l’orifice frontomaxillaire. La répulsion des deux dernière prémolaires (PM3-4) et des deux première molaires (M1-2) peut se faire par la trépanation du sinus maxillaire. Limites chirurgicales : Ventrale Crête faciale Rostrale Ligne entre l’extrémité rostrale de la crête faciale et le trou infraorbitaire Dorsale Ligne entre le trou infraorbitaire et le canthus médial, parallèlement à la crête faciale. Caudale Bord rostral de l’orbite 181 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Une attention particulière doit être apportée lors de trépanation du sinus maxillaire afin d’éviter les canaux lacrymal et infraorbitaire. 6. Sinus paranasaux du bœuf Frontal Maxillaire Lacrymal Palatin Sphénoïdal Conchaux Sinus frontal : Très vaste Occupe toute la région frontale de la face dorsale, protégeant ainsi la cavité crânienne Séparé par un septum osseux complet oblique en : Sinus frontal caudal (le plus vaste) et Sinus frontaux rostraux situés rostromédialement à l’orbite Sinus frontal caudal : - Subdivisé par des septums incomplets en plusieurs cavités - Possède des diverticules difficiles à drainer, entre autres, le diverticule cornual qui s’étend dans le processus osseux de la corne. Ce diverticule est souvent ouvert lors d’écornage et peut devenir infecté, menant ainsi à une sinusite. Sinus frontaux rostraux : Trépanation possible en regard de la région rostrale de l’orbite 2-3 cm de la ligne médiane (attention à la v. frontale) Sinus maxillaire : Vaste et creusé dans le maxillaire. Une lame verticale renfermant le canal infraorbitaire sépare incomplètement chaque compartiment en parties médiale et latérale. 182 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Au-dessus de la lame, le sinus communique avec le sinus palatin (situé dans le palais dur) par l’orifice maxillopalatin. Le sinus maxillaire communique avec le méat nasal moyen en commun avec le sinus palatin par l’orifice nasomaxillaire. Les alvéoles des molaires maxillaires font protrusion dans le sinus maxillaire. Il est donc possible de trépaner le sinus maxillaire pour faire la répulsion des molaires. Limites chirurgicales : 7. Ventrale Ligne entre arcade zygomatique et tubercule facial Rostrale Tubercule facial Dorsale Ligne entre le trou infraorbitaire et l’angle médial de l’orbite Dentition du cheval Les dents du cheval sont de type hypsodonte (sauf les canines et les premières prémolaires supérieures [PM1]), c’est à dire des dents à croissance continue. Elles n’ont pas de collet distinct; la partie libre de la dent est la couronne clinique et la partie enchassée est la racine clinique. La véritable racine n’est que l’extrémité proximale très courte et non recouverte d’émail, qui attache la dent au fond de l’alvéole. Les incisives temporaires, bien qu’à croissance continue, ont un collet (partie rétrécie de la dent au niveau de la gencive), une couronne (partie libre au-dessus de la gencive) et une racine (partie dans l’alvéole). Constituants des dents (de l'intérieur vers l'extérieur) : Dentine (ivoire) Émail Cément 183 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Dentine : Constitue la majeure partie de la dent (donne la forme à la dent). Limite la cavité pulpaire renfermant la pulpe dentaire composée de tissu conjonctif, de vaisseaux et de nerfs. Émail : Substance la plus dure du corps (blanche) qui recouvre la dentine, sauf au niveau de la partie proximale (racine). Cément : Substance dure de coloration jaunâtre qui recouvre l’émail externe et interne à l’intérieur de l’infundibulum au fond duquel il s’accumule. Conformation : L’extrémité occlusale de la dent présente 1 (pour les incisives) ou 2 (pour les prémolaires et molaires) profondes invaginations verticales qui s’avancent dans le corps de la dent (dentine). Ces dépressions se nomment infundibulum et sont tapissées par l'émail interne et le cément. Très tôt, des particules alimentaires s’y accumulent. Formule dentaire : La première prémolaire supérieure (PM1; « dent de loup ») est très souvent absente. La première prémolaire inférieure ne fait jamais éruption. Chez la jument, les canines permanentes sont petites ou ne font pas éruption. Avec toutes ces variations, le cheval peut avoir 36 à 42 dents permanentes. Les canines temporaires sont habituellement vestigiales et font rarement éruption, de sorte qu’il y a 24 dents temporaires. La dent de loup, lorsque présente, interfère souvent avec le mors et doit donc être enlevée par le vétérinaire (ce travail est parfois effectué par le forgeron…). 184 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 I Formule temporaire : 2 Formule permanente : 2 C M 3 0 3 0 ______________________________ 3 0 3 0 I C PM M 3 1(0) 3(4) 3 ______________________________ 3 Incisives : PM 1(0) 3 = 24 = 36-42 3 Numérotées de médial à latéral I1 = pince : dent près du plan médian I2 = mitoyenne I3 = coin : dent la plus latérale Les incisives temporaires ont chacune un collet distinct; sont plus blanches et plus petites que les permanentes. Les incisives (temporaires et permanentes) ont chacune un infundibulum rempli de particules alimentaires noirâtre et dont le fond est rempli de cément. Canines : Petites chez la femelle ou ne font pas éruption. Placées dans le diastème (espace sur les os maxillaire ou mandibulaire entre les dents incisives et prémolaires) plus près des incisives que des prémolaires. Prémolaires et molaires : PM1 supérieure : Nommée la dent de loup Lorsque présente, elle est petite et fait obstacle au mors. PM1 inférieure : Ne fait pas éruption. 185 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Les dents supérieures sont plus larges que les inférieures et possèdent chacune 2 infundibulums. Les dents inférieures infundibulums incomplets. possèdent 2 Les 2 arcades des dents jugales (PM et M) inférieures sont plus rapprochées l’une de l’autre que les deux arcades supérieures. Lors de la mastication, il y a ainsi une usure inégale formant des bords tranchants (aspérités) sur les dents qui peuvent causer des blessures à la langue (dents inférieures) ou aux joues (dents supérieures). Le vétérinaire équin sera appelé à râper les dents de ses patients régulièrement (2 fois par année). Détermination de l'âge : Le critère le plus juste pour la détermination de l’âge par les dents est le temps d’éruption. Viennent ensuite d’autres critères (souvent subjectifs) comme l’usure des incisives. Les incisives inférieures sont utilisées pour tenter d’estimer l’âge d’un cheval (plus faciles à examiner que les incisives supérieures). Avec l’usure, les structures de la surface occlusale (de contact, de mastication) sont changées, donnant des indications relatives à l’âge. Sur la dent vierge : L’émail recouvrant la couronne (émail périphérique = émail externe) est continu à l’extrémité occlusale avec l’émail tapissant l’infundibulum (émail central = émail interne). Usure : Disparition de l’émail recouvrant la surface d’occlusion de la région rostrale (labiale) à 186 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 l’infundibulum de l’incisive suite au contact avec l’incisive de l’arcade opposée. Il en résulte une petite région de dentine jaune entourée par de l’émail blanche. Ceci survient environ 6 mois après éruption de la dent. Nivellement : Aplatissement de la surface d’occlusion, montrant la formation de deux anneaux d’émail séparés par la dentine. L’anneau externe entoure la dent au complet et l’anneau interne entoure l’infundibulum. Point d’émail : Émail tapissant le fond de l’infundibulum. Avec l’usure de l’incisive, un point d’émail renfermant du cément persiste durant un certain temps sur la surface d’occlusion. L’émail étant plus résistant que la dentine qui l’entoure, le point fait quelque peu protrusion à la surface de la dent. Étoile dentaire : Dentine foncée de seconde formation remplissant l’extrémité distale de la cavité pulpaire qui apparaît d’abord rostralement (près du bord labial) au point d’émail après le nivellement de l’incisive. Avec la disparition du point d’émail, l’étoile est située au centre de la surface d’occlusion. Disparition de l'infundibulum : Suite au nivellement, la cavité de l’infundibulum disparaît, ne laissant apparaître sur la surface occlusale que le point d’émail. 187 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Éruption I1d 8 jours I2d 8 semaines I3d 8 mois Usure 1 an 1 an 2 ans I1p I2p I3p Éruption 2 ½ ans 3 ½ ans 4 ½ ans Usure 3 ans 4 ans 5 ans Infund. disparu 6 ans 7 ans 8 ans I1 = pince I2 = mitoyenne I3 = coin d = déciduale (temporaire) p = permanente Les canines font éruption à 4 ½ - 5 ans. Ainsi si le cheval a des incisives déciduales, il y a les dents d’un cheval < 2 ½ ans. À 5 ans toutes les dents permanentes (incisives, canines, prémolaires, molaires) ont fait éruption. 8. Dentition du boeuf I Formule temporaire : 2 C PM M 0 0 3 0 ______________________________ 4 0 188 3 = 20 0 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 I Formule permanente : 2 C M 0 0 3 3 _____________________________ 4 9. PM 0 3 = 32 3 Cavité nasale du chien La cavité nasale constitue la portion rostrale du système respiratoire. Elle s’étend des narines aux choanes. Elle est séparée en deux moitiés symétriques par le septum nasal. Les narines s’ouvrent sur une trufle globuleuse, partiellement mobile. L’empreinte de la truffe caractérise chaque individu. Le pourtour de chaque narine est soutenu par une charpente cartilagineuse. Chaque narine a la forme d’une virgule dont la pointe est dirigée ventralement et latéralement. Les choanes font communiquer la cavité nasale avec le nasopharynx. Leurs parois sont osseuses et formées par les palatins et le vomer. Le septum nasal s’étend verticalement sur le plan médian, des os nasaux jusqu’au vomer. Les deux tiers rostraux du septum sont cartilagineux alors que le tiers caudal est osseux. Chaque moitié de la cavité renferme deux cornets nasaux ou conchaux, des cornets ethmoïdaux et quatre méats. Ces formations sont revêtues par la muqueuse nasale qui a pour fonction principale de réchauffer et de purifier l’air inspiré. Elle renferme aussi des neurones olfactifs. Chaque cornet est constitué de lames osseuses minces enroulées sur elles-mêmes. Le cornet nasal dorsal est étroit et occupe la région dorsale de la cavité. Il est une dépendance de l’os ethmoïde. Le cornet nasal ventral est bien développé et occupe la région moyenne de la cavité. Il constitue un os indépendant. Il se prolonge rostralement par un repli cartilagineux revêtu par la muqueuse nasale. Ce repli, le repli alaire rejoint la narine. Les cornets ethmoïdaux sont des lames enroulées très délicates qui occupent la région caudale de la cavité nasale. Ils s’étendent jusque dans le sinus frontal. Les cornets sont séparés entre eux par des espaces dans lesquels l’air circule. L’ensemble de ces espaces et des cornets ethmoïdaux forme le labyrinthe ethmoïdal. Les méats sont les espaces entre les cornets nasaux qui permettent à l’air de circuler pour se rendre au nasopharynx. Le méat nasal dorsal est étroit et situé entre l’os nasal et le cornet dorsal. Le méat nasal moyen est également étroit et sépare le cornet dorsal du cornet ventral. Le méat nasal ventral est plus large et forme l’espace placé dorsalement au palais dur. Le méat nasal commun est situé de chaque côté du septum nasal; il représente l’espace vertical entre les 189 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 cornets du nez et le septum nasal. Le canal nasolacrymal débouche dans le méat ventral près de l’extrémité rostrale du cornet nasal ventral. 10. Cavité nasale du cheval et du bœuf Cheval Narines : Grandes et facilement dilatables Leur forme est attribuable au cartilage alaire. Lorsqu’elles sont dilatées, elles ont une forme ronde. La partie dorsale de chaque narine communique avec un culde-sac, le diverticule nasal qui occupe l’échancrure nasoincisive. La partie ventrale communique directement avec la cavité nasale. L’ouverture du conduit nasolacrymal est placée sur le plancher environ 5 cm caudalement à l’entrée de la narine près de la jonction mucocutanée. Cette ouverture, facilement observable chez l’animal vivant, est utilisée pour cathétériser le canal nasolacrymal lorsque ce dernier est bouché-le cheval aura des écoulements parfois purulents au canthus médial de l’œil. Cornets nasaux (conchae) : dorsal ventral ethmoïdal (moyen) Ces cornets nasaux sont recouverts par une muqueuse richement vascularisée. Cornet dorsal : Partie caudale communique librement avec le sinus frontal (sinus conchofrontal) Cornet ventral : Partie caudale renferme un sinus qui communique librement avec le sinus maxillaire rostral 190 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Les cornets sont séparés par les méats dans lesquels l’air circule. Méat ventral : Le passage de la sonde gastrique lors de coliques doit se faire par le méat ventral pour éviter de buter contre les cornets nasaux ethmoïdaux richement vascularisés-ça saigne! Le palais mou du cheval est très long et maintenu ventralement à l’apex de l’épiglotte, ce qui empêche la communication de l’oropharynx avec le laryngopharynx sauf lors de déglutition. Le cheval est incaple de soulever volontairement cette partie de son palais, donc la cavité nasale est le seul passage pour l’air dans la respiration. La respiration par la bouche est impossible chez le cheval. Bœuf Narines : Séparées par du tissu conjonctif revêtu par un épithélium kératinisé relativement immobile de sorte que les narines sont beaucoup moins facilement dilatables que chez le cheval. Septum nasal se continue caudalement par le septum pharyngien qui sépare la partie dorsale du nasopharynx en régions droite et gauche. Cornets nasaux (conchae) : dorsal ventral (le plus développé) ethmoïdal (moyen) Ces cornets sont séparés par des méats dans lesquels l’air circule. Chaque cornet renferme un petit sinus conchal. 11. Paupières du chien Les paupières, l’une supérieure et l’autre inférieure, sont supportées par le m.orbiculaire de l’œil. Elles se rejoignent médialement et latéralement en formant l’angle (canthus) médial et l’angle latéral de l’œil ou des paupières. La face interne de chaque paupière est recouverte par une muqueuse, la conjonctive palpébrale qui se réfléchit caudalement (fornix conjonctival) sur le globe oculaire pour former la conjonctive bulbaire. La face externe de chaque paupière est recouverte par la peau. La paupière supérieure porte des 191 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 cils; la paupière inférieure en est dépourvue. Le chien, comme les autres mammifères domestiques possède une troisième paupière ou membrane nictitante ou encore repli semilunaire. Cette paupière est placée à l’angle médial de l’œil et est formée par un repli de conjonctive palpébrale supporté par un cartilage en forme de T. Cette paupière renferme du tissu lymphoïde et une très petite glande. 12. Appareil lacrymal du chien Chaque glande lacrymale est située dans la périorbita (tissu fibreux recouvrant le globe oculaire et ses muscles dans l’orbite) ventralement au processus zygomatique de l’os frontal, médialement au ligament orbitaire. La glande est une petite structure lobulée dont les sécrétions se déversent par de petits canaux submacroscopiques dans le fornix conjonctival supérieur. Les sécrétions, après qu’elles ont balayé l’œil, sont récupérées par les points lacrymaux supérieur et inférieur situés sur la caroncule lacrymale. La caroncule est une petite élevure située à l’angle médial de l’œil. Le point lacrymal de chaque paupière est l’orifice d’un petit canal lacrymal microscopique qui aboutit au sac lacrymal situé dans la fosse de l'os lacrymal. Du sac lacrymal, les sécrétions enpruntent le conduit nasolacrymal qui s’ouvre dans le méat nasal ventral. 13. Cavité buccale du chien La cavité buccale ou orale ou encore la gueule est divisée en vestibule et en cavité buccale proprement dite. Le vestibule est l’espace entre les dents et les gencives, d’une part, et les lèvres et les joues, d’autre part. La cavité buccale proprement dite est limitée dorsalement par le palais dur et une partie du palais mou, latéralement et rostralement par les arcades dentaires et ventralement par la langue et la muqueuse qui forme le plancher. Le palais dur est formé par le processus palatin de l’os maxillaire lame horizontale de l’os palatin. Sa face buccale est recouverte muqueuse épaisse striée par des replis transversaux. Le palais dur se caudalement par le palais mou ou voile du palais. Le palais mou se dans le pharynx jusqu’à entrer en contact avec l’épiglotte du larynx. et par la par une prolonge prolonge La langue est un organe mobile composé de muscles extrinsèques et intrinsèques recouverts par une muqueuse. Elle est rattachée au plancher buccal par un repli muqueux médian, le frein de la langue. La langue comprend une partie caudale ou racine de la langue, une partie moyenne ou corps de la langue et une partie rostrale ou apex de la langue. Sous la muqueuse de l’apex, sur le plan médian, un cordon fibreux constitue la lyssa. Elle aurait pour rôle de solidifier l’attache des muscles intrinsèques de l’apex. La muqueuse de la 192 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 langue comprend cinq types de papilles linguales dont les papilles filiformes qui sont les plus nombreuses et qui ont un rôle mécanique. Les papilles circumvallées (caliciformes), quant à elles, sont volumineuses; on en compte quatre à six chez le chien et ont un rôle essentiellement gustatif. Les muscles de la langue sont innervés par le n. hypoglosse (XII nerf crânien). La langue est irriguée par l’a. linguale; elle est drainée par la v. linguale qui rejoint la v. faciale pour former la v. linguofaciale. 14. Cavité buccale du cheval et du bœuf Cheval Lèvres : Sensibles et très mobiles Peau recouverte de poils fins courts et clairsemés: apparence veloutée. Principal organe de préhension de nourriture. Palais dur : Muqueuse épaisse richement vascularisée, traversée par des crêtes palatines transverses bien apparentes. Palais mou (voile du palais) : Très long L’extrémité caudale est placée ventralement à l’épiglotte alors que les processus corniculés des cartilages aryténoïdes passent dans l’ouverture délimitée par les arches palatopharyngiens à la manière d’un bouton dans une boutonnière. Cet arrangement rend la respiration buccale impossible chez le cheval. Le cheval de course peut être affecté d’une condition connue sous le vocable de « déplacement dorsal du voile du palais ». Ce problème survient habituellement à l’exercice (gallop), causant un bruit surtout à l’expiration. Le cheval, incapable de respirer, arrête pour replacer son palais mou sous l’épiglotte en avalant. Le diagnostic de cette condition doit se faire par endoscopie à l’exercice (sur tapis roulant). Langue : L’innervation sensitive assurée par n. lingual (branche du n. mandibulaire) L’innervation motrice assurée par n. hypoglosse 193 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Bœuf Lèvres : Épaisses et peu mobiles Face interne tapissée de grosses papilles labiales coniques Face interne des joues tapissée de grosses papilles buccales kératinisées. Présence de glandes salivaires buccales placées parallèlement aux arcades des dents molaires Palais dur: Recouvert d’une muqueuse épaisse formant des crêtes palatines transverses dont le rebord forme des dentelures kératinisées. L’extrémité rostrale forme un relief épais fortement kératinisé (coussinet dentaire) qui donne appui aux dents incisives mandibulaires (absence de dents incisives maxillaires). Les glandes palatines sont surtout abondantes dans le palais mou. Langue: Fonction importante dans la préhension des aliments La partie caudale est élevée formant le torus lingual Rostralement au torus lingual, il y a une dépression transversale, la fosse linguale (accumulation de débris) Tonsilles : Situées dans les fosses tonsillaires près de l’arc palatoglosse de palatines l’oropharynx. 15. Pharynx du chien Le pharynx est la cavité commune aux systèmes respiratoire et digestif. Il est divisé par le voile du palais en partie dorsale ou nasopharynx et en partie ventrale ou oropharynx. Le nasopharynx s’étend des choanes jusqu’ aux arches palatopharyngiennes. Chaque arche palatopharyngienne est un repli muqueux qui s’étend du bord caudal du palais mou jusqu’à la paroi dorsolatérale du nasopharynx. L’ouverture pharyngienne du tube auditif qui fait communiquer l’oreille moyenne avec le pharynx est une fente oblique sur la paroi latérale du nasopharynx. 194 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 L’oropharynx s’étend de l’arche palatoglosse jusqu’au bord caudal du palais mou et à la base de l’épiglotte. L’arche palatoglosse est le repli muqueux qui relie rostralement la langue au palais mou. Chaque paroi latérale de l’oropharynx possède une dépression, la fosse tonsillaire, qui renferme la tonsille palatine (amygdale) qui est un amas de tissu lymphoïde. La tonsille est recouverte par le repli semilunaire. 16. Pharynx du cheval Divisé par le voile du palais (palais mou) en partie dorsale (nasopharynx) et en partie ventrale (oropharynx). La partie caudale commune aux systèmes digestif et respiratoire est le laryngopharynx. Le bord libre du palais mou est placé sous l’épiglotte, ce qui empêche la respiration par voie buccale chez le cheval. Le plancher et les parois latérales de l’oropharynx renferment du tissu lymphoïde dont les tonsilles palatines. Les nœuds lymphatiques rétropharyngiens sont situés au plafond du pharynx et draînent la tête et le cou. La partie rostrodorsale du nasopharynx s’applique contre la base du crâne. La partie caudodorsale et les parois latérales sont enveloppées par les poches gutturales (particulières aux Équidés). Chez le cheval atteint de gourme (Streptococcus equi), les nœuds lymphatiques rétropharyngiens et submandibulaires peuvent devenir infectés (abcès) et déverser du pus dans la poche gutturale adjacente. Chaque paroi latérale du nasopharynx présente une fente allongée en direction ventrocaudale : l’orifice pharyngien du tube auditif. Sa lèvre caudale forme un pli saillant soutenu par une lame de cartilage qui agit comme un clapet pour fermer l’orifice. 17. Poches gutturales du cheval Le tube auditif fait communiquer le nasopharynx avec l’oreille moyenne chez toutes les espèces. Chez le cheval il existe une dilatation (diverticule) du tube auditif qui renferme de 300 à 500 mL d’air et qui se nomme poche gutturale. 195 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Fonction : Situation : Inconnue Hypothèse: Régularise la température de l’air inspiré grâce à sa relation intime avec l’a. carotide interne. Entre la base du crâne, l’atlas et l’axis dorsalement et le pharynx et le début de l’oesophage ventralement. Sur le plan médian, les poches sont séparées des structures dorsales par les muscles droits de la tête. Latéralement, chaque poche est recouverte par les mm. ptérygoïdiens et les glandes parotide et mandibulaire. Médialement, la paroi de la poche droite s’adosse à celle de la poche gauche pour former un septum médian mince. Le plancher de chaque poche est moulé contre l’os stylohyoïde (os de l’appareil hyoïde qui attache le larynx à la tête osseuse) qui sépare incomplètement la poche en un compartiment médial (le plus grand ) et un compartiment latéral. Les poches gutturales sont placées en relation avec plusieurs structures importantes, ce qui leur confère une importance clinique primordiale : n. facial n. glossopharyngien n. vague n. accessoire n. hypoglosse tronc orthosympathique a. carotide interne noeuds lymphatiques rétropharyngiens vaisseaux maxillaires a. carotide externe Les sécrétions de la muqueuse sont drainées normalement dans le pharynx par le tube auditif et son orifice pharyngien situé à l’extrémité rostrale de la poche. Cette ouverture s’ouvre lorsque l’animal avale, et le broutage favorise le drainage (tête penchée). Chez le poulain il peut y avoir une dysfonction du clapet cartilagineux fermant l’orifice pharyngien du tube auditif, avec comme résultat l’accumulation d’air dans la poche (tympanisme de la poche gutturale). Ceci cause une enflure visible derrière l’angle de la mâchoire. 196 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Des sécrétions s’accumulant dans les poches peuvent être contaminé par des microorganismes qui envahissent la poche par le tube auditif ou par les noeuds lymphatiques rétropharyngiens infectés situés près de la poche. L’accumulation d’exsudat cause une distension d’une ou des deux poches et peut comprimer le pharynx et l’oesophage et causer une dyspnée ou/et dysphagie. Une infection causée par un fungus (mycose de poche gutturale) peut apporter des séquelles graves. L’infection affecte normalement la partie dorsale du compartiment médial de la poche, qui est intimement associée à l’a. carotide interne. Le vétérinaire pourra observer une plaque verdâtre sur l’a. carotide interne à l’aide d’un endoscope passé dans la poche gutturale affectée (par l’orifice pharyngien). 123- L’infection cause l’érosion de la paroi de la poche et de l’artère Il y a rupture de l’artère, et le sang s’accumule dans la poche Lorsque la poche est pleine de sang, celui-ci s’écoule dans le pharynx par l’orifice pharyngien, puis dans la cavité nasale et enfin arrive à la narine causant un épistaxis. Le premier épisode d’epistaxis est habituellement suffisamment grave pour causer une anémie importante chez l’animal. Si une chirurgie n’est pas entreprise à ce moment pour poser une ligature sur l’artère érodée, un second épisode d’épistaxis pourrait survenir et sera très probablement mortel. L’infection peut aussi endommager d’autres structures adjacentes : 1234- inflammation de l’oreille moyenne (par extension de l’infection par le tube auditif) paralysie des muscles de la face (n. facial) difficulté à avaler (nn. glossopharyngien et vague) paralysie et déplacement dorsal du voile du palais (branche pharyngienne du n. vague) La poche peut être examinée ou drainée via l’orifice pharyngien du tube auditif (endoscope) ou par chirurgie dans le triangle de Viborg délimité par: bord caudal de la mandibule tendon du m. sternocéphalique v. linguofaciale Lors de chirurgie, il faut éviter les structures vitales associées à la poche. 197 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 18. Pharynx du bœuf Nasopharynx: Partiellement divisé par une cloison médiane dorsale, le septum pharyngien, dont la partie caudale renferme les tonsilles pharyngiennes Orifice pharyngien du tube auditif : Fente dans la paroi latérale du nasopharynx Noeud lymphatique rétropharyngien médial :Un de chaque coté à la face caudodorsale du pharynx. Très bien développé 19. Glandes salivaires du chien Le chien possède quatre glandes salivaires paires : zygomatique, parotide, mandibulaire, sublinguale. La glande zygomatique est particulière aux carnivores. Elle est située médialement à la portion rostrale de l’arcade zygomatique. Elle s’ouvre dans le vestibule buccal par plusieurs petits orifices microscopiques en regard de la dernière molaire supérieure. La glande parotide est grossièrement triangulaire et située à la base de l’oreille, à la jonction de la tête et du cou. Elle recouvre le trajet initial du n.facial (VII crânien), ainsi que la v. maxillaire et le m. digastrique. Le canal parotidien croise la face latérale du m. masséter à peu près en son milieu et débouche dans le vestibule buccal sur une petite papille située en regard de la quatrième prémolaire supérieure. La glande mandibulaire a une forme ovoïde. Elle est placée caudalement à la mandibule dans l’espace délimité par la v. maxillaire et la v. linguofaciale. Elle est enveloppée par une capsule fibreuse qui renferme également la presque totalité de la glande sublinguale monostomatique. Le canal mandibulaire passe en direction rostrale sous la muqueuse du plancher buccal et s’ouvre sur la caroncule sublinguale, petite élévation située latéralement près du bord rostral du frein de la langue. Rostralement à la glande, de part et d’autre de la v. linguofaciale se trouvent deux ou trois petits nœuds lymphatiques mandibulaires. La glande sublinguale comprend une portion monostomatique et une portion polystomatique. La portion monostomatique est située près du bord rostral de la glande mandibulaire, enveloppée avec elle dans une capsule fibreuse. Le canal sublingual majeur quitte la glande et passe rostralement sous la 198 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 muqueuse buccale, parallèlement au canal mandibulaire. Il s’ouvre en commun ou près de celui-ci sur la caroncule sublinguale. La portion polystomatique forme une trainée de petits lobules sous la muqueuse buccale. Cette portion se déverse par plusieurs petits conduits microscopiques sur le plancher de la cavité buccale. 20. Glandes salivaires du cheval Parotide: Lobulée La plus grosse des glandes salivaires S’étend de la base de l’oreille et de l’aile de l’atlas jusque dans l’angle formé par la convergence des vv. maxillaire et linguofaciale Sa face profonde est en relation avec la poche gutturale, l’os stylohyoïde et en partie ventrale avec la glande mandibulaire. Conduit parotidien : Longe la face médiale du bord ventral de la mandibule puis le bord rostral du m. masseter, caudalement à la v. et à l’a. faciales. S’ouvre dans le vestibule en regard de la 3e prémolaire supérieure (c’est-àdire PM4 car PM1 souvent absente) Mandibulaire : En forme de croissant, sous la parotide et séparée de celle-ci par la v. maxillaire Canal mandibulaire: Noeuds lymphatiques mandibulaires : Sublinguale: S’ouvre sur la caroncule sublinguale (au bord rostral du frein de la langue). Constitués par un ensemble de nodules (palpables) se regroupant en une masse importante en forme de V dans l’espace mandibulaire. Placée sous la muqueuse orale 199 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 S’ouvre par plusieurs canaux dans la cavité buccale (absence de portion monostomatique) 21. Glandes salivaires du bœuf Parotide : Allongée dans le sens dorsoventral Située caudalement à la mandibule à partir de la base de l’oreille Recouvre en bonne partie la glande mandibulaire Conduit parotidien : Passe près du bord ventral de la mandibule puis remonte dans la joue rostralement au masseter accompagné par l’a. et la v. faciales. S’ouvre dans le vestibule en regard de la 2e molaire supérieure Noeud lymphatique parotidien : Situé sous le bord dorsorostral de la parotide. Draîne l’orbite et doit donc être examiné à l’abattoir pour déceler la présence d’épithélioma spinocellulaire de l’œil (surtout chez bovins à face blanche; ex : Charolais). Mandibulaire : La plus développée des glandes salivaires du bovin Elle a une forme de demi-lune allant de l’aile de l’atlas jusque dans la région intermandibulaire Conduit mandibulaire : Noeuds lymphatiques mandibulaires : 200 S’ouvre sur sublinguale la caroncule Habituellement deux de chaque coté, sous la terminaison du m. Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 sterno-mandibulaire près de la v. linguofaciale Sublinguale : Située sous la muqueuse buccale Son conduit s’ouvre sur la caroncule sublinguale (portion rostrale monostomatique) et par plusieurs conduits dans la cavité buccale (portion caudale polystomatique) 22. Larynx du chien Le larynx est un organe creux qui contrôle le transit de l’air entre le pharynx et la trachée. Il peut aussi imprimer des vibrations sonores qui sont à la base de la phonation. Appendu à la tête osseuse par l’appareil hyoïdien, il est solidarisé au pharynx et à la trachée qui lui fait suite. Le larynx est constitué par des cartilages articulés les uns aux autres, unis par des ligaments et mobilisés par une musculature intrinsèque. La muqueuse qui tapisse la cavité épouse tous les reliefs internes. Elle se continue à l’entrée du larynx avec celle du pharynx et se poursuit à la partie caudale de l’organe par celle de la trachée. Les cartilages du larynx sont au nombre de cinq constants. Trois sont impairs; ce sont de rostral à caudal, l’épiglotte, le thyroïde et le cricoïde. Les autres sont pairs; ce sont les aryténoïdes. Il existe également des cartilages accessoires, beaucoup plus petits. L’épiglotte (cartilage épiglottique) est placée à l’entrée du larynx. Elle a la forme d’un losange avec un apex rostral pointu situé dans le pharynx près du bord caudal du palais mou. Le cartilage thyroïde forme une sorte de bouclier qui recouvre ventralement et sur les côtés les autres éléments du larynx. Il a la forme d’un U ouvert dorsalement dont les lames latérales droite et gauche s’unissent ventralement. Le thyroïde s’articule rostrodorsalement avec les os thyrohyoïdiens de l’appareil hyoïdien et caudodorsalement avec le cartilage cricoïde. Ventralement, le bord caudal du cartilage est échancré par une incisure thyroïdienne caudale médiane qui renferme le ligament cricothyroïdien. Le cartilage cricoïde forme un anneau complet partiellement à l’intérieur des lames du thyroïde. Sa partie dorsale est élargie et constitue la lame du cartilage. Sa partie ventrale est au contraire étroite et forme l’arc du cartilage. Le cartilage aryténoïde est de forme irrégulière et articulé au bord rostral de la lame du cricoïde et en partie caché par la lame du thyroïde. Son angle ventral est effilé et forme le processus vocal où s’attache la corde vocale. Rostralement, le cartilage porte une petite projection légèrement courbe, très effilée qui se pointe en direction dorsale, c’est le processus corniculé. 201 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Rostralement à ce processus, un autre petit prolongement effilé forme le processus cunéiforme. La cavité du larynx communique avec celles du pharynx et de la trachée. Sa partie moyenne est rétrécie par la saillie des deux cordes vocales et de la base des aryténoïdes. L’espace à grand axe vertical ainsi délimité forme la fente de la glotte qui peut être dilatée ou fermée par les mouvements des cartilages aryténoïdes et les déplacements des cordes vocales. Chaque corde vocale ou pli vocal est formé par un fort relèvement de la muqueuse, soutenu intérieurement par un ligament vocal. Chaque corde vocale est tendue entre le cartilage thyroïde ventralement et le processus vocal du cartilage aryténoïde. Un autre relief vertical, peu élevé toutefois, forme rostralement à la corde vocale le pli vestibulaire ou «fausse corde vocale». Il est étendu du cartilage thyroïde ventralement au processus cunéiforme de l’aryténoïde dorsalement. Entre le pli vestibulaire rostralement et la corde vocale caudalement, un orifice donne accès à un diverticule muqueux relativement profond, le ventricule du larynx (saccule laryngé). Les muscles du larynx comprennent des muscles extrinsèques, comme le sternothyroïdien, qui prennent origine sur une pièce osseuse qui lui est étrangère et qui se terminent sur l’un de ses cartilage et les muscles intrinsèques qui vont d’un cartilage du larynx à un autre. Les muscles intrinsèques sont au nombre de quatre pairs, en plus d’un muscle impair. Sont pairs les mm. crico-thyroïdien, crico-aryténoïdien dorsal, cricoaryténoïdien latéral et thyro-aryténoïdien. Le muscle impair est l’aryténoïdien transverse. Tous les muscles intrinsèques, sauf le m. cricothyroïdien, sont innervés par le n. laryngé caudal, branche terminale du n. laryngé récurrent. Le m. crico-thyroïdien est innervé par le n. laryngé crânial, branche du n. vague. Le m. crico-aryténoïdien dorsal prend origine sur la lame du cricoïde et se termine sur l’aryténoïde. Il fait la rotation et l’abduction de l’aryténoïde de sorte que le processus vocal se déplace latéralement, ce qui a pour effet d’ouvrir la glotte. C’est le seul muscle du larynx dont la fonction principale est d’ouvrir la glotte. Lors de paralysie laryngée c’est davantage ce muscle qui cause problème. 23. Larynx du cheval Retenu au crâne par l’appareil hyoïdien dans l’espace mandibulaire Cartilages : Cricoïde Thyroïde 202 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 Aryténoïdes (avec processus corniculés) Épiglotte (avec cartilages cunéiformes fusionnés, et tissu sousépiglottique abondant) Ligament cricothyroïdien : Relie ventralement le cartilage cricoïde au cartilage thyroïde Se faisant, il ferme la profonde incisure (échancrure) thyroïdienne L’incision médiane de ce ligament apporte un accès chirurgical à la cavité laryngée (laryngotomie). Cette approche est utile pour la staphylectomie (réduction de la longueur du voile du palais lors de déplacement dorsal de ce dernier), pour corriger un entrappement de l’épiglotte par le tissu sous-épiglottique, pour injecter du TeflonR dans l’épiglotte lors d’hypoplasie de ce cartilage, ou encore pour enlever le ventricule du larynx (ventriculectomie) dans les cas d’hémiplégie laryngée. La cavité du larynx présente de chaque côté un cul-de-sac, le ventricule du larynx , dont l’entrée est limitée crânialement par le pli vestibulaire et caudalement par le pli vocal (corde vocale). Nerf laryngé récurrent : Hémiplégie laryngée: Branche du n. vague (n. crânien X), innerve les muscles intrinsèques du larynx sauf le muscle cricothyroïdien Le cheval fait du "cornage" à l’exercice, c’est-à-dire un bruit stertoreux produit surtout à l’inspiration par le passage de l’air qui fait vibrer la muqueuse et les cordes vocales à la suite d’une paralysie des muscles intrinsèques. C’est surtout le n. laryngé récurrent gauche qui est affecté, possiblement à cause de son plus long trajet qui contourne l’arche aortique. La paralysie du m. cricoaryténoïdien dorsal (abducteur) provoque une incapacité à dilater la glotte. Le cartilage aryténoïdien (surtout le processus corniculé) ne peut plus subir l’abduction, ce qui diminue l’espace glottique. À l’inspiration la pression négative est donc augmentée, ce qui a comme effet d’éverser la corde vocale dans la cavité laryngée (incluant la muqueuse des ventricules) et d’obstruer davantage le passage de l’air dans la glotte, causant un bruit 203 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 caractéristique ("roaring"). Le diagnostic se confirme à l’endoscopie (il est parfois nécessaire que l’examen soit fait à l’exercice, donc sur tapis roulant). Traitement : Laryngoplastie ou "tie back" : Rattachement du cartilage aryténoïde au cartilage cricoïde en abduction permanente pour ainsi imiter l’action du m. cricoaryténoïdien dorsal. Ventriculectomie: ablation de la muqueuse des ventricules via laryngotomie (utilisé surtout chez les races lourdes). La fréquence de la paralysie est plus élevée à gauche qu’à droite. Ceci s’explique en partie, par le trajet du n. laryngé récurrent gauche qui serait plus exposé à la pulsation sanguine (provient du n. vague caudalement à l’arche aortique) ou à l’infection des noeuds lymphatiques cervicaux profonds situés à proximité du nerf. 24. Larynx du bœuf Cartilages : Cricoïde Thyroïde Aryténoïdes (avec processus corniculés) Épiglotte Absence de processus cunéiformes Les cordes vocales forment de légers reliefs verticaux de la muqueuse laryngée. Il y a absence de plis vestibulaires et de ventricules du larynx. 25. Oreilles du chien L’oreille comprend une oreille externe, une oreille moyenne et une oreille interne. L’oreille interne est située dans la partie pétreuse de l’os temporal. Elle comprend une cochlée à fonction auditive et des canaux semicirculaires qui jouent un rôle majeur dans l’orientation et l’équilibre. 204 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 L’oreille moyenne est enfermée dans la bulle tympanique du temporal. Elle comprend trois osselets : marteau, enclume et étrier. L’étrier est attaché au tympan, membrane qui sépare l’oreille moyenne de l’oreille externe. La cavité de l’oreille moyenne communique avec le nasopharynx par le tube auditif ou conduit auditif interne. L’oreille externe est composée essentiellement du pavillon ou cartilage auriculaire et du conduit ou canal auditif externe. Le conduit auditif externe est presque complètement cartilagineux sauf pour une petite portion osseuse sur la face latérale de la bulle tympanique. La portion cartilagineuse du conduit est formée par la portion tubulaire du cartilage auriculaire qui représente en fait le véritable conduit auditif externe. Le conduit externe possède une première portion verticale qui suit une direction ventromédiale et légèrement rostrale puis il forme un coude prononcé alors qu’il prend une direction médiale jusqu’au tympan; cette seconde portion forme la portion horizontale du conduit. Le cartilage auriculaire possède une face externe convexe orientée caudalement et une face interne concave qui regarde rostralement. Le bord latéral du cartilage est échancré par une incisure où la peau mince qui recouvre le cartilage forme une poche cutanée marginale. L’oreille est vascularisée par les aa. auriculaires latérale, intermédiaire et médiale qui passent sur sa face caudale. 26. Muscles de la mastication du chien Parmi les muscles de la mastication dont la fonction est de fermer la gueule, le m. masséter est le plus puissant. Il prend origine de l’arcade zygomatique et se termine sur la mandibule. Il est recouvert par une forte aponévrose blanchâtre. Le m. digastrique agit quant à lui pour ouvrir la mâchoire inférieure. Il prend origine de l’os occipital et se termine sur le corps de la mandibule. 27. Veines superficielles de la tête du chien La v. jugulaire externe est formée par la convergence des vv. linguofaciale et maxillaire, caudalement à la glande salivaire mandibulaire. La v. linguo-faciale est formée par la réunion des vv. linguale et faciale. La v. linguale draine la langue, le larynx et une partie du pharynx. La v. faciale draine les structures superficielles de la région nasale, de l’œil et des lèvres. La v. faciale suit les bords rostral et ventral du m. masséter avant de rejoindre la v. linguale pour former la v. linguofaciale. La v. maxillaire draine l’oreille, l’orbite, le palais, les cavités nasale et crânienne. La v. jugulaire externe est placée sous la peau de la face latérale du cou. À la base du cou, elle rejoint la v. sousclavière pour former le tronc 205 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 brachiocéphalique. Sur son trajet, elle reçoit la v. omobrachiale et la v. céphalique. Dans son trajet cervical, la v. jugulaire externe est placée dans la gouttière jugulaire, limitée dorsalement par le m. brachiocéphalique et ventralement par le m. sternocéphalique. 28. Nerf facial Le n. facial (nerf crânien VII) innerve les muscles superficiels de la tête et de la face ainsi que la portion caudale du m. digastrique. Il innerve également une portion de la muqueuse linguale. Il quitte la cavité crânienne par le trou stylomastoïdien. Ses deux branches buccales, l’une dorsale et l’autre ventrale croisent le m. masséter, de chaque côté du conduit parotidien. 29. Glande thyroïde La glande thyroïde est composée de deux lobes distincts de forme ovale placés sur la face latérale des cinq premiers anneaux trachéaux. Occasionnellement, un isthme peut relier ventralement à la trachée les deux lobes. Il existe deux glandes parathyroïdes associées à chaque lobe thyroïdien. La glande parathyroïde externe forme une petite structure ronde de couleur pâle à l’extrémité crâniale du lobe de la thyroïde. La parathyroïde interne est située sous la capsule thyroïdienne à la face médiale de chaque lobe. Étant située en profondeur, elle est très difficile à localiser. 30. Artère carotide commune du chien Les aa. carotides communes gauche et droite quittent le tronc brachiocéphalique à l’entrée du thorax et passent dans le cou, enveloppées par les gaines carotidiennes. Chaque gaine carotidienne constitue un manchon fibreux de fascia cervical qui renferme l’a. carotide commune, le tronc vagosympathique, la v. jugulaire interne et le conduit lymphatique trachéal. Dans la partie crâniale du cou, l’a. carotide commune donne ses deux branches terminales, les aa. carotide interne et carotide externe. L’a. carotide interne croise la face latérale du pharynx et pénètre à l’intérieur de la cavité crânienne où elle participe à la formation du cercle artériel qui se distribue à l’encéphale. L’a. carotide externe passe en direction rostrale et se termine par les aa. temporale superficielle et maxillaire. L’a. maxillaire est la continuation directe de l’a. carotide externe. Dans son trajet, elle donne, entre autres, les aa. linguale, faciale et auriculaire caudale. L’a. faciale se distribue essentiellement aux lèvres et au nez. L’a. maxillaire émet plusieurs branches puis entre dans le 206 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected] Morphologie vétérinaire 2 DMV 1114 canal infraorbitaire. Elle fait émergence du canal par le trou infraorbitaire et se distribue à la région nasale et à la lèvre supérieure. 207 Dr André Bisaillon [email protected] Dre Christine Théoret [email protected]