Médecine traditionnelle au Sénégal : Les acteurs pour une loi décourageant la publicité mensongère et le charlatanisme Le vote de la loi sur la réglementation de la médecine traditionnelle est la porte de sortie de tous les maux dont souffre cette médecine ancestrale. Telle est la conviction des acteurs de ce secteur qui étaient hier en conclave. En attendant, la presse est accusée d’être complice d’une certaine publicité mensongère. La loi réglementant la médecine traditionnelle qui n’a toujours pas été votée par l’Assemblée Nationale est selon les tradipraticiens présents à cette rencontre source de tous leurs problèmes. Dans ce sillage, le chef du bureau médecine traditionnelle au ministère de la santé, Aly Aw a souligné qu ’ « on ne maîtrise pas le fait que la loi traîne depuis plus de 5 ans, mais en tout cas, elle est dans le circuit administratif ». « Cette loi va certainement nous permettre de résoudre les problèmes de la publicité mensongère et du charlatanisme dans la médecine traditionnelle ». Sous ce registre, M. Aw d’affirmer que « le problème de ces étrangers qui viennent au Sénégal dans le cadre de la libre circulation des biens et des personnes dans l’espace Cedeao et qui généralement, font cette publicité, nous a un peu échappé ». Le bureau de la médecine traditionnelle du ministère de la santé, qui a fustigé le fait que le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal et le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel n’aient pas répondu à leur invitation lors de l’atelier d’information, est convaincu que « la presse qui fait passer cette publicité ne nous accompagne pas dans ce combat alors que nous devons pouvoir compter sur votre sens civique et patriotique ». « Il y a beaucoup d’enjeux au niveau de la recherche sur la médecine traditionnelle en ce qui concerne le dosage des plantes médicinales et leurs effets secondaires », dixit le Dr. Mamadou Ngom. Le chargé des médicaments essentiels et de la médecine traditionnelle au bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms) de Dakar de poursuivre que « la déterminante sur le dosage qui se fait par des essais cliniques est très importante, mais cela peut prendre parfois 20 ans ». « Cela est même fait pour certaines plantes mais pas encore de manière exponentielle », a-t-il ajouté. Dans ce sillage, le phytothérapeute, Gaoussou Sambou, président de la fédération des tradipraticiens du Sénégal de préciser que « notre problème n’est pas le dosage de nos médicaments, mais ce sont le diagnostic et les symptômes de certaines qui nous posent problèmes ». Le Dr. Ngom s’exprimait ainsi à la journée d’information tenue au centre Made Sahel d’Enda Tiers Monde, hier à Mbour. Ceci en prélude à la journée africaine de médecine traditionnelle qui sera célébrée ce jeudi à Dakar avec comme thème « rôle du tradipraticien dans les soins de santé primaires ». Médecine traditionnelle et sécurité des patients ». Tel est le thème de la Journée africaine de la médecine traditionnelle célébrée le 31 août 2009. A l’occasion, les tradipraticiens ont réclamé l’adoption de la loi sur la médecine traditionnelle en vue de la réglementation du secteur. La 7eme édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle célébrée hier a été une opportunité pour les tradipraticiens sénégalais de réclamer la réglementation du secteur. Selon Ndèye Fatoumata Sy, représentante des Ong, « sans un cadre réglementaire, le secteur de la médecine traditionnelle sera toujours investi par toutes catégories de personnes dont des non-initiés, des incompétents et des charlatans venant de pays où ils ne peuvent pas exercer à cause d’une loi ». Au Sénégal, le projet de loi sur la médecine traditionnelle n’est pas encore adopté, alors qu’une réglementation permettrait de garantir davantage la sécurité des pratiques des tradipraticiens au bénéfice des populations, affirme le Dr Malang Coly, représentant de l’Oms. Pour le directeur de Cabinet du ministre de la Santé, le Dr Farba Lamine Sall, le gouvernement travaille sur ce projet de loi et qu’il pourrait bientôt passer à l’Assemblée nationale. « La réglementation de la médecine traditionnelle est devenue, pour les pouvoirs publics, une impérieuse nécessité », soutient-il. S’exprimant sur le thème de la 7eme édition de la Journée africaine de la médecine traditionnelle (médecine traditionnelle et sécurité des patients), Ndèye Fatoumata Sy souligne que les Ong et les associations de tradipraticiens oeuvrent pour améliorer les conditions d’exercice de la médecine traditionnelle et l’utilisation des plantes médicinales en vue de sécuriser les populations. Pour assurer la sécurité des patients, le directeur du Cabinet du ministre de la Santé propose une réglementation applicable aux produits, aux pratiques et aux prestataires afin d’en assurer l’innocuité et la qualité. Selon lui, la sécurité des patients représente un enjeu mondial. Source :http://www.sante.gouv.sn