La pollution des algues vertes en Bretagne

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H. DAUBERT, T. JEAN, C. PADIOLLEAU
Lycée Julie Victoire Daubié
95100 ARGENTEUIL
La pollution
des algues
vertes en
Bretagne
Dossier de presse
2011
Dossier de presse « Algues vertes »
Titre de l’article
Date
Source
Pourquoi les algues grignotent-elles la Bretagne ?
15/10/2011
Le républicain lorrain
Éventuellement : Sangliers morts en Bretagne : le
sulfure d’hydrogène en cause
8/09/2011
Science et avenir
6/10/2010
Terra Eco
Algues vertes : les agriculteurs en colère
19/09/2011
Zegreenweb
Plan contre les algues vertes : peut mieux faire
27/10/2011
Ouest-France
Algues vertes : l’Europe somme Paris de s’expliquer
19/10/2011
Le Monde
Algues vertes : un décret suscite la colère des
écologistes
11/10/2011
Le nouvel observateur
La méthanisation : une solution pour endiguer les
algues vertes ?
7/09/2011
Terra Eco
6/10/2011
Le Télégramme
14/10/2011
MaxiSciences
7/09/2011
Le Monde
Les algues vertes recouvrent la mer Baltique
Algues vertes ou rouges, Olmix sait les valoriser
Des algues vertes pour fabriquer du papier
Les algues vertes, symptôme de l’urgence d’une
transition économique des territoires
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1
Le républicain lorrain
15/10/2011
Pourquoi les algues grignotent-elles la Bretagne ?
Depuis environ quarante ans, déjà, la Bretagne, victime des rejets de nitrates dus en grande partie aux engrais utilisés dans
l'agriculture et à l'élevage intensif des porcs, n'en peut plus des algues vertes qui s'accumulent sur ses plages. La mort de trentesix sangliers cet été relance le débat, car ces algues vertes sont aussi dangereuses pour les animaux que pour les hommes.
La Bretagne comporte beaucoup de baies et de petites criques fermées et confinées qui favorisent le développement des
végétaux marins. Dans cette région pilote en matière d'agriculture et d'élevage avicole et porcin, les activités ont
considérablement augmenté la teneur en nitrates des sols et des cours d'eau. Ce sont ces mêmes nitrates qui favorisent
aujourd'hui la multiplication des algues vertes, en particulier de l'ulve ou « laitue de mer ». Les pluies abondantes de la région
n'arrangent rien, entraînant avec elles les surplus de matières azotées qui proviennent des engrais et du lisier vers les cours
d'eaux et les réseaux d'eaux pluviales qui s'écoulent ensuite dans la mer. Les plages contaminées, bien que nettoyées en
permanence, sont parfois frappées d'interdiction de baignade et fermées à la population.
Pourquoi est-elle dangereuse ?
Cette algue verte se dépose en quantité sur les plages bretonnes, en particulier sur les plages du Finistère et des côtes d'Armor
où elle s'accumule et blanchit en pourrissant. En se décomposant, elle dégage une trentaine de gaz dont le sulfure d'hydrogène
(H2S), qui, inhalés par les vertébrés, provoquent des malaises ainsi que d'autres complications (asthme, conjonctivite, œdème
pulmonaire) pouvant entraîner rapidement la mort. Si vous vous trouvez seul dans un secteur fortement contaminé, et que vous
continuez à inhaler ce gaz, la mort peut survenir en quelques minutes. Cette décomposition des algues constitue donc un réel
danger et un risque très sérieux pour l'homme (mort d'un transporteur d'algues en 2009, grave coma d'un ramasseur de «
laitues de mer » en 2008, mort d'un cheval dont le cavalier a été lui-même victime d'une intoxication aiguë…). Cette particulière
dangerosité est surtout valable pour l'ulve qui contient beaucoup de soufre, molécule qui entre dans la composition du sulfure
d'hydrogène. Cette algue a une manière toute particulière de se décomposer, qui la rend encore plus dangereuse : elle échoue
sur le sable sous forme de tas qui sèchent au soleil. La couche superficielle des amas forme une croûte qui durcit sous l'effet de
la chaleur et du soleil et devient ainsi imperméable. Les algues qui se trouvent emprisonnées à l'intérieur de ces amas entrent en
putréfaction sans aucune pénétration d'oxygène, ce qui est très favorable à la production du sulfate d'hydrogène.
Un plan de lutte
Élaboré en février 2010, ce plan prévoit d'améliorer d'ici à 2015 la gestion des algues et de prévenir la prolifération en réduisant
les flux de nitrates déversés dans les bassins par les eaux pluviales. Ce plan concerne en premier lieu les huit baies bretonnes les
plus exposées. Il comprend trois volets : un volet sécuritaire qui porte sur l'amélioration des connaissances et la gestion des
risques, un volet relatif aux actions curatives – amélioration du ramassage et du traitement des algues échouées – et un dernier
volet préventif qui concerne les actions à mettre en œuvre pour limiter les flux d'azote déversés sur les côtes.
S. Seuron
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Sciences et Avenir.fr
08/09/2011
Sangliers morts en Bretagne : le sulfure d’hydrogène en cause
Deux rapports lient la mort de plusieurs sangliers, cet été, dans l'estuaire du Gouessan à la présence d’algues
vertes qui ont rejeté du sulfure d’hydrogène.
La piste des algues vertes
En juillet et août 2011, des cadavres d'animaux sauvages dont majoritairement des sangliers mais aussi quelques
ragondins ont été découverts sur la plage de Morieux et sur les berges de l'estuaire de la rivière du Gouessant. Dès
leur découverte, l’hypothèse des algues vertes tueuses a été envisagée par les associations de protection de la
nature d’abord puis par les autorités. Ces algues vertes qui chaque année envahissent principalement les côtes du
littoral breton dégagent en effet du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz toxique, lors de leur décomposition.
Deux rapports de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail)
et de L’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) viennent conforter cette hypothèse
sans pour autant affirmer qu'il s'agit du seul facteur contributif de la mortalité massive.
Les éléments relevés lors de l’autopsie des cadavres indiquent que les sangliers s'étaient approchés de l'estuaire du
Gouessant pour s'abreuver, après une prise alimentaire. Par ailleurs, du sulfure d’hydrogène a été retrouvé dans les
poumons de plusieurs animaux et d’autres lésions caractéristiques plaident également en faveur d'une intoxication
aigüe causé par du H2S.
Les effets du sulfure d’hydrogène
Des campagnes de mesure menées sur place ont relevé des dégagements importants de composés soufrés,
principalement du H2S, lors du perçage de la croûte des dépôts d’algues : des libérations de gaz se produisent alors,
de type « bouffées instantanées ». Par endroit, des valeurs de plus de 3 000 mg/m3 ont été relevées. A cette dose,
c’est la mort assurée pour un homme en quelques secondes. Le gaz inhalé passe dans le sang au niveau des
poumons et bloque le système nerveux notamment le contrôle de la respiration, les sujets intoxiqués meurent
d’asphyxie.
Mais ces fortes concentrations décroissent rapidement à mesure que l’on s’élève du niveau du sol, les détecteurs,
placés à la hauteur de la taille des opérateurs, ont ainsi fourni des valeurs de 15 à 140 mg/m3. Elles se situent à des
niveaux pour lesquels des effets ont été observés sur l’Homme, notamment l’anesthésie de l’odorat, au-delà d’une
heure d’exposition en continu sur des zones de dépôts d’algues.
Les deux organismes considèrent que l’intoxication au sulfure d’hydrogène est la cause la plus probable de la mort
des animaux trouvés sur les plages. L’ANSES demande néanmoins que des travaux complémentaires soient réalisés,
sur les tissus prélevés durant les autopsies, afin d’écarter définitivement d’autres causes comme par exemple une
intoxication par des cyanobactéries.
J.I.
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Terra Eco
6/10/2011
Les algues vertes recouvrent la mer Baltique
Par Thibaut Schepman -
En France, on connait bien les algues vertes. Mais nous ne sommes pas les seuls à souffrir du phénomène. La RTBF
révélait hier que la mer Baltique est recouverte d’un énorme tapis d’algues vertes de plus de 380 000 km², soit plus
que le territoire de l’Allemagne tout entier.
Comme en Bretagne, ce sont les engrais agricoles et les déjections animales qui sont responsables de cette
prolifération. Lorsqu’ils finissent en mer, ceux-ci entraînent une augmentation de l’azote dans l’eau. Ajoutez-y un été
très chaud, un manque de vent et beaucoup de rejets d’eaux usées par les bateaux et voilà un cocktail idéale pour
faire de la Baltique une vraie soupe aux algues vertes.
Problème, la petite mer nordique n’est reliée à la mer du Nord que par un minuscule détroit. Autant dire que les
polluants qui s’y échouent y restent. L’éco-système déjà très limité de cette mer est donc tout particulièrement
menacé.
À l’appel de la Finlande, les dirigeants des pays du bassin de la Baltique s’étaient réunis en février dernier pour
établir un programme d’actions pour défendre cette mer. Sans beaucoup d’impact pour le moment. Ainsi, une
enquête menée le mois dernier par le WWF montrait que la moitié des bateaux qui font la navette entre les villes de
la Baltique continuent à jeter leurs eaux usées dans la mer.
Terra Eco : Fondé le 5 janvier 2004 par une trentaine de journalistes professionnels, il se fixe pour objectif de mettre
l'économie et les enjeux du développement durable à la portée de tous et de replacer l'humain et l'environnement au
cœur de l'économie. Économie, social et environnement : Terra Eco traite donc des 3 piliers du développement
durable.
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ZEGREENWEB
Lundi 19 septembre 2011
Algues vertes : les agriculteurs en colère
par Guillaume Duhamel,
Constante sur une partie du littoral breton depuis plusieurs années, les algues vertes plombent les relations entre agriculteurs et écologistes
Écologistes et agriculteurs sont montés au créneau hier à Fouesnant (Finistère). Sans parvenir à se comprendre…
Seul point commun entre les deux camps : le ras-le-bol. Les premiers en ont plus qu’assez de voir régulièrement les algues vertes investir le littoral breton et, à
l’instar de nombreux élus concernés, doutent de l’efficacité du plan gouvernemental, mis en œuvre l’an passé et qui tarde effectivement à donner des résultats
probants. « Globalement, les principes sont bons mais leur mise en application est trop longue », a ainsi résumé Yves-Marie Le Lay, l’un des porte-parole de la
coordination anti-marées vertes de Bretagne, qui revendique le soutien d’environ quatre-vingt organisations, y compris des associations paysannes, et défilait
contre « les méfaits de l’agro-business ». Les seconds, eux, n’en peuvent plus d’être accusés d’être directement à l’origine de ce phénomène et le récent soutien
que leur a apporté Nicolas Sarkozy, à rebours des conclusions contre-publicitaires des experts, n’y change rien.
Ils étaient trois mille selon les organisateurs et deux mille d’après la Police à crier leur indignation à quelques centaines de mètres de distance le long de la plage
du Cap Coz. Les gendarmes et les CRS veillaient au grain et aucun incident n’a été déploré. « Il ferait mieux de se taire, il polluera moins ! », a tout de même
lancé un petit groupe de jeunes gens, proche du milieu agricole conventionnel, à l’écoute d’un discours d’un environnementaliste, rapportent nos confrères du
Télégramme.
Agriculteur conventionnel interrogé par le quotidien, Jean-Jacques l’a tout aussi mauvaise : « ça fait quinze ans qu’on fait des efforts et ceux d’en face
continuent de nous stigmatiser. C’est impossible à supporter ». Et de plaider la cause du secteur primaire, attaqué de front à travers la campagne nationale
d’affiches réalisée par la fédération France Nature Environnement (FNE) en février dernier, quelques jours avant l’ouverture du Salon de l’Agriculture : « je
reconnais qu’il y a eu de mauvaises pratiques dans les années 1960-1980 mais quand j’étais en école d’agriculture en 1972, on nous disait que pour du blé il
fallait trois cent-vingt à trois cent-trente unités d’azote. On ne nous disait pas ce que devenait l’excédent dans le sol. Depuis, nos pratiques ont évolué ».
« On crève déjà »
Son collègue Hubert a quant à lui souligné la faible marge de manœuvre dont disposeraient aujourd’hui les agriculteurs de la région : « ces gens-là nous
demandent de baisser nos rendements ! On crève déjà, alors moins de rendements avec nos charges ce n’est pas possible ». « Dénonçons le discours populiste
de certains écologistes, ou pire de certains chercheurs qui sont en réalité plus militants que scientifiques », a renchéri Alain Le Bellac, producteur de lait qui s’est
dit lui aussi dégoûté par la « stigmatisation des agriculteurs ».
Des déclarations qui sont intervenues dans un contexte particulièrement tendu, alors que plusieurs dizaines de sangliers ont trouvé la mort cet été
vraisemblablement après avoir inhalé des gaz toxiques dégagés par les marées vertes, et deux jours après que les présidents de la Chambre de commerce de
Quimper (Finistère) et des chambres de métier et d’agriculture du Finistère aient apporté leur soutien aux agriculteurs. Aux dires du président de la Chambre
régionale d’agriculture de Bretagne Jacques Jaouen, ces derniers auraient en outre dépensé la bagatelle d’un milliard d’euros (dont sept cents millions à la
charge des exploitants) en l’espace de dix ans pour corriger le tir, c’est-à-dire s’adapter aux normes environnementales. Des sommes certes colossales mais qui
n’ont pas suffi à endiguer ce qui est devenu au fil des années un véritable fléau et par extension un facteur de division entre les populations.
« Tant qu’il y aura, des deux côtés, 70 à 80 % des gens qui ne se comprennent pas, on ne pourra pas se parler », estime Ronan, un éleveur à qui il paraît bien
difficile de donner tort. « Ce ne sont pas les agriculteurs qui sont jugés responsables dans ce dossier des algues vertes mais c’est bien le type d’agriculture qui est
remis en cause », a néanmoins tempéré Olivier, réceptif au discours des écologistes. Hôtelière-restauratrice à Fouesnant citée par l’AFP, Gwenola Bayes a de son
côté appelé à « ne pas s’opposer les uns les autres », ne serait-ce que parce que « l’agriculture n’est pas la seule responsable des pollutions ». Et de redouter
leur impact économique et touristique, quand bien même celles-ci ne concernent actuellement « que 4 % des plages bretonnes ».
D’après Jean-François, vice-président du réseau Cohérence dans les Côtes-d’Armor, le dialogue serait maintenu bon an mal an depuis une décennie entre les
deux parties. « Il se traduit par un construire ensemble, difficilement avec les chambres d’agriculture mais plus facilement avec les collectivités. Ça se fait dans
l’ombre », a-t-il précisé au Télégramme.
L’incompréhension semble néanmoins rester de mise, entre un secteur excédé et des écologistes convaincus de sa très grande part de responsabilité dans une
prolifération qui ne fait les affaires de personne.
Agriculteurs, professionnels du tourisme et écosystèmes leur payent un lourd tribut et « les algues vertes sont devenues un problème de santé publique », a
rappelé le porte-parole de l’association Eaux et Rivières de Bretagne Jean-François Piquot. Une réalité que pour le coup nul ne peut plus contester.
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Ouest-France
jeudi 27 octobre 2011
Plan contre les algues vertes : peut mieux faire
Le comité scientifique a donné un avis défavorable sur le projet de la baie de Fouesnant-Concarneau. Le préfet et le
président de Région promettent de muscler les mesures.
Urgence en baie de Concarneau. La plage de Morieux (baie de Saint-Brieuc) a occupé une bonne partie de l'actualité
algues vertes cet été à cause des marcassins morts mais c'est en baie de Fouesnant-Concarneau que la marée verte a
pris le plus d'ampleur. Au 25 octobre, 13 143 m3 d'ulves avaient été ramassés contre... 4 406 m3 en 2010 (1). Un
projet de territoire « baie de la Forêt » a bien été élaboré par les agriculteurs et les collectivités pour tenter
d'endiguer cette marée verte mais il a reçu un avis négatif du comité scientifique chargé de l'évaluer.
Il regrette « un manque général d'ambition et d'innovation... Bien peu d'actions sont assorties d'engagements
chiffrés et de garanties en termes d'obligation de résultats ». Réuni, hier, à la préfecture de Région, le comité de suivi
du plan algues vertes a pris bonne note de ces remarques. « Nous allons proposer une nouvelle mouture du projet
plus ambitieuse avec des objectifs chiffrés, promettent le préfet Michel Cadot et Jean-Yves Le Drian, président de la
Région Bretagne. Le texte final s'engagera à réduire de 100 à 150 tonnes, dans les cinq prochaines années, les flux
d'azote estimés à 470 tonnes ».
Explication de texte à Bruxelles. Une délégation bretonne conduite par le préfet et Jean-Yves Le Drian s'expliquera
de vive voix avec la commission européenne sur l'application du plan anti-algues vertes et de la directive nitrates. Le
gouvernement français a déjà répondu par écrit à une centaine de questions posées par la commission, mais
apparemment ça ne suffit pas.
« Nous ne luttons pas contre les algues vertes avec de simples incantations, se défend le président de Région. C'est
un travail difficile, en profondeur, qu'il faut réaliser quasiment exploitation par exploitation. La commission doit
comprendre qu'il ne peut pas y avoir de réponse simple à ce problème. Par exemple, la Lieue de Grève où est mort le
petit cheval n'est pas un secteur d'élevage intensif ».
Contrôle des reliquats d'azote. C'est une avancée dans le combat contre les ulves. 98 % des agriculteurs des bassins
versants en contentieux de la Lieue de Grève et de Saint-Brieuc, où des projets de territoire ont déjà été ficelés, ont
accepté des mesures de reliquats d'azote dans leurs parcelles après les récoltes. « On aura à notre disposition un
instrument de mesures pour évaluer les fuites de nitrates, indique le préfet. On pourra dire aux agriculteurs qui
surfertilisent leurs parcelles d'améliorer leur pratique agronomique ». Les 150 exploitations de la baie de FouesnantConcarneau devraient en faire de même tout comme celles des cinq autres bassins versants en contentieux avec
l'Europe.
Jean-Paul LOUÉDOC.
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Le Nouvel Observateur avec AFP
le 11-10-11
Algues vertes : un décret suscite la colère des écologistes
Le nouveau texte entérine le relèvement des plafonds d'épandage d'azote dans les exploitations agricoles.
La coordination anti-marées vertes de Bretagne organise dimanche un rassemblement sur une plage de Fouesnant
alors qu'un collectif invite à une contre-manifestation pour dénoncer une "stigmatisation des agriculteurs" (c) Afp La
coordination anti-marées vertes de Bretagne organise dimanche un rassemblement sur une plage de Fouesnant
alors qu'un collectif invite à une contre-manifestation pour dénoncer une "stigmatisation des agriculteurs" (c) Afp
Un décret, qui entérine le relèvement des plafonds d'épandage d'azote dans les exploitations agricoles selon des
associations, a été publié mardi 11 octobre au Journal Officiel.
Le décret, signé mardi 11 octobre par le premier ministre et les ministres de l'Agriculture et de l'Écologie, étend la
surface prise en compte pour le calcul du plafond d'épandage, en prenant comme référence la surface agricole utile
(SAU) et non plus une "surface d'épandage" plus restreinte.
Il suscite la colère des associations environnementales comme Eau et Rivières de Bretagne, qui estime que le décret
"va permettre d'augmenter de 20 % les quantités d'azote épandues sur les sols!"
Directive européenne
La parution de ce décret "intervient alors que la commission européenne exige de la France, dans une lettre du 17
juillet dernier, des explications sur sa politique de prévention des marées vertes", a déploré mardi 11 octobre
l'association dans un communiqué.
Depuis 2001, en application de la directive européenne "nitrates", les agriculteurs pouvaient épandre jusqu'à 170
kilos d'azote organique (effluents animaux comme le lisier) par hectare de surface épandable, explique Eau et
Rivières.
Cette surface potentiellement épandable (SPE) déduit les "surfaces à proximité des cours d'eau, du littoral, des
tiers".
Incohérent
Mais le nouveau décret ("relatif au programme de lutte contre la pollution des eaux par les nitrates") prévoit que la
quantité maximale d'azote contenu dans les effluents d'élevage pouvant être épandue annuellement "ne peut être
supérieure à 170 kilos d'azote par hectare de surface agricole utile".
Au printemps dernier, le projet de décret "avait soulevé une vague de protestations en Bretagne, en particulier
auprès des communes littorales envahies par les algues vertes", a également indiqué Eau et Rivières, en rappelant
que "le relèvement des plafonds d'épandage de lisier était jugé incohérent avec les programmes engagés pour
réduire la pollution par les nitrates".
Les rejets azotés liés à l'élevage industriel et à l'épandage d'engrais sont considérés comme propices à la
prolifération des algues vertes, dont la décomposition provoque des gaz toxiques.
8
Terra Eco
7/09/2011
La méthanisation : une solution pour endiguer les algues vertes ?
Par Agathe Mahuet
En se rendant le 7 juillet sur la presqu'île de Crozon, Nicolas Sarkozy a prié les agriculteurs de se mettre à la méthanisation pour résoudre le problème des algues
vertes sur les plages bretonnes. Une fausse bonne idée, répondent intéressés et scientifiques.
Mardi 6 septembre, L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a conclu à la culpabilité des algues vertes dans la mort de 36 sangliers
sur les plages des Côtes d’Armor cet été. L’organisme a mesuré l’hydrogène sulfuré présent dans les sols et dans l’air et repéré des dégagements importants. Un
danger pour l’homme ? Même s’il est peu probable qu’un individu soit exposé aux concentrations maximales qui correspondent à des « bouffées » au niveau du
sol ou dans les dépôts d’algues, « les concentrations mesurées peuvent atteindre les seuils mortels (2.408 mg/m3 pour une exposition d’une minute) », affirme
le document. Et l’organisme de conclure : « L’hypothèse de la survenue d’un accident ne peut être écartée. »
Chaque été ça recommence. Avec l’arrivée des beaux jours, elles viennent se poser en masse sur les plages bretonnes. Mais en 2009, les algues vertes n’ont pas
seulement envahi les côtes du Finistère ou des Côtes-d’Armor : elles ont aussi gagné les esprits, et entraîné une prise de conscience nationale.
Nicolas Sarkozy l’a compris et s’est donc déplacé en Bretagne, ce jeudi, muni d’un discours bien rôdé. Et de deux idées très précises. Primo, pas question « de
désigner des coupables, de montrer du doigt les agriculteurs qui font d’énormes progrès en la matière ». Le problème des algues vertes, d’où qu’il vienne, n’est
pas à mettre sur le dos des cultivateurs bretons, non responsables « des choix économiques qui ont été faits il y a longtemps ». Soit.
Vint ensuite la solution suggérée par le chef de l’État : « Il faut privilégier les appels à projets, notamment sur les unités de méthanisation. J’y crois beaucoup. »
La méthanisation ? Un processus qui permet de transformer le lisier, riche en azote – à l’origine de la pollution des plages par les algues vertes – en un biogaz,
producteur de chaleur et d’électricité. Et la délégation officielle de repartir, satisfaite de sa prescription. Pendant que les agriculteurs bretons lèvent les yeux au
ciel.
« Ce n’est pas une solution », martèle Jean-François Piquot, porte-parole d’Eau & Rivières de Bretagne. Certes, le processus de méthanisation crée du biogaz,
mais ne supprime pas les éléments nutritionnels – l’azote, le phosphore, le potassium – contenus dans le lisier. « Donc non seulement c’est polluant et risqué,
mais en plus cela ne règle en rien le problème des algues vertes bretonnes », dont la prolifération est bien la conséquence des rejets d’azote.
Pourtant, le processus de méthanisation pourrait être une piste exploitable, selon un expert. « Il faudrait ajouter une étape au processus », explique René
Moletta, consultant en méthanisation. Dans un processus classique, le lisier passe dans le méthaniseur et produit d’un côté du biogaz, de l’autre le digestat
formé en partie de l’azote transformé en ammoniaque. Dans ce cas-là, on n’est donc pas débarrassé de l’azote.
Mais s’il subit un passage dans un réacteur de nitrification (dans lequel il est oxygéné), l’ammoniaque se transforme en nitrites et en nitrates - toujours
composés d’azote. Renvoyés une dernière fois dans le méthaniseur, ces éléments deviennent du diazote (N2) : un gaz présent à 78 % dans l’atmosphère. L’azote
initialement traité est alors en grande partie éliminé. « C’est tout à fait envisageable, explique René Moletta, mais c’est un procédé qui n’existe pas encore. »
Quant à la méthanisation traditionnelle, l’expert confirme : elle n’a pas d’impact sur les algues vertes de nos plages bretonnes.
De toute façon, la version améliorée du processus de méthanisation, Jean-François Piquot n’en veut pas non plus. « Ce n’est même pas le sujet ! » explique-t-il. «
On nous parle d’“industrie” quand on s’inquiète de notre “agriculture”. » Le vrai problème, pour le porte-parole d’Eau & Rivières de Bretagne, c’est justement
qu’on s’en éloigne. La solution qu’il propose ? Des modèles d’agriculture plus traditionnels, des systèmes herbagés pour les vaches laitières, et la fin de
l’industrialisation à tout prix. En quelques mots : « plus d’agriculteurs, moins de cheptels ».
Une voie que WWF France pousse également à emprunter. A travers un communiqué publié vendredi, l’ONG demande « une profonde réforme des pratiques
agricoles » et confirme les propos de Jean-François Piquot. Seulement voilà, « ces modèles ne sont pas soutenus politiquement », regrette WWF. Raison
invoquée : ils remettraient en cause « toutes les activités connexes du modèle productiviste ».
La méthanisation, de son côté, est plus vendeuse : puisqu’elle permet de créer facilement de l’énergie, « elle fait miroiter une source de bénéfices pour les petits
agriculteurs, qui peuvent la revendre à EDF », analyse le représentant d’Eau & Rivières Bretagne. Et puis fabriquer du biogaz, cela permet aussi de se donner
bonne conscience. Électoralement, c’est bon pour Nicolas Sarkozy, mais pour les algues bretonnes, c’est inutile.
Terra Eco : Fondé le 5 janvier 2004 par une trentaine de journalistes professionnels, il se fixe pour objectif de mettre l'économie et les enjeux du développement
durable à la portée de tous et de replacer l'humain et l'environnement au cœur de l'économie. Économie, social et environnement : Terra Eco traite donc des 3
piliers du développement durable.
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Le télégramme
23 septembre 2011 –
Algues vertes ou rouges. Olmix sait les valoriser
Décriées pour les nuisances qu'elles apportent sur les plages bretonnes, les algues vertes sont une des matières premières
utilisées par la société Olmix qui a de grands projets dans les pays émergents.
Hervé Balusson, le P-dg d'Olmix, ne veut surtout pas s'immiscer dans le débat actuel qui porte sur la responsabilité de l'invasion
des algues vertes dans les baies bretonnes. Ces «ulves», il en a juste besoin pour développer sa PME de Bréhan (56) qui fait
travailler 250 personnes en France et 150 salariés basés à l'étranger, essentiellement en Asie. «Olmix est une alternative
naturelle à l'industrie pétrochimique. Nous utilisons des matières renouvelables avec des procédés non polluants». La PME s'est
positionnée sur les marchés de la nutrition et de la santé animales, de la cosmétique ainsi que de la nutrition végétale. Son
produit phare et innovant, l'Amadéite, est à base d'algues et d'argile. Il est le fruit de longues recherches et sa protection est
assurée par un brevet mondial.
Perspectives énormes
Pour autant, nul n'est prophète en son pays. Pour se maintenir à flot, la société d'Hervé Balusson a dû se développer fortement
à l'étranger au cours des trois dernières années. Olmix y réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires (80%) et elle vient
d'acquérir un laboratoire vétérinaire au Vietnam. C'est justement cette bonne connaissance des marchés en forte progression
des pays émergents qui incite Hervé Balusson à penser que «la transformation des algues qu'elles soient vertes, rouges ou
brunes ouvrent de formidables perspectives économiques aux Bretons». À une condition: «Il faut se positionner avant que les
Canadiens et les Américains ne le fassent. Les Asiatiques, notamment, sont prêts à signer tout de suite avec des entreprises qui
leur apporteraient des produits naturels de substitution à la farine de poisson pour leurs élevages. Les volumes attendus sont
énormes!».
La Bretagne a une carte à jouer
Reste à faire sauter certains «verrous» estime Hervé Balusson. «On a investi des millions d'euros dans la recherche. La Bretagne
a une connaissance approfondie des algues, mais on n'arrive pas vraiment à passer au stade industriel». Il rappelle que la région
dispose de 2.700km de côtes, mais que cette ressource alguale est inexploitée. Son souhait: «La mise en place d'une véritable
filière, de la collecte des algues à la transformation jusqu'à la commercialisation. Il y aurait zéro rejet. Tout peut être utilisé. Une
fois qu'on retire les principes actifs des algues, on utilise les restes pour enrichir les sols». Les idées du Morbihannais font leur
chemin. Les professionnels, patrons, chercheurs et élus se mobilisent. Demain, les souhaits d'Hervé Balusson seront-ils peut-être
exaucés. Olmix 55MEUR de chiffre d'affaires, 250salariés en France, 150 à l'étranger. Circuit de distribution dans 60 pays.
Le télégramme est un quotidien régional de Bretagne
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MaxiSciences
14 octobre 2011
Des algues vertes pour fabriquer du papier
Info Rédaction.
Mercredi, à Roscoff dans le Finistère, une société italienne a présenté un étonnant procédé de fabrication de papier. C'est avec
des algues vertes, fléau qui chaque été envahi les plages de Bretagne, que ce papier est réalisé.
C'est une idée étonnante qu'a eu la firme italienne Favini alors que les algues vertes ont encore défrayé la chronique cet été.
Celle-ci a organisé une conférence de presse à Roscoff afin de présenter un procédé de fabrication de papier utilisant justement
ces végétaux toxiques. Comme le rapporte l'AFP, le papetier a expliqué avoir acheté 130 tonnes d'algues vertes ramassées en
Bretagne en 2009 et 2010. Des algues utilisées dans son usine de Vénétie pour la fabrication d'un papier baptisé Shiro Alga
Carta.
Mais en vérité, ce papier n'est pas une nouveauté. Favini l'a lancé il y a près de 20 ans, en 1992, à la demande de la ville de
Venise qui cherchait un moyen de valoriser les algues vertes qui proliféraient sur la lagune. Certifié FSC, et produit sans émission
de CO2, le papier Shiro Alga Carta contient entre 30 et 80% d'algues fraîches qui viennent compléter les fibres de bois.
La quantité d'algues vertes ayant diminué dans la lagune de Venise, Favini se tourne désormais vers l'Asie et la Bretagne pour
s'approvisionner. L'imprimerie Cloître, située près de Brest, est le premier français à s'être laissé convaincre par Favini, et
propose aujourd'hui l'Alga Carta pour un prix légèrement supérieur à celui d'un papier classique.
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scientifiques spécialisés.
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LEMONDE.FR
7 septembre 2011
Les algues vertes, symptôme de l'urgence d'une transition
économique des territoires
Point de vue
Nicolas Imbert, directeur de Green Cross France et Territoires
Les marées d'algues vertes en Bretagne nord ont défrayé la chronique estivale. Le mal est profond : chaque année, il faut
évacuer des dizaines de milliers de tonnes d'algues vertes pour assurer la sérénité des estivants.
Les actions de communication entreprises par le gouvernement ne changent pas la donne du problème et donnent une
impression de confusion, parfois inquiétante lorsqu'on ferme les plages qui ne sont pas nettoyées, parfois anormalement
confiante lorsque le président de la République fustige quelques jours avant la mort des premiers marcassins le comportement
des lanceurs d'alertes qui ont identifié l'ampleur du problème et la nécessité d'y remédier sans délai, via une transformation
majeure de l'économie du territoire nord-breton.
UN MAL PROFOND QUI NÉCESSITE DE CHANGER DE PROJET DE TERRITOIRE
Pourtant, la manière dont nous gérons collectivement, ou non, la question des algues vertes, est révélatrice des défis qui nous
attendent pour lancer rapidement la transition vers une économie plus durable, concrètement, sur les territoires.
Les enjeux immédiats de la prolifération des algues vertes sont nombreux : la vie courante est fortement perturbée par ce
phénomène. C'est tout un département fortement tourné vers la mer qui doit affronter les effets de la crise : impact sur le
tourisme et sur l'image de la Bretagne Nord, difficultés pour la pêche et la valorisation des produits de la mer, et remise en
question de la confiance portée par les citoyens à leur modèle sanitaire, agricole et économique.
Découvrons-nous le problème ? Techniquement, non. Les lanceurs d'alertent le soulignent depuis plus de 20 ans, l'Europe alerte
régulièrement et condamne la France sur la teneur excessive en nitrate des eaux, en Bretagne notamment. Tout ceci a été
consolidé dans le Plan de Lutte contre les algues vertes présenté par le gouvernement en février 2010.
Mais, au-delà des mesures techniques, c'est d'un véritable projet de territoire autour d'une reconversion du modèle agricole,
économique et touristique dont la Bretagne Nord a besoin, et qui nécessite mobilisation, moyens et consensus.
LE MODÈLE "TRADITIONNEL" A FAIT LONG FEU
Ce projet suppose une transition importante du modèle de développement actuel, à bout de souffle, vers un modèle
raisonnable, économiquement viable pour chacun des acteurs, écologiquement et socialement acceptable. Et ceci est
inéluctable.
Parmi les urgences, celle de rénover le modèle agricole et notamment la production porcine est criante. Désormais, les
exploitants sont confrontés à un triple défi économique : les porcs sont vendus sur un marché international "industriel" où le
prix est déterminant, sans critère de qualité discriminant, qui les rend aujourd'hui exposés à une concurrence féroce,
aujourd'hui de l'Allemagne, demain du Brésil ou de Chine, l'aliment, le plus souvent acheté, est soumis à de fortes variations de
cours et ne fait que s'enchérir, alors que les exploitants étrangers tirent une partie substantielle de leurs revenus de la
valorisation des coproduits, notamment en étant producteurs d'énergies renouvelables, les producteurs français n'ont qu'un
accès restreint à cette source de revenus.
Ce triple défi a lancé la filière dans une course en avant effrénée, pour laquelle la seule variable d'ajustement consiste à
augmenter la pression sur l'environnement et le besoin de subvention tout en demandant des dérogations sociales. Le
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gouvernement a appuyé cette course en avant, en autorisant coup sur coup l'augmentation de taille des exploitations,
l'augmentation des surfaces d'épandage et une charge à l'essieu accrue.
Les agriculteurs n'ont pas souhaité ce modèle. Ils ont appliqués une politique centralisée donnant un rôle productif exacerbé à la
Bretagne pour "nourrir la France" et suivi les orientations ministérielles, les syndicats professionnels et les organismes de
développement de la filière pour mettre en place une politique qui s'avèrent actuellement fondamentalement inadaptée,
incapable de leur garantir un revenir stable et à la hauteur de leur travail et générant une pression environnementale qui
affaiblit durablement les écosystèmes. Et pourtant, aujourd'hui encore, ceux qui font le pari d'une production plus durable et
raisonnée restent comparativement bien moins aidé que leurs collègues, et de plus doivent se passer de nombreuses facilités
techniques et réseaux réservés de fait aux agriculteurs ayant fait le choix de la production industrielle.
COMMENT CHANGER, ICI ET MAINTENANT ?
Pourtant, un autre projet de territoire existe, et il porte à la fois un mieux-être économique, écologique et social. En
infléchissant la production porcine pour une production plus focalisée sur la qualité que sur la quantité, il est possible
d'améliorer à la fois le revenu des agriculteurs, la qualité sanitaire des produits et la préservation de l'environnement. Cela
génère également plus de production d'aliment à proximité des exploitations.
Une polyculture de proximité, associé à de petites installations porcines, que ce soit en élevage bio ou de manière élargie par un
approvisionnement en aliment local et des exploitations extensive, diminuera fortement la pression sur les sols. L'agriculteur,
qui vendra mieux une production de qualité, pourra également diversifier ses revenus par la production d'énergie à partir de la
biomasse et les coproduits issus du traitement des lisiers sur des jardins filtrants. Dans une logique de coopération et de
partenariat, il intégrera d'autant plus facilement la production à proximité des produits transformés, charcuterie notamment,
qu'il est en mesure d'assurer la traçabilité et la qualité de la matière première. Ce qui permet alors à la filière alimentaire une
transformation douce et sereine, qui compense par une qualité et une valorisation individuelle accrue la perte des volumes de
consommation de viande actuellement constatée.
En parallèle, les agences de l'eau, plutôt que de subir des coûts de traitement sans cesse croissants et de laisser dériver la
qualité de l'eau au-delà des limites tolérées européennes, peuvent plus facilement "sanctuariser" les points de captage en
établissant des contrats de performance cofinançant la transition vers une agriculture biologique des agriculteurs à proximité
des captages, et génèrent par ses investissements une réduction des émissions à la source rendant moins couteux le traitement,
pour une meilleure qualité. Et ce, en permettant via des sols organiques régénérés de limiter les proliférations d'algues vertes en
cas d'intempérie, par réduction de la criticité du ruissèlement.
Que manque-t-il pour mettre en place cette transition ? L'effort financier global pour permettre le changement de modèle n'est
pas discriminant, la somme des subsides nécessaires pour dépolluer les eaux, traiter les effluents, nettoyer les plages et
subventionner des produits agricoles vendus à prix cassés permet largement si elle est investie sur trois ans au lieu d'être
dispersée de manière curative de financer cette transition. Et ce, en créant de l'emploi et un projet de territoire.
Alors, on continue à se pencher la tête dans le sable, avec les mesures curatives condamnées à terme ? Qu'il s'agisse d'une usine
de méthanisation plus dimensionnée pour exister que pour être efficace dans son fonctionnement où d'un ramassage insuffisant
et principalement à la charge des collectivités locales ?
Ou bien on prend au sérieux le signal que nous envoient les algues vertes et la crise réunies en cette fin d'été pour lancer dès
maintenant la transition écologique de l'économie ?
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