comment dépister une dyslexie chez un petit écolier

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PORTIER Mélanie PE2 groupe 6
Année 2006-2007
VALIDATION DE FRANÇAIS
COMPTE RENDU DE LECTURE
COMMENT DÉPISTER UNE DYSLEXIE CHEZ UN PETIT ÉCOLIER ?
Pierre Debray-Ritzen & Flora J. Debray
Institut universitaire de formation des maîtres de l’académie de Versailles
Centre de Cergy-Pontoise
Professeur référent : Mr RAFONI
SOMMAIRE
Introduction
A/ Généralités sur la dyslexie
I - Définition
II - Historique
III - Les aspects neuro-psychologiques
IV - Répartition de la dyslexie
V - Les causes de la dyslexie
VI - Les conséquences de la dyslexie
VII - Dyslexie et méthodes d’apprentissage
B/ Le dépistage
I - Quand dépister une dyslexie ?
II - Comment dépister une dyslexie ?
III - La leximétrie
IV - La conversion de la leximétrie en points
V - L’examen général de l’enfant
C/ Les remèdes
I - La rééducation
II - Nécessité pour le dyslexique d’une meilleure insertion scolaire et sociale
D/ Conclusion personnelle
Annexes




Zones fonctionnelles du cerveau
Texte libre écrit par un enfant dyslexique
Extrait du tableau de conversion de la leximétrie en points
Exemples de rééducation
2
Introduction
Ce compte-rendu va porter sur P.Debray-Ritzen et F.J.Debray, Comment dépister une dyslexie chez un
petit écolier ?, Editions Fernand Nathan, 1979.
Ce livre traite de la dyslexie d’un point de vue de la neuro-psychologie. Il est destiné aux enseignants et
éducateurs afin de les aider à mieux appréhender ce problème grâce à une nouvelle méthode (pour cette
époque). De plus, la dyslexie étant encore mal connue à cette période, l’objectif est également d’informer
le plus grand nombre sur la manière de la dépister.
Les auteurs partent de constatations et d’observations sur ce fait à partir de leur recherche. En effet, Pierre
Debray est professeur de psycho-pédiatrie et directeur du comité de la dyslexie depuis 1977 et Flora
Debray médecin-phoniatre et chef du département de la dyslexie dans le service de psycho-pédiatrie.
A/ Généralités sur la dyslexie
I/ Définition
« La dyslexie est une difficulté durable d’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son
automatisme chez les enfants intelligents, normalement scolarisés, indemnes de troubles sensoriels ».
Le terme « durable » s’explique par le fait que l’enfant n’accède pas au stade de l’automatisme dans la
lecture qui constitue la troisième étape de l’apprentissage de la lecture après le stade logogrammique et
orthographique.
Le terme « intelligent » s’entend dans le sens où les enfants dyslexiques obtiennent plus de 90 points au
test d’intelligence de Wechsler.
« Normalement scolarisé » implique le fait que le contexte socio-culturel n’est pas pris en compte.
Enfin, l’expression « indemne de troubles sensoriels » précise que les organes sensoriels sont intègres.
Pour pouvoir parler de dyslexie, toutes ces conditions doivent être réunies.
II/ Historique
La lecture a 6000 ans, elle est la conséquence de l’agriculture, du commerce (besoin de contrats)
Pendant longtemps, elle fut avec l’écriture réservée aux clercs et scribes. Ce n’est qu’à la fin du 15 e siècle
que Gutenberg invente la typographie qui en 500 ans allait gagner toute la civilisation.
En 1850, on comptait 30 à 40% d’analphabètes en France.
En 1882, Jules Ferry rend l’enseignement obligatoire et ce pourcentage descend à 3,4% en 1946 et c’est
au fur et à mesure d’une instruction scolaire généralisée que se sont révélés des cas de dyslexie. Attention,
la dyslexie est différente de l’analphabétisme mais le fait qu’il y ait de moins en moins d’analphabètes
permet de détecter de plus en plus de dyslexiques.
Les recherches sur ce sujet débutent en 1895 en Angleterre puis au début des années 1900 dans le reste de
l’Europe et aux Etats-unis
Le terme « dyslexie » est proposé par Hinshelwood en 1917. Ce trouble a donc un peu plus de 125 ans
(aujourd’hui, 2006) alors que la lecture en a 6000.
III/ Les aspects neuro-psychologique (Annexe 1)
Le cerveau est une masse de substance nerveuse qui occupe la cavité du crâne. Il peut être divisé en 4
lobes, chacun ayant une fonction déterminée :
 Le lobe frontal : il concerne tout ce qui touche à la motricité
 Le lobe temporal : il concerne tout ce qui a attrait à l’audition
 Le lobe occipital : il concerne tout ce qui touche à la vision
 Le lobe pariétal : il permet la reconnaissance tactile des objets et les activités gestuelles
3
Cependant les fonctions du langage (oral, lecture et écriture) ne sont pas localisées dans un lobe en
particulier. On distingue une aire à la jonction des lobes pariétal, occipital et temporal et une aire dans le
lobe frontal au-dessus de la scissure de Sylvius.
Comment se fixent en nous les informations que l’on reçoit ? Pourquoi le langage appartient à tous les
lobes ? Prenons l’exemple d’ « un crayon » pour un enfant :
1. l’enfant se saisi d’un crayon pour la première fois
2. le crayon va implanter sa signification dans le cerveau grâce à tous les stimuli (visuel, olfactif,
tactile…)
3. ces stimuli vont au cortex par des voies sensorielles nombreuses et ramifiées
4. ils passent par tous les lobes et laissent une trace (vision du crayon dans la zone occipitale,
impression tactile dans la zone pariétale…)
Cette trace qui existe sans être localisée peut être appelé un circuit. L’ensemble de ces circuits va
constituer la représentation de tous les phénomènes qui vont parvenir à l’enfant puis à l’adulte durant
toute sa vie.
5. la mère va prononcer le mot « crayon » et l’enfant va fixer une engrammation auditive verbale
à la signification de l’objet (trace précédente) grâce à un nouveau circuit
6. pour arriver au langage écrit, un nouveau circuit passant par tous les lobes va se mettre en
place (dans les lobes temporal et occipital pour créer le circuit auditivo-verbal et la
reconnaissance de l’alphabet phonographique puis le circuit se poursuit dans le lobe pariétal
pour le mouvement de la main et il se termine dans la lobe frontal pour l’exécution motrice.
Tous ces circuits sont donc très complexes et si l’un d’eux ne se met pas correctement en place lors des
apprentissages de l’enfance, cela peut entraîner des troubles plus ou moins graves.
IV/ Répartition de la dyslexie
 Un peu moins d’un écolier intelligent sur dix présente une dyslexie plus ou moins
importante.
 Concernant le sexe, il y a 3 garçons dyslexiques pour une fille.
 Aucun rapport avec le milieu social.
 Reconnu dans tous les pays.
V/ Les causes de la dyslexie
 Le facteur génétique est prouvé en 1907.
 Des souffrances cérébrales majeures ou mineures sont relevées de manière significative à
l’origine d’un bon nombre de dyslexies. (enfant prématuré, ayant eu une jaunisse très tôt,
subit un accouchement difficile…)
La méthode d’apprentissage de la lecture n’est pas en cause cependant, l’utilisation de la méthode globale
est désastreuse pour un enfant dyslexique et rend son repérage difficile. Il y a une tentative de la faire
disparaître.
VI/ Les conséquences de la dyslexie
1. problèmes en lecture puis orthographe
Tout le langage écrit est pauvre, bref, maladroit, mal construit. L’enfant est incapable de transformer avec
aisance sa pensée. (Annexe 2)
2. problèmes en calcul vers 9-10 ans
Ces problèmes sont dus à des difficultés de lecture et de compréhension des énoncés.
4
3. rejet de l’école car difficultés scolaires.
4. problèmes de comportements
Ces enfants ont tendance à se décourager et à s’enfermer dans des conflits pouvant entraîner une certaine
agressivité ou des comportements de fugue qui deviennent alarmant vers 12-13 ans car cela peut amener à
la délinquance.
D’autres présentent plutôt un repli sur eux-mêmes, une passivité ou encore des troubles du sommeil.
Quelles que soient les conséquences de ce trouble sur l’enfant, elles sont difficiles à assumer et
dommageables pour l’avenir de celui-ci. C’est pour cela qu’il faut les détecter le plus rapidement possible
afin de les déculpabiliser et les rééduquer.
VII/ Dyslexie et méthodes d’apprentissage
La dyslexie n’est absolument pas du à l’utilisation d’une méthode de lecture plutôt qu’une autre.
Cependant, l’utilisation de la méthode syllabique permet de détecter beaucoup plus facilement ce trouble
alors que la méthode globale est une catastrophe pour les enfants dyslexiques. En effet, ils ne
comprennent pas les mots donc ils essaient de se souvenir des formes pour prononcer ce qu’ils voient en
coïncidence avec ce qu’ils ont déjà entendu. Cette manière de faire provoque très souvent chez ses enfants
en malaise voir un dégoût de la lecture car ils sont conscients qu’ils n’y arrivent pas et essaient de faire
illusion pour cacher cette difficulté.
B/ Le dépistage
I/ Quand dépister une dyslexie ?
On ne peut faire de diagnostic avant l’âge de 7 ans, 7 ans et demi. Il faut attendre que la lecture est
été apprise et que les retardataires reviennent à niveau.
II/ Comment dépister une dyslexie ?
On peut se poser des questions lorsque certains signes nous interpellent comme :
 Difficultés de lecture au CP avec de bons résultats ailleurs.
 Confusion des sons proches (j-g ; p-b…) et inversion des lettres (crac- carc…)
 8-12 ans, lecture lente, avec le doigt, hésitante de manière plutôt syllabique.
 Les textes sont mal compris et mal retenus
Cependant, la meilleure et seule façon de dépister un dyslexique est de le comparer aux enfants de son
âge et à leur niveau de lecture. C’est ce que fait le test de leximétrie.
III/ La leximétrie (mesure de l’acuité lexique)
Elle est utilisée pour la première fois en 1940 aux Etats-Unis puis en 1958 en Angleterre.
En France, c’est le test de l’alouette de P. Lefavrais qui permet le mieux la leximétrie. Elle indique la
différence entre l’aptitude de l’enfant et la moyenne des enfants du même âge.
 Bases et principe du test
Faire lire à haute voix le texte dénommé l’alouette et de juger de sa lecture selon 2 paramètres : le temps
de lecture et le nombre de fautes commises.
5
 Méthodes et techniques
Après avoir été mis en confiance, l’enfant est invité à lire le texte à haute voix. Il est discrètement
chronométré. Le temps de lecture ne peut excéder 3 minutes. Si cela va au-delà, on compte le nombre de
mots lus.
On note le nombre de fautes commises : temps de lecture (ou nombre de mots) et fautes commises au
cours de la lecture. Puis on se réfère au barème que l’on peut trouver dans un ouvrage intitulé le manuel
du test de l’alouette écrit par P. Lefaurais aux éditions du centre de psychologie appliquée.
.
 Résultats
On pourra dire par exemple que tel enfant de 10 ans 4 mois (âge réel) a un âge de lecture de 6 ans 9 mois
(âge lexique) : différence considérable…
Entre deux tests, il est indispensable de laisser s’écouler un minimum de 6 mois afin de ne pas fausser les
résultats.
IV/ La conversion de la leximétrie en points (Annexe 3)
Cela se fait grâce à un tableau à double entrée avec de haut en bas, l’âge chronologique et de gauche à
droite, l’âge lexique. A l’intersection des 2, on trouve un nombre de points. Plus les points son bas, plus
l’enfant a une dyslexie importante.
Quand l’âge chronologique est inférieur à l’âge lexique, on inverse les entrées du tableau.
 Entre 0 et – 20 points, l’enfant est pratiquement normolexique (c’est à dire que son
âge réel est pratiquement égal à son âge lexique donc pas d’inquiétude à avoir)
 Entre – 20 et – 30, on peut parler de dyslexie mineure
 Entre – 30 et – 60, il s’agit de dyslexie moyenne
 Entre – 60 et – 120, la dyslexie est majeure
V/ L’examen général de l’enfant
Un enseignant peut faire passer le test de la leximétrie mais ce n’est pas suffisant. Si il y a le moindre
doute, il doit contacter un psycho-pédiatre qui élargira l’examen de plusieurs manières pour un bilan plus
complet :
 Un arbre généalogique sera établi avec recherche d’antécédent ou de troubles du
langage (oral, écrit ou dyslexie)
 Les antécédents personnels de l’enfant seront étudiés : qualité de la grossesse,
prématurité, épisodes convulsifs, développement psycho-moteur
 Il procédera à un examen neurologique
 Il lui fera passer un test d’intelligence : test de Weschler qui permet de voir les
facultés intellectuelles de l’enfant, d’en apprécier le niveau, de mettre en évidence
des difficultés associées à la dyslexie et de souligner d’éventuels talents dans la
partie non verbale des facultés
 Il établira sa personnalité affective afin de déceler les conséquences de la dyslexie
sur l’enfant et de pouvoir au commencer une rééducation efficace
 Il analysera la situation de l’enfant dans son milieu scolaire, familial et social afin
de permettre la compréhension et l’acceptation de tous pour une coopération dans
la rééducation
C/ Les remèdes
I/ La rééducation (Annexe 4)
Il existe deux méthodes différentes mais cependant absolument pas contradictoire et pouvant même être
mixées.
6
 Méthode basée sur la lecture (Mme Borel-Maisonny)
Elle repose sur 3 principes :
- Elle est à la base phonétique
- L’ordre des lettres fait l’objet d’une attention particulière
- Pour créer l’association « signe écrit-son », des gestes symboliques servent
d’intermédiaire
Cette méthode est plutôt utilisée chez les enfants de 7-8 ans.
Son plan de la progression est le suivant:
- Identification de toutes les lettres (majuscule, cursive, script)
- Association consonnes-voyelles (bleu-rouge)
- Association de 3 lettres dans tous les sens
- Révision des consonnes
- regroupement de mots ayant le même début ou la même fin
 Méthode basée sur l’écriture (M Clause Chassagny)
Elle repose sur 2 principes :
- utilisation des séries (association de forme ou de sens)
- autocorrection (si il y a une erreur, une autre série est proposée permettant de corriger
l’erreur)
Les séries sont dictées par le rééducateur et doivent être écrites en colonne.
 Les séances
- 30 à 45 minutes
- 2-3 fois par semaine
- pendant 6 mois à 2 ans
- test de l’alouette tous les 6 mois
- proposer souvent des textes libres
II/ Nécessité pour le dyslexique d’une meilleure insertion scolaire et sociale
Les résultats restent très modeste.
Il faudrait introduire la rééducation dans les écoles, permettre aux enfants dyslexiques d’apprendre
en écoutant et non en lisant, lui faire des examens oraux. (cela n’existe pas)
De plus, il faudrait au bout de 2 ans d’échec arrêter la rééducation et libérer ces enfants du langage
écrit pour les envoyer dans une voie spéciale parallèle. Il faudrait inventer des méthodes de scolarité sans
l’usage de la lecture pour leurs permettre d’être enseignés quand même et de se sentir moins traumatisés
d’être dyslexique, proposer un enseignement basé sur l’audio-visuel, les activités techniques et manuelles
où ces enfants se sentent bien. Cela les aiderait à bien préparer leur entrée dans la vie et éviterait le climat
d’échec et le sentiment d’infériorité qu’ils ressentent.
D/ Conclusion personnelle
Ce travail m’a permis de mieux connaître le problème de la dyslexie chez les enfants. Au vu des
chiffres avancés sur ce trouble, il est pratiquement certain que nous en rencontrerons dans notre carrière.
Mais grâce à ce livre je pourrai être plus efficace dans mon métier et me poserai les « bonnes » questions
lorsque je rencontrerai un enfant présentant des difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de
l’écriture. Cela me permettra d’être plus à l’écoute de mes élèves et de repérer plus facilement certains
signes de ce trouble et par conséquent de mieux gérer ces élèves et de pouvoir les orienter au plus tôt vers
des éducateurs si nécessaire. Cela m’a également permis de mieux comprendre ce que ces enfants
pouvaient ressentir et me permettra de mieux gérer les apprentissages avec eux.
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ANNEXE 2
Texte libre d’un enfant de 8 ans et 3 mois
« Une femme a trouver un aumme qui vivé dans la qulandide il sa quet lé marque il venê de la
quelandide »
(Une femme a trouvé un homme qui vivait dans l’Atlantide. Il s’appelait Marc, il venait de l’Atlantide)
 on remarque un problème phonologique entre le [k] et le [t]
 on remarque un problème graphique : p/q
Les enfants dyslexiques confondent souvent les lettres de graphie proche : a/o ; m/n ; v/u ; b/d ;
i/j…. De plus, ils ont tendance à les inverser : crac/carc ;
ANNEXE 3
Extrait du tableau de conversion de la leximétrie en points
AGE LEXIQUE
A
G
E
C
H
R
O
N
O
L
O
G
I
Q
U
E
6
6
0
7 22
8 30
9 35
10 40
11 42
12 45
7,1 47
2 50
3 52
4 54
5 56
6 58
7 60
6
7
8
9
10
11
12 7,1
2
3
4
5
6
7
0
8
13
18
20
23
25
28
30
32
34
36
38
0
5
10
12
15
17
20
22
24
26
28
30
0
5
7
10
12
15
17
19
21
23
25
0
2
5
7
10
12
14
16
18
20
0
3
5
8
10
12
14
16
18
0
2
5
7
9
11
13
15
0
2
4
6
8
10
0
2
4
6
8
0
2
4
6
0
2
4
0
2
0
0
3
5
7
9
11
13
Un enfant d’âge réel de 7 ans et 6 mois qui lit comme un enfant de 6 ans et 10 mois obtiendra 18 points. Lorsque l’âge chronologique est inférieur à l’âge lexique, on inverse les entrées dans
le tableau et on obtient un résultat positif qui mesure la surlexie.
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ANNEXE 4
 Méthode basée sur la lecture
o Association consonne-voyelle
F
S
Ch
e
a
i
o
U
o Association de 3 lettres
f
s
ch
a
i
e
l
r
s
 Méthode basée sur l’écriture
o Utilisation des séries :
A
La
Il a
Il lave
Il va
Il part
Il parle….
o Autocorrection : Si le mot « poisson » est écrit avec un seul « s », on utilise une
autre série pour amener l’enfant à trouver la solution seul.
La tasse
La masse
La mousse
La boisson
Le poisson
9
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