BACTERIOLOGIE – Mycobactéries – page 4/4
On peut aussi faire une recherche de la maladie avec de la Johnine (antigène spécifique de M.
paratuberculosis). Si l’animal a produit des Anticorps, on aura une bosse à l’endroit de l’injection.
Ce test n’est pas utilisé en France pour le moment.
Lorsque l’animal est infecté, il répondra de manière positive à la tuberculine aviaire car elle est
proche de le mycobacterium avium paratuberculosis.
Les différents types de réactions seront abordés dans le cours de Picavet.
III- Infection des autres espèces : Mycobactéries des carnivores
domestiques
Ces cas sont rares mais intéressants à connaître car ils peuvent être graves.
1) Tuberculose
C’est une atteinte essentiellement pulmonaire. Chez les carnivores domestiques, la tuberculose peut
être due à :
- M. tuberculosis (penser au propriétaire), risque de zoonose par transmission du chien à
l’homme (en fait en général c’est l’homme qui l’a transmis à son chien, et donc le chien joue le
rôle de « sentinelle » de la maladie).
- M. bovis, il s’agit d’une zoonose avérée, elle provoque une tuberculose pulmonaire chez
l’homme. En général, c’est plutôt l’homme qui transmet la bactérie à son chien. Il faut faire
également attention si présence de bovins aux alentours (le chien peut être contaminé par les
vaches). Chez le chien, on observe des granulomes, mais plus petits que chez les bovins.
- M. microti, très surveillée en Angleterre où il y a un centaine de cas par an. Les symptômes sont
les mêmes, mais la bactérie est moins connue car plus difficile à cultiver.
Remarque : Pour la tuberculose pulmonaire des carnivores, lorsque l’animal est malade, on doit
montrer au propriétaire tous les risques possibles suite à la mise en place d’un traitement (en général
c’est dissuasif). On veut éviter de traiter les animaux pour éviter les risques d’antibiorésistances et
de sélection.
2) Mycobactérioses cutanées
Elles sont dues à M. lepraemurium agent de la lèpre féline. Cette mycobactérie est véhiculée par les
rongeurs : le chat se contamine donc en chassant. Elle se traduit par des lésions non diffuses, avec
des granulomes localisés. Lors de la biopsie, on observe des macrophages entourés d’un très grand
nombre de mycobactéries. Ces zones sont riches en cellules immunitaires à l’origine d’un
granulome (gonflement de la peau) dur contenant des bactéries dans les macrophages. La maladie
est très difficile à traiter (mais de toute façon on évite de traiter pour empêcher le risque
d’antibiorésistances). Il faut systématiquement y penser lorsqu’on a une infection cutanée
chronique qui ne guérit pas avec les traitements habituels.
Conclusion
Ce sont des bactéries très importantes car la tuberculose est un véritable fléau chez l’homme et elle
est encore d’actualité.
Pour les animaux, c’est également une maladie importante car on a encore quelques foyers en
Dordogne et dans le Doubs chez les bovins.
Les caractéristiques communes sont des maladies chroniques avec une évolution lente, une survie
dans les macrophages qui permet d’échapper au système immunitaire. L’élimination de la
bactérie est donc très difficile. Les lésions caractéristiques sont les granulomes tuberculeux de
taille et forme variables (hypersensibilité de type IV). Elles sont d’une importance majeure en
santé animale et publique.