Celle des élites bourgeoises autour des idées de Siyès et de la souveraineté nationale dont l'objectif était
d'arracher le pouvoir législatif au roi pour le confier à un parlement qu'il contrôlerait.
Celle de la tradition monarchique, autoritaire d'un pouvoir personnel fort qui ne disparaît pas du jour au
lendemain. La France de 1789 reste attachée au roi. Si Louis XVI est guillotiné ce qu'il a tenté de fuir.
Elle va rester très fort pendant longtemps, ce qui permet de comprendre les restaurations monarchiques et la facilité
avec laquelle vont se développer des régimes autoritaires.
En 1789 un contexte politique avec trois acteurs, trois conceptions du pouvoir :
Le peuple, dont le pouvoir est inscrit dans la logique de la révolution.
Le parlement, pour les idées libérales le parlement et le siège de la souveraineté.
Le roi, c'est-à-dire la tradition d'un pouvoir exécutif fort et personnalisé.
Toute notre histoire va se dérouler entre ses trois personnages.
En 1789 nous avons un combat politique entre trois conceptions du pouvoir.
Une mise en place non-violent du pouvoir du peuple ne pouvait se faire qu'évolutivement, par un processus de
collaboration entre le roi et le parlement. Processus qui aurait permis, comment en Grande-Bretagne, par le biais
des élections, d'intégrer progressivement le peuple.
En France, cette problématique de collaboration va être refusée en 1789 - 1791, on va rentrer dans une logique
d'affrontement entre les différentes conceptions du pouvoir. C'est cette logique qui explique le caractère très haché
de notre histoire constitutionnelle et qui permet de comprendre, lorsque viendra le temps de la collaboration,
pourquoi le parlementarisme français sera dualiste est pas moniste. Il devra intégrer ces trois conceptions et
notamment celle d'un pouvoir exécutif fort.
En 1791 : double exclusion. Les élites bourgeoises libérales du tiers état vont exclure le peuple du jeu politique en
instituant pour les élections parlementaires à suffrage censitaire. Conséquence, la logique de l'individualisme
égalitaire au coeur de la révolution se trouve mise en jeu politique. Elle ne va pas cesser de miner, de contester tous
les régimes successifs au point de parvenir à les renverser avec le concours de chefs militaires prestigieux dans
lequel on retrouve la figure du roi. La deuxième exclusion, en 1791 ces élites libérales vont marginaliser le roi,
d'abord comme lui donnant qu'un rôle restreint dans la constitution et enfin en la guillotine.
Ce meurtre du père a laissé un traumatisme de la conscience politique française. On ne va pas cesser dans la vie
politique française de chercher un roi. C'est ce qui explique les restaurations et cette présente constance dans la vie
publique française, de Robespierre à De Gaulle, du césarisme démocratique. C'est ce césarisme qui maintient la
tradition d'un pouvoir exécutif fort que le parlementarisme devra intégrer.
Section 2 : Le mouvement général de l'expérience constitutionnelle française
Ce mouvement est déclenché par la double exclusion du peuple du roi. La vie politique française à se caractériser
par le rythme a d'autant. Mouvement de balancier qui fait alterner tantôt des régimes de notables à dominante
parlementaire, tantôt des régimes de pouvoir fort s'appuyant directement sur la souveraineté populaire. C'est ce
mouvement qui fait avancer notre histoire paisiblement vers la démocratie. À chaque régime de pouvoir exécutif fort
correspond une avancée du suffrage universel qui renforce l'exécutif mais qui ensuite est récupéré dans le cadre
des élections législatives et renforce la légitimité du Parlement.
§ 1 : Le refus initial de la collaboration et la logique d'affrontement
La composition de l'assemblée constituante : trois tendances. À droite il y a les représentants de la noblesse, les
aristocrates dont certains sont progressistes mais reste attaché au pouvoir du roi.
À gauche l'assemblée, autour de Robespierre, il y a un groupe limité d'extrémistes qui s'appuient sur les clubs
révolutionnaires et sur le peuple des faubourgs. Le programme : la souveraineté populaire, la démocratie directe
chère à Rousseau.
Entre les deux, le centre où le marais. La grosse majorité des députés du tiers état avec des ecclésiastiques du bas
clergé tel Siyès et quelques nobles progressistes comme le marquis de La Fayette qui rentre juste de son épopée
américaine voulut aller aider les colonies américaines à s'affranchir de la tutelle britannique. Il y a connu le
constitutionnalisme américain et la constitution de 1787. Ce centre déjà divisé. D'un côté un centre-droit composé de
monarchiens, tout en étant favorables à la démocratie parlementaire penchent plutôt du côté du pouvoir royal
(Mounier). Et un centre-gauche avec de grands noms révolutionnaires si elles avaient La Fayette, Mirabeau,
Barnave. Le point commun c'est la référence anglo-saxonne, la monarchie limitée, soit sous sa forme anglaise soit
sous sa forme adaptée américaine. Pour tous le coeur du pouvoir, le parlement. Ce moment-là, c'est la naissance de
la vie politique française moderne.
Jean-Jacques Chevallier : « c'est dès l'assemblée constituante que l'on voit débuter et s'amplifier l'incurable débat à
la fois équivoque et fondamental de la droite et de la gauche avec sa double composante d'une part pour ou contre
l'exécutif, reflets ou menaces du pouvoir personnel, d'autre part pour ou contre l'église catholique et romaine. Si bien
que tout ait eu de nos régimes politiques successifs jusqu'à la Ve république pourrait porter comme sous-titre,
présence de la révolution française ».
Sous la Ve république qui va se passer des éléments importants.