Esthétique, affectivité et réflexivité Essai sur la dimension

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Esthétique, affectivité et réflexivité
Essai sur la dimension interculturelle de l’anthropologie existentielle de Jean-Paul Sartre
Introduction générale
Notre recherche1 vise à interroger dans son ensemble la pratique philosophique de
Sartre pour en dégager les implications sociopolitiques ainsi que la portée politique dans notre
monde. Nous voulons comprendre son aventure, suivant ses propres termes2. En effet,
actuellement, l’évolution technique et industrielle, notamment l’essor des réseaux de
communication instantanée entre divers citoyens à travers la planète nous renvoie une image
contrastée de l’espèce humaine. D’une part, nous sommes de plus en plus interpellés au sujet
des disparités entre les peuples, le dénuement du plus grand nombre, les inégalités
économiques de plus en plus saillantes entre des zones géographiques définies, et, d’autre
part, le rapprochement inédit, dans les mêmes conditions, des expériences historiques les plus
contrastées induit la communication entre des acteurs de diverses sphères culturelles. La
facilité avec laquelle les contacts sont initiés et entretenus entre les divers usagers d’Internet
donne l’occasion d’illustrer cette proximité.
La question demeure quant à la portée anthropologique de cette « intersubjectivité
virtuelle », c’est-à-dire les liens entretenus à travers des sites de rencontre, de jeu ou
d’échange, etc. On s’interroge sur le réel enjeu de cette dynamique, à savoir sa capacité à
infléchir la tendance à l’exclusion, à l’égoïsme et à la misanthropie. Certes, au moyen des
blogs, des moteurs de recherche et de tout l’appareillage de la « toile », une dynamique de
rapprochement prend corps ; des contacts interculturels avec l’étranger ou le lointain, de
l’autre côté du mur de l’opulence ou du dénuement, rentrent en jeu. Mais, dans le même
temps, ces acteurs s’informent réciproquement de l’ingéniosité humaine à supprimer
l’humain. Le spectacle de la mise à mort – par exemple, les scènes filmées de décapitation
J’ai commencé ce travail le 29 novembre 2003, au lendemain de la soutenance de mon Mémoire de Diplôme
d’Études Approfondies (D.E.A.) en philosophie. Le thème de cette étude sur Sartre était : « Anthropologie
existentielle du vécu historique dans la Critique de la Raison dialectique de Jean-Paul Sartre ». Le directeur de
mes recherches, depuis la Maîtrise (le mémoire s’intitulait : « Raymond Aron : le scepticisme historique comme
idéologie ») était le Prof. Marcien Towa. C’est aussi sous sa direction que j’ai entamé mes recherches doctorales
et, malgré mon départ pour le Canada, le 03 septembre 2005, nous avons gardé un contact scientifique soutenu.
Je lui dois beaucoup. C’est avec lui que j’ai conçu le premier projet de thèse, qui s’intitulait « Structure et
signification historique de l’anthropologie existentielle de Jean-Paul Sartre ». Marcien Towa, esprit libre et
pénétrant, a été d’un apport déterminant dans ma formation universitaire. C’est de lui que je tiens aussi mon
intérêt pour les travaux de Lucien Goldmann. C’est lui qui m’avait suggéré de faire le parallèle entre
l’anthropologie existentielle et le structuralisme génétique. Il soupçonnait un lien entre ces deux approches de la
compréhension humaine.
2
Sartre nous en fait part au cours des entretiens de 1974. Il avoue avec une déroutante autodérision : « Ma vie
devait être une série d’aventures, ou plutôt, une aventure. C’est comme ça que je la voyais. L’aventure se passait
un peu partout, mais rarement à Paris, parce qu’à Paris il est rare qu’on voie surgir un Peau-rouge avec des
plumes sur la tête et un arc à la main. Donc, la nécessité des aventures m’obligeait à les repousser en Amérique,
en Afrique et en Asie. Ça, c’était des continents faits pour l’aventure. Le continent européen, lui, laissait peu de
chance. […] Je rêvais d’aller faire le coup de feu contre les Noirs, mangeurs de leur prochain, ou contre les
Jaunes qui étaient coupables d’être jaunes. » (Simone de Beauvoir, La Cérémonie des adieux, Paris, Gallimard,
1981, p. 324-325).
1
d’otages – est de plus en plus accentué et structuré, de telle sorte qu’on apprend aisément
« en ligne » aussi bien à commettre des attentats terroristes qu’à les déjouer.
Or, puisque notre pensée est constituée de ces distractions, puisque par le moyen de
l’art, par exemple l’art populaire du cinéma, nous avons souvent l’impression que nous
souffrons ce que ces acteurs vivent, nous sommes tout à fait fondés de nous interroger sur la
signification, la fonction et le devenir de ce « ressentir » qui nous dispose diversement à aimer
et à haïr. La philosophie de Jean-Paul Sartre nous permet de nous demander si et en quoi la
distance avec l’Autre se donne en même temps comme proximité et nous engage parfois à
notre insu. C’est ce projet que nous traduisons par le thème : « Esthétique, affectivité et
réflexivité. Essai sur la dimension interculturelle de l’anthropologie existentielle de Jean-Paul
Sartre ».
Car, au-delà des polémiques sur l’intérêt politique et idéologique de la pensée
sartrienne – depuis notamment Raymond Aron qui fustigeait ce qu’il considérait comme sa
propension à la violence –, les commentateurs et les détracteurs de Sartre ont dénoncé pêlemêle le dogmatisme, les contradictions, l’incohérence d’une pensée qui, d’après nous, finit
par fasciner par la richesse et la complexité des développements qui la constituent. En tant
qu’intellectuel de droite, Raymond Aron avait apprécié – et déprécié, parfois pour des raisons
idéologiques – l’effort philosophique admirable et novateur de son condisciple, à savoir le
projet d’une synthèse de sens du vécu. Il avait bien perçu le défi que Sartre représentait pour
la pensée libérale en général et pour la droite française en particulier. Insistons-y. Initions une
comparaison entre Sartre et Aron. Pour ce faire nous recourrons à deux éclairages, celui de
Juliette Simont et celui de Pierre Verstraeten. Tout au long des développements qui vont
suivre, il sera question de montrer, d’une part, comment l’historisme d’Aron travaille la
compréhension sartrienne de l’histoire, et d’autre part, comment Sartre se reprend dans la
Critique de la Raison dialectique et démontre les enjeux humains d’une praxis
révolutionnaire. Sartre ressent le besoin de se reprendre parce que les objections du « petit
camarade » sont en partie fondées : il doit davantage articuler le statut existentiel de l’être
humain avec son immersion dans le monde en tant qu’acteur de l’histoire ; ce qui permet de
mieux saisir la portée de la dimension métaphysique que lui reconnaît L’Être et le néant. […]
La structure de la thèse se déclinera donc en cinq temps : tout d’abord, la prospection
de l’imaginaire colonial avec son corollaire, à savoir, la naissance du « bon Nègre ». Pour ce
faire, nous avons choisi de procéder à une étude approfondie de Batouala, roman de René
Maran, l’un des chantres de la négritude. Batouala est un récit qui rend compte des relations
interhumaines pendant l’époque coloniale ainsi que de la problématique du langage,
notamment le fait des difficultés de la communication interculturelle. Par cette initiative, nous
visons, d’une part, à relativiser les prétentions des Nègres à la supériorité morale et émotive,
d’autre part, à confondre les représentations idéologiques occidentales qui se rapportent à la
« mentalité primitive » des colonisés.
Après nous être imprégné de l’imaginaire raciste qui organise et entretient les liens
coloniaux et néo-coloniaux de sujétion, nous aborderons ensuite le moment où l’acteur
historique – Sartre en l’occurrence – appréhende la permanence de l’altérité, autrui s’imposant
à lui autant qu’il le marque par sa présence : l’intellectuel révolutionnaire appréhende la
nécessité de démystifier et de s’auto-dénoncer comme collaborateur dans le système colonial
bourgeois d’exploitation et de domination des peuples. C’est ce qui justifie la seconde partie :
le choix sartrien de la négritude.
L’écrivain révolutionnaire fait davantage. À travers son écriture, il retravaille ses
possibilités à se constituer en autant de ressources disponibles et accessibles aux exploités qui
souffrent de ses privilèges, de l’autre côté de l’Atlantique, où les disparités structurelles du
système capitaliste renforcent le mur qui distingue les êtres humains des bêtes parlantes. C’est
la troisième articulation de notre recherche : compréhension et réflexivité. Or, en engageant le
combat idéologique, Sartre a non seulement compris l’urgence de se compromettre avec les
exclus, mais aussi il s’est fait en quelque sorte « indigène » pour dénoncer la bêtise des
« civilisés » qui refusent de porter en commun le fardeau du monde. Par exemple, une analyse
du Mur dégage un problème constant : pourquoi Sartre procède-t-il à une esthétique de
l’intimité individuelle, autrement dit, pourquoi met-il en scène des personnages au caractère et
au destin anachronique ? Pourquoi la plupart de ces acteurs ne réalisent-ils pas leur grossièreté
constitutive ? Pour y répondre, il faudrait, ainsi que le préconise Jean Genet, lire la réalité à
l’envers et comprendre la beauté par son contraire. Si le criminel revendique le mal, c’est
qu’il incarne tout notre pouvoir de destruction ; c’est que son aveu trahit notre mauvaise foi.
Autrement dit, le criminel rend compte tant de notre aveuglement feint que de notre moralité
minée par une détestable suffisance.
On comprendra, par conséquent, que nous accordions une importance capitale au
thème de l’imaginaire dans nos investigations. Elle est approfondie dans la quatrième partie.
Grâce à un retour sur la phénoménologie sartrienne de l’image et d’un parallèle avec l’écriture
de La Nausée, nous pourrons en même temps confondre le relativisme et le scepticisme
historique et sonder les ressources de la conscience humaine susceptibles de manifester le
potentiel d’empathie de tout être humain lucide, c’est-à-dire capable de comprendre et de
vouloir. En ce sens, ce que traduit la notion d’esthétique critique de la réflexivité, c’est que
« comprendre » et « se comprendre » se confondent. Cela veut dire que le problème n’est pas
celui de constituer un « savoir pur » sur l’humain, mais celui de déterminer avec adéquation
un ensemble d’attitudes individuelles et de groupe qui soient susceptibles de préserver la vie
humaine à travers la promotion de la diversité des discours et des cultures. Or, cette exigence
fondamentale de défense des libertés individuelles passe par l’éclairage de l’expérience
transcendante de l’altérité, telle qu’elle se dévoile précisément aussi bien dans l’effort
souterrain de démystification de toutes les idéologies réactionnaires que dans l’entreprise
d’auto-dénonciation et de compréhension historique. C’est ainsi que l’imagination et la
sensibilité inscrivent l’intersubjectivité comme devant nécessairement sous-tendre chacune
des représentations que nous pouvons avoir du cours de notre monde.
Après ces remarques critiques sur l’imaginaire, nous pourrons mieux dénoncer les
ressorts idéologiques de l’humanisme abstrait contemporain. La cinquième partie intervient
comme le moment de l’identité humaine : c’est celui proprement anthropologique et
téléologique. Dans Les Mots, Sartre en rend compte en ces termes : « Tout un homme, fait de
tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui3 ». Autrement dit, nous
envisageons avec Sartre un moment où personne n’a le droit de donner gracieusement à
personne. Mais des événements particuliers ont entraîné Sartre, malgré lui, à certaines
compromissions en contradiction avec ses convictions politiques et philosophiques. C’est
ainsi qu’en 1979, il soutiendra l’opération humanitaire – « un Bateau pour le Vietnam » –
pour soutenir les victimes de guerre vietnamiens. L’opération avait connu la participation
d’autres intellectuels tels que Aron, Glucksmann, Kouchner, etc.
Or, on sait que l’humanitaire n’était pas son affaire. Mieux, l’engagement
compassionnel humanitaire lui inspirait de la nausée. On sait aussi qu’il eût préféré ne pas
fréquenter cette laideur de circonstance – ces misérables n’étaient-ils pas les victimes des
politiques impérialistes et racistes dont certains intellectuels bourgeois français étaient
complices ? Sartre entreprit d’ailleurs, dans son imaginaire tout au moins, de saisir des deux
mains la gorge de l’impérialisme et de l’étrangler. Le fait que le 26 juin 1979, à l’Élysée et au
sortir de l’audience que le Président Giscard d’Estaing accorde aux organisateurs du « Bateau
pour le Vietnam », Sartre retire symboliquement sa main de celle d’Aron, marque à suffisance
sa volonté de ne pas être infecté de cette beauté épouvantable des bons sentiments.
C’est le lieu de marquer l’intérêt de notre recherche. Nous le situons à un triple
niveau : idéologique, politique et éthique ou esthétique. Au niveau idéologique, notre
3
Jean-Paul Sartre, Les Mots, Paris, Gallimard, 1964, dernière phrase du livre.
recherche est nourrie par un souci constant de démystifier les idéologies ambiantes,
caractérisées principalement par l’idée d’une liberté messianique, extensible à l’infini, c’est-àdire, en réalité, proportionnelle à la volonté de puissance. La liberté et, plus généralement,
l’exigence démocratique procéderaient-t-elles d’une intuition divine que réifieraient
diversement l’intérêt partisan et la stratégie du fait accompli ? Nous tenterons d’y répondre en
analysant les récents conflits armés, en Côte d’Ivoire et en Libye principalement.
Au niveau politique, l’anthropologie existentielle fournit des outils conceptuels
adéquats en vue d’une meilleure lisibilité de la conjoncture socio-politique et économique
actuelle. Il faut la confronter avec les schèmes d’intelligibilité pure de l’histoire. Dans
l’Introduction à la philosophie de l’histoire, Aron estime qu’à la base de la philosophie
politique se trouve le projet contradictoire d’une subjectivité dont le but est la connaissance
du champ historique, mais dont le résultat n’est rien d’autre que l’obstruction de cette
expérience irréductible du fait humain. Il pense, par conséquent, qu’il conviendrait de se
rapporter à la démarche cognitive du philosophe plutôt que de référer au vécu de l’acteur de
l’histoire. Il écrit : « Le sens d’une philosophie politique, à condition d’admettre qu’une telle
philosophie ait droit à l’existence, est au-delà des incidents biographiques, ou des influences
sociales et littéraires, il exige, pour être saisi, un effort de sympathie avec le mouvement
d’une pensée4. » Autrement dit, la philosophie chez Raymond Aron met en perspective deux
interrogations principales : celle qui envisage le statut ontologique du sujet historique et celle
qui porte sur la nature de la société humaine en général. D’après lui, c’est de cette
confrontation abstraite de paramètres logiques que serait possible l’éclairage – nécessairement
approximatif d’ailleurs – d’une personnalité ou d’un évènement historique.
Quant à Sartre, la critique du système néolibéral lui permet de saisir, dans le but de les
dénoncer, les contradictions de cette doctrine de domination mondiale empreinte
d’exploitation, d’abêtissement, pis, de négation et de destruction de l’humain. Car il apparaît
certain que « l’histoire idéale » dont parle Raymond Aron se fourvoie pour avoir ignoré cette
voie essentielle de la philosophie de l’histoire. Les équivoques sur la pensée dite « terroriste »
de Sartre exigent donc de notre part que l’on dégage la signification révolutionnaire de ses
analyses historiques. Et le sens de la révolution doit être explicité. Elle ne traduit rien de
moins que le refus de l’embrigadement dans une logique de terreur ou d’aliénation. La
révolution représente l’alternative à la croisade, au
terrorisme et à l’unilatéralisme. La
révolution n’est ni la recommandation ni l’usage des armes. Le discours révolutionnaire ne
4
Raymond Aron, Introduction à la philosophie de l’histoire, Paris, Gallimard, 1948, p. 92.
s’adresse pas à l’entité métaphysique être-homme. Il s’adresse diversement au bourgeois et à
l’indigène pygmée. C’est ainsi qu’ils en reçoivent différemment l’écho comme un crachat ou
comme une occasion dans l’affirmation identitaire.
Aussi la dimension éthique et esthétique de nos analyses se rapporte-t-elle à l’idée
sartrienne d’après laquelle l’histoire a un sens ; ce qui implique par ailleurs l’exigence morale
de l’engagement historique et la description de cet engagement comme mise en scène. Le
contenu et la structure du discours révolutionnaire réifient les mots en une matérialité
psychologiquement opérationnelle. D’où le sens de la métaphore de Qu’est-ce que la
littérature ?, de Sartre commentant Brice Parain, qui identifie les mots à des pistolets
chargés5. Autrement dit l’écriture est une prise de position, une action de l’écrivain en tant
qu’il trouve par là l’unique moyen dont il dispose pour infléchir le cours de l’engrenage. Pour
l’écrivain engagé, nommer revient donc à impliquer ou à s’impliquer. Il sait en l’occurrence
que : « C’est à l’amour, à la haine, à la colère, à la crainte, à la joie, à l’indignation, à
l’admiration, à l’espoir, au désespoir que l’homme et le monde se révèlent dans leur vérité6. »
5
6
Jean-Paul Sartre, Qu’est-ce que la littérature ?, Paris, Gallimard, 1948, p. 31.
Ibidem, p. 30.
Table des matières
Dédicace …………………………………………………………………………………….. i
Remerciements ………………………………………………………………………………ii
Introduction générale…………………………………………………………………………3
Intelligibilité historique et compréhension de l’homme……………………………... 5
Historicité et contingence…………………………………………………………... 13
Un problème de structure ?........................................................................................ 15
La notion d’anthropologie existentielle…………………………………………….. 20
Psychanalyse existentielle et structuralisme génétique…………………………….. 25
Le projet d’une critique de l’humanisme abstrait contemporain…………………… 33
PREMIÈRE PARTIE
La constitution de l’anthropologie existentielle…………………………………………… 38
Chapitre premier. Intimité et fraternité…………………………………………….. 40
I.1. Batouala, un oubli fondamental de Sartre………………………………….. 41
I. 2. La Belle et la Bête ou la tentation de l’imaginaire ………………………… 41
Chapitre deuxième. La question raciale de Batouala et l’identité humaine générique 46
II. 1. La violence coloniale et l’aliénation identitaire…………………………… 46
II. 2. Des Nègres et des Blancs : les ambiguïtés de notre identité……………… 52
Chapitre III : Batouala, une dynamique interculturelle viciée ……………………...56
III. 1. Batouala, la bête parlante ……………………………………………….. 56
III. 2. De la bêtise humaine générique ou la palabre des mammifères…………. 62
Chapitre IV. Aux sources de l’esthétique sartrienne :
les traces de Sartre dans Batouala ………………………………………… 67
IV. 1. Bissibingui et Sartre…………………………………………………….. 67
IV. 2. Jean-Paul Sartre et René Maran………………………………………… 71
IV. 3. Une lecture sartrienne de Batouala……………………………………... 75
DEUXIÈME PARTIE :
Le choix sartrien de la négritude……………………………………………………………81
Chapitre V. Le « bon nègre » ou l’illusion de l’excellence………………………….84
V. 1. Léopold Sédar Senghor : émotivité et mysticisme du Nègre……………. 84
V. 2. L’écume de la trahison chez Senghor ……………………………………. 88
V. 3. L’onto-anthropologie nègre de Senghor : éloge de la « sauvagerie » …….90
Chapitre VI. Jean-Paul Sartre et la trahison d’« Orphée noir »……………………... 94
VI. 1. La ruse d’ « Orphée noir »………………………………………………… 94
VI. 2. Les ambiguïtés de la négritude de Sartre…………………………………. 98
VI. 3. Un « mauvais nègre », Aimé Césaire :
l’intellectuel nègre révolutionnaire……………………………………... 102
VI. 4. Colonisation : crime ou civilisation ?...........................................................106
Chapitre VII : La trahison de l’intellectuel révolutionnaire………………………. 109
VII. 1. Racisme et trahison …………………………………………………… 109
VII. 2. L’intellectuel, un traître ? ………………………………………………111
VII. 3. Sartre, le racisme antiraciste ?................................................................. 113
TROISIÈME PARTIE
Compréhension et réflexivité ……………………………………………………………... 122
Chapitre VIII : Les murs de l’intimité …………………………………………… 125
VIII. 1. L’illusion de la pertinence ou la bêtise dans Le Mur ………………… 125
VIII. 2. Le choix du manichéisme et son corollaire, la haine…………………. 127
a- La farce de la folie : M. Darbédat………………………………… 127
b- La fonction de criminel : Paul Hilbert…………………………….. 133
c- La foi du raciste : Lucien …………………………………………. 134
VIII. 3. Haine et violence ……………………………………………………. 137
VIII. 4. Le salut par le mal : de la torture dans l’anthropologie existentielle….141
Chapitre IX : De l’anthropologie existentielle de Jean-Paul Sartre………………... 146
IX. 1. Le philosophe anthropologue et les sciences humaines……………….. 146
IX. 2. Le vécu historique…………………………………………………….. 153
IX. 3. L’anthropologie existentielle : une épistémologie du vécu……………157
IX. 4. Le marxisme de Sartre……………………………………………….. 162
IX. 5. L’anthropologie existentielle et les reliques de la pensée bourgeoise…166
IX. 6. Objectivité et vécu historique………………………………………....170
IX. 7. La philosophie de l’anthropologue existentiel………………………. 175
IX. 8. De l’existentialisme à l’anthropologie existentielle …………………. 179
Chapitre X : De la phénoménologie husserlienne à la décriture sartrienne………...183
X. 1. Sartre phénoménologue ?........................................................................ 183
X. 2. La structure interpersonnelle de l’être humain………………………… 189
A- Sartre et Husserl : la chair de la conscience……………………………… 192
B- L’« Autre » : une épine dans le pied de la conscience sartrienne………...195
X. 3. Psychologie existentielle de l’image ………………………………… 198
X. 4. Problématique de l’image et transcendance…………………………. 201
X. 5. La décriture sartrienne : une provocation des phénomènes ?............... 202
QUATRIÈME PARTIE
De l’esthétique critique de la réflexivité………………………………………………….. 206
Chapitre XI : Les rapports interindividuels à partir
de la phénoménologie sartrienne de l’image………………………………. 210
XI. 1. Un miroir anthropo-phénoménologique : La Nausée …………………. 210
XI. 2. Mémoire et imagination affectives en rapport avec le vécu historique… 215
XI. 3. L’affirmation de soi de l’être humain à partir de l’imaginaire :
la création ……………………………………………………………… 218
XI. 4. La vie : une structure de présences compatriotes ……………………. 221
XI. 5. Psychologie de la terreur……………………………………………… 228
XI. 6. Un humanisme pratique et interracial………………………………….229
Chapitre XII : La dimension esthétique de l’anthropologique existentielle………. 237
XII. 1. Le « Beau » chez Sartre………………………………………………. 237
XII. 2. La didactique du goût………………………………………………… 240
XII. 3. De la réciprocité……………………………………………………….. 245
XII. 4. De Brecht à Sartre : la peinture du vécu………………………………. 251
XII. 5. Une charge politique de l’émotion ?......................................................257
XII. 6. Enjeu politique de l’esthétique sartrienne : une analyse du Flaubert… 265
XII. 7. L’écrivain face à la bêtise humaine ………………………………..... 277
Chapitre XIII : La sortie de l’imaginaire et le choix sartrien de l’interculturalité … 281
XIII. 1. L’imaginaire de Roquentin ou les dessous du cogito……………….... 283
XIII. 2. Le temps de La Nausée et la mélodie de Roquentin ………………… 294
XIII. 3. Exister ou vivre : l’expérience réflexive de la mélancolie ………….. 299
XIII. 4. Roquentin à Saint-Germain-des-Prés……………………………….. 300
XIII. 5. Dimension interculturelle de La Nausée …………………………… 305
CINQUIÈME PARTIE
L’humanisme abstrait contemporain et l’alternative interculturelle de Jean-Paul Sartre…. 311
Chapitre XIV : Origines et dogmes de l’humanisme abstrait contemporain ……... 314
XIV. 1. La notion d’humanisme abstrait……………………………………… 314
XIV. 2. Aux origines de l’humanisme abstrait : 1848 et 1948……………….. 320
XIV. 3. Les droits de l’homme : politiques de l’amour
ou pratique de la haine ? ……………………………………………. 322
XIV. 4. Le droit d’asile politique ou l’abattoir des libertés…………………... 325
Chapitre XV : La dynamique interraciale du sartrisme ………………………….. 330
XV. 1. Les usages criminels du droit international : le Tribunal Russell……….332
XV. 2. « Les bombes exotiques » ou l’argument imparable du génocide…….. 337
XV. 3. Sartre, l’O.N.U. et les « sous-hommes » :
l’assassinat de Patrice Lumumba……………………………………… 341
XV. 4. Le cycle de l’automystification et de l’exploitation économique :
la guerre libyenne………………………………………………………. 351
XV. 5. Les guerres qu’Ils leur livrent : le cas Laurent Gbagbo…………………354
XV. 6. Le « Printemps arabe » et l’insurrection des sous-hommes :
réflexions sur l’immolation de Mohamed Bouazizi……………………364
XV. 7. La question du viol idéologique :
Israéliens et Palestiniens construisent leur mur………………………. 368
XV. 8. L’impératif éthique de l’anthropologie existentielle …………………. 370
XV. 9. Le corps de l’intersubjectivité et les enjeux
d’une responsabilité planétaire………………………………………… 377
XV. 10. L’expérience de la sincérité dans les relations internationales :
de l’assassinat de Thomas Sankara…………………………………….. 382
Chapitre XVI : À la rencontre des citoyens…………………………………………390
XVI. 1. Jean-Paul Sartre ou les désillusions d’un petit Sauveur usurpateur…... 390
XVI. 2. La nausée sartrienne et la crise « humanitaire »
de jeunesse d’un Blanc ……………………………………………….. 396
XVI. 3. L’image du monde et les farces du philosophe……………………….. 398
Chapitre XVII : L’interculturalité sartrienne ……………………………………… 402
XVII. 1. La portée interraciale de la critique sartrienne
de l’humanisme abstrait……………………………………………… 403
XVII. 2. Pour une fraternité humaine pratique………………………………. 407
XVII. 3. La famille humaine ?.......................................................................... 410
Conclusion………………………………………………………………………………… 416
L’anti-impérialisme de Sartre…………………………………………………….. 422
Aux sources de l’interculturalité sartrienne……………………………………….. 425
Une critique du racisme…………………………………………………………… 428
Le philosophe politique et les vies humaines………………………………………. 430
Bibliographie …………………………………………………………………………….. 439
Table des matières ………………………………………………………………………… 448
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