
Histoire de la Hongrie Archelle page 5 de 55
l’ancien système socialiste, est aujourd’hui en plein marasme, en raison du démantèlement et de la
privatisation des coopératives. La mise en place de quotas par la Communauté européenne limite les
possibilités d’exportation.
L’industrie hongroise est fortement dépendante de l’extérieur pour ses approvisionnements en
ressources naturelles. En 1960, le charbon représentait 80% de la production énergétique de la Hongrie.
Aujourd’hui, les sources d’énergie se sont différenciées : en 1992, le charbon (toutes qualités) ne
représente plus que 18,3% contre 34,5% pour le pétrole, 29,9% pour le gaz naturel, 12,8% pour le
nucléaire, 2,2% pour le bois et 0,2% pour l’énergie hydraulique. La production d’énergie d’origine
nucléaire, avec l’ouverture de la centrale atomique de Paks, au début des années quatre-vingt, contribue
à réduire la dépendance énergétique du pays. Par contre, de nombreuses mines de charbon ont été
fermées, et d’autres doivent subir le même sort. La production de charbon n’est plus que de
4,9 millions de tonnes, contre près de 23 millions dans les années quatre-vingt. La production de
pétrole atteint 1,8 million de tonnes. La Hongrie doit importer, pour couvrir ses besoins, de grandes
quantités de matières premières : plus de 30% pour l’énergie électrique, près de 80% pour le pétrole,
40% pour le gaz naturel en 1987. Des investissements de rationalisation sont effectués, dans le but
d’appliquer de nouvelles technologies dans la production et l’utilisation de l’énergie.
L’industrie sidérurgique hongroise dépend également d’approvisionnements extérieurs en matières
premières. La Hongrie importe la quasi-totalité des consommations intermédiaires utiles à la
production d’acier. Cette industrie, comme dans les autres pays socialistes, a connu un développement
soutenu, atteignant une production annuelle de 3,7 millions de tonnes en 1986. Toutefois, ce secteur
connaît des difficultés. La crise frappe les villes sidérurgiques (Ozd, dans le nord du pays) qui ont
beaucoup de mal à se reconvertir et se trouvent confrontées au chômage, toujours aigu dans les
industries monoproductrices. La production d’acier n’atteint plus que 1,6 million de tonnes en 1992. La
production hydraulique est peu développée. Un projet austro-hongrois d’exploitation en commun d’une
centrale hydraulique sur le Danube, en amont de Budapest, a été abandonné, en raison de ses effets
négatifs sur l’environnement. La bauxite est la seule matière première que la Hongrie détient en
abondance ; elle est à l’origine du développement de l’industrie de l’aluminium. Ce secteur est affecté
par les cours mondiaux, ainsi que par l’apparition de nouveaux matériaux. La Hongrie possédait une
industrie agro-alimentaire très performante, qui représentait un quart des exportations du pays et plus
du quart de ses recettes en devises convertibles, avant l’effondrement du système socialiste.
Aujourd’hui, ce secteur sinistré est en pleine reconversion.
Les communications
En raison de sa faible dimension et de sa situation géographique, la Hongrie jouit d’un bon réseau de
communications, aujourd’hui bien entretenu mais qui semble, dans certaines parties du pays,
insuffisant pour faire face à l’accroissement de la motorisation et à l’afflux de touristes. Le réseau
ferroviaire compte 7 767 kilomètres, en diminution de 15% par rapport aux années soixante. Environ
un quart des lignes sont électrifiées, mais ce secteur absorbe 59% du trafic, les locomotives Diesel le
reste. Le réseau routier, long de près de 30.000kilomètres, est asphalté à 90% (contre 11% en 1949). La
construction d’autoroutes est encore modeste, 227 kilomètres en 1986 ; les autoroutes partent de la
capitale dans quatre directions : le Balaton, l’ouest, l’est, et, récemment, le sud. Budapest souffre de
l’absence d’une voie de contournement. Avec l’aide financière internationale et la participation
d’entreprises étrangères, plusieurs projets d’extension sont en cours de réalisation, notamment le
raccordement Györ-Vienne, qui mettra Budapest à seulement deux heures de Vienne. On projette
également la construction d’autoroutes vers l’Ukraine, vers la Serbie. Plaque tournante, la capitale est
souvent congestionnée par le trafic.