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réel à court terme devient positif et décourage les dépenses de ménages et
d’investissement. Dans le contexte cyclique postérieur à l’implosion de la bulle
spéculative, les autorités monétaires américaines veulent s’assurer que le taux
d’intérêt réel à court terme soit négatif pour stimuler la demande finale.
Pour que le scénario de retour graduel du PIB réel américain à son taux de
croissance potentiel, qui était le scénario favori des analystes à la fin de 2002,
puisse se réaliser, il est nécessaire que les freins à la croissance mentionnés
précédemment s’estompent peu à peu. Les entreprises et les ménages devraient,
par ailleurs, pouvoir compter sur un nouveau plan de stimulation fiscale au
printemps 2003. De plus, les gains de productivité permettent aux entreprises de
refaire leurs marges bénéficiaires tout en accordant des hausses salariales
supérieures au taux d’inflation. Cela injecte du pouvoir d’achat à ceux qui ont un
emploi et l’augmentation des profits annonce généralement la reprise de
l’investissement des entreprises. Cette dynamique positive pourrait être appuyée
par une reprise timide des exportations réelles nettes grâce à la dépréciation du
dollar américain qui rendrait leurs produits de plus en plus compétitifs. Ce volet a
toutefois ses limites. Il ne faut pas s’attendre à une performance mirobolante des
pays industrialisés en dehors du Canada et de l’Australie en 2003, la zone euro et
le Japon étant dans une situation encore plus précaire que celle des États-Unis. La
dépréciation du dollar américain par rapport à l’euro et au yen japonais pousserait
toutefois les autorités monétaires de ces pays à poursuivre des politiques
monétaires plus expansionnistes. Une stimulation de la demande intérieure de ces
pays contribuerait en quelque sorte à accroître la demande mondiale et à diminuer
les déséquilibres macroéconomiques qui se sont glissés dans l’économie
américaine (déficit de la balance courante, taux d’épargne trop faible, déficit
budgétaire).
Autrement dit, pour que ce scénario de retour au potentiel de croissance de
l’économie américaine au 2e semestre de 2003 se réalise, il faudra que les facteurs
que nous avons mentionnés pour le scénario déflationniste tournent en leur faveur.
Cependant, l’incertitude reliée à l’Irak mine la confiance des agents économiques.
Une résolution de la crise entraînant une baisse du prix du pétrole donnerait un
sérieux coup de fouet à l’économie mondiale.
Les implications pour l’économie canadienne sont assez claires. Dans le
cas du scénario déflationniste, nous ne pourrons pas échapper bien longtemps à
une détérioration de la situation économique américaine puisque 85 % de nos
exportations de biens sont destinées au marché américain. Nous estimons
toutefois que nous sommes mieux préparer pour résister aux forces
déflationnistes, puisque notre position de départ est plus saine (équilibre
budgétaire, inflation maîtrisée et surplus de la balance courante). La Banque du
Canada a également une plus grande marge de manœuvre pour abaisser le taux
d’intérêt directeur en cas d’extrême faiblesse de la demande intérieure. Par contre,
si le scénario optimiste se réalisait, la Banque du Canada sera la première à
relever le taux d’intérêt directeur, car notre économie est plus près de plein-