EXERCICES SUR L’ANALYSE DE LA CONJONCTURE NOTE : LES GRAPHIQUES N’APPARAISSENT PAS AUSSI BIEN À L’ÉCRAN QU’IMPRIMÉS Question 1 Concepts de base 1. En trois lignes, expliquez : Pourquoi la courbe de demande globale se déplace vers la droite lorsque le niveau du taux de change augmente. Pourquoi la courbe d’offre globale se déplace vers le haut lorsque l’on augmente les taxes sur la masse salariale. 2. Le tableau suivant décrit deux scénarios économiques : Scénario 1 Scénario 2 Taux d’intérêt réel en diminution Productivité en diminution Taux d’intérêt réel en augmentation Productivité en augmentation Auquel des deux scénarios devrait-on associer la prévision suivante ? Le PIB demeurera stable l’an prochain mais le niveau général des prix diminuera . Répondez à l’aide du graphique approprié. Question 2 La conjoncture canadienne en 1996 «(...)le PIB au coût des facteurs a augmenté de 0,2% au cours du mois de mai, à peu près au même rythme que lors des quatre premiers mois de l’année. (...) d’autres indicateurs économiques, comme les exportations et la vente de maisons, affichent une assez bonne tenue depuis quelques mois. Les analystes s’attendent à ce que le taux de chômage (10%) diminue au cours de la deuxième moitié de l’année. (...) la production manufacturière a augmenté pour un deuxième mois consécutif, la construction pour un troisième » La Presse, jeudi 1er août 1996. Représentez à l’aide des courbes d’offre et de demande globales l’évolution de la conjoncture canadienne en 1996. Question 3 Un regard sur l’économie américaine Depuis maintenant quatre ans, certains analystes répètent inlassablement que l’inflation américaine va s’accélérer au cours de la prochaine année. Leur raisonnement s’appuie sur l’existence d’un taux de chômage sous la barre des 5 %. En dépit de la répétition annuelle de ce pronostic, l’inflation demeure remarquablement stable aux environs de 3 % par année. a) Expliquez le raisonnement de ceux et celles qui croient que l’inflation américaine va s’accélérer (5-6 lignes au plus + graphique) b) Depuis la dernière récession, la demande globale progresse rapidement aux États-Unis. Toutefois, selon l’édition du 9 octobre 1995 de Business Week , l’économie américaine connaît un véritable boom de productivité. i. L’article du Business Week détient-il l’une des clés expliquant la stabilité de l’inflation aux États-Unis ? Expliquez à l’aide d’un graphique. ii. Certains analystes remettent en cause l’existence d’un taux de chômage non accélérationniste fixe aux États-Unis. Comment expliqueriez-vous la stabilité de l’inflation si vous adhériez à cette critique ? Expliquez à l’aide d’un graphique. SOLUTIONS Question 1 a) Lorsque le taux de change augmente, les biens locaux deviennent relativement moins chers par rapport aux biens étrangers. Les exportations sont favorisées et les importations défavorisées. Les exportations nettes augmentent ainsi que le niveau d’équilibre du PIB lorsque l’on ignore les contraintes de coût. b) Une augmentation des taxes sur la masse salariale a le même impact qu’une augmentation des salaires. À productivité constante, les coûts unitaires augmentent et à marge bénéficiaire constante, le niveau des prix doit augmenter pour que les entreprises continuent à produire les mêmes quantitités. c) Comme on peut le remarquer à l’aide des graphiques ci-dessous, le scénario 2 est le seul capable de rendre compte de la prévision. En effet, une augmentation du taux d’intérêt réel décourage l’investissement et la consommation et provoque donc un déplacement vers la gauche de la demande globale; ce qui a tendance à faire chuter les prix et la production. Grâce à l’augmentation de la productivité toutefois, l’offre globale se déplace vers la droite; ce qui permet de maintenir le PIB à son niveau initial tout en accentuant la chute des prix. Le scénario 1 quant à lui implique un déplacement vers la droite de la demande globale (l’impact positif de la chute de r sur C et I) et un déplacement vers le haut et la gauche de l’offre global (l’impact négatif de la baisse de la productivité. Bien que ces deux événements se neutralisent du point de vue du PIB, ils ont tous deux pour impact de provoquer une hausse du niveau général des prix. Scénario 1 Scénario 2 P P OG1 OG0 OG0 P1 OG1 P0 P0 DG1 P1 DG0 DG0 Y0 Y DG1 Y0 Y Question 2 Note : Le PIB au coût des facteurs, estimé chaque mois, est obtenu en sommant les revenus gagnés dans la production. Il diffère du PIB à la valeur du marché qui intègre quant à lui l’impact des taxes indirectes et des subventions sur le prix final des produits. Selon l’énoncé, les exportations et la construction résidentielle (stimulée par une ré-activation du marché de la revente des maisons) constituent les moteurs de la croissance en 1996. Les composantes exportations nettes et investissement poussent donc à un déplacement vers la droite de la courbe de demande globale. Cette augmentation permet à la production manufacturière de progresser (déplacement le long de la courbe d’offre globale) et au PIB d’augmenter ainsi de Y à Y’. Comme on s’attend à une baisse du taux de chômage, l’emploi progresse plus rapidement que la population active et l’écart entre le PIB (Y) et le PIB potentiel (YP) s’amenuise. L’écart récessionniste se réduit. P YP Impact de la hausse des exportations nettes... P’ OG … et de la construction résidentielle P DG’ DG Y Y’ YP Y Écart récessioniste Question 3 a) Le raisonnement s’appuie sur le fait qu’avec un taux de chômage sous la barre des 5 %, l’économie américaine est très proche du plein-emploi (sur le graphique, l’écart entre Y0 et YTCNA est minime). Une croissance un peu trop forte de la demande globale peut donc pousser l’économie américaine en situation d’écart inflationniste. Comme on le représente sur le graphique, la poussée des salaires qui risque d’apparaître alors pousse la courbe globale vers le haut et provoque une accélération de l’inflation. YTCNA P OG P1 DG1 P0 DG0 Y0 Y Y1 b) i) Le boom de productivité implique un déplacement de la courbe d’offre globale vers la droite ainsi qu’un déplacement équivalent du PIB potentiel. Dans ces conditions, même si la demande globale croît de manière rapide, les prix n’augmentent que lentement. Le déplacement vers la droite de l’offre compense pour le déplacement de la demande et le déplacement vers la droite du PIB potentiel fait en sorte que l’économie n’entre pas en situation d’écart inflationniste. Les pressions sur les salaires demeurent donc stables. P Y0TCNA Y’TCNA OG P0 OG’ DG’ DG0 Y0 Y’ Y c) ii) Le TCNA pourrait être plus faible qu’on ne le croit et auquel cas, le PIB potentiel est plus élevé qu’on ne le croit (YTCNA’ > YTCNA). Dans ces conditions, l’économie américaine dispose d’une marge supplémentaire pour croître sans que ne se manifeste l’accélération de la croissance des salaires typique d’une situation d’écart inflationniste. P YTCNA YTCNA’ OG P0 DG0 écart écart’ Y0 Y