MEDIA : chronique d’une révolution annoncée, Internet soutien le marché
La plupart des media ont connu en 2007 une croissance ralentie des investissements (+2,3%
pour la presse, +6,5% pour la TV – performance due uniquement aux chaînes de
complément-, -1,1% pour la radio) et une régression en volume (-2,8% pour la radio, -2,9%
pour la publicité extérieure). De nouvelles tendances impactent le marché : éclatement de la
consommation des media, sensibilité des consommateurs à l’environnement et à la santé
(plan nutrition santé)... Les annonceurs prennent de plus en plus en compte l’environnement
socioculturel dans lequel vivent les consommateurs.
Pour Eric Trousset «ce qui est remarquable dans l’alimentaire, c’est que des annonceurs
se sont saisis eux-mêmes pour décider de sortir des écrans publicitaires TV lors des
émissions pour enfants, c’est une vraie révolution culturelle et un bon exemple de la
mutation du marché ». Les annonceurs sont amenés à remettre en question leur stratégie et
leurs choix media : jusqu’où faut-il être plurimedia, intégrer Internet et les media digitaux,
quelle place pour la communication directe ? »
Au delà d’une crise structurelle liée à Internet, la Presse a largement souffert de
l’ouverture des écrans TV à la distribution (+2,3% de croissance en valeur dont - 11,2 %
d’investissements publicitaires pour la seule Distribution sur 2007) et d’une érosion en
volume de la pagination (-2,7% pour les magazines, -1,9% pour les quotidiens nationaux)
qui ont précipité l’arrêt de la parution de titres historiques de la presse féminine et
magazine (20 ans, Isa, Top Famille,…). Faute de grandes opérations sur le marché,
l’information financière a fait défaut à la Presse Quotidienne Nationale en 2007 (-0,6% en
valeur, -1,9% en volume) qui peine à enrayer son repli depuis plusieurs années.
La progression des investissements publicitaires sur la Télévision en 2007 (+6,5%) est
due quasi exclusivement aux chaînes thématiques (+26% sur le câble et le satellite) et à
la TNT (+119%) qui représente à elle seule 6% des investissements publicitaires TV. En
parallèle les chaînes nationales n’affichent qu’un très modeste +0,5%.
2007 a été négative au global pour la Radio (-1,1% des investissements publicitaires) : les
stations généralistes ont bien vécu l’année, mais les stations musicales ont
fortement souffert d’une baisse des investissements (-5,1% en 2007, soit 95 millions
d’euros bruts). Les radios musicales ont subi d’une part la concurrence de la radio sur
Internet, mais aussi le retrait des investissements télécoms : qu’il s‘agisse des budgets
publicitaires de leur propre offre de téléphonie mobile (NRJ Mobile), des fournisseurs
d’accès, ou encore des opérateurs de téléchargement de sonneries.
Internet marque une progression spectaculaire (+34,5%) et contribue pour 53% à la
croissance du marché plurimedia. Cette croissance s’affiche dans la tendance d’autres
pays comme la Grande Bretagne (+37,8% janv-sept 2007 versus janv-sept 2006), l’Italie
(+43,5%) ou encore l’Allemagne (+64,8%) voire les Etats-Unis (+17,2%). Internet (2.768
millions d’euros d’investissements publicitaires) devient le 4ème media en France et
dépasse la publicité extérieure (2.675 millions d’euros).
La Publicité Extérieure (2,6% en valeur) est le media qui a le plus souffert de
l’introduction de la publicité sur la distribution à la télévision. La publicité extérieure a
progressé sur la grande consommation et l’automobile, mais ces deux secteurs n’ont pas
suffit à compenser les pertes d’investissements publicitaires sur la distribution (-14%), 1er
annonceur de ce media.