1) Le stress

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CH4 : LE DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR
I)
INTRODUCTION
L’expression même du développement psychomoteur applique le parallélisme des
progrès sur 2 plans :
 Un plan neuromusculaire : acquisition du tonus de certains types musculaires
permettant des positions déterminées (rectitude de la tête, station assise ou debout) et de la
motricité coordonnée (préhension, marche)
 Un plan psychologique : apparition par étape de manifestations intellectuelles
et affectives de plus en plus évoluées.
Le développement psychomoteur est programmé génétiquement pour chaque espèce,
néanmoins, l’environnement peut intervenir dans ce déroulement pour le moduler. Par
exemple : un enfant privé de soin ou un enfant pas assez stimulé présentera un retard
important dans ces acquisitions.
Le développement se déroule en suivant quelques lois générales qui permettent de
comprendre les mécanismes en jeu. Il faut surtout connaître les 2 lois essentielles qui
permettent de comprendre la succession des étapes du développement psychomoteur :
 Loi du développement céphalo-caudal
 Loi du développement proximo-distal
Elles ont été décrites par GESELL et illustrent les progrès de la maturation nerveuse avec ces
effets sur le contrôle moteur.
Loi du développement céphalo-caudal : la myélinisation des fibres nerveuses se fait en
progressant dans un sens céphalo-caudal c’est-à-dire du cerveau au bas de la colonne
vertébrale : c’est pourquoi le bébé va exercer un contrôle de plus en plus grand sur les
muscles d’abord oculaires, puis du cou (redressement de la tête), puis du dos (permet de se
tenir assis), puis des membres inférieurs.
Loi du développement proximo-distal : elle illustre les progrès de la myélinisation dans un
sens proximo-distal (de ce qui est proche vers ce qui est loin) c’est-à-dire des segments
centraux aux segments périphériques, permettant de progresser dans le contrôle des grands
muscles aux plus petits, ce qui permet des gestes de plus en plus précis.
II)
LES REFLEXES ARCHAÏQUES DU NOUVEAU-NE
Le réflexe de Grasping ou d’agrippement :
Il comporte 2 phases : l’agrippement et la réponse à la traction. Le réflexe d’agrippement est
recherché en introduisant un doigt ou un objet dans la paume. Lorsque celle-ci est stimulée,
les doigts fléchissent et agrippent l’objet (réflexe inné). Une fois le réflexe d’agrippement
tenu, on peut soulever légèrement le doigt, on renforce ainsi l’agrippement et on entraîne une
diffusion de la contraction du poignet jusqu’à l’épaule, jusqu’à ce que le nourrisson se
suspende au doigt complètement.
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Le réflexe de succion :
L’excitation des lèvres du nouveau-né donne lieu à un mouvement de succion rythmique
Le réflexe de redressement statique :
L’enfant a tendance à étendre ces membres inférieurs lorsqu’on exerce une pression des pieds.
Cette réaction va disparaître vers le 2ème mois pour réapparaître plus tard dans sa forme active
chez l’enfant capable de redressement.
Le réflexe de la marche statique :
L’excitation de la plante des pieds du nouveau-né détermine un mouvement de jambes qui
rappelle la marche. Ce réflexe disparaît normalement vers 5 ou 6 semaines.
Le réflexe de Moro (réflexe en croix, d’embrassement):
L’enfant est placé sur le dos, on soulève sa tête et on la laisse retomber brusquement dans le
creux de la main. Ce réflexe comprend une abduction et extension des bras, les mains
s’ouvrent mais les doigts restent encore fléchis.
III)
L’EVOLUTION DU TONUS ET DE LA POSTURE
La condition musculaire, déterminée par des facteurs physiques, chimiques et la
condition nerveuse, est responsable de la pression du corps, des membres et de la tonicité des
membres.
On fait une évaluation du tonus dès la naissance, certaines caractéristiques du tonus
renseignent sur le degré de maturité de l’enfant. Le tonus musculaire est examiné comme
suit :
1) Observation de la posture
La posture est déterminée par la distribution du tonus musculaire et la simple
observation peut déjà renseigner sur la prédominance du tonus fléchisseur ou extenseur.
2) Consistance des muscles
Les muscles sont doucement pressés entre le pouce et l’index et leur résistance est
côtée comme normale, augmentée ou diminuée.
3) Evaluation de la variété des mouvements
4) La détente
Les bras sont en extension puis brusquement relâchés, une flexion brusque doit les
ramener. Chez les enfants hypotoniques, une absence complète de réponse peut être constatée.
5) La « passivité » des membres
La partie distale des membres est secouée afin d’agiter pieds et mains. Ce test explore
l’excitabilité et la force des réflexes d’allongement car normalement, la tension des muscles
arrête rapidement les mouvements de battements. Ce test détecte facilement une hyper ou une
hypotonie.
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C’est l’état d’hypertonie des membres et d’hypotonie de la tête et du tronc qui
prédomine à la naissance. La tonicité musculaire du nouveau-né va évoluer différemment
selon les muscles concernés. Le tonus axial (tonicité des muscles du tronc) va augmenter
tandis que le tonus des fléchisseurs bras/jambes va diminuer de façon à permettre le degré
d’extensibilité nécessaire à la station debout et à la marche. Le tonus est donc étroitement lié à
la posture. En effet la motricité du bébé évolue en relation avec la répartition du tonus
musculaire. Le tonus de la musculature axiale du cou et du dos, quasi nulle à la naissance, se
renforce au cours de la 1ère année. Il permet un meilleur contrôle des mouvements de la tête et
une activité exploratoire visuelle plus efficace. La posture conditionne le mouvement, par
exemple : l’apparition de la locomotion dépend du maintien de la station debout. L’évolution
de la posture se réalise de façon plus ou moins synchrone avec la croissance physique du
squelette dont elle est tributaire. Elle peut se décrire comme un processus d’organisation selon
un système d’inclusion. Par exemple : le maintien de la tête vers 2/3 mois est un préalable à la
station assise permanente aux environs de 6/9 mois qui est elle-même une condition
nécessaire au maintien de la station debout vers 9/11 mois. A chaque maîtrise posturale,
l’étape suivante englobe sans la détruire ou la modifier l’étape précédente. Cette évolution par
paliers successifs semble spécifique du développement physique de l’organisme humain.
Cependant les régularités dans les modifications posturales ne doivent pas masquer les
grandes différences inter-individuelles dans l’accès à chaque étape du développement moteur.
Il n’est pas rare qu’une même étape soit atteinte à des âges qui différent de plusieurs mois. En
revanche, la succession des différentes étapes, qui résulte du déroulement de la
programmation génétique est pratiquement toujours la même.
IV)
LE DEVELOPPEMENT DE LA PSYCHOMOTRICITE
1) La préhension
La succession des étapes est gouvernée par la loi du développement proximo-distal.
On ne parle de préhension que lorsqu’il y a intention car avant il y a mise en jeu du réflexe
d’agrippement. Il y a d’abord localisation visuelle de la cible grâce aux progrès de la
coordination oculo-motrice puis mouvement dirigé des bras vers cette cible, vers 4 mois avec
la maturation et l’exercice, les mouvements d’atteinte et saisie sont de plus en plus corrects et
précis. La préhension est d’abord cubito-palmaire : vers 5/6 mois, l’objet est saisi entre la
paume et les 3 derniers doigts puis digito-palmaire : vers 6/7 mois entre les doigts disposés en
râteau et la paume, puis radio-digitale vers 7/8 mois : entre les bords latéraux des 2 dernières
phalanges de l’index et du pouce et enfin la souplesse dans le poignet et les doigts permet à
l’enfant de saisir les petits objets entre le pouce et l’index vers 9 mois.
Au début, l’enfant ne se sert que d’une main car ses 2 mains ne sont pas encore
indépendantes. C’est vers 6 mois qu’il peut tenir un objet d’une main et un autre objet de
l’autre main. A 8 mois, il fait passer les objets d’une main à l’autre. La maîtrise et la précision
de ses gestes augmentent ses possibilités de manipulation et d’exploration des objets qui se
trouvent autour de lui et qui sont autant d’occasions de développer son savoir sur le monde et
donc son intelligence.
2) L’acquisition de la station assise
Conformément à la loi de développement céphalo-caudal, le contrôle neuro-moteur
débute par celui des muscles du cou permettant au bébé de maintenir la tête dans le
prolongement du tronc. Il apparaît très progressivement et semble établi vers 2/3 mois puis on
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observe les efforts actifs du bébé pour soulever la tête et les épaules vers 4/5 mois. Pour
parvenir à la station assise, 2 conditions doivent être réunies :
 Augmentation de la tonicité musculaire du dos
 Diminution de la tonicité des muscles des membres inférieurs puis supérieurs
qui permet une plus grande extensibilité.
Vers 7/8 mois, il peut tenir ainsi sans tomber, son équilibre s’améliore avec le temps et
avec l’exercice, ce qui lui permettra de rester stable. En revanche, ce n’est pas parce qu’un
bébé sait se tenir ainsi qu’il sait se mettre assis. Passer de la position allongée à la position
assise nécessite quelques mois de plus, vers 9/10 mois.
3) Les premiers déplacements au sol
C’est dans ce domaine que la variabilité inter-individuelle est la plus forte car la
succession des différents modes de déplacements n’est pas toujours la même : certains enfants
ne se déplacent pas sur le ventre avant de marcher. Placer sur le dos, un enfant apprend à se
retourner sur le ventre vers 6/8 mois puis du ventre sur le dos vers 8/10 mois. Le premier type
de position ventrale se fait par appuis des avants-bras qui exercent une traction puis les
jambes entrent en action. Le mouvement alternatif et coordonné des bras et des jambes permet
à l’enfant de se soulever du sol pour se mettre à 4 pattes : c’est la propulsion quadrupédique.
Une fois maîtrisé, c’est un mode de déplacement rapide et efficace. Lorsque l’enfant de 7/8
mois est maintenu en appui vertical, il présente une alternance de flexion/extension des
jambes puis il peut rester en appui sur ses pieds en se tenant de ses 2 mains vers 9 mois. Mais
son buste est encore très penché en avant. Il se redresse progressivement et vers 12 mois, il
peut passer seul de la position assise à la position debout et se tenir seul debout sans soutien.
C’est à peu près au même moment qu’il peut faire quelques pas avec soutien. Il peut se
déplacer seul le long des obstacles. Vers 12 mois, il marche tenu par une seule main. Enfin, à
la fin des 12 mois, il s’élance seul sans appuis, cette marche autonome se produit entre 12 et
18 mois, 15 mois en moyenne mais avec des écarts importants d’un enfant à l’autre. Vers 2
ans, les pas sont mieux contrôlés visuellement et l’équilibre est mieux assuré. Vers 18 mois, il
peut monter l’escalier en donnant la main, un peu plus tard, il peut les descendre sans
déplacements alternatifs des pieds dans un 1er temps, car la descente face au vide compromet
son équilibre. Jusqu’à 3 ans, l’essentiel des acquisitions psychomotrices est réalisé, l’enfant
sait manipuler les objets avec précision, les combiner, se déplacer de façon plus sûre, ses
mouvements sont assez précis et assez bien coordonnés. L’évolution ultérieure portera sur la
combinaison de la rapidité et précision des gestes grâce à une indépendance croissante des
groupes musculaires.
V)
L’EVOLUTION DES CAPACITES PSYCHOMOTRICES
AVEC L’ÂGE
Progressivement l’enfant va devoir atteindre le degré de maîtrise motrice de l’adulte
c’est-à-dire stabilité, dissociation des mouvements, coordination motrice plus fine, évolution
de la latéralisation. Au-delà de 12 ans, l’équilibre et la maîtrise des gestes sont considérés
comme acquis mais l’importante poussée de croissance physique à la puberté les obligera à un
rééquilibre, en particulier dans l’ajustement des gestes, dosage de la force musculaire et la
rapidité.
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1) Evolution de la souplesse
 La souplesse peut être évaluer par le degré d’extensibilité et détente musculaire
volontaire. L’extensibilité est mesurée par l’angle compris entre 2 segments de membre. De
façon globale, on peut dire qu’elle diminue avec l’âge, cela dépend plus précisément de l’âge
et des segments concernés : entre la naissance et la marche, nous avons vu que l’extensibilité
des membres augmente, ensuite elle diminue jusqu’à 10 ans, pour augmenter, en particulier
dans les jambes, ce qui permet par exemple le saut en ciseaux. Elle est toujours plus grande
chez les filles que chez les garçons. Elle est normalement plus grande du côté non dominant
du corps.
 La détente musculaire volontaire : c’est la possibilité d’obtenir un relâchement
musculaire total à la demande. Elle est donc liée à ce qu’on appelle l’indépendance
musculaire qui est le fait de ne mobiliser pour un geste, que les groupes musculaires
concernés par ce geste et aucun autre. Les jeunes enfants n’y arrivent pas avant 5/6 ans.
2) Evolution de la statique
La maîtrise de la statique, c’est-à-dire le fait de garder son équilibre debout au cours
d’un mouvement, augmente sensiblement avec l’âge, surtout avant 10 ans. Pour évaluer la
statique, on demande à l’enfant de rester debout sans bouger, ce qui implique une inhibition
musculaire volontaire. Il n’est pas possible d’obtenir cette immobilisation chez le tout petit.
3) Evolution de l’indépendance des groupes musculaires
Il est important pour qu’un geste soit précis et adapté, qu’il soit effectué en ne mettant
en action que les muscles concernés c’est-à-dire en inhibant tous les autres. Lorsque cette
indépendance n’est pas réalisée, on observe des syncinésies. Les syncinésies sont des
mouvements involontaires associés à des mouvements intentionnels qui parasitent. Une
syncinésie très fréquente chez les enfants consiste à tirer la langue lorsqu’ils sont concentrés
sur un mouvement précis des doigts, écrire par exemple, alors que la bouche ou la langue ne
sont pas impliquées dans le geste demandé. Pour évaluer l’indépendance des groupes
musculaires, on observe la correction du geste demandé, sa précision, sa rapidité et les
syncinésies éventuelles qu’il provoque.
4) Evolution de l’adresse
Un mouvement adroit est un mouvement précis c’est-à-dire bien adapté au but, rapide,
exécuté dans le temps le plus court possible, bien dosé en force avec une dépense d’énergie la
plus économique possible. Cela exige donc un ajustement moteur précis à un acte définit.
L’adresse est un domaine où l’affectivité et la motricité interfèrent. La conscience des
difficultés que les enfants peuvent rencontrer augmente leur maladresse tout comme le fait de
se sentir évaluer. Pour évaluer l’adresse des gestes d’un enfant, on peut regarder son
adaptabilité sensori-motrice à des tâches simples, comme faire un découpage. L’adresse
évolue régulièrement entre 5/6 ans et 12 ans où les performances sont comparables à celles
d’un adulte.
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5) La latéralisation
Le cerveau a une asymétrie anatomique mais une asymétrie fonctionnelle puisqu’il y a
répartition des fonctions dans l’hémisphère gauche ou droit. La spécialisation des
hémisphères n’est pas réalisée d’emblée. Elle s’exprime dans l’enfance par des préférences
qui en s’organisant vont se stabiliser. C’est cette indétermination relative qui confère au
cerveau sa plasticité dans les 1ères années. La latéralité va s’affirmer progressivement, c’est
pourquoi on parle de processus de latéralisation. AZEMAR définit ainsi la latéralité : « c’est
l’ensemble des caractères et des états des asymétries fonctionnelles observées au niveau des
éléments corporels (mains, pieds, œil) et qui se traduisent par une prévalence d’un élément sur
son homologue lors de conduites spontanées ou dirigées ». La latéralisation consiste en
l’organisation progressive de ces prévalences, dominances.
DAILLY et MOSCATO (1984) distinguent 3 composantes dans la latéralité : la
latéralité d’usage, fonctionnelle et neurologique. Bien que la dominance latérale soit le plus
souvent remarquable au niveau des mains, elle existe aussi au niveau des yeux et des
membres inférieurs.
 La latéralité d’usage : c’est l’aspect le plus accessible puisqu’elle peut être évaluer
dans les actes de la vie courante, le plus souvent dans les actes manuels. Cependant, il faut
distinguer la latéralité manuelle et la latéralité graphique (dessin, écriture). Il peut y avoir
parfois discordance entre les 2 à cause par exemple de choix pédagogiques inappropriés dans
l’apprentissage du geste graphique. Il existe une épreuve de latéralité usuelle : AUZIAS, pour
les enfants entre 5 et 11 ans qui est en fait un test de préférence manuelle pour évaluer quelle
est la main qui est la plus fréquemment utilisée dans l’exécution des tâches.
 La latéralité fonctionnelle : elle peut être évaluée dans des tâches moins courantes
où l’on compare l’efficacité des gestes effectués de la main droite et de la main gauche. La
latéralité est évaluée en 6 épreuves simples, aux 3 niveaux du corps où elle peut s’exprimer
(yeux, pieds, mains)
 Pour les mains : distribution de cartes, diadococinésie (marionnettes)
 Pour les yeux : le slighting, regarder par un trou et viser
 Pour les pieds : le shooting et la marelle
 La latéralité neurologique : c’est celle qui apparaît quand on compare le degré de
tonicité musculaire de différents segments de membres et le contrôle moteur. Il existe une
asymétrie dans le tonus musculaire en fonction de la latéralisation. Le tonus est toujours plus
élevé dans les muscles du côté dominant du corps. On peut évaluer le tonus de fond (celui du
corps au repos) et le tonus d’action (corps en mouvement).
Plus récemment, des chercheurs ont proposé de distinguer la latéralité d’équipement et
la latéralité d’utilisation : une latéralité axiale, axe du corps, et une latéralité distale, dans ses
extrémités. La latéralité distale correspond surtout à une latéralité d’utilisation qui est la plus
utile à évaluer (par exemple si on est gaucher ou droitier).
A propos de la latéralité, il est important de retenir que :
 La latéralité n’est pas une donnée toute faite, elle se construit avec l’âge et avec
l’exercice sur le fond d’une asymétrie cérébrale et corporelle, c’est le phénomène de
latéralisation ;
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 La latéralité n’est pas un tout cohérent, le choix d’une main par exemple peut varier
pour un sujet donné selon les situations ;
 La dominance latérale ne s’exprime pas en tout ou rien, on n’est pas gaucher ou
droitier mais plus ou moins gaucher ou droitier. La dominance peut être forte, moyenne ou
faible ;

Il est rare que la dominance latérale soit homogène sur les 3 niveaux.
La latéralité chez l’enfant participe à tous les niveaux du développement, elle contribue à sa
spatialisation, elle est le résultat à la fois d’un apprentissage et d’une maturation.
6) La connaissance droite/gauche = un progrès intellectuel, à quel âge un
enfant peut-il reconnaître sa droite de sa gauche ?
Les notions de droite et gauche ne sont pas absolues mais relatives. Il n’y a pas une
seul gauche ni une seule droite, tout dépend de la référence qu’on prend. La 1ère référence
dans l’espace est le corps propre de l’individu : « est à gauche ce qui est à ma gauche ». Ce
n’est pas avant 5/6 ans que l’enfant peut faire cette distinction sur lui-même, qu’il pourra
ensuite étendre à l’espace proche. Reconnaître la gauche et la droite d’une autre personne est
beaucoup plus compliqué puisque cette personne selon l’endroit où elle se trouve par rapport
à vous, n’a pas les mêmes repères que vous. Il faut donc se décentrer pour comprendre
l’inversion de la droite et de la gauche quand on se trouve face à face. C’est environ 2 ans
plus tard que l’enfant en est capable quand il entre dans cette phase de décentration cognitive.
L’étape suivante consiste à pouvoir situer les positions relatives de plusieurs objets, de 2
objets d’abord : A est à gauche de B qui est à droite de A ; de 3 objets ou plus : B est
simultanément à droite de C et à gauche de A donc il est au milieu. A 10 ans, un enfant a la
décentration requise pour répondre correctement à ce genre de problèmes.
PIAGET a proposé aux enfants, une situation problème sur cet aspect de la logique de
relation qui a été intégré dans une batterie d’évaluations de la droite et de la gauche, dite
épreuve de PIAGET HEAD. 3 degrés sont distingués :



la connaissance de la droite et de la gauche sur soi
la connaissance de la droite et de la gauche sur autrui
la position relative de 3 objets
La fréquence de réussite pour chaque niveau est de :




sur soi : 69% des enfants de 6 ans, 74% des 7 ans, 92% des 9 ans.
sur autrui : 75% des 8 ans.
position relative de 2 objets : 75% des 8 ans, 92% des 10 ans.
position relative de 3 objets : 49% des 10 ans, 62% des 12 ans.
Dans le test de HEAD qui s’appelle « main, œil, oreille », l’enfant doit exécuter ou
imiter des mouvements relatifs de la position de la main droite ou gauche sur l’oreille ou sur
l’œil droit ou gauche. L’exécution sur ordre est la plus facile, la moitié des enfants de 7 ans
réussissent bien. En revanche, dans l’imitation des mouvements exécutés en face de lui, la
moitié des enfants de 9 ans réussissent bien contre 12% à 7 ans et 70% à 13/14 ans. La
combinaison de ces 2 épreuves permet une bonne évaluation de la reconnaissance de la droite
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et de la gauche en situant l’enfant par rapport à la progression : sur soi vers 6 ans, sur autrui
vers 8 ans et au niveau de la position relative des objets vers 10/12 ans.
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