Handicap et société Cours 1 Importance de la marge. Approche anthropologique L’anthropologie : qui est l’autre, l’étranger. L’handicapé fait partie de cet autre, c’est un étranger. L’anthropologie est donc adaptée pour parler du handicap. Les handicapés sont une ethnie qu’il nous faut approcher ; L’anthropologie utilise la comparaison, et le symbolisme. L’anthropologie par rapport aux sciences sociales : Psychologie : c’est le sujet avec lui-même, la représentation. Sociologie : la société et son organisation L’anthropologie rapproche ses deux points de vue pour comprendre comment le sujet est prisonnier dans la société. Approche globale autour du handicap: politique, économique, religion, technique, symbolique… Le but étant le comparatisme unité de l’homme / diversité des cultures La vue générale du handicap sans angélisation ni diabolisation ; Il faut donc dépasser les visions répandues : Vision normative : bien ou mal, ange ou démon Vision évolutionniste : la sauvagerie, la barbarie puis la civilisation. Dans l’antiquité, les handicapés étaient intégrés, maintenant ils sont intégrés : mythe du progrès ! il faut dépasser cette vision qu n’est pas si claire que ça. Vision critique : mettre les personnes handicapées sous domination, cela les rabaissent. Vision psychologisante : on peut rapporter le handicap à la maladie dans le sens où l’on s’intéresse qu’à la personne et non aux autres problèmes. Vision fonctionnaliste : le handicapé est rejeté car il ne fonctionne pas correctement. On pense aux faiblesses et non à la personne. Comment les différentes sociétés traitent le handicap ? Définition du handicap : - négative : c’est un désavantage voir une infirmité qui met quelqu’un en situation d’infériorité. (le handicap est subit, handicap naturel qui différencie les sujets). - Positive : c’est une épreuve sportive dans laquelle on désavantage certains concurrents pour égaliser les chances de victoires. (le handicap est choisi, le sujet est mis à niveau par le handicap qui égalise les sujets). M. Mauss : esquisse d’une théorie générale de la magie. Beaucoup de magiciens et de prêtres ont les caractéristiques des handicapés. Il y a des associations de porte-bonheur/malheur avec les handicapés. Ceci s’oppose à l’idée que les handicapés étaient rejetés ou tués. La personne différente était mystifiée. Certains même recherchaient à devenir handicapé pour entrer en contact avec le sacré. L’aveugle dans la mythologie était une personne sacrée. Ce phénomène est récurrent dans de nombreuses sociétés. Le handicap se place alors sur la marge, les termes d’exclusion et d’intégration ne sont alors pas corrects. Il faut démystifier la notion de handicap. La marginalité. Les personnes handicapées sont hors-normes, elles sont en marge de la société. Les marginaux sont : les immigrants, les hippies, les loubards, les gays, les déviants… Pour Durkheim, la société actuelle se base sur l’individualisme contrairement à avant. Le poids de la norme est très important dans la société ancienne mais, il n’y a pas beaucoup de restes de cette société. Avant les gens différents étaient perçu comme ayant des pouvoirs surnaturels. Il y a des oppositions entre le centre, la norme et la périphérie, le hors-norme. Les marginaux sont l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire, ils ont une fonction expiatoire. La tendance de l’ordre symbolique du monde est de ne penser qu’a la norme. Explication mythique du handicap : marginalisation des handicapés, les handicapés ont transcrit un interdit ils sont donc en marge. La pensée traditionnelle explique ce qui est de l’ordre du monde. Si une personne est handicapée c’est qu’elle le mérite, c’est bien fait pour elle. Utilisation de la marge d’un point de vue spatial et social. Importance du sacré et de l’interdit. La maladie. C’est un événement concret qui affect un individu. C’est une entité qui entre dans une nomenclature, dans un ensemble de pathologies. C’est une notion abstraite du malade par rapport aux personnes en bonne santé. La maladie est fondue dans le mal, le désordre. Pour les sociétés anciennes, la malade n’existe pas, il y a du désordre, c’est tout. La maladie touche certains. Pourquoi ce hasard ? Il n’y a pas seulement un problème physiologique, il y a un problème mental. La maladie est contagieuse réelle mais aussi symbolique. La douleur est différente selon le milieu culturel et la vie de l’individu. Etre malade a une dimension sociale, on protège le malade, il y a une solidarité autour du malade. La marginalisation du malade et son intégration dans des structures sociale. La maladie est un accès à un nouveau monde d’expression avec la notion de transe et de relation avec d’autres mondes. Cours 2 Approche historique. D’après le livre de M. Foucault. Histoire de la folie à l’age classique. Modalité pratique de la gestion du handicap. Implications sociales et symboliques du handicap. 2 concepts : marge et maladie 1 histoire : Foucault. Une démarche : comportement, discours, représentation pour arriver à penser le handicap. Individu/société Unité/diversité Permanence/changement Il faut arriver à saisir le handicap par rapport à ces 3 concepts. Outils : magazine, Revues officiels Ouvrage sports adaptés magazine. problèmes politiques et sociaux. N° 892 Stiker, corps infirmes et société. Goffman, stigmate. Approche selon Foucault d’après son ouvrage : histoire de la folie à l’age classique. L’age classique correspond à la période du 17ème siècle étendu avec la renaissance et le moyen-age en amont et jusqu’au 1çème siècle en aval. Foucault est historien et a beaucoup de données sur cette période. C’est un intellectuel français, il est philosophe. Il a mis en place une approche : le structuralisme historique. Il s’intéresse à la notion des institutions. Il est très critiques au mouvement de son époque (mai 68 par exemple). Il critique le pouvoir totalitaire des institutions. Il a étudié différents types d’institutions, pour monter les différents moyens de pression sur l’individu. Il a donc étudié la prison, l’école, l’hôpital. Dans l’histoire des formes de la folie il relate les différentes fore de folies en France et étudie la prise en charge de cette folie. Il a aussi fait une histoire de la sexualité. Son approche est intéressante car il ne fait pas que condamner le pouvoir, il montre que la force du pouvoir est de concevoir des mécanismes de répression qui ne peuvent pas être remis en question. Il a donné des cours au collège de France, dans un de ces cours en 1974 il traite des anormaux, ce cours a été réédité chez Gallimars. Ce texte a le mérite d’être une retranscription des cours oraux de Foucault, contrairement à histoire de la folie. Histoire de la folie s’intéresse à la question de l’enferment des foules. Il s’intéresse à la structure de l’internement. Il montre comment cette façon de traiter la folie par l’internement est une histoire qui doit être replacé dans un contexte historique. Dans le premier chapitre, il par de la situation du moyen-age. A cette période, les fous ne sont pas internés, ils sont exclus, ils sont en marge. Foucault s’intéresse à la nef des fous vers 1400-1500. Se sont des poèmes qui présentent ce motif mythologique. Il montre comment il y a avait beaucoup de rituel qui visaient a exclure les fous en les embarquant sur des bateaux pour les chasser. Cette attitude avait un rapport avec la doctrine chrétienne. Quand on a pêché : si on part, on cherche à sauver son âme. Cette exclusion physique permet la réintégration mentale. Foucault oppose cette conception a celle du 17ème siècle. Au moyen-age, la folie est assimilée à l’errance, les fous courent les campagnes, ils errent, ils sont confiés aux bateliers pour les perdre, les renvoyer. On les perd mais on ne les tue pas ! La guérison et l’exclusion se rejoignent. Le fou circule, il n’est pas fixe, on l’embarque facilement. Les fous sont interdits d’accès aux églises, ils sont exilés, ils sont confiés à des marins. La valeur mystérieuse de l’eau purifie et prend en charge le destin. Le fou est enfermé à l’extérieur des murs de la ville. Il y a une ambiguïté au moyen-age, le fou est menaçant mais aussi dérisoire. Le théâtre de cette époque le montre, il est celui qui dans la pièce porte un regard sur la société. Le fou représente la dérision face à la mort. On exclue le fou, mais le fou fascine. La folie s’identifie au savoir, Erasme dans éloge de la folie. Suite a cette période de renaissance ou le fou est exclu, petit a petit il y a une évolution du statut de la folie. Pendant la période classique, la folie est une forme de la raison. Les forme de folie du moyen-age apparaissent obscure et on associe la folie a un univers moral. On perd l’idée selon laquelle la folie est une dimension fondamentale de l’humanité. La folie n’est plus cet avatar du sacré, c’est plutôt la légèreté. Il y a des nouvelles figures de la folie. Ce n’est plus le bouffon qui saute partout. C’est la folie des passions désespérées, dans la reine présomption. Cf théâtre classique (Molière, Corneil). Il y a une intériorisation de la folie ans l’individu au 17ème siècle. Les pouvoirs inquiétant de la folie s’estompent. On passe d’une structure de la nef, de la barque où le fou s’éloigne, où le fou fait partie de la nature, et apparaît la structure de l’hôpital avec l’enferment et l’internement. Foucault montre que la folie va petit a petit vers le silence alors qu’avant le fou était une force pour entre en contact avec l’au-delà. Descartes : la folie c’est une erreur. La folie est impossible. Le sujet cartésien pense ou doute, comment alors être fou ? La folie n’existe plus elle est renvoyée a l’erreur. Descartes « ça serait extravagant de se supposer extravagant ». Pour Descartes, il n’y a rien en dehors de la pensée. C’est un virage terrible dans la conception des normes. Les maisons d’enferment se multiplient. L’internement n’est pas encore l’asile, il n’y a pas de termes médicaux, c’est juste pour faire respecter l’ordre. C’est plus une prison, qui dépend directement du roi. Ces structures d’enferment sont de plus en plus nombreuse, un réseau couvre l’Europe. Il y a des novelles formes d’assistance qui ne sont pas religieuse. La charité devient un devoir d’état c’est la naissance de l’assistance publique. Il y a une modification de la notion chrétienne d’hospitalité. Le fou trouble l’ordre public. C’est pour cela que l’internement devient important. Contrainte pour les fous, enchaînement, travail… Ceci correspond aux premières bourgeoisies, aux premières industrialisations, c’est un changement sociétal. Pour Foucault, la diffusion de ces hôpitaux est pour l’état une opposition à l’église. Les fous sont des chômeurs, ils ne travaillent pas. Dans un système de plus en plus utilitariste et l’essor du libéralisme, les chômeurs doivent être pris en charge pour travailler. Chaque individu doit être utile. L’internement est une réponse au système économique de l’époque. L’internement est n lieu de contrainte de l’individu où il travail pour être rentable. Puisque la finalité de l’internement est de pacifier l’ordre public, il va y avoir une grande variété des personnes internées. Les fous, les criminels, les handicapés sont ensembles. Pour toutes ces minorités, l’internement a une valeur d’exclusion et d’organisation de la folie. Cette organisation de la folie s’accompagne de la naissance de la conscience de ce qu’est la folie. Au moyen-age, on ne s’intéressait pas à ce qu’était la folie. Le fait de considérer les fous comme des personnes humaines. On se situ d’un coté de la barrière entre normalité et anormalité. La folie est donc nommée et analyser pour la faire rejoindre la tranquillité de ce qui est connu. A partir de cette prise de conscience de la folie va apparaître une classification de la folie. Cette classification apparaît dans un contexte historique où les classifications sont à la mode. Pour Sauvage : les vices, es fièvres, les spasmes, les douleurs, les hallucinations … des formes sont reconnues. On fait une science de la folie. Les positions sociales des malades et des médecins se construisent à partir de ces classifications. On recherche des causes à la folie et on essaie de trouver des explications. Le fait de classer les gens les cloisonne ce qui peut les empêcher d’évoluer. On voit apparaître des modalités de gestion de l’anomalie qui vont pour le MA éliminer l’anomalie pour ne plus la voir et, à partir du 17ème siècle, c’est un étiquetage de la folie. Dans les deux cas, c’est une main mise de la raison sur la folie. Il y a un troisième model, plus interactif. C’est le cas des communautés de personnes handicapées qui se prennent en charge elles-mêmes. Pour Foucault, une personne normale qui s’occupe d’une personne handicapée ne peut pas faire quelque chose de bien car elle aura toujours cette vision du normal.