L’aliéniste ne se limite pas au présent ni au manifeste mais se réfère aussi au passé donnant
son poids dans l’histoire du sujet. Ce résultat débouche sur des résultats thérapeutiques qui font le
résultat d’une rencontre entre le malade et l’aliéniste.
Esquirol : « l’aliéniste s’adresse à la partie raisonnable de l’aliéné ».
La théorisation de la curabilité de la folie a ouvert la voie à la possibilité d’une écoute
compréhensive et c’est une étape vers le concept de psychogenèse qui occupera une place centrale
dans la psychiatrie du 19ème. Ce concept va s’opposer au développement des conceptions organicistes
de la folie.
A l’origine de ces constructions théoriques on trouve un système explicatif unique faisant
d’une lésion organique la cause habituelle de l’aliénation mentale.
La connaissance du crâne et du cerveau a fait début 19ème des progrès considérables et l’apport
de Gall (anatomiste) est déterminant en procédant à des coupes longitudinales de l’axe nerveux et
constatant comment les trajets et terminaisons se distribuent il étudie la morphologie de crâne.
Broussais et Cabanis vont présenter une théorie : la phrénologie.
La phrénologie faisait correspondre chaque faculté à une partie du cerveau. Le développement
particulier de cette partie était soi disant repérable à la palpation du crâne (zones plus ou moins
saillantes).
Ce projet scientifique s’appuie sur le principe d’un lien entre apparence extérieure visible et intérieur
caché et prétend donc déchiffrer les tendances et facultés humaines et en dresser une sorte de
répertoire.
Beaucoup vont s’emparer de ces théories et de ces dérives dangereuses. Elles vont finir par
être interdites fin 1820.
A Bayle : 1822 _ Thèse : recherches sur les maladies mentales _ eut un retentissement
considérable et va marquer un tournant dans l’histoire de la neurologie et de la psychiatrie. Bayle était
médecin à Charenton et a surtout étudié la paralysie générale en tant qu’entité neuropsychiatrique
(associe troubles mentaux – manifestations biologiques – état démentiel profond).
Il suivra 6 patients de manière longitudinale et fera une autopsie à leur mort. Il trouva une
cause étiologique à leurs paralysies, et va donc faire basculer la cause de la folie en faveur de la
théorie organiciste. Il annexa donc la folie à la neurologie.
Il avait 23 ans à cette époque et a isolé une entité qui va correspondre au modèle médical
idéal. Il représentera l’emblème de l’idéologie organiciste.
Il crée le modèle anatomo clinique (établi une relation de causalité entre ensemble
symptomatique et lésion anatomique).
Son successeur le plus remarquable est Georget, qui était plus nuancé cependant (double
étiologie des maladies mentales – il va délimiter les champs de la psychiatrie et de la
neuropsychiatrie).