Ces sept activités sont : 1- Le commerce transfrontalier et de contrebandes; 2- l'informel des micro-entreprises
repérables; 3- le commerce ambulant; 4- la production domestique des femmes au foyer; 5- les activités de
services utilisant les nouvelles techniques de communication et d'information (NTCI); 6- le travail des cadres
et les NTCI; 7- les logements informels.
Avant de d'examiner ces activités une à une, donnons une définition du secteur informel qui s'adapte le mieux
au contexte tunisien, ensuite examinons la nature de la fiscalité en Tunisie.
I – Informalité et fraude fiscale:
Plusieurs définitions ont été données au secteur informel depuis son repérage en 1972 par les experts du
Bureau international du travail (BIT). Des définitions, objet de controverses, ont évolué selon le contexte
socio-économique, mais celle qui s'adapte le mieux aux conditions socio-économiques actuelles de la Tunisie
c'est celle qui le définit comme «l'ensemble des activités exercées à petite échelle, activités qui ont un faible
capital matériel et humain et qui s'exercent en marge de la législation en vigueur, elles échappent aussi bien
au fisc, à la sécurité sociale qu'à l'enregistrement statistique».
Faible capital matériel, parce qu'en général, les personnes qui y exercent sont pauvres et luttent donc pour un
avoir revenu qui leur permet de survivre. Faible capital humain, parce que ces personnes sont exclues du
système scolaire et ont donc une faible qualification.
En général, ces activités informelles sont exercées par les pauvres et les exclus du développement qu'ils soient
dans des régions déshéritées ou dans les banlieues des grandes villes des pays du tiers monde.
Cependant, il y a une importante activité informelle, qui retient actuellement l'attention du pouvoir public à
cause de son implication avec le terrorisme. C'est le «commerce transfrontalier de contrebande», qui est géré
depuis quelques années par de gros capitalistes-financiers brassant des milliards de dinars.
Par ailleurs, il est erroné de considérer le secteur l'informel comme étant uniquement les activités qui
s'exercent sans payer l'impôt ni la sécurité sociale. Les informels se caractérisent surtout par la petite échelle de
la production; ils peuvent ne pas payer, payer ou encore sous-payer l'impôt et la sécurité sociale.
Un panorama complet de l'informalité en Tunisie ne peut être fait sans référence à la fiscalité. Car l'informel
ronge les recettes fiscales et l'informalité et la fuite fiscale sont les deux facettes d'un même phénomène.
Pour un meilleur rendement fiscal et dans un objectif d'équité, l'Etat doit décréter une loi dont le fondement
social, juridique et éthique ne doit pas être mis en cause par aucun opérateur économique à savoir que «toute
fraude fiscale est, par essence, un crime contre la nation et doit donc être pénalement sanctionnée par une
lourde peine de prison incompressible».
Cette loi devra concerner aussi bien les opérateurs économiques que les contrôleurs financiers du ministère.
Même si la loi actuelle, et depuis toujours, considère que la fraude fiscale est pénalement sanctionnée. Il s'agit
donc d'élever au plus haut le degré de la sanction.
Cependant, des interrogations s'imposent : peut-on imaginer que l'Assemblée des représentants du peuple
(ARP), dont plus de 40 % des membres sont des hommes d'affaires, est à même d'élever le niveau de la
sanction?
De même, quand on sait que ces hommes d'affaires ont largement financé la campagne électorale de tel ou tel
parti politique et ont, parfois même, financé des partis politiques opposés les uns aux autres pour se protéger