Bonaparte n’est pas élu, mais ne tient pas son pouvoir du droit divin contrairement au Roi.
Sa légitimité pour l’heure est nulle. Il n’a aucune légitimité religieuse ou
démocratique.
On organise autoritairement le pouvoir constitutionnel.
C’est Bonaparte proposera les lois, car c’est lui seul qui les promulgue.
Ce Gouvernement consulaire a en outre les prérogatives classiques du pouvoir exécutif, en
plus d’avoir l’essentiel du pouvoir législatif : selon l’article 47, « il veille à la sûreté
intérieure et extérieure de l’Etat ».
● Sûreté intérieure : Ce Gouvernement dispose de l’administration, qui est nouvelle, calquée
sur le modèle autoritaire de la Constitution : elle n’est plus le fait d’organes élus (ce qui était
le cas sous la Révolution). Elle reposera sur des agents nommés par le chef de l’Etat. Ce sont
les préfets à la tête de chaque département.
Ils sont les relais du chef de l’Etat sur tout le territoire.
Cette administration traversera l’histoire sans changer, (1982 : décentralisation !)
● Sûreté extérieure : le chef de l’Etat devient chef des armées et négocie les traités. Il a donc
à sa disposition la police et l’armée. Il pourra facilement asseoir son autorité.
Néanmoins, Bonaparte ne va pas faire tout tout seul. Il va se faire aider. Et pour gouverner, il
dispose essentiellement de ministres et d’un Conseil d’Etat. Il va prendre appui sur une
bureaucratie moderne (départements ministériels)
Les ministres : ce sont les créatures du chef de l’Etat. C’est lui qui les nomme et les
révoque discrétionnairement. Ils sont conçus comme de hauts fonctionnaires qui doivent
diriger leur département ministériel. Mais ces départements ministériels inaugurent ce que va
être la bureaucratie des 2 siècles à venir : un pouvoir exécutif qui centralise l’administration.
En principe, ils n’ont pas de pouvoir politique : ce sont les porte-plume du chef de l’Etat. Ils
ne forment pas de conseil. Il les convoque individuellement ses ministres.
Le conseil d’Etat : il est l’organe le plus important pour gouverner. Il est créé par la
Constitution de l’An VIII. Les membres sont nommés et révoqués discrétionnairement par le
Chef de l’Etat. Il est censé agir sous la direction des consuls et est donc présidé par le Premier
Consul. C’est un rouage essentiel du Gouvernement, car selon l’article 52, « ce CE prépare
les projets de loi du Gouvernement les règlements d’administration publique ».
C’est un organe nommé, non élu qui pour la première fois détient une prérogative qui jusque
ici ne pouvait relever que des élus de la nation (rédiger la loi). La loi n’est plus l’expression
de la souveraineté populaire ou nationale. Elle est l’expression de la volonté d’un
exécutif nommé.
La Révolution est confisquée. Cette confiscation est symbolisée par le Conseil d’Etat, organe
contre-révolutionnaire car il viole le principe de séparation des pouvoirs et des fonctions. Car
il mélange tous les pouvoirs.
Il exerce la tutelle sur les départements et les communes et concrètement, c’est lui qui rédige
tous les règlements de l’administration publique.
Il est composé de 5 sections administratives. Avec les ministres, il est l’organe qui centralise
l’administration sur Paris. Il a donc une fonction législative, et une fonction exécutive. Il a en