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Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 840 associations
Communiqué du jeudi 7 mai 2009 - Contact : 06.64.100.333
Vraies-Fausses publicités d'Areva et
EDF dans la presse pour les jeunes :
"Sortir du nucléaire" rend publics
les documents confidentiels qui
explicitent les tricheries d'Areva
Le Réseau "Sortir du nucléaire" vient de faire condamner EDF et Areva par le tout nouveau
Jury de déontologie publicitaire (JDP). En cause, des "vraies-fausses" publicités publiées
dans plusieurs magazines pour jeunes. Il s'agit bien de publicités payées par Areva et EDF,
mais elles sont présentées comme des jeux-concours, des dossiers, ou des articles qui
semblent relever du contenu éditorial du magazine.
Les mentions légales "publicité" ou "communiqué" sont absentes ou détournées. De plus,
les logos des magazines figurent sur ces "vraies-fausses" publicités. Le but évident que les
jeunes lecteurs se disent "Le nucléaire ne peut pas être une mauvaise chose puisque mon
magazine préféré s'affiche ouvertement avec Areva ou EDF". Il ne s'agit plus de publicités
ordinaires mais bien de véritables tromperies.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" décide de rendre publiques les "Conventions
de prestation", confidentielles, signées par Areva avec les éditeurs Mondadori
(Science et Vie Junior), Bayard (Images doc) et Milan (Les Clés de l'actualité).
Dans ces documents exceptionnels, qui contiennent des clauses de confidentialité, on
peut voir la façon dont Areva élabore soigneusement les "astuces" qui permettent de
tromper les jeunes lecteurs.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" s'est toujours déclaré favorable à ce que la question du
nucléaire soit étudiée par les jeunes, que ce soit dans le système scolaire ou dans des
magazines. Encore faut-il que les arguments du débat soient présentés de façon
équilibrée, ce qui n'est pas le cas quand seuls les arguments pronucléaires sont présents,
et encore moins lorsqu'il s'agit de publicités déguisées en articles ou en jeux.
Les méthodes d'Areva et EDF sont d'autant plus injustifiables qu'elles visent des jeunes
lecteurs. Fait aggravant, de nombreux établissements scolaires reçoivent les magazines
contenant ces "vraies-fausses" publicités. Une fois de plus, l'industrie nucléaire montre
qu'elle a autant de mépris pour les êtres vivants, y compris les enfants, que pour
l'environnement.
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 840 associations
Dossier du jeudi 7 mai 2009
Vraies-Fausses publicités d'Areva dans la presse pour les jeunes :
Exclusif - Comment Areva
trompe les jeunes lecteurs
Areva a imposé la confidentialité aux magazines concernés…
mais "Sortir du nucléaire" révèle l'ensemble de la manoeuvre
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rend publiques les surprenantes "Conventions de prestation"
signées entre Areva et des magazines pour jeunes, ainsi que d'édifiants échanges d'e-mail…
Sommaire :
- Fiche 1 - Areva fait réaliser ses propres publicités par les rédactions des magazines concernés,
avant de les corriger et rectifier. Il s'agit d'une claire remise en cause de l'indépendance des
rédactions.
- Fiche 2 - Areva impose sur ses publicités la présence des logos des magazines et de mentions
comme "Les Clés de l'actualité avec la collaboration d'Areva" ou "Areva avec Images doc". Il s'agit
clairement de faire cautionner le message pronucléaire d'Areva par les magazines.
- Fiche 3 - Areva impose des chartes graphiques qui sont des "compromis" entre celle d'Areva et
celles des magazines concernés. Il s'agit d'installer insidieusement une continuité entre les vrais
articles et les publicités d'Areva
- Fiche 4 - Areva détourne volontairement l'obligation légale d'identification de la publicité. Par
exemple, la mention "Publicité" est remplacée par "Publi-info Science et Vie Junior", ce qui laisse
croire qu'il s'agit d'un dossier du magazine. Au lieu de détromper le lecteur, l'obligation de signaler
une publicité devient un biais de tromperie !
- Fiche 5 - Le Jury de déontologie publicitaire a refusé d'étudier une vraie-fausse publicité d'Areva…
Il s'agit pourtant d'une des pires tromperies sortie des "cerveaux" d'Areva : un faux jeu-concours…
- Fiche 6 - Areva impose contractuellement aux magazines la confidentialité sur l'élaboration de ces
"vraies-fausses" publicités. Areva n'avait pas prévu que le Réseau "Sortir du nucléaire", en engageant
des procédures, a pu accéder au dossier contradictoire et entrer de fait en possession de documents
(Conventions de prestations, e-mails) qu'Areva croyait pouvoir maintenir secrets…
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------Précision : le Réseau "Sortir du nucléaire" s'oppose à l'industrie nucléaire, en l'occurrence à Areva, et non
aux magazines ou journaux. Au contraire, il est nécessaire que ces derniers soient protégés contre les
méthodes d'Areva. Le Réseau "Sortir du nucléaire" estime que les magazines ou journaux ne doivent pas être
amenés à rédiger les publicités d'Areva, ni à apposer leurs logos ou leurs noms sur ces publicités.
Quand Areva fait rédiger ses publicités par les
magazines … puis apporte ses "corrections"
Les Conventions de prestations signées par Areva avec les magazines pour jeunes
commencent ainsi :
"Areva souhaite faire concevoir et réaliser par Bayard Jeunesse un livret publicitaire…"
"Areva souhaite faire concevoir et réaliser par Milan Presse deux tirés-à-part publicitaires…"
"Areva souhaite faire concevoir et réaliser par Mondodari France (Science et vie Junior) un jeuconcours publicitaire (…) et un encart publicitaire…"
Note : Areva est parvenu à ses fins (faire réaliser ses publicités par les magazines) en payant
23 300 euros HT à Bayard presse, 28 710,57 euros HT à Milan presse, et 19 935 + 56 455,45
= 76 390,45 euros HT à Mondodari France (Science et vie Junior).
Une question vient immédiatement à l'esprit : pourquoi la multinationale Areva, qui possède de
puissants services de communication parfaitement à même de réaliser des publicités, fait-elle donc
désormais faire ce travail par les magazines dans lesquels elle achète des espaces ?
Voici l'explication : en impliquant ainsi les magazines, Areva installe insidieusement une
collaboration que, par divers moyens (explicités ci-après), elle fait apparaître dans le but évident que
les jeunes lecteurs se disent "Le nucléaire ne peut pas être une mauvaise chose puisque mon
magazine préféré s'affiche ouvertement avec Areva".
Les échanges par e-mail, présents dans les dossiers, montrent clairement que les dirigeants des
magazines demandent à leurs journalistes de rédiger les publicités (!), aux rédacteurs en chef de les
valider, et qu'Areva se permet ensuite de les corriger :
- De Bayard-Presse (magazine Images doc) à Areva, e-mail du 10 septembre 2008 à 11h14 :
"Je reviens vers vous suite à vos modifications et après avoir échangé avec notre journaliste
et notre directeur artistique".
- De Milan Presse (Les clés de l'actualité) à Areva, e-mail du 24 septembre 2008, 15h31 :
"Nous avons bien reçu vos modifications sur les propositions de conducteurs ; elles sont
parfaitement claires"
- De Mondadori (magazine Science et Vie Junior) à Areva, e-mail du 9 octobre à 18h33
"Voici la première version pour l'encart 4 pages validée par le rédacteur en chef"
De Bayard-Presse (magazine Images doc) à Areva, e-mail du 8 septembre 2008 à 9h44 :
"Je vous fais suivre les textes que nous proposent notre journaliste pour le livret 4 pages"
Analyse du Réseau "Sortir du nucléaire" : Areva a ainsi réussi (chèques à l'appui) à imposer des
pratiques qui bafouent l'indépendance des rédactions. D'ailleurs, conscients du problème, les
dirigeants de Science et Vie Junior ont tenté dans leur numéro de décembre 2008 de nier l'évidence :
"La rédaction ne se sent nullement engagée par les publicités (…) Le message d'Areva n'est pas le
notre…" Or, c'est bien Science et Vie junior qui a rédigé les publicités, qui s'est soumis aux
corrections d'Areva, qui a accepté de mettre son logo sur les publicités…
Areva impose sur ses publicités la
présence des logos des magazines
ainsi que des mentions comme "Areva avec Images doc"
ou "Les Clés de l'actualité avec la collaboration d'Areva"
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Bayard Presse (magazine Images
doc), on peut lire : "Ce livret portera les logos d'Areva en majeur et celui d'Images doc en
mineur accompagné de la mention «avec»."
(Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : cela donne concrètement "Areva avec Images doc")
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Mondodari (magazine Science et
Vie Junior), on peut lire : "Cet encart publicitaire (…) fera mention des logos "A" et marque
"Areva" et du logo de Science et Vie Junior"
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Milan Presse (magazines Les Clés
de l'actualité), on peut lire : "Chaque tiré-à-part portera les logos d'Areva et celui des Clés de
l'actualité accompagné de la mention «avec la collaboration de»."
(Note du Réseau "Sortir du nucléaire" : cela donne concrètement "Les Clés de l'actualité avec
la collaboration d'Areva")
Analyse du Réseau "Sortir du nucléaire" :
Areva prétend que ses encarts publicitaires sont indentifiables dans la mesure où ils portent
son logo. Mais, ces publicités portent aussi les logos des magazines en question, ce qui
introduit une confusion d'autant plus condamnable qu'elle a été soigneusement pensée.
En effet, en étudiant les Conventions de prestations imposées par Areva aux magazines, on
s'aperçoit vite que la présence des logos des magazines, la plupart du temps accolés au logo
d'Areva grâce à des formules explicites, est voulue par Areva. Il s'agit clairement de faire
cautionner le message pronucléaire d'Areva par les magazines.
L'impact de la présence conjointe des logos, et des formules comme "Les Clés de l'actualité
avec la collaboration d'Areva" ou "Areva avec Images doc", est complémentaire aux autres
"astuces" insidieuses comme l'utilisation de chartes graphique "de compromis" entre celle
d'Areva et celles des magazines (voir fiche suivante).
De toute évidence, Areva a soigneusement élaboré sa stratégie pour instrumentaliser les
magazines et tromper les jeunes lecteurs.
Areva impose des chartes graphiques
"de compromis" entre celle d'Areva
et celles des magazines concernés
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Mondodari (magazine Sciences et
Vie Junior), on peut lire : "Charte graphique utilisée : compromis entre la charte graphique
Areva et celle du magazine Science et Vie Junior"
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Milan Presse (magazines Les Clés
de l'actualité), on peut lire : "Charte graphique utilisée : compromis entre charte Areva et
celle des Clés/Milan"
Dans la Convention de prestation signée entre Areva et Bayard presse (magazines Images
doc), on peut lire : "Charte graphique utilisée : compromis entre charte Areva et celle du
magazine Image doc"
Dans les échanges d'e-mails entre Bayard presse et Areva, on peut lire :
De Bayard presse à Areva, e-mail du 10 septembre 2008 à 11h14 :
"Cette double page portera une grande illustration qui a été créée dans l'esprit
d'Images Doc".
Commentaire du réseau "Sortir du nucléaire" : nous sommes au regret de constater,
avec stupéfaction, que le magazine participe volontairement à cette manœuvre dont le
but est que, en découvrant l'illustration publicitaire d'Areva, le jeune lecteur ait
l'impression de contempler une illustration de son magazine. C'est désolant.
Analyse du Réseau "Sortir du nucléaire" :
Areva impose délibérément et systématiquement aux magazines une charte graphique "de
compromis" dans un but évident : faire en sorte de façon insidieuse que le jeune lecteur, en
arrivant à la publicité d'Areva, ait l'impression d'être toujours dans les pages rédactionnelles
de son magazine.
De cette façon, le message publicitaire, outrageusement pronucléaire, est porté et cautionné
par le magazine. Areva atteint pleinement son objectif.
L'impact de ces chartes graphique "de compromis" est complémentaire aux autres "astuces"
insidieuses comme la présence conjointe, sur la publicité, du logo Areva et du logo du
magazine ; de même la présence de mentions comme "Les Clés de l'actualité avec la
collaboration d'Areva" ou "Areva avec Images doc" qui accrédite la collaboration entre
Areva et le magazine.
Comment Areva détourne l'obligation
légale d'identification de la publicité
pour en faire un moyen de tromperie
La Recommandation « Identification de la publicité » de l’ARPP (Autorité de Régulation
Professionnelle de la Publicité) impose clairement ceci :
« Il est fait obligation aux annonceurs, agences ou supports-presse de faire figurer les mots
PUBLICITE ou COMMUNIQUE d’une manière claire et lisible en tête de toute annonce présentant
les caractéristiques d’une publicité rédactionnelle, si cette annonce est payée. »
Areva ne respecte pas cette obligation…
- dans le numéro de novembre de Science et Vie Junior, quatre publicités d'Areva sont présentées
comme des "articles" et comme un jeu concours. Aucune mention ne signale qu'il s'agit de publicités
- dans les autres cas incriminés, Areva a remplacé la mention obligatoire ("publicité" ou
"communiqué") par des termes ambigus comme "Publi-info", ou "Publi-reportage" qui peuvent laiser
croire, surtout à de jeunes lecteurs, qu'il s'agit de vrais articles de leur magazine.
… et Areva bat les records de cynisme
Areva a fait encore plus fort dans le numéro de décembre 2008 de Science et Vie Junior : le quatre
pages publicitaire est titré "Publi-info Science et Vie Junior". Non seulement le terme "publicité"
est remplacé par le très ambigu "Publi-info", mais il est accolé au nom du magazine, ce qui laisse
délibérément croire qu'il s'agit d'un 4 pages proposé par le magazine en question.
Par cette manœuvre, Areva réussi un écoeurant tour de force : l'obligation de signaler une publicité,
prévue pour alerter le lecteur, est complètement "retournée" : elle devient un moyen de tromper le
lecteur.
Et il ne pas croire que "Publi-info" et "Science et vie Junior" se sont retrouvés accolés par hasard :
ceci a été expressément prévu par Areva dans la Convention de prestation signée par Areva et
Mondodari :
"Le prêt de marque "Publi-info SVJ" sera posé à la Une de l'encart, sous forme de cartouche dans
lequel seront inclus le logo Science et Vie Junior et la mention Publi-info"
Areva a donc délibérément prévu d'accoler "Publi-info" à " Science et Vie Junior" pour en faire un
titre "Publi-info Science et Vie Junior" qui trompe le jeune lecteur, lequel croit logiquement qu'il
s'agit d'un 4 pages de Science et vie Junior.
Le cynisme d'Areva est sans limite. On ne peut que regretter que Science et Vie Junior collabore à
ces manœuvres.
Le Jury de déontologie publicitaire (JDP)
blanchit des "vraies-fausses" publicités
S'il a pris plusieurs bonnes décisions,
le JDP a aussi commis des fautes
Le Jury de déontologie publicitaire (JDP) a pris ses responsabilités et donné raison au Réseau
"Sortir du nucléaire" concernant plusieurs "vraies-fausses" publicités. Dont acte.
Il est vrai que le système de défense adopté en particulier par Bayard presse et par Play-bac était
absurde : ces éditeurs ont prétendu que les publicités incriminées étaient de vrais articles… qui
avaient juste été "corrigés" par Areva et EDF. De curieux correcteurs qui, loin d'être rémunérés,
versent des dizaines de milliers d'euros…
Pour autant, le JDP n'est pas exempt de reproches. Dans son argumentaire, il va jusqu'à justifier…
le non respect de certaines règles édictées par son propre organisme de tutelle, l'ARPP (Autorité
de Régulation Professionnelle de la Publicité).
Ainsi, tout en reconnaissant appelant qu'il est fait "obligation aux annonceurs de faire figurer les
mots PUBLICITE ou COMMUNIQUE", et qu'Areva n'a pas respecté cette obligation, le JDP
s'aligne sur les annonceurs qui prétendent que "la pratique courante admet comme équivalentes
les mentions Publi-communiqué, Publi-reportage, Publi-information ou autres". En clair, puisque les
annonceurs bafouent ouvertement leurs obligations… celles-ci n'ont plus lieu d'être.
De plus, le JDP a validé la stratégie qui consiste à titrer une publicité "Publi-info Sciences et vie
Junior". Il s'agit clairement d'un détournement, et même d'un retournement de l'obligation de
mentionner une publicité : au lieu d'alerter le lecteur, cette mention sert désormais à le tromper et
lui faisant croire que le rédaction du magazine est responsable du contenu (ouvertement
pronucléaire en l'occurrence) de la publicité qui, en l'occurrence, passe pour un 4 pages "de la
rédaction".
Enfin, et c'est peut-être le plus choquant, le Jury de déontologie a décidé de ne pas se pencher sur
une des pires tromperies inventées par Areva : un supposé "jeu-concours" publié dans le numéro
de novembre de Science et Vie Junior. Voir fiche suivante
Le Jury de déontologie publicitaire est donc sur la tangente : va-t-il faire preuve d'une véritable
indépendance ou au contraire marcher sur les traces de son prédécesseur, le BVP, décrédibilisé
pour avoir fait le jeu des publicitaires au détriment… de la déontologie ?
Quand le Jury de déontologie publicitaire
refuse d'étudier une vraie-fausse publicité…
alors qu'il ne pouvait que la sanctionner
Le Jury de déontologie a décidé de ne pas se pencher sur une des pires tromperies inventées par
Areva, publié dans le numéro de novembre 2008 de Science et Vie Junior.
Il s'agit d'un supposé "jeu concours" qui se présente sous la forme de 3 encarts (des quarts de
page) et d'une pleine page finale qui présente le "jeu".
Sur cette page, on peut lire : "Dans ton numéro de Science et Vie Junior, tu trouveras trois petits
articles sur Areva". Alors qu'il s'agit en réalité de trois publicités. Mais il est vrai, tromperie oblige,
qu'elles ne sont pas estampillées "publicité", et ne portent même pas une des mentions ambiguës
utilisées par Areva comme "Publi-info" ou "Publi-reportage".
Elles sont estampillées "Jeu-concours", de même que la pleine page. La tromperie est totalement
avérée. D'autant que sont clairement affichées diverses marques de collaboration entre Areva et le
magazine :
- "Jeu concours Areva / Sciences et Vie Junior"
- "Dans ton numéro de Science et Vie Junior, tu trouveras trois petits articles sur Areva"
- "Règlement disponible gratuitement sur simple demande à Science et Vie Junior"
Saisi dès le 16 novembre par le Réseau "Sortir du nucléaire", le Jury de déontologie publicitaire
ose une réponse sidérante : "Nous avons été informés, par le magazine Sciences et Vie Junior,
des modifications apportées aux encarts publicitaires diffusés pour le compte de l'annonceur Areva
(…) Dans ces conditions, il n'y a plus lieu pour le Jury de déontologie publicitaire de se prononcer
sur votre plainte"
En clair, il est autorisé de publier une vraie-fausse publicité à condition de promettre de ne pas
recommencer. Tant pis pour les lecteurs qui ont été trompés. Mais le pire est que Areva et Science
et Vie Junior ont continué, dès le mois suivant, à tricher.
Par courrier du 15 décembre, oralement le 6 mars dans les locaux du JDP, et par courrier
électronique du 17 mars, le Réseau "Sortir du nucléaire" a demandé au JDP de se reprendre et de
se prononcer sur ce cas flagrant de tromperie. La Réponse définitive est tombée par courrier du 20
mars : "Je vous confirme que cette plainte (…) a été classée sans suite et ne fera donc pas l'objet
d'un examen en séance par le Jury de déontologie publicitaire".
Les dirigeants d'Areva peut donc être rassurés et préparer de nouvelles tricheries : le JDP trouvera
bien un moyen de les blanchir et, au besoin, décidera de ne pas les étudier…
Areva a imposé la confidentialité aux
magazines … mais "Sortir du nucléaire"
révèle l'ensemble de la manoeuvre
Areva impose contractuellement aux magazines la confidentialité sur l'élaboration de ces "vraiesfausses" publicités. Areva n'avait pas prévu que le Réseau "Sortir du nucléaire", en engageant des
procédures, a pu accéder au dossier contradictoire et entrer de fait en possession de documents
(Conventions de prestations, e-mails) qu'Areva croyait pouvoir maintenir secrets…
Ainsi, dans les "Conventions de prestation" proposées par Areva (avec un gros chèque) aux
magazines, on peut lire :
Confidentialité et responsabilité
Bayard [ou Mondodari ou Milan] s'engage formellement à considérer comme
confidentiels, et à ne communiquer en aucun cas à aucune autre personne que les
membres de son personnel ou ses mandataires qui ont qualité à en connaître pour
l'exécution de la présente convention de prestations, tous les documents ou
informations (…) La violation de cet engagement engage la responsabilité de Bayard
[ou Mondodari ou Milan] quelle que soit la forme sous laquelle ces informations ont
été reçues.
On comprend aisément pourquoi Areva avait prévu d'imposer la confidentialité aux magazines
concernant la réalisation des vraies-fausses publicités : dans les Conventions de prestation, mais
aussi à travers certains échanges de mails, on peut voir exactement la façon dont Areva élabore, avec
le plus grand soin, des tromperies à même d'abuser les jeunes lecteurs.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rend publiques ces "Conventions de prestations" afin que chacun
puisse constater la façon dont Areva agit, au plus grand mépris des citoyens en général et des jeunes
en l'occurrence.
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