Service de presse de Travail.Suisse – N° 11 – 29 août 2011 – Congrès
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dupée. La peur du déclassement se propage et tout cela forme le terrain le plus favorable
aux tendances nationalistes et xénophobes actuelles. Leur transposition factuelle affecte-
rait très profondément la Suisse sur le plan socio-économique.
Les Etats en sauveurs
En 2008, alors que le système était au bord de l’effondrement, ce sont les Etats qui ont
sauvé les banques, le système financier et l’économie. Après que les bénéfices aient été
privatisés, les coûts ont alors été socialisés. Nous avons pensé au début que cela pourrait
au moins rétablir le primat de la politique sur l’économie. Mais loin de là. Aujourd’hui ce
sont les mêmes acteurs des marchés financiers exigent en dernier recours des Etats qu’ils
réduisent leurs dettes, qui en sont eux-mêmes la cause avec leur convoitise et leur bêtise
de triple-A. Pure arrogance.
Et encore une fois, ce ne sont pas les banques ou d’autres profiteurs qui doivent payer les
opérations de sauvetage étatiques, mais ce sont au contraire les salariés qui sont de nou-
veau priés de payer l’addition. En effet, les mesures d’assainissement exigées ont conduit
à des suppressions de postes, à des réductions des salaires et des rentes, à une dégrada-
tion de la qualité des hôpitaux et des écoles publiques, etc., ainsi qu’à des impôts plus
élevés. Tout cela ne concerne pas les hauts revenus ou les personnes fortunées : non, cela
nous touche nous, les salariés tout à fait ordinaires.
Lorsque nous parlons aujourd’hui de revalorisation du travail, il s’agit de lutter contre
cette évolution, de mettre fin à la crise du travail et à la célébration unilatérale du capital,
et enfin d’exiger que le travail soit de nouveau reconnu à sa juste valeur. Ce n’est que
lorsque les salariés recevront à nouveau la part du gâteau qu’ils méritent et que lorsque
les grosses fortunes et les hauts revenus paieront leur contribution aux frais de la crise,
qu’alors là seulement, le monde pourra sortir de la crise actuelle.
Revaloriser le travail dans le futur
La revalorisation du travail est un thème central pour nous, non seulement à cause des
crises passées et actuelles, mais aussi à cause des défis futurs. Nous constatons au-
jourd’hui que l’évolution démographique commence à peser fortement sur le marché du
travail. Dans beaucoup de branches il manque déjà aujourd’hui de la main-d’œuvre ou
une grande pénurie de main-d’œuvre est pronostiquée dans un futur proche.
Nous connaissons tous la pénurie de personnel dans le secteur de la santé ou dans des
branches telles que la technologie de l’information. Mais il manque déjà aujourd’hui
beaucoup de personnel qualifié dans les écoles, les transports publics ou sur les chantiers.
Ce vaste champ de professions et de branches concernées montre que la pénurie de main-
d’œuvre n’est pas seulement une question économique. Non, il est question de notre qua-
lité de vie. Il s’agit de savoir si nous devrons à l’avenir apporter le repas à nos proches se
trouvant à l’hôpital, si le manque d’enseignants à l’école élémentaire conduira à des