(Seule la version orale fait foi)
Conférence de presse du 3 août 2006
Négociations salariales 2006/2007
Maintenant c'est le tour des travailleurs et travailleuses
Pour les prochaines négociations salariales, les revendications principales de Syna
sont la réduction des écarts salariaux dans chaque entreprise, le renforcement du
pouvoir d'achat, la récompense pécuniaire des prestations fournies, la réalisation du
slogan "travail égal salaire égal".
Charles Steck, chef des secteurs et branches, Syna
Le boom économique de l'année 2000 a été suivi d’une évolution économique favorable qui
atteint des sommets en 2006. Au cours des dernières semaines, tous les pronostics écono-
miques ont été corrigés à la hausse.
Les valeurs les plus récentes montrent que la croissance a de profondes racines. Les mo-
teurs de la croissance sont aussi, cette année, le commerce extérieur et les investissements.
Selon le Seco, les exportations vers l'Europe augmenteront de 9%. La consommation qui est
une composante importante du produit intérieur brut reste solide avec une augmentation
annuelle de plus de 1.6%.
Récemment, l'économie suisse a récolté des louanges du Fonds monétaire international.
Dans son rapport annuel sur les différents pays de la planète, le Fonds monétaire affirme
que la Suisse est en bonne forme.
Les négociations salariales 2006/2007 doivent non seulement se dérouler sur la base de la
situation économique des entreprises qui est majoritairement positive mais surtout prendre
en compte la position des travailleurs et travailleuses.
Ci-après, nous décrivons en quelques slogans la situation des travailleurs et des travail-
leuses:
Perte croissante du pouvoir d'achat
Les salaires nominaux augmentèrent en 2005 et pour la 2ème année consécutive de 1%.
Malgré la conjoncture économique relativement favorable, la croissance des salaires nomi-
naux a été plutôt mesurée. Les adaptations salariales des dernières années couvrent au
mieux le renchérissement. L'année passée, les travailleurs et travailleuses ont enregistré
finalement une perte de leur pouvoir d'achat de 0.2%.
Il faut également souligner que le renchérissement est compensé en fin d'année sans tenir
compte des pertes de pouvoir d'achat enregistrées dans l’année courante.
Comme par le passé, les primes d'assurances maladie ne figurent toujours pas dans le pa-
nier de la ménagère servant au calcul de l'indice mais par contre chargent toujours plus le
budget ménager.
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La part des travailleurs qui ne profitent pas des avantages de la croissance économique croît
inlassablement et l'objectif de couvrir le minimum existentiel par le salaire est de plus en plus
éloigné.
Conclusion: Les pertes du pouvoir d'achat doivent être urgemment compensées.
De hauts salaires mais un pouvoir d'achat moyen
Les entrepreneurs ne manqueront pas de signaler lors des prochaines négociations que
nous avons les plus hauts coûts horaires de travail en Europe. Ils l’affirmeront, dans l'espoir
que les travailleurs et travailleuses tempèrent leurs revendications salariales.
Si nous examinons les différences de pouvoir d'achat entre les différents pays d'Europe, la
situation est tout à fait différente. Mesurée au standard du pouvoir d'achat (KKS) qui élimine
les différences de prix entre les pays, la Suisse ne figure plus à la première place mais seu-
lement en 9ème position derrière la Grande Bretagne. Clairement au-dessous du niveau des
pays voisins, l'Autriche, l'Allemagne et la France.
Ainsi clairement prouvée, la place économique suisse n'est pas inattractive comme de nom-
breux capitaines de l'industrie le prétendent.
Conclusion: La perte du pouvoir d'achat des travailleurs et des travailleuses doit être
améliorée par de sensibles augmentations réelles des salaires.
Haute productivité, faible croissance salariale
Selon l'OCDE, la productivité horaire en Suisse est de 4 à 6 fois plus haute que celle de la
Pologne, de la Tchéquie ou de la Slovaquie. Les hauts salaires helvétiques sont compensés
par la haute productivité atteinte dans notre pays. Un phénomène similaire pour des diffé-
rences salariales plus modestes peut également s'appliquer lors des comparaisons avec nos
voisins, l'Allemagne et la France.
Ceci est une des raisons pour lesquelles la Suisse conserve sur son sol des entreprises très
concurrentielles tournées vers l'exportation.
Les travailleurs et travailleuses n'ont pas ou peu été honoré-e-s ces dernières années pour
leurs prestations. Au contraire, on a exigé d'eux plus de disponibilité, de flexibilité, l'accom-
plissement d'heures supplémentaires qui, très souvent, n'ont été ni compensées en temps ni
en argent.
Conclusion: Les travailleurs et travailleuses doivent urgemment recevoir leur part du
succès de la croissance de la productivité.
Prestations à peine honorées
Cette affirmation n'est pas valable pour les managers. Alors que le salaire réel des travail-
leurs et des travailleuses a crû de 3.7% en moyenne de 1993 à 2005, soit de 0.3% par an-
née, les managers se sont octroyés l'année passée des augmentations salariales variant
souvent de 10% à 20%.
Dans les salons feuts de certaines entreprises, les directions semblent ignorer les pertes
réelles de salaires que les travailleurs ont enregistrées, soit 0.5% en 1999, 0.3% en 2000 et
0.2% en 2005.
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Pendant que les salaires de managers explosent, cela devient de plus en plus difficile au bas
de l'échelle. La statistique de l'Office fédéral sur le développement des salaires minimaux
atteste qu'entre 2002 et 2005 le nombre de salaires minimaux qui ont été majorés de
Frs. 50.00 et plus a constamment baissé. En 2003 38%, en 2004 24% et en 2005 plus que
19%.
La comparaison entre les salaires minimaux et effectifs fournit en 2004 des écarts sensibles
selon les branches. Le pourcentage des travailleurs non qualifiés qui gagnent moins que
les salaires minimaux prescrits par leurs branches a augmenté de 11% à 26%.
Conclusion: Les prestations des travailleurs et des travailleuses doivent enfin être
honorées par des augmentations salariales supplémentaires qui tiennent compte de
leur fidélité et de leur disponibilité mais aussi de leurs prestations professionnelles
effectives.
Revendication de Syna
Syna exige : "Donnez aux travailleurs et travailleuses ceux à quoi ils ont droit et ce
dont ils ont besoin pour vivre dignement.
Pour cela il est nécessaire:
De compenser totalement le renchérissement
D'octroyer des augmentations salariales supplémentaires
pour compenser la perte du pouvoir d'achat des dernières années
pour tenir compte d'une façon correcte et équitable des prestations des travailleurs et
travailleuses
pour réduire les différences salariales entre les hauts et les bas revenus, respective-
ment combler la différence des salaires féminins.
Syna est convaincu que la situation économique des branches et des entreprises permet de
donner une suite favorable à ces revendications. La haute fidélité et la totale disponibilité des
travailleurs et des travailleuses méritent enfin d'être récompensées.
L'économie est en grande forme, cela doit aussi se répercuter sur les augmentations sala-
riales.
Les employeurs et employeuses peuvent, dans ces négociations salariales, démontrer que
les travailleurs et travailleuses ont de la valeur pour eux.
Zürich, le 3 août 2006
Autres renseignements:
Charles Steck, chef des secteurs et branches
Tel. 044 279 71 71
079 685 73 17
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