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la production repose sur des fonctions d’utilité standards à élasticités de substitution
constantes (CES) et sur de fonctions de production, qui permettent une agrégation
simple des consommateurs et des entreprises. Un grand nombre de petites entreprises
produisent chacune une marchandise différenciée en recourant à une même fonction de
production (CES) qui utilise comme inputs du travail, du capital, et des biens
intermédiaires (composants ou matières premières). Comme les marchandises sont
différenciées, leurs producteurs disposent d’un pouvoir de marché et limitent leur
production pour accroître leurs profits. Cette spécification permet de prendre en
compte des effets de marges dans la fixation des prix. Ceux-ci jouent un rôle
important dans le modèle fiscal, et influencent le degré distorsionaire des différents
impôts. Les biens d’équipements et intermédiaires peuvent être produits et échangés
internationalement. La main-d’œuvre dans chaque pays est fixe, et les travailleurs
choisissent la répartition de leur temps entre le travail et les loisirs. Les travailleurs
disposent aussi d’un pouvoir de marché et en conséquence limitent leur offre de travail
pour augmenter leur salaire réel. Les travailleurs sont les propriétaires des entreprises de
leur pays, et en conséquence leur revenu est composé de salaires et de profits. Ce revenu
est ensuite dépensé en l’achat de marchandises domestiques et étrangères selon une
répartition déduite d’une fonction d’utilité CES.
Un dispositif novateur de GEM, comparativement à la plupart des modèles de politique
économique, est sa structure flexible. Les utilisateurs peuvent inclure ou exclure des
modules portant par exemple sur les biens non échangeables internationalement, le secteur
de la distribution, ou le commerce dans les matières premières ou autres biens intermédiaires.
En outre, le modèle peut être calibré pour un nombre arbitraire de pays, et la plupart des
travaux récents ont comporté des blocs multirégionaux.
La Figure 1 illustre une version à deux pays de GEM. La production est formalisée en deux
étapes. Dans la première étape, le travail, le capital, et (probablement) la terre sont utilisés
pour créer les biens intermédiaires qui peuvent être échangés internationalement, par
exemple le pétrole ou les composantes employées par l’industrie manufacturière. Ces biens
intermédiaires sont ensuite combinés avec du travail et du capital pour produire les
marchandises finales.
Une deuxième caractéristique est la répartition des marchandises
finales entre celles qui sont échangeables internationalement et celles qui sont non
échangeables. Cette différentiation est centrale pour un certain nombre de questions de
macro-économie internationale. Notamment, l’augmentation plus rapide de la
productivité dans le secteur échangeable que dans le secteur non échangeable permet
d’expliquer pourquoi les taux de change réels tendent à apprécier dans les pays qui se
développent rapidement, ce qui est habituellement appelé l'effet Balassa-Samuelson.
Inclure des marchandises non échangeables est également utile pour beaucoup de
questions pertinentes pour les pays industrialisés, telles que le degré auquel les
L'introduction de biens intermédiaires dans le modèle permet à celui-ci d'examiner des questions qui sont
particulièrement importantes pour les pays en développement. Celles-ci incluent les problèmes de politique
économique qui se posent aux pays qui fournissent des composantes à faible valeur ajoutée aux nations
industrialisé, qui les combinent ensuite avec des composants à haute technologie qu’elles ont elles-mêmes
produites, pour obtenir un produit final qui sera pour partie exporté.