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Séminaire Développement durable et économie de l’environnement
Les îles coralliennes, situées à peine plus haut que le niveau de la mer, sont aux avant-postes des
conséquences du changement climatique. Elles connaissent déjà des mouvements de population
liés à des catastrophes naturelles, encore pour l’essentiel intérieurs aux archipels, certaines îles
étant « évacuées » vers d’autres. Ces îles étudient par exemple l’opportunité de travaux de
rehaussement, qui par leur importance – gigantisme à leur échelle – et les conséquences sur leur
environnement, anticipent la tentation planétaire de géo-ingénierie. Les recherches de Virginie
Duvat et Alexandre Magnan livrent une réflexion originale sur les formes possibles de
l’adaptation au changement climatique.
Virginie Duvat (LIENSs)* et Alexandre Magnan (Iddri)**
Les archipels coralliens face au changement climatique
Mardi 20 mars 2012, de 12h30 à 14h30
à Reid Hall
4, rue de Chevreuse – 75006 Paris
(M° Vavin)
Résumé
Près de 4 millions de personnes à travers le monde vivent dans les îles coralliennes, soit sur un
espace de généralement moins de 1 km2 et d'au mieux 3 m d'altitude. Dans la perspective d’une
élévation du niveau de la mer comprise entre 0,50 et 1 m d’ici à la fin du XXIe siècle, se pose ainsi la
question du devenir d'une partie au moins de ces populations. De ce fait, le discours selon lequel
« ces îles vont disparaître et leurs populations doivent désormais sérieusement songer à partir,
définitivement » se diffuse dans les sphères académiques, institutionnelles et médiatiques.
Bien que les courbes actuelles d’émissions mondiales de gaz à effet de serre et une connaissance
grandissante des conséquences du réchauffement global sur les écosystèmes terrestres et
océaniques ne poussent guère à l’optimisme, le scénario de la disparition pure et simple des îles et
archipels coralliens paraît toutefois prématuré. Certes, ces territoires sont – au même titre que les
franges de l’Arctique et les déserts – en première ligne des effets du réchauffement global, mais il
est très réducteur d’en conclure qu’ils n’ont plus aucune marge de manœuvre et qu’en l’absence
de capacités d’adaptation, ils n’ont plus d’autre choix que celui de chercher asile à l'étranger.
La survie de ces peuples depuis plusieurs millénaires sur des terres extrêmement contraignantes
(faibles superficies émergées, modestie des ressources, éclatement territorial…) démontre une
certaine capacité d’adaptation. Et bien que cette aptitude à s’adapter soit aujourd’hui contrainte
par les problèmes liés au mal-développement – schématiquement, la concentration d'une partie
croissante des populations dans des zones urbaines entraîne l’abandon progressif des pratiques
culturales, la consommation grandissante de produits importés, la surexploitation des ressources
en eau et en poissons, le bouleversement des traditions foncières, etc. –, elle peut encore au
moins partiellement jouer un rôle à l'avenir. D’autant plus qu’en dehors des zones centrales,