Ce séminaire abordera deux questions fondamentales :
1. Existe-t-il une trajectoire optimale d'évolution des normes relatives à la performance
énergétique du bâtiment dans le contexte d'une urbanisation extrêmement rapide en
Chine?
2. Si oui, quels sont les instruments politiques et économiques à mettre en place pour
limiter la croissance de la demande énergétique et des émissions de CO2 dans ce secteur
dans le contexte économique et institutionnel chinois ?
En s'appuyant sur un exercice de modélisation prospective, Jun Li présentera les
différentes stratégies de maîtrise de la demande énergétique dans le bâtiment ainsi que
leurs coûts économiques dans une ville chinoise à l'horizon 2030. Son analyse
quantitative montre que l'application des normes thermiques actuelles dans le bâtiment
en Chine ne permet non seulement pas d'atteindre un niveau optimal du point de vue
sociétal, mais serait aussi le choix le plus coûteux à long terme parmi les options
techniques dont nous disposons aujourd'hui. Il plaide ainsi pour un renforcement
significatif de la réglementation thermique.
Dans la seconde partie de ses travaux de recherche, Jun Li analyse.plusieurs instruments
économiques et politiques. Il élabore trois modèles principaux permettant
d'accompagner l'apprentissage des technologies plus efficaces et la transformation du
secteur du bâtiment : la mise en place d'un financement carbone au travers de
l'intégration du mécanisme du développement propre du Protocole Kyoto dans le secteur
du bâtiment ; la flexibilité de la réglementation sur l'usage du sol dans l'élaboration du
plan d'urbanisme de la ville ; la création d'une incitation économique pour faciliter le
tiers-financement d'actions de maîtrise de l'énergie dans les bâtiments, notamment par
l'implication des compagnies de chaleur. A cet égard, la réforme tarifaire du chauffage
urbain doit être menée à bien.
*Jun Li travaille sur les instruments politiques pour l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel
dans les pays émergents, et plus particulièrement dans les villes chinoises. Il a rejoint en tant que
doctorant l’équipe Climat de l’Iddri en janvier 2006. Ses domaines de recherche couvrent notamment le
changement climatique, l’efficacité énergétique et le financement carbone dans les pays en développement
pour que les villes y soient plus faiblement consommatrices en CO2. Il est titulaire d’un mastère
d’urbanisme et d’un doctorat d’économie de l’Ecole des Mines (Paris).
** Jacques Hayward est chargé de mission du développement durable de Veolia Environnement