Gare aux aliments récompenses Avez-vous déjà utilisé des récompenses alimentaires pour votre enfant? Par exemple, avez-vous déjà récompensé un bon comportement par un aliment apprécié de l’enfant, ou encore encouragé la consommation des légumes en faisant miroiter un bon dessert? Utiliser la nourriture comme récompense n’est pas rare. Cette fiche a pour but d’expliquer pourquoi il ne s’agit pas d’une pratique optimale. Toutes sortes de pratiques sont quotidiennement mises en œuvre pour s’assurer que les enfants mangent bien, en quantité adéquate et au moment désiré. Bien que ces tactiques procurent souvent l’effet escompté dans l’immédiat, elles peuvent aussi influencer de façon inattendue les choix alimentaires des enfants ainsi que leurs préférences et leur capacité à reconnaître les signaux de la faim. Les récompenses alimentaires, pratique courante Des études et des témoignages révèlent que la nourriture est utilisée régulièrement comme récompense par des parents d’enfants ayant une limitation fonctionnelle pour leurs enfants. Évidemment, c’est fait avec toute la bonne volonté du monde. Une nutritionniste ayant participé à un groupe de discussion a souligné que les parents compensent parfois avec de la nourriture. «La nourriture serait une source de réconfort, de récompense. Chercher à procurer du réconfort et de petits plaisirs de la vie aux enfants est tout à fait normal et compréhensible surtout dans les cas où ces petits plaisirs seraient plus rares pour des enfants ayant différentes limitations fonctionnelles. Le but de cette fiche n’est pas du tout de culpabiliser, au contraire, mais plutôt de prendre le temps d’expliquer en quoi les récompenses alimentaires s’avèrent moins optimales dans un esprit de création de saines habitudes chez les jeunes. Pourquoi les récompenses alimentaires ne sont-elles pas optimales? Offrir des aliments aux enfants en guise de réconfort ou comme récompense est une pratique pouvant avoir des effets indésirables. En effet, cette pratique tend à créer et entretenir une association positive avec certains aliments récompense/réconfort. De plus, les aliments utilisés pour récompenser ou réconforter sont bien souvent des aliments «gâterie» (des aliments qui ne sont (ou devraient) pas être interdits bien entendu, mais qui devraient être consommé qu’à l’occasion). En offrant ces aliments en guise de récompense ou pour consoler les enfants, ceux-ci apprennent à rechercher ce type d’aliments pour se réconforter dans des moments où ils se sentiraient tristes, seuls ou stressés par exemple. Et c’est une association qui tend à perdurer quand l’enfant grandit, avec comme conséquence que les gens mangent parfois pour se réconforter, sans faim réelle. Or, si on mange régulièrement sans faim réelle, les risques de manger au-delà des besoins véritables du corps sont plus élevés et peuvent ainsi mener à une prise de poids. Sachant que les jeunes ayant une limitation fonctionnelle tendent à avoir un poids plus élevé que les jeunes sans limitation, il est particulièrement pertinent d’être sensibilité aux effets néfastes de ces comportements et de s’approprier les bonnes pratiques alimentaires. Finalement, mentionnons que ce discours encourage les enfants à catégoriser les aliments en «bons» ou en «mauvais» aliments et à préférer ces derniers. Leurs habitudes alimentaires futures risquent donc d’être grandement influencées par ces distinctions. Pistes de solutions En tant que parent ou adulte significatif dans l’entourage d’enfants, limitation fonctionnelle ou pas, il importe de se sensibiliser aux enjeux des aliments réconforts/récompense. Et une fois sensibilisés, il faut penser en mode solutions. Par exemple, si on comprend que l’habitude d’offrir des aliments réconforts/récompenses peut faire en sorte que les enfants s’habituent à manger pour se remonter le moral ou à se réconforter avec certains types d’aliments, on comprend qu’il est intéressant de travailler à cibler des sources de réconfort non alimentaires. On peut réfléchir en fonction des goûts et de la personnalité de l’enfant en récompensant par exemple avec une activité appréciée (faire un bricolage avec l’enfant, une balade au parc, etc.). Éviter les récompenses alimentaires est une pratique à laisser de côté. Par ailleurs, il existe plusieurs bonnes pratiques à adopter pour favoriser le bon développement alimentaire des jeunes, comme par exemple favoriser la bonne écoute des signaux de faim et de satiété.