Thème 2 : Economie du développement durable Chapitre 3 : La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? I – Comment obtenir plus de bien-être ? 1 – Distinguer croissance et développement 2 – La notion de bien-être 3 – Quels sont les origines du bien-être ? II – Les limites écologiques à la croissance 1 – Les menaces pesant sur notre environnement 2 – Une vision optimiste de l’avenir : la croissance est soutenable 3 – Une vision pessimiste III – Quels instruments de mesure pour le développement durable ? 1 – Le PIB et l’IDH ne sont pas des indicateurs de développement durable 2 – Quelques trouvailles des économistes Vocabulaire : Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, biens communs, soutenabilité Vocabulaire de 1ère : Externalités, biens collectifs, capital social Thème 2 : Economie du développement durable Chapitre 3 : La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Notions de terminale Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, biens communs, soutenabilité Acquis de 1ère Externalités, biens collectifs, capital social IC Le bien-être des populations résulte de l'interaction de quatre types de capital (naturel, physique produit, humain, social et institutionnel). Les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique. Le PIB n'a pas été conçu pour évaluer la soutenabilité de la croissance. Il y a un site du pnud où l’on fait de beaux graphiques ! « Construisez votre propre indice » http://hdr.undp.org/fr/donnees/construire/ Prise de représentation : Activité avec les dessins de Plantu (travail sur les notions de croissance et développement). L’objectif est de revenir sur la notion de développement, en montrant que le terme développement durable est lié à cette notion. Ou alors : Prise de représentation : « Qu’en pensez-vous ? « Dennis L.Meadows : « L’humanité a perdu trente ans. Si nous avions commencé dans les années 1970 à construire des alternatives à la croissance matérielle, nous pourrions regarder l’avenir de façon plus détendue ». Larry Summers : « Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico (…). Il faut encourager une émigration plus importante des industries polluantes vers les pays les moins avancés. » I – Comment obtenir plus de bien-être ? 1 – Distinguer croissance et développement - La croissance correspond à une augmentation de la production. Son instrument de mesure est le PIB qui a des 3 limites (voir le chapitre 1). Il faut rajouter que le PIB/habitant n’est qu’une moyenne, et qu’il ne dit rien des inégalités de répartition. - La notion de développement est qualitative. La notion de développement se rapproche de celle de bien-être. En effet, le développement est l’ensemble des changements économiques, politiques, culturels et sociaux qui favorisent la croissance. Notion proche du progrès social. L’instrument de mesure est l’IDH. Texte 1 p. 22 : L’indicateur de développement humain Tableau 2 p. 22 : De très fortes disparités entre les pays L’IDH a trois composantes : l’espérance de vie, la durée de la scolarité et le revenu national brut par habitant. [Le RNB s’obtient à partir du PIB en lui ajoutant le solde des échanges de revenus primaires avec le reste du monde] Une limite de l’IDH : il prend peu en compte les inégalités. 2 – La notion de bien-être - La notion de bien-être d’une population n’a pas de définition en économie. Elle ne peut être approchée par la production (problème de sa répartition), même si son augmentation peut y contribuer. Le lien entre production et bien-être n’est pas automatique. Pourquoi ? Débat avec la classe. Autre explication : le paradoxe d’Easterlin : économiste américain (1926-) a travaillé sur la relation entre richesse et bonheur. Le paradoxe : la hausse du PIB n’est pas synonyme de hausse du bonheur. Texte 3 p. 141 : Une première explication au paradoxe d’Easterlin. Q1 - La notion de bien-être peut être appréhendée par la notion de développement durable. Développement durable : développement qui permet de satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il y a 2 conceptions du développement durable : - une conception large : le développement durable englobe le développement + aspects écologiques - une conception stricte : seulement les aspects écologiques Alors comment mesurer le bien-être ? en faisant des sondages par exemple. Graphique 1 p. 142 : La carte mondiale du bonheur Graphique 1 p. 140 : L’argent fait-il le bonheur ? Q 3 Graphique 2 B p. 140 : Richesse et bonheur : le cas des Etats-Unis Il existe d’autres instruments de mesure qui ont été inventé : - L’indicateur de progrès véritable aux Etats-Unis (Hachette, p. 153) - L’indice d’Osberg (Hachette, p. 154) – Lars Osberg, économiste canadien. - Le Bonheur National Brut au Bouthan : en 1972, le Bouthan a remplacé le PNB par le BNB. Cet indice prend en compte 4 dimensions : la croissance et le développement économique responsables, la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise, la sauvegarde de l’environnement, la bonne gouvernance responsable. Au final, pour mesurer le bien-être, il faudrait prendre en compte la production et sa répartition, le niveau de santé, le niveau d’éducation, l’activité personnelle dont le travail, la participation à la vie politique et sociale, mais aussi les atteintes à l’environnement, les problèmes d’insécurité. Ce sont des recommandations du rapport de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi sur la mesure des performances économiques et du progrès social (2009). 3 – Comment obtenir plus de bien-être ? - Capital physique ou capital technique fixe : capital technique durable utilisé durant plusieurs cycles de production. Révisions du chapitre 1 : si le capital technique fixe est plus important, la production augmente. Donc le bien-être peut augmenter (cf. lien entre production et bien-être). - Capital naturel : ensemble des ressources naturelles (renouvelables ou non) qui servent à la production. Texte 4 p. 143 : Le rôle du capital naturel. Q1 Les capitaux naturels sont utilisés dans le processus de production : les matières premières. Plus on en a, plus la production peut être importante. Cf. les terres rares. Mais ce capital diminue par l’exploitation. - Capital humain : ensemble de connaissances, compétences et expériences qui rendent l’individu productif. Révisions du chapitre 1 (lien capital humain & productivité & croissance) Texte 3 p. 143 : Le rôle du capital humain. Q1 & 2 - Capital social : Ensemble des relations sociales et des réseaux de connaissances d’un individu. Il faut trouver un texte intéressant. Hachette p. 155 ? Document 1 polycopié - Capital institutionnel : ensemble d’institutions politiques et juridiques. Elles peuvent être formelles ou informelles. Révisions du chapitre 1 (le rôle des institutions) Les aspects politiques : la stabilité politique, les droits de propriété L’intervention de l’Etat : en matière d’éducation, de santé, d’infrastructures publiques, d’organisation du marché. Attention : C’est une approche par stock ! Il faut distinguer stock et flux. Document 2 polycopié Synthèse : - Si l’objectif de toute population est d’augmenter son bien-être, il n’y a pour l’instant en économie pas de définition précise de ce concept, ni d’instrument de mesure. - Il ne faut pas confondre : la production de B et S, le développement, le développement durable, et le bienêtre (pour lequel il n’y a pas de définition). - Essayer de faire un schéma montrant toutes les interactions entre les 4 types de capitaux, qui favorisent la production et le bien être. Mettre un exemple sur chacune des flèches. II – Les limites écologiques à la croissance 1 – Les menaces pesant sur notre environnement « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer, et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La Terre et l'humanité sont en péril, et nous en sommes tous responsables. » Jacques Chirac – 2 septembre 2002 Car maintenant, je cite Jacques Chirac dans mes cours ! Avec une vidéo de l’INA : http://www.ina.fr/economie-et-societe/environnement-et-urbanisme/video/2090725001027/la-journee-dechirac-a-johannesburg.fr.html Les menaces sont connues : - épuisement des ressources naturelles, - pollution, dont émissions de gaz à effet de serre. Les activités humaines génèrent des externalités négatives. Externalité : Conséquence positive ou négative de l’action d’un agent sur la situation d’un autre agent sans accord préalable entre eux. (déjà vu au chap. 1) Graphique 1 p. 146 : La dégradation de l’environnement : l’évolution sur le long terme Graphique 2 p. 146 : L’épuisement des ressources naturelles : l’exemple du pétrole Quel est un des problèmes ? Texte 3 p. 147 : L’environnement, un bien commun. Q1 & 2 Bien commun : bien pour lequel il est impossible d’empêcher un agent de le consommer, or sa consommation diminue les quantités disponibles pour les autres. Un des problèmes est que certains biens n’ont pas de propriétaires désignés (pas de droit de propriété précis). Cela peut générer de l’épuisement des ressources (poisons dans un lac) ou de la pollution (l’air). Une solution possible est d’établir des droits de propriété : s’il y a des propriétaires pour le lac, les poisons auront un prix ; la pollution du lac aussi si les propriétaires portent plainte. Autres solutions (source : eduscol) Une autre solution consiste à faire appel à l’Etat qui use de son pouvoir règlementaire (création de réserves et de parcs naturels par exemple, interdiction de la chasse ou de la cueillette, quotas de pêche, etc.). Elinor Ostrom met l’accent sur une « troisième voie » : la gestion communautaire ou coopérative des ressources communes. Ses études comparatives des nombreux exemples de tels modes de gestion montrent l’importance des institutions et de la confiance pour créer les conditions de l’adoption de comportements coopératifs permettant de gérer ces ressources dans l’intérêt commun (y compris dans l’intérêt des générations futures). A ne pas confondre avec : Bien collectif : bien pouvant être consommé par plusieurs personnes sans que la consommation d’une personne soit diminuée et sans que l’on puisse exclure une personne qui ne paie pas. (programme de 1ère) Exemple : éclairage public, défense nationale, feux d’artifices,… Rivalité Exclusion Non-exclusion Biens privés Biens communs (ou collectifs impurs) Non-rivalité Biens de club ou à péage Biens collectifs (ou publics purs) 2 – Une vision optimiste de l’avenir : la croissance est soutenable La croissance économique peut favoriser la protection de l’environnement. Cela s’exprime par la courbe environnementale de Kuznets. Graphique 1 p. 144 : La courbe environnementale de Kuznets Explications : - La préoccupation grandissante des citoyens des pays riches (cf la conception du bien-être) Texte 2 p. 144 : Enrichissement des nations et protection de l’environnement - L’augmentation des prix ce qui peut diminuer la consommation ou développer la consommation de biens substituables. Texte 3 p. 145 : L’augmentation du prix comme signal Ce mécanisme repose sur l’hypothèse de soutenabilité faible des néo-classiques. Le volume total de capital peut être stable et engendrer un bien-être stable, car les différents types de capitaux sont substituables : un peu moins de capital naturel, mais un peu plus de capital technique, ou de capital humain. Texte 1 p. 150 : La soutenabilité faible Soutenabilité : maintien d’une capacité constante de la société à produire du bien-être. = développement durable - Le progrès technique : il peut permettre de moins polluer ou de consommer moins d’énergie ou de matière première pour produire un euro de biens et services. Cela renforce le mécanisme de soutenabilité. Cela se concrétise par des décisions au quotidien : - tri sélectif réalisé par chacun - les agendas 21 des collectivités locales (texte 3 p. 164 Hachette) - la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (texte 4 p. 165 : exemple du groupe GDF-Suez – Hachette). 3 – Une vision pessimiste. Texte 3 p. 151 : Une soutenabilité forte. Le capital naturel n’est pas substituable par d’autres capitaux. Actuellement, des dégâts sont irréversibles et il faut s’en inquiéter. Le progrès technique ne peut pas tout. L’idée serait alors d’aller vers la décroissance. Graphique 2 p. 148 : Le PIB et l’oubli de la soutenabilité La courbe environnementale de Kuznets est contestée : la consommation par habitant des pays riches continue à augmenter. Même, si produire une unité pollue moins, la pollution progresse. Synthèse. Il est difficile de répondre à la question posée comme titre du chapitre. En effet, il est très difficile de prévoir le futur. Les comportements dans les pays occidentaux changent lentement. Les besoins des pays en développement deviennent énormes. Or l’environnement est un bien commun mondial. Il faut l’aide de la science politique pour comprendre pourquoi nous avons tant de mal à signer des accords internationaux de protection de l’environnement. III – Quels instruments de mesure pour le développement durable ? 1 – Le PIB et l’IDH ne sont pas des indicateurs de développement durable Une limite commune à ces deux indicateurs : ils ne disent rien sur le futur : la soutenabilité de la croissance, et donc la capacité des générations futures à satisfaire correctement leurs besoins. - Le PIB mesure la production pendant une année. Cet indicateur a des limites (cf chapitre 1) et ne dit rien sur l’environnement. - L’Indicateur de développement humain mesure le développement et ne dit rien sur l’environnement. 2 – Quelques trouvailles des économistes Il est très difficile d’évaluer la soutenabilité. En effet, il faut être capable d’évaluer l’évolution des stocks des 4 capitaux qui concourent au bien-être. Si cela est facile pour le capital technique fixe, cela l’est beaucoup moins pour les autres types de capitaux. - Un indicateur : l’empreinte écologique. Graphique 3 p. 149 : Quels indicateurs statistiques alternatifs de développement soutenable ? L’empreinte écologique est un indicateur qui évalue toute la surface nécessaire pour produire ce que consomme un individu ou une population pour son alimentation, ses déplacements, etc ainsi que pour absorber les déchets rejetés. La surface est mesurée en hectares. Quand l’empreinte écologique (actuellement de 2,5 hectares par personne en moyenne) dépasse la biocapacité (actuellement de 1,8 hectares par personne), la Terre est en situation de « dépassement écologique ». - L’épargne nette Voir sur le site de l’INSEE http://www.statapprendre.education.fr/insee/devdurable/mesure/12epnetajdef.htm Document 3 polycopié : l’épargne nette Epargne nette = Epargne brute (production – consommation) – Consommation de capital fixe + dépense d’éducation – Dégradation de l’environnement Synthèse. Il n’y a pas pour l’instant d’indicateur de développement durable ou de soutenabilité de la croissance qui soit utilisé par les Etats, les citoyens. Les économistes rencontrent de nombreuses difficultés méthodologiques. Pour s’y retrouver : Tableau synthétique de tous les indicateurs (doc. 14 p. 21 Nathan). TD : Calculer son empreinte écologique (Bordas 156) Aux origines du paradoxe d’Easterlin (Hatier 152,153) Abandonner le nucléaire est-il possible ? (Nathan 150,151) Le PIB n’est pas un indicateur de la soutenabilité de la croissance ? (Nathan 151) Les ressources Halieutiques (Hachette p 167) Biodiversité, développement et bienêtre humain (Hachette 168) Autour de l’empreinte écologique (Belin 174) Les entreprises face à leur impact environnemental (Belin 175) Certains peuples sont ils plus heureux que d’autres (Belin 176) Exemples de question au bac (partie III de l’épreuve composée) : - Est-il possible de limiter l’impact de la dégradation du capital naturel ? (méthodologie Belin p. 182) - A partir du cas de la consommation de viande, illustrez les enjeux du développement durable à l’échelle mondiale (Belin 184) - Montrez que le produit intérieur brut n’est pas forcément un bon indicateur de mesure du bien-être ? (Hachette, p. 174) - Vous montrerez que le PIB ne peut être considéré comme une mesure adéquate du bien-être. (Nathan, p. 157) Exemples de dissertation au bac : - La recherche d’un développement durable implique-t-elle l’arrêt de la croissance économique ? (Hatier) - La croissance économique est-elle incompatible avec le développement durable ? (Belin p. 183) - Dans quelle mesure la croissance économique assure-t-elle le bien-être des populations ? (Belin p. 185) - Analysez les limites écologiques de la croissance. (Hachette, p. 172) - Quelle place accorder à la croissance économique pour assurer le développement durable ? (Magnard, p. 160) - Le développement durable est-il suffisant pour pallier les limites écologiques de la croissance ? (Bordas, p. 158) Un Film à voir (Hachette - Hatier) : Paysages manufacturés, Jennifer Baichwal (canada 2006) Apocalysto Mel Gibson 2006- fin de la société maya Dessous des cartes (Iles de déchets, pèche : la fin de l’abondance, Bhoutan : BNB- Bonheur national brut) Livres (Hachette – Hatier- Bordas) : La croissance rend-elle heureux ? Claudia Senik et Andrew Clark Dans 27 questions d’économie contemporaine Philippe Askenazy et Daniel Cohen Albin Michel 2008 Peut-on dire que les français sont malheureux , ? Claudia Senik Dans 16 nouvelles questions d’économie contemporaine Philippe Askenazy et Daniel Cohen Albin Michel 2010 Economie et développement soutenable débat et politique N. 120 OFCE Données clés : (Hatier) Le ratio réserves prouvées de pétrole / consommation annuelle est passé de 22 ans en 1950 à 45 ans aujourd’hui en 2012. On estime que si tous les habitants de la planète consommaient autant qu’un français consomme aujourd’hui, et étant données les conditions techniques de production actuelles, il faudrait disposer d’environ 2,5 planètes. Il faut 15 500 litres d’eau pour produire un kilogramme de bœuf. En 2009, 3500 espèces d’animales sont menacées de disparition. Aux Etats Unis, le revenu moyen a doublé en 300 ans, mais le nombre de personnes se déclarant heureuses a diminué de 10 %.