Classe de BTS AB2
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On effectue ensuite une deuxième substitution, dans le but d’ajouter un substituant chlore, par exemple. Cette substitution peut
à priori conduire aux trois isomères suivants :
Isomère ortho Isomère méta Isomère para
Si on se base sur les statistiques, étant donné qu’il y a une position para, deux positions ortho et deux positions méta, on
devrait obtenir 40% d’isomère ortho, 40% d’isomère méta et 20% d’isomère para.
Or, on n’obtient pas les trois isomères dans ces proportions : on obtient majoritairement les isomères ortho et para et une
proportion négligeable d’isomère méta : On dit que cette substitution est régioséléctive, c‘est-à-dire que certaines positions
du cycle benzénique sont substituées préférentiellement à d’autres : ici, les positions ortho et para sont préférées à la
position méta.
De façon générale, on observe que la présence d’un premier substituant oriente la substitution du deuxième substituant.
On observe aussi que la présence d’un premier substituant peut modifier de façon très importante la vitesse d’une
deuxième substitution : certains l’accélèrent (ils sont activants), d’autres la ralentissent (ils sont désactivants).
3- Classement des substituants
L’ensemble des résultats expérimentaux connus à ce sujet a conduit à formuler une règle empirique, connue sous le nom de
règle de Holleman :
Les divers substituants que peut porter un cycle benzénique se classent en deux groupes, selon la façon dont ils orientent une
substitution :
Substituants ortho/para-orienteurs
o Activants : -OH, -NH2, -R(groupes alkyles), -OR
o Désactivants : -F, -Cl, -Br, -I
Substituants méta-orienteurs
o Désactivants : -NO2, -COOH, -CH=O, -CO-R, -CN, -SO3H
Exemple : Nitration comparée de quatre composés benzéniques
Vitesse relative par
rapport au benzène
% de mélange ortho
+ para
Remarque :
Ce sont les effets inductifs ou mésomères qui permettent d’expliquer le fait que tel ou tel substituant soit méta-orienteur ou
ortho/para-orienteur. Ces deux effets sont liés à la « densité électronique » de chaque substituant, par exemple, un
substituant –OH est riche en électrons, avec ses deux doubles non-liants sur l’oxygène, alors qu’un
substituant -NO2 est pauvre en électron (l’azote porte une charge +, dans la représentation de Lewis
ci-contre).
Un substituant OH va donc « donner » sa densité électronique au cycle sur les positions ortho et
para (ce ne sont pas des charges réelles, mais des charges partielles -)
Il va donc favoriser la substitution d’un électrophile (chargé +), tel que R+ ou NO2+ sur les positions
ortho et para, puisque la charge + de l’électrophile est attirée par la charge - du cycle.
A l’inverse pour un substituant NO2, qui est déjà pauvre en électron et qui va donc attirer vers lui les
électrons du cycle benzénique pour essayer de se stabiliser, il va ainsi créer des charges partielles
+, sur les positions ortho et para du cycle (ci-contre).
Il va donc défavoriser la substitution d’un électrophile sur les positions ortho et para, puisque la
charge + de l’électrophile et les charges partielles + du cycle vont se repousser. Par conséquent, la
substitution en méta va être favorisée.