maladie coronarienne et des accidents vasculaires cérébraux en présence d'un SAS.6,7 Les troubles du rythme
cardiaque surviennent chez 5 à 10% des patients souffrant d'un SAS, en relation avec l'augmentation du tonus
vagal et l'hypoxémie ; les plus fréquemment rencontrés dans les apnées du sommeil sont les bradycardies avec
asystolie. En dehors des bradycardies, la survenue de fibrillation auriculaire est augmentée dans les SAS.
Environ 30 à 40% des patients en insuffisance cardiaque présentent des apnées centrales, qui contribuent à
l'évolution défavorable de l'insuffisance cardiaque. Le traitement par ventilation positive permet d'améliorer le
pronostic (notamment par amélioration de la contractilité myocardique).10
Apnées du sommeil : traitement
Le traitement des apnées centrales reste difficile car elles sont souvent secondaires à d'autres morbidités sévères
telles que des maladies neurologiques ou une insuffisance cardiaque. Un soutien ventilatoire, le plus souvent par
support de pression (Continuous positive airway pressure = CPAP ou mieux Bilevel positive airway pressure =
BiPAP) est parfois nécessaire.11
Le traitement des apnées obstructives comprend plusieurs éléments, associant à une tentative de réduction
pondérale et à l'abstinence d'alcool et de sédatifs, un éventuel positionnement décubitus latéral forcé, une orthèse
mandibulaire d'avancement ou une ventilation en pression positive (CPAP ou BiPAP).8 La chirurgie ORL de
type uvulopalatopharyngoplastie s'est avérée décevante et la chirurgie reconstructive maxillo-faciale reste
réservée à des situations particulières.
Suite à des travaux effectués auprès de patients porteurs de stimulateurs cardiaques et souffrant de certaines
formes de fibrillation auriculaire (FA), il avait été démontré que la stimulation auriculaire à une fréquence plus
élevée que la fréquence sinusale diminuait dans certaines situations particulières les accès de FA, avec également
une diminution des troubles respiratoires.
En 2002, un premier travail a montré une diminution des apnées du sommeil (centrales et obstructives) chez
quinze patients porteurs de stimulateurs cardiaques, stimulés avec une fréquence cardiaque plus rapide de quinze
battements par rapport à la fréquence de base,12 des travaux ultérieurs, comportant uniquement des patients
souffrant d'apnées obstructives, n'ont cependant pas confirmé ces résultats.13-16
Ainsi, la stimulation cardiaque ne permet pas de traiter les apnées du sommeil mais reste un outil utile en cas de
bradycardie. En présence de certaines formes d'insuffisance cardiaque avec asynchronie marquée de la
contractilité du ventricule gauche, la resynchronisation ventriculaire par stimulation biventriculaire reste une
thérapie démontrée.17,18
Conclusions
La prévalence des apnées du sommeil centrales ou obstructives est importante en médecine générale et entraîne
de nombreuses complications ; si le diagnostic est relativement aisé, le traitement reste problématique ; les
mesures hygiéno-diététiques restent la plupart du temps insuffisantes, il n'y a pas de traitement médicamenteux
reconnu pour le traitement des apnées obstructives, bien que le traitement de l'insuffisance cardiaque diminue la
survenue des apnées centrales. Les traitements par pression positive qui constituent la thérapeutique la plus
efficace ne sont pas toujours bien tolérés.
Sur le plan cardiovasculaire, les apnées du sommeil participent à l'apparition d'hypertension artérielle et parfois
d'hypertension artérielle pulmonaire ; les troubles du rythme sont fréquents. La stimulation cardiaque n'apporte
aucun bénéfice direct sur les troubles respiratoires, mais permet de traiter les patients souffrant de bradycardie ou
de certaines formes d'insuffisance cardiaque systolique (resynchronisation par stimulation biventriculaire), elles-
mêmes parfois responsables d'un syndrome d'apnée centrale du sommeil.
Auteur(s) : J. L. Hoffmann J.-B. Thorens M. Zimmermann
Contact de(s) l'auteur(s) : Dr Jacques Lars Hoffmann 8, rue Maurice-Braillard, 1202 Genève