Cerveau
Esprit
Conscience
Par Nico
Achevé le 29.11.2001
http://www.libertad.ch/plantes/nico/index.html
Introduction
Le but de ce travail et de montrer ou en est la science aujourd’hui à propos de ce qu’on appelle
communément l’esprit, c’est à dire le lieu virtuel de nos pensées et de nos émotions. Parallèlement, on
tentera d’expliquer sa différence fondamentale avec la conscience, que certains traduisent par « sentiment
d’exister » et qui serait en fait le lieu de nos perceptions. Une de mes motivations a été le fait que toutes
les théories à ce sujet sont souvent très peu connues des gens moyens s’ils n’entreprennent pas de
recherche poussées sur le sujet. De plus, certains savants ou professeur avancent parfois outrageusement
certaines théories nous laissant croire que la science les à prouvées alors que cette dernière n’a jamais été
aussi troublées que maintenant part la découverte de phénomènes de plus en plus étranges contredisant ses
fondements même. Mais nous verrons cela plus tard, pour l’heure, nous survoleront l’historique des
différentes théories scientifiques concernant le corps, l’esprit et la conscience. Ensuite, nous étudierons
plus profondément le cerveau qui est soi le siège de notre esprit, soit son intermédiaire avec le corps. Puis,
nous verrons en annexe (parce que sinon je dépassais 6500 mots...) à travers des maladies mentales et des
substance psychotropes comment des modifications du cerveau peuvent influencer l’esprit. Et enfin, nous
ferons une synthèse de tout ce qui aura été vu auparavant, afin de mieux définir les notions de base
(cerveau, esprit et conscience.)
Historique des théories scientifiques à propos de l’esprit
Au début de l’humanité, cette question n’avait certainement pas de raison d’être, du moins tant que l’on
ne pouvait pas faire la distinction entre le monde physique et le monde de la pensée. Puis, l’humanité
évoluant peu à peu, c’est certainement ce problème parmi d’autres qui donna naissance aux premières
religions ; de ce que nous en savons, les religions se sont de tout temps préoccupées de l’esprit ; de son
origine, ses relations avec la matière (corps et monde) et surtout, de sa destinée. Je ne m’attarderais pas sur
ce point, l’étude comparée des religions pouvant aisément faire l’objet d’un travail de maturité complet.
(Vous pouvez par exemple vous référer au travail de Mlle Aurélie Cendre pour vous faire une idée de la
vision des choses perçues par les différentes tendances du christianisme).
A notre connaissance, l’un des premiers scientifiques à s’être intéressé à la question fut René Descartes,
au 17e siècle, por par l’humanisme de la renaissance. A cette époque, on avait assisté à une sorte de
déification de la raison qui aurait été le seul outil qui permettrais à l’homme de découvrir des vérités.
Descartes voulut par conséquent fonder une métaphysique basée uniquement sur la certitude ; les faits
dont il ne pouvait pas douter. Son point de départ fut l’affirmation « j’existe », car le fait même de dire
cela prouvait qu’il existait quelqu’un qui affirmait quelque chose (« je pense donc je suis » !) Mais ce que
cherchait Descartes n’était pas tant de savoir si quelque chose oui ou non existait que d’en découvrir la
nature. Pour Descartes, ce « moi » n’aurait en aucun cas pu être son corps, puisqu’il pouvait très bien
s’imaginer exister sans lui. Cet être aurais alors été une entité intelligente immatérielle et entièrement
distincte du corps. Il n’estima pas nécessaire de chercher à définir physiquement l’intelligence puisque
étant croyant, il la considérait comme une propriété purement spirituelle. Ainsi, Descartes conserva et
rationalisa en quelque sorte le dualisme des croyances religieuses et populaires qui prévalaient depuis
longtemps dans les civilisations occidentales.
D’après lui, l’esprit n’étais pas séparé physiquement du corps, mais différait conceptuellement de lui.
L’être humain aurait alors été un union intime entre ces deux concepts. Il arriva alors au point clé du
problème - sur lequel la biologie et la philosophie se penchent encore aujourd’hui - qui était de connaître
la nature de cet union. Il énonça alors la fameuse théorie de l’interactionnisme selon laquelle l’esprit et le
corps s’influenceraient réciproquement, les événements psychologiques modifiant les actes corporelles et
inversement. Il définit comme lieu de cette interaction la glande pinéale pour aucune autre raison
apparente que le fait qu’elle se trouve au centre du cerveau. Nicolas Malebranche (1638 - 1715), un de ses
contemporains, optait plutôt pour une imprégnation de l’ensemble du corps par l’esprit, théorie dites de la
conscience diluée.
D’autres ont par la suite modifié ce schéma, optants pour une interaction à sens unique ou, aussi étonnant
que cela puisse paraître, pas d’interaction du tout. C’est justement le cas de Leibniz (1646-1716) pour qui
l’âme était entièrement distincte du corps. Les deux systèmes n’auraient en fait correspondu que grâce à
une harmonie préétablie par dieu, leur synchronisation parfaite donnant l’impression d’un lien de cause à
effet. Cette théorie est intéressante mais ne nous mène finalement pas très loin, sinon à un déterminisme
absolu.
Néanmoins, Leibniz mit en évidence certaines ambiguïtés de la théorie localiste de Descartes en se
demandant : « Comment quelque chose d’immatériel et dépourvu de dimensions spatiales pourrait se
trouver dans un endroit précis ? » ce qui nous amène à une constatation capitale pour la suite ; à
proprement parler les pensées, les émotions et les perceptions n’existent nulle part.
La théorie de Descartes eu cependant de nombreux adeptes chez les scientifiques jusqu'à l’arrivée au 19e
siècle de nouvelles théories ; celle de la conservation de la matière et de l’énergie, et l’évolution de
Darwin. Ces théories suscitèrent un tel enthousiasme que l’on voulut tout expliquer avec elles, l’esprit y
compris ; si l’univers était un système fermé et que sa quantité de matière restait constante, alors l’esprit
aurait s’expliquer en termes de déplacement de particules comme n’importe quel autre phénomène
physique. Ensuite, la théorie de l’évolution ayant défini l’homme comme un simple animal peut être plus
évolué que les autres, son fonctionnement aurais dû s’expliquer aussi facilement que celui de n’importe
quel autre être vivant. La simplicité que l’on attribuait alors aux animaux, peut être sous une influence
inconsciente de la religion chrétienne, se répercuta sur l’espèce humaine. Toutes ces théories donnèrent
peu à peu naissance à un mouvement philosophique qui est encore de nos jours le penchant de la plupart
des scientifiques : le béhaviorisme (de l’anglais behaviour : comportement )
La méthode qu’utilisait Descartes pour aboutir à ses théories était l’introspection, c’est à dire le fait de «
regarder » à l’intérieur de soi-même pour voir comment l’on fonctionne. Cette méthode posait en fait un
problème ; comment pouvait on savoir si les autres avait un esprit ? ce qui aurait pu mener à une vision
solipsiste du monde (il n’y a que moi qui existe). Conscient qu’ils devaient changer de méthode s’ils
voulaient créer une science objective, les béhavioristes déclarèrent comme seuls faits vraiment réels ceux
que tout le monde pouvait observer. Seulement cette technique n’étais valable que pour une catégorie
limitée de fait tel que les lois physiques (et encore), et devenait vite inutilisable pour le reste, chacun
voyant les choses à sa façon. Les adeptes du béhaviorisme dit « méthodologique » (une version plus
diluée) voulaient démontrer l’existence des autres esprits en observant les autres et en les comparant avec
nous - mes, ce qui est en fait contradictoire avec les principes du béhaviorisme puisque la comparaison
des choses avec soi - même passe par l’introspection. Mais, au moins, ceux - ci admettaient qu’il y avait
des vérités en dehors de ce que la méthode objective pouvait prouver, tandis que les béhavioristes purs
reniaient tout ce qui en sortait. L’un de ces « extrémistes » fut Watson au 19e siècle, pour qui les
événements mentaux n’étaient que la conséquence de phénomènes corporels. La pensée, par exemple,
aurait été due a des petites contractions des lèvres, de la langue et de la gorge. L’existence de ces
contractions a été prouvée, mais une expérience réalisée avec du curare, un poison qui empêche la
transmission d’ordres des neurones moteurs aux muscles entraînant une paralysie totale, a démontré
qu’elles n’étaient pas nécessaires à l’activité mentale. Les sujets rapportent avoir ressenti une terreur
extrême mais n’avoir jamais été empêcher de penser. Les micro mouvements ne seraient donc pas la
cause, mais la conséquence de la pensée. Sous cette forme la théorie ne tient pas, mais le concept de base
d’interaction dans un seul sens (corps -> esprit) est intéressent.
Le béhaviorisme pur réfutait donc l’existence d’un esprit en tant qu’entité à part capable d’agir sur le
corps ; le béhaviorisme méthodologique tentait de comprendre celui ci en terme de ses mécanismes. Ainsi,
on se demanda si on pouvait assimiler l’esprit à une machine, question qui prends de nos jours tout son
sens depuis la naissance de l’intelligence artificielle. Inversement, on se demanda si l’on pouvait attribuer
une quelconque activité mentale aux ordinateurs et surtout, si ils étaient capables d’en avoir conscience.
Selon la théorie comportementaliste, on aurait pu déduire que les machines avaient une certaine forme de
conscience. Une objection à ceci saurait été le fait qu’ils étaient limités à la manière dont ils étaient
programmés, mais d’après les théories modernes, les humains seraient également programmés ; par leur
code génétique, leur conditionnement et leur expérience. De plus, certains programmes étaient évolutifs et
adaptatifs, on pouvait donc les qualifier d’intelligents mais pouvait on pour autant leur attribuer une
conscience ? Cette question en posa une autre, plus fondamentale : la conscience était elle une propriété de
la matière organisée ?
Au 20e siècle, une direction différente fut prise par le philosophe Gilbert Ryle qui s’intéressa de près au
langage. Pour lui, l’opposition entre le corps et l’esprit serait d’une erreur de vocabulaire, car ils
auraient en fait été deux façons différentes de parler de la même chose. Il tenta entre autres de démontrer
qu’un acte n’était pas le résultat d’une pensée antérieure ; il dit que ce qui différenciait un acte intelligent
d’un autre était le fait de penser à ce que l’on faisait lorsque l’on agissait (de prendre conscience de cet
acte), ce qui aurait en fait constitué une seule et même chose. Parallèlement, les philosophes de cette
époque déclaraient que l’introspection était la forme de recherche la plus immédiate et en quelque sorte la
plus fondamentale. Or, par introspection, on se rendait aisément compte que beaucoup d’événements
mentaux n’étaient pas visibles à l’extérieur.
Wittgenstein, lui, admettait l’esprit, mais était persuadé que le dialogue intérieur (la pensée avec des
mots) en constituait la base ; il renia donc l’existence de l’introspection car celle ci aurait précéder la
pensée. Pour lui, les mots seraient venus d’eux mêmes et nous apprendrions à nous connaître en apprenant
le langage de la société qui nous entoure. Cette idée était également avancée par le linguiste Benjamin
Whorf. Mais, malgré que le langage conditionne une grande partie de nos points de vue, des pensées sans
langage sont possibles, des pensée visuelles, spatiales ou affectives, par exemple.
Un grand paradoxe a subsisté jusqu'à la seconde moitié du 20e siècle ; on ne reconnaissait comme réel
que ce que la science pouvait expliquer, niant par là tous les phénomènes de la conscience, mais presque
aucun scientifique n’y croyait vraiment. C’était la « théorie » et tout le monde savait que les choses
n’étaient pas vraiment comme ça, mais c’était bien pratique dans le sens on n’avait pas besoin d’aller
chercher plus loin. Seulement, les événements de la vie quotidienne et l’expérience de chaque homme face
à son propre esprit semblait alors plus réels aux gens que les lois physiques soi - disant unique source de
vérité faisant ainsi, comme le disait un auteur dont j’ai oublié le nom, de chaque être humain un
schizophrène. Le sujet de la conscience resta en quelque sorte « tabou » jusqu'à l’arrivée de Wigner et von
Neumann, deux scientifiques de renom à qui l’on doit de grand travaux sur la radioactivité, qui se sont
intéressé de près à l’information. En effet, on peut affirmer que la lumière, par exemple, est un flux de
photon qui heurte notre rétine et qui vient à notre cerveau par influx électrique, mais le sens que cela à
pour nous, l’information qu’elle porte, elle, est différente. Cette information n’a d’ailleurs de sens qu’au
contact d’une conscience et sans cette conscience nous ne pourrions rien ressentir, puisque nous sommes
cette conscience. Ils mirent ainsi en évidence un domaine que la science avait trop longtemps ignoré et le
fait qu’il fallait admettre l’existence d’une réalité suprême non matérielle mais capable peut être d’agir sur
la matière. Wigner alla jusqu'à imaginer une cellule « psycho - électrique » grâce à laquelle l’esprit
interagirait avec le cerveau. Cette manière de voir les choses fit beaucoup d’adeptes, car elle représentait
peut être ce que tout le monde pensait sans avoir vraiment pu l’exprimer, et qu’elle reprenait d’une
manière beaucoup plus convaincante les anciennes théories (Descartes et autres).
De plus en plus de scientifiques et de philosophes s’intéressèrent à la conscience, et bien que cet
engouement général ne date guère de plus d’une dizaine d’année, les choses ont avancées assez vite. C’est
ainsi qu’en 1996 fut crée l’ ASSC ou « association for the scientific studies of consciousness »
(Association pour l’étude scientifique de la conscience) par le psychologue Bernard J Baars afin de
regrouper tous les scientifiques étudiant le sujet ; essentiellement des neurologues et des psychologues.
Mais encore fallait il trouver une direction pour les recherches, ce qui était assez difficile puisque aucun
parcours ne semblait s’imposer. Trois courants majeurs se créèrent alors, entre ceux qui voyaient en la
conscience un phénomène émergent, une propriété de la matière ou un aspect de l’univers qui aurait
jusque échappé à la science. C’est ce dernier qui fut adopté par John Searle pour qui la conscience
devait être considérée comme le sujet d’étude prioritaire. Il défendait entre autres le concept d’un
naturalisme biologique, à quoi Rafael E Nunes qui soutenait sa thèse substituera un naturalisme
écologique, c’est à dire l’omniprésence de la conscience non seulement dans le monde biologique mais
également dans le monde physico-chimique. Ceci n’est qu’une théorie parmis des dizaines d’autres, mais
le vrai problème, selon Chalmers (un philosophe actuel), était encore de savoir ce que l’on cherchait
précisément. Il s’agirait pour lui non pas de tenter d’expliquer la conscience par la science mais d’explorer
un monde dans lequel la conscience serait un phénomène réel. Ils prônent donc l’étude des qualias dont le
concept est en fait similaire à l’information évoquée plus haut. David Bohm (un physicien) avait à ce titre
conseillé quelques années plus tôt de créer une science basée non pas sur le quantitatif mais sur le
qualitatif. Ce concept fut particulièrement étudié lors d’une manifestation appelée « Emotions,
Conscience, Qualia » en octobre 1998. De nombreuse théories scientifiques recherchant les bases neurales
de l’émotion y furent présentées. Les participants furent tous d’accord pour dire que ces conférences
étaient fortes intéressantes, mais qu’elles ne donnaient aucun renseignement sur la nature même de
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