– On prend un mâle castré à la naissance et on lui injecte de l’œstradiol et de la progestérone.
On observe qu’il présente un comportement de lordose. Cela n’a pas d’effet sur un mâle
normal.
– On prend une femelle implantée et on lui injecte de la testostérone à l’âge adulte.
On observe qu’elle manifeste des comportements de monte. Cela n’a pas d’effet sur une
femelle normale.
Ce qui se passe à la naissance a une influence sur l’âge adulte.
Expérience : On montre que le fait d’injecter de la testostérone à la naissance a le même effet que la greffe
et conduit à la masculinisation ultérieure.
Naturellement avant et après la naissance, le testicule secrète une petite quantité de
testostérone alors que l’ovaire ne va sécréter aucune hormone sexuelle. On en tire une hypothèse
générale pour les rongeurs.
Le schéma intrinsèque de développement du SNC est féminin et en l’absence d’exposition à
la testostérone ; le cerveau de l’individu a des caractéristiques féminines qui permettent la libération
cyclique de LH et l’expression de comportements sexuels féminins.
Il y aurait pour les petits mâles une différenciation qui serait le résultat de l’action de la
testostérone durant la période périnatale. Cette différenciation vers le modèle masculin s’opérerait en
deux phases :
Phénomène de déféminisation (perte des caractères féminins)
Phénomène conjoint de masculinisation (acquisition des caractéristiques masculines)
II. 2. L’hypothèse (validée) de l’aromatisation : une enzyme importante,
l’aromatase
Expérience : En 1965, on prend des femelles qui viennent de naître et on leur injecte de l’œstradiol.
Lorsqu’on teste les femelles à l’âge adulte, elles ne savent plus faire de lordose.
A l’inverse, si on injecte à ces femelles à l’âge adulte de la testostérone
On observe un comportement de monte. Donc une hormone a déféminisé l’animal et l’a
masculinisé.
La testostérone peut se transformer de deux façons :
Sous l’influence d’une enzyme, la réductase, elle va se transformer en DHT (masculin)
Sous l’influence d’une autre enzyme, l’aromatase, elle va se transformer en œstradiol
(féminin)
Par contre la DHT ne peut pas se transformer en œstradiol.
L’hypothèse de l’aromatisation postule :
Pour que la testostérone puisse déféminiser et masculiniser le cerveau, il est indispensable
que cette hormone soit au préalable transformée en œstradiol.
Des expériences montrent que la DHT, qui est une hormone masculine, n’a aucun effet sur la
masculinisation du cerveau (pas de modification du cerveau). Il n’y a pas de transformation en
œstradiol.
Le cerveau des fœtus passé à l’aromatase peut donc produire ces transformations.
Dans le cerveau d’un jeune mâle, il y a une certaine quantité d’œstradiol fixée à des
récepteurs donc c’est qu’il a été fabriqué sur place en aromatisant la testostérone.
Tous ces phénomènes se déroulent dans une période très courte après la naissance : on
parle de période critique. C’est une période pendant laquelle on peut jouer sur la sexualisation.
Ex : chez un rat, la gestation est de 21 jours. La période critique commence 2 à 3 jours avant la naissance
et se poursuit 5 jours après la naissance.
Plus on est proche de la fin de la période critique et moins les effets sont importants.