CHARLESMEUNIER
COLLABORATION SPÉCIALE
Pour beaucoupd’hommesqui
ont franchilecap de la cinquan-
taine, la «mâlopause», également
connue sous le nomd’andropause,
estledéclindel’empiremasculin.
L’énergiephysique, mentaleet
sexuelle estaffectée. Divers symp-
tômes, tous plus désagréables
lesuns queles autres,font leur
apparition.Ondevient nerveux,
déprimé. On pète lesplombs plus
facilement.Les trousdemémoire
sont plus fréquents. Leshommes
sont plus fatigués et,àl’instardes
femmes ménopausées, ilsont des
bouffées de chaleur.
Le pire,c’est quelepetit soldat
ne répond plus àl’appel.Finis
lesgardes-à-vous àrépétition. Il
donnemaintenantdansladys-
fonction érectile.Danslelan-
gage populaire, on ditque c’est
le «retourd’âge ». Et commeun
malheurn’arrivejamaisseul,
on constate unediminution
progressivedelamasse et de
la force musculaires. L’homme
ratatine tout en prenantdela
bedaine. Un danger pour les
organesvitaux, commelecœur
et le foie.Faut-il tenirlevieillis-
sement pour unique responsable
de ceschangements ?Est-ilpos-
sibleque le «syndromededéfi-
cienceentestostérone» ysoit
pour quelquechose et,sic’est le
cas, peut-on yremédier?
Dans un récent articleparu
dans le magazine Santécana-
dienne,leD
rAlvaro Morales,
directeurduCentrederecher-
cheenurologiedel’Univer-
sité de Kingston en Ontario,
affirmequ’au moins20000
Canadiens, chaque année,
viennent grossir lesrangs des
centainesdemilliersd’hommes
quiéprouventles désagréables
effets d’unedéficienceentes-
tostérone. En 2006, précise-t-il,
lespharmaciens canadiensont
rempli 327000 ordonnances de
médicamentsàbasedetestosté-
rone.Etselon lui, malgré cela,
le syndromedemeurerait sous-
diagnostiqué,faute de sensibi-
lisation chez lesmédecinsetles
patients.
«Ilyatoutlieud’être
prudent,prévientl’omni-
praticienMario Martineau,
responsableduGroupe
de médecine familiale
de Lavaltrie. Mêmesion
répond ouiaux 10 ques-
tionsdutestADAM(Âge
et déficienceandrogénique
masculine) misaupoint parle
DrMorley (voirencadré), cela
ne veut pasdireque le vieillis-
sement physiologiquenor-
maln’est pasencause.Avant
LE RETOUR D’ÂGE
Chez la femmecomme chez
l’homme, la testostérone joue
plusieursrôles. Essentielleau
fonctionnement du corpshumain,
cettehormone estresponsable de
la gravitédelavoix, de la masse
musculaire,delabarbe et du
systèmepileux. Parfoisperçue
commeune drogue,ellefaitle
bonheurdes culturistesdont elle
contribueàgonfler lesmuscles.
Elle donneaussi auxjoueursde
baseball et de tennis uneforce de
frappe de surhomme et certains
athlètes olympiques luidoivent
le sommet du podium.Elleest
aussiresponsable de la perte de
cheveuxchezles hommes et de
l’apparition de moustaches chez
lesfemmes.
Chez leshommes,la testosté-
rone estlaprincipale hormone
sexuelle.Secrétée parlestesticu-
les, sa production s’accélère entre
9et 16 ans. En plus d’augmenter
la taille de la prostate et du scro-
tum, elle accroîtaussi celledu
pénis.
Lesfemmesenproduisent
aussi, mais en quantité nettement
inférieure auxhommes, quien
fabriquent 10 fois plus.Aspect
nonnégligeable,latestostérone
stimuleledésir sexuel et aug-
mente le sentiment de confiance,
de motivation et de vitalité.
Sans doute est-ce pour cesrai-
sons qu’à la findu XIX esiècle,
un médecinfrançais, Charles-
ÉdouardBrown-Séquard –il
avait70 ans à l’époque –rapporte
unetrès netteamélioration de sa
conditionaprèss’être injecté des
extraits de testicules de chien.
–Charles Meunier, collaborationspéciale
Une hormoneessentielle
«Les recherchessurl’hormone sexuelle chezl’homme,ditl’endocrinologue
Hélène Lavoie,sontnettementinsuffisantes pourconclure àundéséquilibre
hormonalavecunsimplequestionnaire.Les hormones sontbeaucoupplus
complexes qu’elles en ontl’air.»
L’andropause estsynonyme dedéclin pourplusieurs hommesquiontfranchi le capdelacinquantaine.
Chez l’hommeensanté,la
fabricationdetestostérone
atteintson apogée àlafin de
l’adolescence. Sontauxreste
fixe jusquedanslatrentaine.
Ensuite, le déclin s’amorce.Le
taux baisse d’environ1%par
année.
Àuntauxélevé de testostérone
chez l’homme, on associecalvitie
et fortelibido. Chez la femme,
un taux élevédecette hormone
entraîne parfoisdes signes de
virilité :pilositéduvisage, gravité
de la voix et seinsdepetitetaille.
En 2005,une étude menée
àl’Universitédel’Alberta a
permisdedécouvrirque plus
l’indexd’unhomme estcourt
parrapport àson petitdoigt,
plus il aurait étéexposéàla
testostérone dans le ventre de
sa mère et plus il serait enclin
àl’agressivitéphysiquequand
il pratique un sportdecompé-
tition.Aucunecorrélation avec
la violenceverbale,lacolère et
l’agressivité.
–Charles Meunier, collaborationspéciale
Calvitie,libido etagressivité
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2ACTUEL LA PRESSEMONTRÉALDIMANCHE2DÉCEMBRE 2007