mâche aujourd’hui du chewing-gum. La nouvelle est si inattendue que l'on s'arrête de
mâcher et que l'on reste muet de stupéfaction. [...]
L'usage n'a heureusement pas coupé beaucoup d'autres expressions où l'on continue de
couper allègrement : la poire en deux, les cheveux en quatre, le cordon ombilical, les vivres,
les ponts, ses effets à quelqu'un, etc. [Bernard Pivot, 100 expressions à sauver]
Astuces mnémotechniques
Avant que est toujours suivi du subjonctif : Avant qu'il vienne... Avant que l'on ait pris une
décision... Il arrivera avant que ne surgisse la nuit. Le subjonctif marque l'attente, le souhait,
la crainte, l'éventualité. Phrase mnémonique : Ce n'est pas subjectif : après avant que, il est
impératif de mettre le subjonctif ! N. B. : L'emploi de ne est facultatif après avant que (« Ils
arrivent avant que la nuit [ne] soit tombée »).
Après après que, le verbe doit se mettre à l'indicatif, et non au subjonctif : Après qu'il furent
partis, elle se mit au travail (ou après qu'ils sont partis... elle se met..., ou bien après qu'ils
seront partis... elle se mettra...). Vous sortirez après que vous aurez terminé la vaisselle !
L’action exprimée est réalisée, et c’est alors l’indicatif, mode du réel et de l’objectivité, qui
convient. Phrase mnémonique : C'est à titre indicatif que la météo a annoncé qu'il ferait beau
après que la matinée aura été pluvieuse.
Étymologies étonnantes
Amphibilogie n. f. étym. 1533; amphibolie XVIIIe; bas latin amphibologia, classique
amphibolia, mot grec. Double sens présenté par une proposition. Ambiguïté, équivoque.
Boustrophédon n. m. du grec bous « bœuf » et strophein « tourner ». Écriture primitive
(du grec et de l'étrusque, notamment) dont les lignes allaient sans interruption de gauche à
droite et de droite à gauche à la manière des sillons d'un champ.
Fouailler v. tr. étym. 1680; « se frapper les flancs de sa queue » XIVe; du radical fou-,
de fagus → fouet. Vx ou littér. Frapper de coups de fouet répétés. Battre, fouetter. « Le
cocher, alors, hurlant : “Hue !” de toute sa poitrine, fouailla les bêtes à tour de bras »
(Maupassant). Fig. « Ses souvenirs le fouaillaient, plus encore que ce vent glacé » (Martin
du Gard).
Triturer v. tr. étym. 1611; « battre (le blé) » 1519; bas latin triturare. 1 Réduire en
poudre ou en pâte en écrasant par pression et frottement. Broyer, 1. piler, pulvériser. Triturer
du sel. Egruger. Aliment « trituré par les molaires » (Brillat-Savarin). Mâcher, 1. mastiquer.
2 (XIXe s.) Manier à fond pour pétrir ou mêler. Malaxer, pétrir. Triturer les chairs en les
massant. Je le vois « triturer l'herbe et la paille […] avaler le tout » (Tharaud). Loc. fam. Se
triturer les méninges, la cervelle : se mettre l'esprit à la torture en cherchant qqch., en se
faisant du souci. « tu te tritures les méninges et tu t'ingénies à te persuader que tu es un
vieux jeton » (Aymé). 3 Par ext. Manier brutalement ou machinalement. Tripoter. Triturer
son mouchoir. De poudreux registres « fiévreusement triturés » (Courteline). 4 Fig.
Manipuler. « La presse officielle n'a pas cessé de triturer l'opinion » (Martin du Gard). =>
Travailler.
Sbire n. m. étym. 1546; italien sbirro, birro; bas latin burrus, birrus « roux », grec
purrhos, à cause d'une couleur d'habit ou de la valeur péj. de roux. 1. Anciennt Agent de
police, en Italie. 2 Mod. Péj. Policier. Homme de main, personnage qui exerce des violences
au service de qqn, d'un pouvoir oppressif. Nervi. Les sbires du dictateur.
Jadis adv. étym. 1175; contraction de ja a dis « il y a déjà des jours »; de ja, latin jam
« déjà » et di, latin dies « jour ».
Naguère adv. étym. XIIe; pour n'a guère(s) « il n'y a guère ».