classés dans une échelle décroissante en fonction de leur complexité. C’est en observant les
plus simples d’entre eux que l’homme de sciences pense avoir découvert l’ébauche de la vie.
Lamarck émet alors sa première doctrine transformiste lors d’une leçon inaugurale. Mais
celle-ci passe totalement inaperçue. En 1800, le naturaliste invente également le mot
" biologie " afin de décrire ses travaux et il définit celle-ci comme la science des êtres vivants.
L’année suivante, Lamarck édite le Système des animaux sans vertèbres. Cet ouvrage connaît
également le succès. A cette époque, le savant étudie donc principalement les invertébrés. Il
s’intéresse également aux fossiles et donne à ce terme un sens nouveau, un usage conservé
jusqu’à nos jours dans les sciences naturelles. Lamarck s’attache ainsi à découvrir des points
communs entre les espèces actuelles et ces espèces fossiles afin de prouver que les unes
dérivent des autres.
Fort de ses travaux, le biologiste exprime la première théorie de l’évolution dans son ouvrage
intitulé Philosophie zoologique et publié en 1809. Celle-ci bouleverse la classification des
règnes animal et végétal. En effet, là où Aristote ne voit qu’une échelle, Lamarck considère
un système beaucoup plus complexe. Viennent tout d’abord les organismes microscopiques
qui se forment, selon lui, spontanément et continuellement grâce à des agents naturels. Nul
besoin dans ce cas d’un créateur. Au sommet, le savant place ensuite les végétaux et les
animaux les plus élaborés. L’évolution va donc dans le sens d’une complexification des êtres
vivants que Lamarck assimile à la perfection. Plus les organismes vivants approchent de cet
ultime état, plus ils sont adaptés à leur milieu. Le scientifique pense donc que l’évolution
répond à une " volonté interne " ou " force interne ", autrement dit aux besoins des êtres
vivants en réponse aux variations durables de leur environnement.
Sa thèse réunit ainsi deux grandes idées. La première correspond au principe d’usage et de
non-usage. Les organes utilisés se développent et se renforcent alors que les organes inutilisés
s’atrophient. La fonction crée donc l’organe. Lamarck prend ainsi pour exemple la girafe qui
allonge le cou pour attraper les feuilles situées dans les hauteurs des arbres. La seconde idée
initie le principe de transformation. Selon l’homme de sciences, les espèces ne disparaissent
pas, elles se transforment. Des modifications graduelles et presque imperceptibles de leur
corps s’additionnent au cours de leur existence et sont ensuite transmises à leur descendance.
C’est ce que Lamarck nomme " principe de l’hérédité des caractères acquis ". Dans son
ouvrage, il reprend alors l’exemple de la girafe qui doit se nourrir de feuilles à la cime des
arbres lors des périodes de sécheresse. Le cou de l’animal se serait donc progressivement
allongé, de génération en génération, quand celle-ci aurait essayé d’atteindre les feuilles les
plus hautes.
Cette notion s’oppose totalement à la doctrine créationniste et essentialiste qui prévaut
toujours à l’époque. Aussi, Georges Cuvier, alors directeur du Muséum d’histoires naturelles
et qui ne veut rien entendre de cette nouvelle théorie de l’évolution, va-t-il combattre
violemment Lamarck. L’éminent savant assure ainsi pour sa part que chaque création est
d’origine divine et que les espèces sont définitivement fixées.
Le naturaliste tient bon et poursuit ses travaux concernant les invertébrés. Il propose bientôt
une division en treize grands groupes de cet embranchement, une idée qui fait l’unanimité au