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ne le sont les patients plus âgés », a expliqué le Dr Reto Guetg, médecin-
conseil chez Santésuisse.
Le Professeur Jean-Claude Chevrolet, médecin-chef des soins intensifs aux
Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), a expliqué que les personnes de
moins de 80 ans ont un pronostic comparable à celui des patients plus jeunes
qui sont hospitalisés pour des maladies similaires. Ce n'est qu'au-delà de 85
ans que, quelle que soit leur maladie, les patients ont un pronostic moins bon
du fait de leur âge.
Mais selon le Professeur Stephan Marsch, médecin-chef de la Clinique de
Médecine Intensive de l'Hôpital Universitaire de Bâle, l'âge n'est pas un critère
satisfaisant pour toutes les décisions importantes qui sont prises dans le
service des soins intensifs. « Les gens ne meurent pas parce qu'ils sont âgés,
mais parce qu'ils sont malades ».
Les spécialistes sont unanimes : la pression des coûts s'est renforcée dans le
système de santé. « Mais les patients âgés n'ont pas à être les victimes de
rationnements », a souligné le Professeur Alberto Bondolfi, éthicien de
Lausanne.
Le fossé entre ce qui est souhaitable et réalisable
Selon le Dr Peter Indra, Vice-Président de l'Office fédéral de la santé publique
(OFSP), en 2030, on pourrait économiser 2 milliards de francs par an en
Suisse si les patients âgés commençaient à nécessiter des soins un an plus
tard. Aussi, il est important qu'une médecine moderne contribue à offrir
également aux personnes âgées une grande qualité de vie et une certaine
autonomie plus longtemps. Cependant, il y a toujours un fossé entre ce qui est
souhaitable et réalisable dans le système de santé. Une réévaluation régulière
à la lumière de l'évolution médicale, technique, économique, épidémiologique
et démographique est nécessaire.
Le Dr Guetg a souligné que c'est au payeur de faire pression et d'exiger une
amélioration de l'efficience avec les moyens existants. Il a parlé de la « rançon
du succès », dans le sens où certaines maladies peuvent aujourd'hui être
repoussées grâce à des traitements et des interventions modernes, mais qui
fait que peut-être plus tard, le patient vieillissant souffrira d'une toute autre
maladie - ce qui engendre des coûts supplémentaires là aussi. Santésuisse
s'engage pour qu'une amélioration de la rationalisation permette d'éviter le
problème du rationnement non éthique, ou du moins, de le repousser.
Le professeur en gériatrie Andreas Stuck a ajouté que les mesures visant à
préserver et améliorer la qualité étaient importantes. Ainsi, un grand nombre
d'hôpitaux manquent par exemple d'offres adéquates pour la réadaptation
gériatrique telle que requise par les patients après un traitement aux soins