ÉTHIQUE
La fin de la vie en médecine intensive
P. Ferdinande, J. Berré, F. Colardyn, P. Damas, F. de Marré, H. Devlieger, M. Goenen
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*,
P. Grosjean, E. Installé, M. Lamy, M. Laurent, P. Lauwers, T. Lothaire, M. Reynaert,
L. Roelandt, M. Slingeneyer de Goeswin, J.L. Vincent pour la Société belge des soins
intensifs/Vereniging van intensieve zorgen
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Service de soins intensifs, cliniques universitaires Saint-Luc, université catholique de Louvain, 10, avenue Hippocrate,
1200 Bruxelles, Belgique
(Reçu le 15 décembre 2000 ; accepté le 17 décembre 2000)
Au vu des discussions en commission sénatoriale res-
treinte sur la perspective d’une loi sur l’euthanasie en
Belgique, la Société belge de soins intensifs (SIZ) a créé
pour la circonstance, une commission spéciale en vue
d’élaborer un texte reflétant la position de la société face
au problème de la fin de vie aux soins intensifs. Le terme
« euthanasie » n’apparaît pas dans le texte car la demande
d’euthanasie semble être un problème relativement rare
aux soins intensifs. L’objectif du document, qui s’adresse
avant tout au monde non médical, est d’une part de
clarifier les principes appliqués dans l’escalade et la
désescalade thérapeutique, et d’autre part de sauvegar-
der la souveraineté décisionnelle du médecin intensi-
viste en la matière, en concertation avec l’équipe
soignante. Le non-respect de ce principe rendrait diffi-
cile, voire impossible, l’utilisation optimale des moyens
et une pratique médicale de qualité.
La médecine intensive cherche essentiellement à
maintenir la vie des malades critiques et à leur offrir la
meilleure qualité de vie possible. Les progrès considéra-
bles de la science médicale en général et de la médecine
intensive en particulier ont repoussé les limites de la vie.
Cette évolution a pour conséquence que le médecin est
souvent amené de nos jours à influencer le moment du
décès. Dans les unités de soins intensifs, 10 à 20 % des
malades décèdent (selon la gravité des états), mais plus
des trois quarts de ces décès sont associés à une décision
thérapeutique, soit de non-escalade, soit de désescalade.
Il n’y a pas de différence éthique et morale entre la
non-escalade thérapeutique (« withholding ») et la déses-
calade thérapeutique (« withdrawing »), même si la
désescalade thérapeutique est parfois plus difficile à
réaliser sur le plan pratique. À titre d’exemple, il est tout
aussi acceptable de ne pas instaurer que d’arrêter la
ventilation mécanique, de ne pas instaurer que d’arrêter
l’hémodialyse. Ces différentes attitudes peuvent être
rassemblées sous le vocable d’arrêt thérapeutique.
Sur base des quatre principes fondamentaux d’éthi-
que médicale (tableau I), il est non seulement accepta-
ble mais nécessaire de décider l’arrêt thérapeutique chez
certains malades, qui arrivent irrémédiablement à la fin
de leur vie. Toute tentative d’assurer la survie quand la
mort est inévitable deviendrait alors acharnement thé-
rapeutique et les moyens mis en œuvre deviendraient
vains (futilité).
Le malade conscient est capable d’exercer son prin-
cipe d’autonomie. Si le malade est inconscient, ses
directives préalables éventuelles représentent un élé-
ment d’information. En règle générale, la famille et les
proches doivent être informés du diagnostic, du pro-
nostic et des plans thérapeutiques concernant le patient.
L’information que peut apporter la famille est particu
*Correspondance et tirés à part.
Rénimation 2001 ; 10 : 340-1
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