La représentation visuelle du monde.
B. Intégration des signaux par le Cerveau.
1. Les aires du cortex impliquées.
Rappel : dans l’encéphale on distingue
- Un cortex, qui forme 2 à 4 mm d’épaisseur et qui est constitué de corps cellulaires de neurones.
- La substance blanche, constituée d’axones de neurones, sous le cortex.
C’est l’activité du cortex qui est à l’origine des facultés cérébrales.
Pour déterminer quelles sont les parties actives du cortex, on utilise plusieurs techniques permettant de mesurer des variations
du débit sanguin. Dans une aire du cortex active, on observe une augmentation du débit sanguin.
Tomographie par émission de positons (ou positrons; TEP) : après injection d'un produit radioactif, la TEP permet de détecter des variations localisées du débit
sanguin qui traduisent des variations de l'activité. Un ensemble de capteurs (appelés « caméra » ) est placé autour de la tête du sujet. La caméra est couplée à un
ordinateur qui traduit les variations détectées par des couleurs.
Imagerie par résonante magnétique (IRM) fonctionnelle: l'IRMf traduit des variations des propriétés magnétiques de certaines molécules présentes dans l'organisme.
L'IRM fonctionnelle permet de détecter les régions du cerveau qui consomment le plus d'oxygène et qui sont donc les plus actives.
On constate que sur le cortex visuel des aires vont réagir spécifiquement à certains aspects de l’information visuelle : on a sur le
cortex une spécialisation des régions dans le traitement d’un type d’information.
L’aire visuelle primaire, dans la région occipitale, est la zone d’entrée des messages nerveux venus des yeux. La rétine s’y projette
point par point, c’est à dire qu’à un point de la rétine correspond un point sur le cortex.
Cette aire primaire va distribuer ces informations vers d’autres aires spécialisées qui traitent en parallèle les différentes composantes
de l’image : couleurs, formes, mouvements…
Ces aires spécialisées s’organisent en deux grands ensembles , l’un localisant et déterminant le déplacement des objets dans l’espace :
ensemble du où, l’autre identifiant les objets : ensemble du quoi.
L’élaboration d’une perception globale de l’objet va mettre en jeu des échanges entre les différentes aires spécialisées et
une intégration de l’ensemble des informations traitées simultanément.
2. Le rôle de l’apprentissage.
Dans la construction de cette perception visuelle, l’apprentissage reçu a une grande influence. Les expériences et
l’apprentissage modifient les connections entre neurones (plasticité cérébrale) et donc le traitement de l’information.
Ce rôle de l’apprentissage se retrouve :
- Dans la disparition de la tache aveugle : le cerveau a appris à la faire disparaître.
- Dans le fait que l’image n’est pas perçue inversée.
- Dans la fusion des images rétiniennes : expérience « le Poisson dans la nasse ». Il y a deux yeux donc deux images
reçues mais le Cerveau les fusionne en une seule.
- Dans la perception du relief : le Cerveau utilise le décalage entre les deux images pour appréhender la profondeur. Les
très jeunes enfants ne possèdent pas cette perception de la profondeur et essayent parfois d’attraper des objets hors de
leur portée.
La perception du monde diffère donc d’un individu à l’autre bien qu’ils aient à la naissance des cerveaux équivalents, du fait
même du rôle de l’apprentissage, parce qu’ils n’ont pas eu les mêmes expériences.