COLLÈGE DU SACRÉ-CŒUR Matière : Français 2 AS A Gemmayzé

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COLLÈGE DU SACRÉ-CŒUR
Gemmayzé
Matière : Français 2 AS A
Date : Avril 2013
Durée : 4 heures
Examen de français
CORRIGÉ
Objet d’étude : Ecriture poétique et quête du sens, du Moyen Age à nos jours.
I- Question
Vous répondrez d’abord à la question suivante (4 points) :
Quels sont les différents destinataires de ces poèmes ?
Votre réponse n’excédera pas une quarantaine de lignes.
Ce corpus est formé de 4 textes poétiques, le Texte 1 de Pierre de Ronsard, intitulé « Madrigal », tiré des Sonnets
pour Hélène et écrit en 1578 est adressée à cette dernière. Il y exprime son amour pour Hélène. Le Texte 2
d’Alfred de Musset, intitulé « A George Sand », tiré de Poésies posthumes et écrit en 1866, est l’occasion au poète
d’exprimer ses tristes sentiments suite à sa séparation de sa maitresse. Le Texte 3 de Paul Verlaine, intitulé « Ô
triste, triste était mon âme », tiré de Romances sans paroles et écrit en 1874 est de même, comme son titre
l’indique, l’expression de la tristesse causée par l’amour envers la femme qu’il aime. Dans le Texte 4 de Robert
Desnos, intitulé « Non, l’amour n’est pas mort », tiré de Corps et biens et écrit en 1930, le poète assure que son
amour envers la femme qu’il aime est toujours aussi fort que jamais.
Dans le texte 1 rédigé en 1578, Ronsard fait à Hélène une déclaration d’amour inspirée de la tradition de l’amour
courtois. Il évoque ses souffrances d’amoureux dédaigné en idéalisant sa dame, avant d’oser lui avouer sa flamme.
C’est l’expression du sentiment amoureux et la difficulté à l’exprimer par des mots. Le fou d’amour se dévoile
grâce à un vocabulaire de la souffrance omniprésent et appartenant au lexique de la maladie du mal
d’amour : langueur (v.10), fièvre (v.12), souffrir (v.7), furieux (v.14).
Les contradictions de l’état amoureux sont marquées par des antithèses qui montrent le déséquilibre qui mène à la
folie : « Bonheur qui me fuit » (v.5), « front joyeux et langueur extrême » (v.10), « chaud, froid » (v.12). L’intensité
des sensations et des sentiments se révèle dans les procédés d’amplification : les adjectifs hyperboliques comme
« furieux » (v.14) accentué par la diérèse, « «fatal » (v.15), ou encore par l’accumulation d’infinitifs comme
« rêver, songer, penser […] oublier et ne vouloir » (v.2-3). Les anaphores « Si c’est aimer » (v.1-5-9) au début des
trois premiers quatrains miment l’aspect obsessionnel et répétitif des atteintes de ce mal d’amour. C’est donc un
amoureux souffrant et sans espoir qui s’exprime. La dame aimée est inaccessible, comme si l’idéalisation la rendait
encore plus lointaine. La femme idéalisée par Ronsard est en relief grâce aux termes traditionnels « adorer et
servir » (v.4). On note que le vocabulaire chevaleresque se combine ainsi avec celui du culte religieux. Le seul
éloge de la dame aimée est « euphémisé » par la métonymie « servir la beauté » (v.4) comme si le poète, par
pudeur, n’osait évoquer les charmes physiques de la femme et la considérait plus comme l’incarnation du concept
de la beauté. Il s’adresse à elle de manière fort respectueuse par l’apostrophe « Madame », en apposition et avec
une majuscule à l’initiale et par le vouvoiement : « vivre en vous » (v.9). Le poète s’efface aussi dans les trois
premiers quatrains où son « moi » n’apparaît qu’en position objet : « qui me nuit » ou « me perdre ». La femme
aimée est donc peu incarnée, comme si elle était plus un fantasme qu’un être de chair qu’il faut conquérir en « un
combat inégal » et « fatal », deux termes à la rime pour en marquer l’importance.
La déclaration d’amour réitérée « je vous aime »,au quatrième quatrain, est encadrée par le silence : « me taire » à
la rime, au vers 7 et « muette », le dernier mot du madrigal. Les verbes d’expression « parler » et « dire » qui
accompagnent l’aveu sont associés l’un à une confession honteuse, l’autre à l’incapacité à s’exprimer avec des
mots : « Le cœur le dit assez, mais la langue est muette » (v.16). Les autres marques de communication
s’apparentent au cri : « Pleurer, crier merci » (v.8) ; comme si les sentiments ne pouvaient se transmettre par le
verbe mais seulement par les émotions liées au corps et au cœur.
Le poème est constitué de quatre quatrains en alexandrins et de deux phrases ! Les trois premiers quatrains
commencent par une hypothèse : « Si c’est aimer », reprise au deuxième vers du quatrième quatrain : « Si cela c’est
aimer » (v.14) ; un déséquilibre se produit entre les deux dans la première phrase créant une attente déçue de
l’aveu : « Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal » (v.13).
Cet aveu lâché, il est répété dès le vers suivant pour être aussitôt refoulé « et sais bien que mon mal est fatal », ce
qui est renforcé encore par l’opposition « Le cœur le dit assez, mais la langue est muette » (v.16). Ainsi, l’aveu
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d’amour est l’achèvement d’un parcours. Le vieux poète se sent coupable, il s’en veut d’avoir brisé par des mots
misérables et si communs un accord plus sublime.
Dans le Texte 2, Alfred de Musset exprime sa douleur face à la séparation de sa bienaimée, George Sand et à la
solitude. Il lui parle de sa souffrance, le jeu des pronoms implique les deux amants. C’est la douloureuse expérience
de la solitude. Le poème permet de s'élever au-dessus de l'expérience personnelle pour atteindre un lyrisme
universel. On remarque le champ lexical de la solitude dans le poème « Solitude » mis en valeur au premier vers; «
déserte » ; « fuit », ces deux termes sont mis en évidence à l'hémistiche. Le poète réduit à la solitude ne peut que se
parler à lui-même. La pointe du poème souligne l'impossibilité d'une rencontre avec l'autre, l’emploi du pronom
indéfini « on » (v.14), est relatif à un futur de certitude, une négation comme dernier mot du poème. La souffrance
du poète est en relief, dès le premier quatrain, le verbe «souffrir » (v.3) est mis en valeur par : l'hyperbole « si bien
souffrir » (v.3), l'antithèse « si mal aimer » vs « si bien souffrir» (v.3) et une allitération en [s] dans le vers 3. Ce
verbe est prolongé par un champ lexical de la souffrance dans l'ensemble du poème « Pauvre » (v.2), « guérir »
(v.5), accompagné d'une négation, « triste » (v.14). La construction atypique du schéma des rimes dans le sonnet
(abba, baab) attire l'attention sur les mots placés à la rime «solitude » et « étude » ou « rouvrir » et « souffrir ». Le
poète est tout homme malheureux d’avoir perdu sa bienaimée.
Dans le texte 3 de Verlaine, le cri de désespoir introduit le poème « Ô triste, triste était mon âme... » il parle
directement à sa bienaimée qui l’a déçu. Il la rend coupable de la souffrance qu’il ressent, les anaphores « triste »,
« à cause... » le mettent en relief. Ce poème s’apparente à une chanson, les rimes plates sont riches en assonances
[a] et [é] qui font penser aux cris d’un mourant. Le bourreau est « une femme » (v.2), elle est la cause du désespoir
du poète, l’opposition « bien que mon cœur ... bien que mon âme » (v.4-5) décrit l’état lamentable dans lequel se
retrouve cet homme sans sa bienaimée. Rien ne le console, le poète est confus, il la fuit mais ne s’en sort pas,
l’anaphore « Je ne me suis pas consolé » (v.3 et 7) le souligne. Ce poème devient un exhortation, il cherche une
issue divine qui le soulagerait de l’absence de sa dame. Il répète les mêmes mots, « cœur » (5 fois), « âme » (3
fois), c’est les mots clés qui résument toute son histoire douloureuse. L’éloignement de l’être aimé devient « exil »
(v.12), cette périphrase permet de reconnaitre le ton affligé du poète qui ne contrôle plus sa détresse, les
interrogations aussi le renforcent. Le poète est perturbé, c’est son âme qui prend la parole et s’adresse à son cœur, il
se retrouve dans « un piège » (v.14), cette métaphore met en évidence le désastre qu’il vit. Sa vie sans sa bienaimée
n’a plus de sens, l’existence n’a plus de valeur pour lui, il est prêt à abdiquer, l’interrogation finale du texte en est
la preuve « d’être présents bien qu’exilés, / Encore que loin en allés ? » (v.15-16), le pluriel généralise la situation
du poète, elle devient celle de tous les hommes souffrants d’amour pour avoir quitté leur bienaimée.
Dans le Texte 4, dans « Non l’amour n’est pas mort », tiré de Corps et bien, le poète exprime le caractère
ambivalent de l’amour. La conception de l’amour que propose Desnos à sa bienaimée est à la fois « tendresse
et cruauté » (v.4). On peut identifier le destinataire de cette déclaration d’amour aux particularités du « je » lyrique
de Desnos.
Ce poème apporte une conception très nuancée de l’amour. Ce sentiment apparaît ici très polymorphe, ou du moins,
il suscite des changements d’états d’âme chez celui qui le ressent. D’entrée de texte, le poète veut dresser un
tableau nouveau et déclare en avoir «assez du pittoresque et des couleurs et du charme. » (v.3). Desnos recours,
pour montrer les paradoxes de l’amour et son caractère fluctuant et mouvant, à l’hétérométrie des vers et à des
images très marquantes
Le titre est « Non l’amour n’est pas mort » Il semble donc répondre à une question (« l’amour est-il mort ?»): le
titre est formulé sous la forme négative, et, l’idée de mort est elle-même plutôt négative. On a donc une double
négation qui s’annule. Il s’agit bien en réalité d’une déclaration d’amour. Le poète a seulement peut-être voulu
masquer son but pour ne pas être éconduit. L’amour serait-il nécessairement déçu et non réciproque, pour user de
telles précautions ? Serait-il mort au final ?
Desnos a organisé son poème sous forme de versets, forme intermédiaire entre le vers libre et le paragraphe. On en
dénombre vingt-cinq, de longueurs inégales. Certains sont très longs, véritables élans lyriques où le discours
s’emballe .Cette hétérométrie confère un rythme particulier au poème ; ce rythme n’est jamais le même. La forme
appuie ici le fond à savoir que l’amour n’est jamais uniforme, il est en effet caractérisé par « sa tendresse et sa
cruauté. » (v.4).
Robert Desnos recours à plusieurs reprises à des figures d’opposition. Il y a le très marquant « sa tendresse et sa
cruauté » mentionné précédemment mais aussi « A l’aube avant de te coucher » (v.15). Le « fantôme familier »
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(v.16) pourrait relever de l’oxymore.
L’antithèse se retrouve aussi dans les images. Celles-ci sont frappantes et d’une grande beauté picturale : « le rayon
final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues » (v.11) et s’oppose à la « nuit d’orage sous un arbre
dans la campagne ou dans une rapide automobile » (v.12). Il pourrait s’agir ici de moment de vie de la femme
aimée. L’autre lecture est celle des états de cœur du poète amoureux. On a tout d’abord l’image de la sérénité
d’un coucher de soleil opposé ensuite à l’orage et au danger de se placer sous un arbre dans une pareille situation.
Par moment, son amour lui procure de l’apaisement mais par d’autres moments, tout s’emballe.
Qui est donc cette femme qui provoque un tel amour obsessionnel chez le poète ?
Si l’amour suscite des sentiments contradictoires, en revanche, l’objet du désir est bien identifié : « Mon amour n’a
qu’un nom, qu’une forme » (v.7).
On est bien ici dans le discours amoureux. Au niveau de l’énonciation, le « Je » - qui est probablement aussi
Desnos – qui s’exprime s’adresse à la femme aimée au moyen du tutoiement. Le « tu » est utilisé tout au long du
poème, en particulier dans la deuxième moitié, hormis l’utilisation d’un « Ecoutez » au deuxième verset. S’agit-il là
d’un vouvoiement au prélude au tutoiement ou plus probablement d’une adresse au reste du monde, pris à témoin ?
Quoiqu’il en soit, l’être aimée se dérobe. « Des bouches se collent à cette bouche » suggèrent d’autres amants. Ceci
est d’autant plus dommageable que l’amour a un caractère obsessionnel. Quel est donc ce « je » qui parle et en
quoi diffère-t-il du « je » d’un Ronsard ou d’un Baudelaire, cités dans le poème à deux reprises (v.18) ?
L’amour est au cœur du poème mais il s’accompagne d’autres impressions telles la souffrance. Cet amour a un
caractère obsessionnel. Il prend possession de tout le poète.
Dès l’ouverture du texte, le « je » annonce que l’amour occupe son cœur, ses yeux et sa bouche. Toutefois il est fait
usage du pronom démonstratif et non du pronom possessif comme si le cœur, les yeux et la bouche étaient séparés
du poète et donc autonomes (v.1). Le poète ne s’appartient plus. De plus, cette bouche qui clame le propos a
d’abord clamé la fin de l’amour avant d’effectuer un revirement.
Dans la deuxième partie du poème, l’emploi du pronom « tu » et des adjectifs possessif « ta », « ton »…devient
plus récurrent. Le « je » s’adresse au « tu ». On a bien un discours amoureux. Il y a changement du temps verbal
employé. On passe du présent de l’indicatif au futur, simultanément à l’emploi du « tu ». Le poète accomplit ici la
possession de l’être aimé et la place sur un piédestal (v.21) « tu seras belle et toujours désirable », « ton corps
immortel » (v.22), ceci est traduit par l’hyperbole. On notera la métaphore qui compare l’aimée à l’astre solaire par
le biais du « regard et ses rayons » (v.24) et vient appuyer l’idolâtrie du poète envers la femme.
Mais cette possession a lieu dans la mort « Toi quand tu seras morte » (v.20) ; « je serai mort » (v.22). Comme si
elle était impossible dans le vivant. On a là un écho au titre « l’amour n’est pas mort ».
Toutefois, le poète précise que si il vit, l’image de l’aimée vivra en lui. Il semble que l’amour non partagé exprimé
par le « je » soit voué à vivre pour la postérité dans le poème. Desnos place son amour dans son texte et espère
qu’ainsi il vivra éternellement pour la postérité, tels les poèmes de Ronsard et Baudelaire (v.18).
Le poète souffre et le poème, inspiré par cet amour et cette souffrance, lui apporte une consolation.
Dans « Non l’amour n’est pas mort », le poète exprime ses regrets, sa souffrance devant l’amour non réciproque et
les changements d’état d’esprit dans lesquels il est conduit. La structure même du texte renforce cette impression de
fluctuance, de même que les antithèses et les images. Le refus de la femme de l’aimer à inspiré ce texte à Robert
Desnos qui fixe ainsi la réalité et la profondeur de ces sentiments pour elle. Ce texte lui est adressé mais c’est bien
la postérité qu’il prend à témoin de la force de ses sentiments, trouvant ainsi une qualité à la poésie, son rôle
d’exutoire et sa capacité sublimatrice.
II- Travaux d’écriture
Vous traiterez ensuite l’un des trois sujets suivants (16 points) :
- Commentaire
Vous commenterez le poème d’Alfred de Musset (Texte 2).
La poésie est un genre littéraire très ancien aux formes variées, écrites généralement en vers ou en prose dans
lequel l’importance prédominante est accordée à la forme. La poésie est un art du langage qui propose une
utilisation maximale des ressources de la langue. Elle reste cependant difficile à définir, et cette définition varie
d'ailleurs au fil du temps, au point que chaque siècle peut lui trouver une fonction et une expression qui varie aussi
d'auteur en auteur. Le poète, héritier d'une longue tradition orale, privilégie la musicalité d'où, dans la plupart des
textes poétiques, le recours au vers qui apporte aussi la densité. Le poète recherche aussi l'expressivité par le poids
accordé aux mots comme par l'utilisation fréquente des figures de styles et au premier chef des
images, comparaisons et métaphores, recherchées pour leur force suggestive.
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Dans ce texte poétique d’Alfred de Musset, intitulé « A George Sand », tiré de Poésies posthumes, écrites en 1866,
le poète s’adresse à sa maitresse suite à leur rupture. Cependant quel message veut-il lui faire parvenir ?
L’examen du texte portera d’abord sur les retentissements de l’amour puis sur la fuite de l’être aimé.
D’emblée, le registre lyrique domine le texte.
Dès les premiers vers, le poète entame les retentissements de l’amour, il les introduit à travers « la solitude » qu’il
met en évidence dans le premier vers et ceci à travers un ton fort d’où l’usage du verbe « falloir » : « Il faudra bien
t’y faire à cette solitude » (v.1). L’amour dont parle le poète est affligeant, il rend le « cœur insensé » (v.2), d’où
l’importance de la personnification. Toute personne cherche à sauver son amour, c’est pourquoi le poète fait
allusion au cœur prêt « à se rouvrir » (v.2), or un obstacle s’impose quand on « sait si mal aimer » (v.3),
l’hyperbole met cela en exergue. Les péripéties de l’amour continuent, quand on échoue dans sa tendresse, c’est la
souffrance qui fait surface, c’est pourquoi l’hyperbole le souligne au vers 3 « et sait si bien souffrir », renforcée par
la répétition du verbe savoir. Ce poème prend l’aspect d’une chanson triste, « Il faudra bien t’y faire » (vers 1 et 4)
est en guise de refrain. Le poète met sa bienaimée en garde, il lui dessine clairement l’étape qu’elle vivra suite à ce
chagrin d’amour. Le ton du poète continue à être impressionnant, il a de nouveau recours à l’injonctif « et sois sûr
que l’étude, / La veille et le travail ne pourront te guérir » (v.4-5). Le poète décrit la situation lamentable de sa
maitresse, il sait que toute la peine qu’elle se donnera ne servira pas à lui faire oublier l’homme qu’elle a aimé. Elle
essayera de se défouler dans le travail et dans toutes les tâches dures mais en vain, l’emploi métaphorique du verbe
« guérir » au vers 5 le met en évidence « La veille et le travail ne pourront te guérir /tu vas, pendant longtemps,
faire un métier bien rude, ». Le ton du poète devient plaintif « Toi, pauvre enfant gâté, qui n’as pas l’habitude /
D’attendre vainement et sans rien voir venir » (v.7-8), la femme devient un « enfant gâté », il l’attaque à travers ses
défauts, la comparaison en est une preuve. On reconnait en elle, la femme capricieuse, habituée à avoir ce qu’elle
veut mais pas cette fois-ci.
D’autre part, le poète n’hésite pas à aborder la fuite de l’être aimé. C’est de lui-même qu’il parle dans la deuxième
partie du poème. Le lyrisme du poète se fait bien sentir au niveau du vers 9 « Et pourtant, ô mon cœur, quand tu
l’auras perdue » et l’opposition l’introduit. Il reconnait la souffrance dont il est la proie à cause de
l’éloignement de sa bienaimée. Il sait que sa maitresse ne lui reviendra pas, la condition en tète du vers 10
« Si tu vas quelque part attendre sa venue, / Sur la plage déserte en vain tu l’attendras », la répétition du
verbe « atte4ndre aux vers 10 et 11, et l’image de « la plage déserte » confirment la douleur de cet homme
souffrant à cause d’un amour perdu. Il nous rappelle le fameux vers de Lamartine « un seul être vous
manque et tout est dépeuplé ». De la condition impossible, le poète cherche cette fois la cause de son
malheur, « car c’est toi qu’elle fuit de contrée en contrée » (v.12), la nature devient la complice du
malheureux, elle cherche aussi à fuir cette femme qui fait endurer toutes ses peines au poète. Les
dernières notes du poètes sont pessimistes, c’est la mort qui surgit, elle devient l’issue de la fuite de
l’amour perdu, « cherchant sur cette terre une tombe ignorée, » (v.13), la métonymie le met en relief.
Dans le dernier vers, le poète devient direct, il parle directement à sa maitresse, le pronom d’énonciation
« te » le prouve. Il ne veut plus avoir de contact avec sa bienaimée et s’en éloignera définitivement, mais
« dans quelque triste lieu », ceci s’accorde à l’idée de la mort qui le délivrera de l’affliction subie par cet
affreux amour.
En somme, déception, peine et douleur résument la situation du poète malheureux. Cependant, quel autre
genre littéraire a-t-il traduit aussi bien les sentiments déçus d’un homme qui perdu l’être aimé ?
- Dissertation
« Ah insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » a écrit Victor Hugo dans la préface des Contemplations. Dans
quelle mesure l’expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ?
Vous fonderez votre réflexion sur les textes du corpus, les œuvres poétiques étudiées en classe ou celles que vous
avez lues.
Introduction :
Volet 1 : le même que celui du commentaire.
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Volet 2 : De même, Victor Hugo a écrit dans la préface des Contemplations « Ah insensé, qui crois que je ne suis
pas toi !», dans quelle mesure le poète refléterait tout notre être ?
Volet 3 : En effet, le poète a plusieurs fonctions importantes et dans chacune d’elles la part de l’homme se trouve.
Arguments :
Le poète accorde une place importante aux sentiments souvent personnels mais qui peuvent prétendre à une
universalité, ils deviennent alors ceux de tout homme parmi nous. Le poète est alors concentré sur son ressenti
comme Du Bellay, Lamartine, Musset etc.
Le poète aborde les grands thèmes, il parle de la mort, comme Hugo dans Les Contemplations suite à la mort de sa
fille Léopoldine, il met en évidence l’amour, nombreux sont ceux qui l’ont fait comme Baudelaire, Verlaine et
autres ; le poète n’oublie pas de nous rappeler le temps qui passe, Ronsard y a excellé dans ses recueils poétiques ;
le voyage aussi est important dans la poésie, Baudelaire, Lamartine et bien d’autres l’ont privilégié dans leurs
recueils poétiques.
Le poète joue aussi un rôle primordial quand il s’engage à défendre une cause. Au moyen de l’harmonie
linguistique et la musicalité, il dénonce, accuse et use d’une parole médiatrice pour faire évoluer l’humain et
transformer le monde pour qu’il devienne meilleur, notons Eluard, Prévert, Hugo, Gödel et autres. Ainsi, la voix du
poète devient celle de chacun de nous. Sa révolte est la nôtre.
Le poète se centre sur le beau, ce que fait l’homme pour améliorer son quotidien. A travers sa perspective, on
retrouve la nôtre. Il enjolive notre monde et nous rend plus heureux, il reflète notre joie. Hugo a mis en relief toutes
les beautés célestes que nous admirons.
Conclusion :
Grace à sa poésie, le poète se voit entièrement dans la sphère sociale, il devient un messager divin, il est tout
homme à qui il s’adresse. Cependant, quel autre artiste peut-il jouer le même rôle et représenter l’humain ?
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