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d’amour est l’achèvement d’un parcours. Le vieux poète se sent coupable, il s’en veut d’avoir brisé par des mots
misérables et si communs un accord plus sublime.
Dans le Texte 2, Alfred de Musset exprime sa douleur face à la séparation de sa bienaimée, George Sand et à la
solitude. Il lui parle de sa souffrance, le jeu des pronoms implique les deux amants. C’est la douloureuse expérience
de la solitude. Le poème permet de s'élever au-dessus de l'expérience personnelle pour atteindre un lyrisme
universel. On remarque le champ lexical de la solitude dans le poème « Solitude » mis en valeur au premier vers; «
déserte » ; « fuit », ces deux termes sont mis en évidence à l'hémistiche. Le poète réduit à la solitude ne peut que se
parler à lui-même. La pointe du poème souligne l'impossibilité d'une rencontre avec l'autre, l’emploi du pronom
indéfini « on » (v.14), est relatif à un futur de certitude, une négation comme dernier mot du poème. La souffrance
du poète est en relief, dès le premier quatrain, le verbe «souffrir » (v.3) est mis en valeur par : l'hyperbole « si bien
souffrir » (v.3), l'antithèse « si mal aimer » vs « si bien souffrir» (v.3) et une allitération en [s] dans le vers 3. Ce
verbe est prolongé par un champ lexical de la souffrance dans l'ensemble du poème « Pauvre » (v.2), « guérir »
(v.5), accompagné d'une négation, « triste » (v.14). La construction atypique du schéma des rimes dans le sonnet
(abba, baab) attire l'attention sur les mots placés à la rime «solitude » et « étude » ou « rouvrir » et « souffrir ». Le
poète est tout homme malheureux d’avoir perdu sa bienaimée.
Dans le texte 3 de Verlaine, le cri de désespoir introduit le poème « Ô triste, triste était mon âme... » il parle
directement à sa bienaimée qui l’a déçu. Il la rend coupable de la souffrance qu’il ressent, les anaphores « triste »,
« à cause... » le mettent en relief. Ce poème s’apparente à une chanson, les rimes plates sont riches en assonances
[a] et [é] qui font penser aux cris d’un mourant. Le bourreau est « une femme » (v.2), elle est la cause du désespoir
du poète, l’opposition « bien que mon cœur ... bien que mon âme » (v.4-5) décrit l’état lamentable dans lequel se
retrouve cet homme sans sa bienaimée. Rien ne le console, le poète est confus, il la fuit mais ne s’en sort pas,
l’anaphore « Je ne me suis pas consolé » (v.3 et 7) le souligne. Ce poème devient un exhortation, il cherche une
issue divine qui le soulagerait de l’absence de sa dame. Il répète les mêmes mots, « cœur » (5 fois), « âme » (3
fois), c’est les mots clés qui résument toute son histoire douloureuse. L’éloignement de l’être aimé devient « exil »
(v.12), cette périphrase permet de reconnaitre le ton affligé du poète qui ne contrôle plus sa détresse, les
interrogations aussi le renforcent. Le poète est perturbé, c’est son âme qui prend la parole et s’adresse à son cœur, il
se retrouve dans « un piège » (v.14), cette métaphore met en évidence le désastre qu’il vit. Sa vie sans sa bienaimée
n’a plus de sens, l’existence n’a plus de valeur pour lui, il est prêt à abdiquer, l’interrogation finale du texte en est
la preuve « d’être présents bien qu’exilés, / Encore que loin en allés ? » (v.15-16), le pluriel généralise la situation
du poète, elle devient celle de tous les hommes souffrants d’amour pour avoir quitté leur bienaimée.
Dans le Texte 4, dans « Non l’amour n’est pas mort », tiré de Corps et bien, le poète exprime le caractère
ambivalent de l’amour. La conception de l’amour que propose Desnos à sa bienaimée est à la fois « tendresse
et cruauté » (v.4). On peut identifier le destinataire de cette déclaration d’amour aux particularités du « je » lyrique
de Desnos.
Ce poème apporte une conception très nuancée de l’amour. Ce sentiment apparaît ici très polymorphe, ou du moins,
il suscite des changements d’états d’âme chez celui qui le ressent. D’entrée de texte, le poète veut dresser un
tableau nouveau et déclare en avoir «assez du pittoresque et des couleurs et du charme. » (v.3). Desnos recours,
pour montrer les paradoxes de l’amour et son caractère fluctuant et mouvant, à l’hétérométrie des vers et à des
images très marquantes
Le titre est « Non l’amour n’est pas mort » Il semble donc répondre à une question (« l’amour est-il mort ?»): le
titre est formulé sous la forme négative, et, l’idée de mort est elle-même plutôt négative. On a donc une double
négation qui s’annule. Il s’agit bien en réalité d’une déclaration d’amour. Le poète a seulement peut-être voulu
masquer son but pour ne pas être éconduit. L’amour serait-il nécessairement déçu et non réciproque, pour user de
telles précautions ? Serait-il mort au final ?
Desnos a organisé son poème sous forme de versets, forme intermédiaire entre le vers libre et le paragraphe. On en
dénombre vingt-cinq, de longueurs inégales. Certains sont très longs, véritables élans lyriques où le discours
s’emballe .Cette hétérométrie confère un rythme particulier au poème ; ce rythme n’est jamais le même. La forme
appuie ici le fond à savoir que l’amour n’est jamais uniforme, il est en effet caractérisé par « sa tendresse et sa
cruauté. » (v.4).
Robert Desnos recours à plusieurs reprises à des figures d’opposition. Il y a le très marquant « sa tendresse et sa
cruauté » mentionné précédemment mais aussi « A l’aube avant de te coucher » (v.15). Le « fantôme familier »