Chapitre 1 : Economie – Croissance, fluctuations et crises Comment

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Chapitre 1 : Economie – Croissance, fluctuations et crises
Comment expliquer l'instabilité de la croissance ?
Thème
1.2 Comment
expliquer
l'instabilité de la
croissance ?
Notions
Indications complémentaires
Fluctuations
économiques, crise
économique,
désinflation, dépression,
déflation.
L'observation des fluctuations économiques permettra de mettre l'accent sur la variabilité de la
croissance et sur l'existence de périodes de crise. On présentera les idées directrices des principaux
schémas explicatifs des fluctuations (chocs d'offre et de demande, cycle du crédit), en insistant
notamment sur les liens avec la demande globale. On analysera les mécanismes cumulatifs
susceptibles d'engendrer déflation et dépression économique et leurs conséquences sur le chômage
de masse.
Acquis de première : inflation, chômage, demande globale (relire le chap. Régulations et
déséquilibres)
Définitions des notions :
– Fluctuations économiques : Ensemble des variations du rythme de la croissance économique.
Ensemble des mouvements d'accélération ou de ralentissement de la croissance. Les
fluctuations économiques peuvent se présenter à court, moyen et long terme.
– Crise économique : Processus de retournement de l'activité économique qui entraîne le
ralentissement de la croissance économique.
– Désinflation : C'est un ralentissement de la hausse des prix. Le taux d'inflation baisse tout en
restant strictement positif.
– Dépression : Baisse forte et durable de la production ou le taux de croissance devient
inférieur à 0
– Déflation : Processus général et durable de baisse des prix, des revenus et de la production.
A – L'activité économique est soumise à d'importantes fluctuations
•
Sur le long terme, le PIB augmente tous les ans (on produit chaque année un peu plus), mais
à court terme on peut observer de petites crises. Depuis 1975, la croissance a tendance à
ralentir. Ceci est due à des mouvements quantitatifs (hausse de la population, des stocks et
ou du capital) mais aussi à des phénomènes de fond (urbanisation, tertiarisation, …). La
croissance augmente donc sur le long terme quant à court terme on peut observer des
fluctuations des production, des prix, de l'emploi, … Le PIB varie à court terme de façon
plus ou moins cyclique.
•
Une période de croissance (comme les Trente glorieuses) est une période d'augmentation
durable de la production de biens et de services. Une crise est un mécanisme qui entraîne la
diminution ou le ralentissement de la croissance. Une récession correspond à une diminution
du PIB. Un dépression (crise de 29) est une période au cours de laquelle le taux de
croissance devient négatif. Une expansion est une accélération de la croissance. Ces
mécanismes correspondent à des fluctuations économiques
•
La croissance potentielle est la croissance maximale que peut obtenir un pays s'il mobilise
tous ses facteurs de production (capital, travail, progrès technique) et ce sans créer de
tensions dans l'économie (exemple : si les machines sont utilisées au maximum de leur
capacité, la productivité baisse car les machines sont alors soumises aux pannes, à la casse.
Il existe aussi des tensions par rapport au travailleurs. Ce sont les rendements décroissants).
La courbe de Phillips désigne le fait que si le taux de chômage est élevé, les employeurs sont
en position de force ce qui entraîne une faible inflation. En revanche, si le taux de chômage
est faible, ce sont les salariés qui sont en position de force (ils peuvent alors demander des
augmentations par exemple) ce qui entraîne une inflation. La croissance effective désigne la
croissance effectivement constatée dans l'économie.
•
L'offre potentielle de production est déterminée par : - le facteur travail, -le facteur capital et
-le progrès technique.
•
La croissance effective dépend de la fluctuation de la demande globale elle-même constituée
de la consommation finale des ménage et des APU, de la FBCF, des exportations et de la
variations des stocks.
•
La croissance économique des pays émergeant dépend des investissement du capital fixe car
ayant moins de capital, leurs rendements sont plus faiblement décroissants. Elle dépend
aussi du passage à une économie moins étatisée (passage d'emplois improductif à des
emplois productif). La croissance économique des pays développés repose surtout sur le
progrès technique (qui permet de surpasser la loi des rendements décroissants et la
croissance démographique faiblarde).
•
Si la croissance effective dépasse durablement la croissance potentielle cela engendre des
tensions inflationnistes. Si la croissance effective est durablement inférieure à la croissance
potentielle, cela signifie que la demande globale est trop faible et que donc on n'utilise pas
toutes nos capacités de production. Cela se traduit par du chômage et si la situation persiste,
par une baisse de la croissance potentielle due à un manque d'expérience des travailleurs et à
des investissements insuffisants.
•
Le paradoxe de Solow désigne le fait que le progrès technique se diffuse sans effet sur la
croissance. Il est donc important d'investir dans tous les capitaux et notamment dans le
capital humain lors de progrès technique pour permettre aux hommes de savoir tirer le
progrès technique à leur avantage (exemple de l'informatique). La croissance potentielle
dépend donc des investissements.
•
Quand l'écart de production augmente, le taux de chômage diminue. Quand l'écart de
production diminue, le taux de chômage augmente. Quand l'écart de production est nul, le
taux de chômage tend vers 6%. Même lorsqu'on emploi toutes les capacités de production, il
y a toujours du chômage et ce à cause du -chômage structurel : les individus au chômage
possèdent des qualifications qui ne sont pas en adéquation avec les besoins du marché du
travail. -Chômage frictionnel : Chômage de transition à un instant t. Il y a forcément des
gens en transit d'un emploi à un autre. Plus le marché est rigide et plus les temps de
transition seront longs.
•
Dans l'ère pré-industrielle, les crises sont dues à des événements externes à l'économie. Ceci
entraînait une baisse de la production agricole donc une baisse de l'offre qui s'accompagnait
mécaniquement par l'augmentation des prix. C'est une crise de sous-production par rapport
aux besoins physique. La crise moderne est une crise de surproduction par rapport aux
besoins solvables. D'après les économistes classiques, l'offre créer sa propre demande (loi
des débouchés par JB Say). La crise de 29 va prouver l'inverse.
Synthèse
L’économie est tout d’abord marqué par des tendances longues. Le trend de croissance correspond à la
tendance à long terme de la croissance. Il repose sur des mouvements quantitatifs (augmentation de la
population, augmentation de la production) et structurels (urbanisation, qualification,…).
On peut observer deux grandes tendances pour la croissance française que l’on retrouve dans la plupart des
pays avancés : la croissance baisse au cours du temps, et la croissance du PIB varie à court terme de façon
plus ou moins cycliques avec des phases. La croissance connait ainsi des phases d’accélération
conjoncturelle par rapport au taux moyen de croissance de longue période (expansion), de diminution de la
production (on parle de récession pour désigner une période d’au moins deux trimestres consécutifs de recul
du PIB, et de dépression qui désigne une baisse durable de la production). La crise est le moment de
retournement de la tendance de l’activité économique qui met fin à l’expansion pour déboucher sur une
récession. Enfin la reprise désigne le moment de retournement de la tendance de l’activité économique qui
met fin à la récession ou dépression pour déboucher sur une phase d’expansion.
Les économistes déterminent la croissance potentielle de la production d’une économie. Il s’agit de la
croissance maximale que peut obtenir un pays lorsqu’il mobilise tous ses facteurs de production (population
active, équipement, productivité) sans déclencher de l’inflation. Elle résulte de la combinaison de l'offre des
facteurs de production : capital (mesuré par la FBCF), travail (croissance de la population active) et progrès
technique (mesuré par la productivité globale des facteurs). Les projections de croissance potentielle
reposent sur des hypothèses qui reflètent les tendances passées observées, et ne constituent donc pas des
prévisions.
La croissance effective correspond à la croissance réellement obtenue par le pays. Elle dépend
essentiellement des variations de la demande globale qui comprend la consommation finale des ménages et
des administrations, l’investissement en capital fixe des entreprises, des ménages et des administrations
publiques, les exportations, et la variation des stocks.
L’écart de production (output gap) représente l’écart entre le niveau réel du PIB et la production potentielle.
Lors d'une phase d'expansion, l'écart diminue, et peut même s'inverser : la production est temporairement
supérieure à son niveau d’équilibre. Dans ce cas, l’inflation est en augmentation, car il y aura des pressions à
la hausse sur les coûts de production (en particulier les coûts du travail) ce qui augmente les prix des biens et
des services. Inversement, dans les périodes de récession, le PIB croît moins vite que la production
potentielle et l’écart augmente, ce qui se traduit par une augmentation du chômage. Une économie qui
connait une production effective durablement inférieure à la croissance potentielle risque de dégrader à long
terme son potentiel de croissance (diminution de l’employabilité, fuite des capitaux,…).
B – Comment explique-t-on les fluctuations économiques ?
•
Le taylorisme est l'organisation scientifique du travail. C'est-à-dire que l'on va diviser les
tâches de production en une série de gestes très simples que l'on peut confier à des ouvriers
spécialisés.
Le taylo-fordisme, le taux de chômage très faible, et une phase d'expansion très rapide entraîne dans
les années 1920 une consommation de masse appuyée par le crédit aux États-Unis.
•
La bulle spéculative de 1929 est due à un très fort développement de la bourse qui se
développe en ayant recourt au crédit. Ainsi l'achat d'une action se fait par endettement et
cette période connaît des effets de levier très importants. Les comportement de mimétismes
(dus à une asymétrie de l'information) font que les cours de bourse s'envolent cependant
arrive un moment de déconnexion ou la valeur en bourse d'une entreprise n'a plus aucun
rapport avec sa valeur réelle. A un moment ou à un autre, la bulle éclate et entraîne une crise.
Dans le cas des Etats Unis, c'est la hausse des taux d’intérêts de la Grande Bretagne qui
entraîne l'explosion de cette bulle les investisseurs revendant donc tous leurs actions
américaines pour investir en Grande Bretagne. Le nombre de chômeur explose, le solde
budgétaire se creuse, les productions et les prix chutent ce qui entraîne la spirale de la
déflation.
•
La crise de 29 est un démenti à la loi de Say mettant en œuvre un choc de demande négatif,
la fin d'un cycle de crédit et la fin d'un cylcle Kondratieff.
•
Un choc économique est une modification imprévue d l'offre ou de la demande. Celui-ci
peut-être : endogène, exogène, asymétrique, symétrique, d'offre, de demande, positif, négatif.
Un choc d'offre est une variation soudaine et imprévue de la situation économique des
offreurs. Un choc de demande est une perturbation de l'activité économique qui fait suite à
une variation soudaine d'une ou de plusieurs des composantes de la demande globale. Un
choc est endogène lorsqu'il résulte des décisions des agents économiques d'un pays. Il est
exogène lorsqu'il est du à un phénomène extérieur. Un choc est asymétrique lorsqu'un ou un
petit nombre de pays sont touchés et est symétrique lorsqu'il touche de nombreux pays. Un
choc positif conduit à l'accélération de la croissance quant un choc négatif au contraire
conduit à la diminution de la croissance qui devient alors inférieure à la croissance
potentielle. ( exemple : la liquidation d'entreprises suite au tremblement de terre du Japon a
entraîné un choc d'offre négatif, exogène et asymétrique).
•
Les chocs d'offres sont liés : -au coût des matières premières, -au rapport entre la hausse des
salaires et les gains de productivité, -à l'alourdissement ou à l'allégement des fiscalités, -à la
hausse ou la baisse des taux d'intérêts. Les chocs d'offre positif sont aussi dus à des
innovations ( de procédés : fordisme, taylorisme, …), à une hausse de la production ou à un
choc de production.
•
Le pétrole est un produit peu élastique : il ne réagit pas aux variations des prix. En 1973, le
prix du pétrole a fortement augmenté ce qui a entraîner une augmentation des coûts de
productions, une élimination des entreprises les plus faibles, une baisse de l'offre et une
hausse des prix. On entre en stagflation : l'économie stagne et il y a de l'inflation (alors que
la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle). La courbe ne Phillips ne
s'applique plus puisqu'il y a chômage et inflation. L'indexation des salaires sur les prix
participe aussi à l'augmentation des prix faisant augmenter les coûts de production.
•
La réunification allemande est un exemple de choc de demande positif. Après la
réunification, les entreprises anticipent une hausse de la consommation et donc produisent et
investissent plus ce qui soutient la demande globale. Les banques quant à elles anticipent la
hausse des revenus des ex allemands de l'est et accordent donc des crédit ce qui accélère
l'augmentation de la demande. On a donc un choc de demande positif : la demande
augmentant, les quantités échangés augmentent et les prix augmentent aussi. Toutefois,
l'inflation arrive avec un certain retard dû au fait que dans un premier temps, les allemands
de l'est ne sont pas en position de force sur le marché. Ce n'est qu'une fois en position de
force que l'inflation arrive due à la hausse des salaires.
•
La crise européenne a causé une crise de le demande extérieure en Chine. La chute de la
demande extérieure en Chine a causé un choc de demande négatif et exogène. La baisse de
la demande chinois a entraîné une baisse de la production, des salaires et une hausse du
chômage.
•
Les chocs de demande dépendent des prix, du pouvoir d'achat, du niveau des taux d'intérêts
et des dépenses publiques. Par exemple, si l'Etat fait une relance, on a un choc de la
Demande positif.
• PIB + importations = Consommations finales + FBCF + Exportations + Variation des stocks
- Les Investissements jouent un rôle dans la variation du PIB à cause de leur effet multiplicateur et
amplificateur qui permettent d' entraîner une surréaction.
- La consommation des ménages est ce qui tire la croissance.
- Le comportement des entreprises vis à vis des stocks accélère ou décélère la croissance
- Le solde commerciale s'il se détériore décélère la croissance et inversement s'il s'améliore.
Lorsqu'il y a choc de demande, il faut mener une politique qui stimule la demande et donc
augmenter les dépenses publiques. Celles-ci ont un effet stabilisateur sur l'économie.
•
Les entrepreneurs se fondent sur une agrégation d'opinions pour trouver le bon niveau de
production qui va répondre à la demande future. Les entrepreneurs essaient d'anticiper la
demande future pour trouver le bon niveau d'emploi, de stocks et d'investissements.
Cependant Keynes parle d'équilibre de sous-emploi lorsqu'il y a un équilibre entre l'offre et
la demande mais que tous les travailleurs ne sont pas utilisés. C'est le rôle de l’État d'essayer
d'augmenter la demande de façon à atteindre le plein-emploi. Les classiques pensaient
qu'avec la loi des débouchés, en laissant faire les marchés on arriverait au plein-emploi.
Cependant Keynes constate avec la crise de 29 que les mécanismes supposés de régulation
du marché ne permettent pas de faire baisser le taux de chômage. Il dit donc qu'il faut
soutenir la demande et ce particulier en période de récession (hausse des dépenses
publiques).
•
Dans la demande globale, plusieurs composantes sont liées aux estimations des
entrepreneurs. Il y a donc un dimension psychologique dans les investissements, les
consommations des ménages, …
•
Pour Patrick Artus, Marx pensait que le capitalisme courrait à sa perte à cause de la baisse
tendancielle du taux de profit. Les entreprises faisant de moins en moins de profit exploitent
de plus en plus les travailleurs qui à terme vont se révolter ce qui aboutira toujours selon
Marx à la fin de la lutte des classe. Artus constate que les entreprises, avec la diminution de
leurs profits compriment les salaires (emplois atypiques, salaires qui n'augmentent pas, …).
Cela conduit donc à un endettement massif des ménages qui font recours au crédit. Ceci
entraîne une très forte hausse de la dette privée ce qui entraîne une hausse des dépenses
publiques et donc une hausse du déficit public et de la dette publique. Les pays vont alors
essayer d'apporter des réponses individuelles et quelque part déloyales pour augmenter leur
croissance (Irelande qui baisse son taux d'imposition par exemple). De plus, les banques
centrales inondent les marchés de liquidités pour relancer la croissance ce qui aboutit à la
formation de bulles spéculatives.
•
Lors de périodes de crises, les inégalités diminuent car les riches s'appauvrissent. On peut
donc voir une relation entre crise et inégalités car avant la crise (en période d'expansion), les
inégalités augmentent fortement ce qui participe au déclenchement de la crise.
•
Pour limiter la crise de 29, on mène une politique d'offre, c'est-à-dire qu'il faut améliorer
l'offre en restaurant la compétitivité des entreprises. Cela se fait en comprimant les salaires,
en assouplissant le code du travail, en baissant le taux d'imposition, …
•
Dans les entreprises, il y a un changement de méthode de gouvernance : on passe du
capitalisme managériale au capitalisme actionnariale. L'objectif principal de l'entreprise
devient alors de créer de la valeur pour l'actionnaire en augmentant les cours de la bourse et
les dividendes. Les actionnaires reçoivent une plus grande part de l'EBE et donc on
comprime d'autres domaines comme les investissements. On peut aussi avoir recours à la
délocalisation. Les actionnaires vont intéresser les managers avec des stock-options (=action
à un prix préférentiel qu'on peu exercer dans un délai déterminé).
•
Il existe trois cycles :
◦ Les cycles courts d'une durée de 3 à 4 ans. Ceux-ci ont été identifiés par Joseph Kitchin
(en 1923) qui les a relié à la variation des stocks (le comportement d'une entreprise face
à ses stocks peut accélérer ou diminuer la croissance).
◦ Les cycles moyens d'une durée de 8 à 9 ans. Ceux ont été identifiés par Clement Juglar
(1862) et ont été reliés aux investissements.
◦ Les cycles longs d'une durée de 40 à 60 ans reliés aux cycles de Kondratieff.
Schumpeter expliquait les cycles de Kondratieff par les innovations. Schumpeter a unifié la
théorie des cycles dans le cycle des affaires. Pour lui, les 3 cycles se superposent et expliquent les
fluctuations de la croissance. Selon lui, les crises les plus graves sont dues au retournement des trois
cycles comme ce fut le cas pour la crise de 29 par exemple.
Le cycle des investissements de Juglar est lié au comportement d'investissement des agents
économiques : « Les symptômes qui précèdent les crises sont ceux d'une grande prospérité ». Les
crises sont donc des phénomènes endogène au capitalisme qui se préparent en période de prospérité.
En effet, dans ces périodes, les agents économiques anticipant l'augmentation de leurs revenus
investissent très facilement et spéculent même. Du coup il y a surinvestissement et création de
bulles spéculatives dans l'économie. Les agents prennent trop de risques et stoppent leurs
investissements lorsque les cycles se retournent. Il y a alors liquidation.
A partir des 30 glorieuses, ces analyses sont perdues de vue. En effet, avec le toyotisme, les
variations de stocks sont beaucoup moins importantes faisant disparaître les cycles courts. De même,
l'intervention de l'Etat qui pilote les investissements en menant par exemple des relances
keynesienne combat les cycles moyens. Toutefois ces cycles réapparaissent en finance avec les
cycles de crises financières. On pense désormais que le progrès technique arrive en continu et non
plus en grappe comme pour Schumpeter ce qui invalide la théorie des cycles longs.
•
En période d'expansion le crédit est abondant ce qui stimule la demande globale. Petit à petit,
les banques prennent de plus en plus de risques prêtant facilement à des agents qui spéculent
sur la croissance. En 2007, des ménages sont endettés de façon plus importante que leur
RDB (ils ne sont donc plus solvables) à cause de ces crédits faciles ce qui entraîne la crise
des subprimes. En 2007, les banques accordent très facilement des créances se fiant à
l'augmentation possible des revenus. En prêtant petit-à-petit à des clients non solvables à
taux d'intérêt faibles, la future crise se prépare avec la création de bulles spéculatives qui
entraînent une inflation et donc une hausse des taux d'intérêts. Les cycles se retournent donc,
les banques ont recours au crédit crunch (pour éviter la sélection adverse, n'accordent plus
de crédit) et le marché s'effondre. Cette analyse sur le crédit est due à l'américain Irving
Fisher qui se fonde sur la crise de 29 due à deux mécanismes : le cycle du crédit et la
déflation par la dette. Les ménages très endettés au moment de la crise vont chercher à se
désendetter en vendant leurs actifs mais vont paradoxalement s'endetter encore plus. L'agent
peut en effet, à cause de mécanismes déflationnistes, se retrouver plus endetter en
pourcentage de son revenu qu'avant la vente de ses actifs.
•
Il y a trois façons possibles pour une entreprise de se financer : -l'autofinancement, -le
financement direct (l'entreprise émet des titres ou des actions) et -le financement indirect
(l'entreprise passe par l'intermédiaire d'une banque qui va leur faire crédit).
Synthèse
L’humanité a de tous temps connu des crises économiques. La crise précapitaliste était typiquement une crise
de sous-production agricole par rapport aux besoins physiques ; la crise moderne est fréquemment une crise
de surproduction par rapport aux besoins solvables.
Selon plusieurs auteurs, la production serait soumise à des cycles. Pour Schumpeter, trois cycles se
superposent et expliquent pour l'essentiel l'évolution de la conjoncture : les cycles courts lié au cycle des
stocks (cycles Kitchin), les cycles moyens ou « cycle des affaires » liés à l’investissement (Juglar), les cycles
longs (Kondratiev), expliqués par les vagues d’innovation puis leur épuisement.
Ces cycles sont également liés au comportement des banques qui relâchent leurs conditions pour accorder
des crédits en période d’expansion et les restreignent en période de récession, ce qui aggrave la crise (cycle
du crédit). Pour Irving Fisher, cet excès d’endettement en période de croissance peut mener à une déflation
par la dette en cas de récession : les agents économiques qui se retrouvent fortement endettés vendent leurs
actifs financiers pour tenter de rembourser leurs dettes. Mais ces ventes massives font baisser les prix, ce qui
accroît finalement la valeur réelle de la dette et nécessite donc de nouvelles ventes d'actifs.
D’autres crises peuvent s’expliquer par des causes exogènes ou endogènes, affectant l’offre, la demande ou
les deux. Ainsi, les fluctuations économiques de court terme peuvent provenir de chocs de demande ou
d’offre, qui peuvent être positifs ou négatifs. Un choc d’offre est une perturbation (catastrophe naturelle,
variation importante des prix,…) qui affecte les capacités de production de l’économie. Un choc de demande
est un événement qui affecte le niveau de la demande globale à court terme (variation du niveau de
consommation finale, d’investissement ou de la demande extérieure). Or le niveau de la demande est un
élément central pour Keynes, car si la demande anticipée par les entrepreneurs est insuffisante, le niveau de
production ne permettra pas le plein-emploi.
C – Comment gère-t-on les fluctuations économiques ?
•
La politique conjoncturelle est une politique qui a une action à court terme dont le but est de
rapprocher le PIB effectif du PIB potentiel. Pour cela, il existe deux outils : la politique
monétaire gérée par la banque centrale qui agit sur ses taux d'intérêts et la politique
budgétaire gérée par l'Etat qui va faire varier les dépenses publiques et les prélèvements
obligatoires.
•
La politique structurelle est une politique qui a une action à long terme dont le but est
d'élever le niveau du PIB potentiel. Pour cela, l’État va avoir recours au renforcement de
l’efficacité des facteurs de production et à l'accroissement de la quantité de facteurs de
productions mobilisés ce qui va aboutir à des dépenses dans l'éducation, des innovations
technologiques et une amélioration des infrastructures publiques.
•
Il y a un avant et un après 29 : avant 29 l’État est un État gendarme assurant seulement des
fonctions régaliennes et ne menant donc pas de politiques budgétaires. Il n'intervient que
peu dans l'économie. Après 29, l’État intervient beaucoup plus dans l'économie et devient un
État providence.
•
L’État mène des politiques contra-cycliques pour lutter contre les effet des cycles
économiques. Pour cela, il mène en période de récession des politiques expansionnistes
(hausse de la masse monétaire et des dépenses publiques) et en périodes de croissance des
politiques restrictives pour casser l'inflation. A partir des années 30, ces politiques
s’enchaînent : c'est le « Stop and go ». En période de récession, la hausse des dépenses
publiques bien qu'elle atténue les effets de la récession creuse le déficit public et entraîne un
endettement. L'effet multiplicateur est l'effet sur la production d'une variation de
l'investissement et est surtout utilisé lors de politique de relance mais fonctionne aussi lors
de politiques de rigueur. Cependant, lorsque l'économie est ouverte, la propension à importer
peut diminuer l'effet multiplicateur.
•
La crise de 29 est due à un choc de demande négatif qui a amené à une dépression, au
chômage de masse et à une déflation. En 1974, on a un choc de demande négatif qui
emmène une récession, le chômage de masse et de l'inflation. Ces deux crises ont donc des
origines différentes et leurs solutions devraient l'être aussi cependant en 81 Mitterand mène
une grande relance Keynésienne inadaptée dans le contexte d'une crise d'offre. De plus, la
relance se heurte à la contrainte extérieure profitant surtout à nos voisins. On se retrouve
donc avec l'inflation, la fuite des capitaux, le déséquilibre de la balance commerciale et la
baisse du taux de change. En 1993, on change de politique et on adopte une politique d'offre.
On cherche à lutter contre l'inflation le déficit budgétaire et l'endettement. Pour lutter contre
l'inflation, l'Etat va supprimer l'indexation des salaires sur les prix. On va également mener
une politique de privatisation pour permettre aux entreprises de se financer à plus faible cout.
L'emploi atypique et le capitalisme actionnariale se développent également. Pour ce qui est
de la réduction de la dette et de l'endettement, l'Etat va diminuer ses dépenses publiques.
L'année 82 marque l'échec des politiques Keynésiennes.
•
Déflation compétitive : on cherche à réduire l'inflation (en particulier des salaires) pour
redonner de la compétitivité aux entreprises.
•
En 2008, les politiques keynésiennes font leur retour pour lutter contre un choc de demande
négatif. L'Etat augmente ses investissements, les prestations sociales et les subventions des
entreprises (hausses de ses dépenses) mais baisse aussi les impôts (baisse de ses recettes).
L'objectif est de stimuler la demande globale. Ces politiques sont efficaces et permettent
d'atténuer la récession. Les politiques Keynésiennes sont plus ou moins efficaces selon les
moyens employés : la hausse des transferts aux ménages fonctionnant mieux que la baisse
des impôts. Les ménages concernés par cette hausse des transferts étant ceux qui ont une
forte propension à consommer. La relance Keynésienne permet de stimuler la croissance
mais creuse le déficit public et augmente la dette publique pouvant entraîner une crise de la
dette qui elle-même entraîne une politique de rigueur.
•
L'objectif de la banque centrale est d'injecter suffisamment d'argent dans l'économie pour
permettre les transactions entre les agents. Si on augmente la masse monétaire, on stimule
l'économie et inversement si on diminue la masse monétaire. Les outils de la banque
centrale sont donc : le taux directeur, les réserves obligatoires et l'open-market (plus la
banque centrale est généreuse dans sa politique d'achat des risques et plus les banques ont de
faciliter à se refinancer). Exceptionnellement, la banque centrale peut avoir recours au
quantitative easing qui est le rachat massif de titres de la dette publiques (interdit en Europe).
En 2010, la banque centrale européenne annonce qu'elle peut potentiellement acheter autant de dette
publique que nécessaire (=rachat sur le marché secondaire) ce qui rassurant les investisseurs permet
de faire baisser les taux d'intérêt. La BCE a également recours au quantitative easing c'est-à-dire
qu'elle augmente la quantité de monnaie en circulation pour que les banques puissent prêter plus
facilement. Cela peut créer des tensions inflationnistes si jamais la demande, soutenue par beaucoup
de crédit, devient trop forte par rapport aux capacités de production. Cependant, pour que cela
arrive, il faudrait que les banques prêtent les liquidités. Ce qu'elles ne font pas étant méfiantes. Du
coup, les banques placent ces liquidités ce qui créer des bulles spéculatives. Cette abondance de
liquidités a permis d'assouplir les taux d'intérêts.
•
Les Etats Européens sont restreints dans leurs politiques et ce tout d'abord parce que la BCE
pilote la politique monétaire empêchant les Etats Euro de manipuler le taux de change de
leur monnaie. La politique budgétaire de l'Etat est quant à elle limité par le pacte de stabilité
de la croissance (PSC) qui implique un déficit public inférieur à 3% du PIB et une dette
publique inférieure à 60% du PIB.
•
La gestion des fluctuations économiques est rendue très difficile par les contraintes de la
mondialisation et celles imposées par l'Union Européenne. Il est donc difficile d'avoir des
politiques conjoncturelles efficaces si bien que les choc de demande se prolonge
durablement. Aujourd'hui, on connaît une politique monétaire très expansionniste mais une
politique budgétaire restrictive.
•
En France, contrairement aux USA ou on a retrouvé le plein-emploi, la croissance ne repart
pas et donc la politique monétaire reste durablement expansionniste. Cette politique n'est
cependant pas sans risque : - des bulles spéculatives peuvent se créer à cause des liquidités
abondantes à disposition des banques, -les investisseurs institutionnels peuvent se retrouver
en difficulté si les taux d'intérêts augmentent (ce qui causerait la chute de la valeur des
obligations qu'ils détiennent) et -la distorsion des choix d'investissements avec l'exemple de
Patrick Drahi le partron de SFR qui a surendetté son groupe en misant sur un départ de la
croissance.
•
Les chocs de demande négatif peuvent déboucher sur une déflation. La déflation est un
cercle vicieux de baisse des prix, des revenus et de la production. Il existe 3 mécanismes
dans une spirale déflationniste : - La baisse des prix => baisse de consommation des
ménages qui anticipent une baisse de leurs revenus et reportent donc leurs achats +
entreprises anticipent la baisse de leurs revenus et diminuent leurs productions et écoulent
leurs stocks => Diminution de la consommation finale et des investissements + variation
négative des stocks DONC 3 grands moteurs de la demande globale diminuent
De plus, les entreprises sont confrontées à la baisse des revenus des consommateurs donc elles
baissent leurs prix ce qui baissent encore leurs revenus.
- Le crédit crunch : les banques ne prêtent plus par peur d'insolvabilité.
Les Banques centrales essaient de refinancer les banques mais les outils conventionnels de la
politique monétaire sont inefficaces les taux d'intérêts ne pouvant descendre en dessous de 0.
- La déflation par la dette : les agents économiques mettent tous en
vente leurs actifs au même moment ce qui entraine un excès d'offre et donc une baisse des prix.
L'Etat souhaite donc retrouver l'inflation pour diminuer le poids de sa dette.
•
La déflation peut se transmettre à travers deux mécanismes : -le commerce extérieur : les
économies sont aujourd'hui interdépendantes donc une crise chez l'une affecte l'autre.
-La déflation salariale : si les prix
et les salaires baissent dans un pays, celui-ci devient plus compétitif que nous et il faut donc
comprimer les salaires, délocaliser, …
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Actuellement, il y a des risques déflationnistes en Europe avec un taux d'inflation très
proche de 0 dans plusieurs pays de la zone euro.
Synthèse
Pour les économistes libéraux, les crises sont des mécanismes autorégulateurs du marché. Elles sont donc
nécessaires au système capitaliste et l’Etat ne devrait pas intervenir pour tenter de les réguler. Cependant
depuis la crise de 1929, l’Etat s’est progressivement imposé comme un acteur économique majeur.
Pour lutter contre les effets des fluctuations économiques, il peut mener des politiques conjoncturelles, visant
à rapprocher la croissance effective de la croissance potentielle, et à réaliser les objectifs du carré magique de
Kaldor (stabilité des prix, croissance, faible chômage, excédent extérieur, ces objectifs pouvant cependant
être contradictoires). La politique conjoncturelle combine une action de politique budgétaire et de politique
monétaire. En cas de récession, l’Etat peut mener une politique de relance budgétaire (qui s’appuie sur l’effet
multiplicateur de Keynes: un euro supplémentaire de dépenses publiques provoque une augmentation du PIB
supérieure à cet effort initial), ainsi qu’une politique monétaire expansionniste, qui vise à faciliter le crédit
aux agents économiques. La banque centrale peut baisser son taux d’intérêt directeur, ou élargir sa politique
d’achat de créances. Inversement, la puissance publique peut mener une politique de rigueur budgétaire et
monétaire en cas de tensions inflationnistes.
L’efficacité de la régulation a été contestée : une part importante des revenus supplémentaires peut être
épargnée ou financer l’achat de produits importés (contrainte extérieure). Les années 1970 ont ainsi vu la
coexistence du chômage et de l’inflation (stagflation). Depuis les années 1980, les pays développés ont mis
en œuvre des politiques de désinflation compétitive d’inspiration monétariste.
Les politiques budgétaires et monétaires des pays de la zone euro ont aujourd’hui de faibles marges de
manœuvre. La politique budgétaire est encadrée par le Pacte de Stabilité et de Croissance qui limite les
déficits publics à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB. Le budget européen reste quant à lui trop
faible pour envisager une politique budgétaire supranationale. La politique monétaire est contrainte par la
priorité à la lutte contre l’inflation et par la difficulté à mener une politique commune pour des pays
connaissant des situations différentes.
La zone euro est aujourd’hui menacée de déflation, car les politiques d’austérité ont aggravé la récession. Si
celle-ci peut permettre une baisse des coûts de production, elle risque de générer un cercle vicieux
déflationniste.
A plus long terme, l’Etat peut mener des politiques structurelles, qui cherchent à augmenter la croissance
potentielle.
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