SALIFOU ZANGA
Organisation Nationale des Syndicats Libres (ONSL)
BURKINA FASO
FORMATION SUR LA SECURITE ET LA PROTECTION SOCIALE
Turin du 11 au 22 mai 2009
PROJET DE PLAN D’ACTION
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Projet présenté dans le cadre de la formation sur la sécurité et la protection sociale
I CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET
Le Burkina Faso, pays en voie de développement à économise essentiellement basée sur
l’agriculture, a pris son indépendance en 1960. Enclavé et sans débouchés sur la mer, il
est caractérisé par une faiblesse de son PIB (750 $).
Depuis une décennie, des efforts énormes sont en chantier pour développer les secteurs
de l’enseignement, de la santé et des infrastructures. Les possibilités de financement
internes étant réduites, il est souvent fait appel aux bailleurs de fond pour soutenir ces
efforts de développement. Ces interventions extérieures ne sont pas toujours en
adéquation avec les attentes des populations.
C’est dans ce contexte difficile que la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), créée
en 1955, tente d’apporter une réponse à la protection sociale des travailleurs du secteur
privé. Cette protection limitée (2% de la population couverte), commence à montrer ses
insuffisances : sources de financement peu diversifiées, couverture des risques mal
adaptée, propositions d’intégration de certaines catégories de travailleurs mal
comprises…
Cette situation doit évoluer car il est démontré aujourd’hui qu’une bonne politique de
protection sociale est un puissant facteur de développement.
Notre objectif est d’expliquer aux acteurs syndicaux qui interviennent aux différents
strates de définition des politiques de développement le bien fondé de cette nouvelle
approche. De leur engagement dépendra la réussite du projet.
La deuxième partie de notre intervention visera à vulgariser la protection à l’ensemble
des acteurs de développement et en particulier à ceux de l’économie informelle en leur
expliquant les grands enjeux dans un langage qui leur est accessible.
II PUBLIC CIBLE
II .1 Les cadres syndicaux
Les cadres syndicaux, parce qu’ils influent directement sur les politiques
gouvernementales et parce qu’ils sont le moteur de la formation ouvrière, constituent de
loin la première cible de vulgarisation des nouveaux concepts de sécurité et de protection
sociale.
II.2 Les acteurs de l’économie informelle
L’économie informelle occupe environ 40% de la population active. Elle se compose
d’artisans, de couturiers, de commerçants, d’agriculteurs… Malheureusement le système
classique de protection hérité du système colonial a laissé en marge cette frange de la
population sur laquelle repose paradoxalement plus de 85% de l’économie nationale !
Eduquer cette partie importante de la population active aura un double impact :
- Celui de la protéger contre les risques courants et de lutter contre la paupérisation.
- Celui d’élargissement l’assiette des cotisants et par conséquent augmentation de la
réserve de la caisse
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III Objectifs à court et long terme
III.1 Le court terme
La première phase peut être estimée à trois mois et sera consacrée à la rédaction des
documents et de formation en fonction des publics cibles. Elle devra jeter les bases de
la création d’une unité légère de formation : constitution d’une équipe de trois
membres bénévoles et prospection des canaux d’acquisition de matériel didactique et
de moyens logistiques.
Il s’agira également de procéder à la restitution du contenu du concept de la sécurité
et de la protection sociale aux leaders syndicaux (Secrétaires Généraux des centrales
syndicales) afin de les convaincre à adhérer au programme.
III.2 Le long terme
C’est la phase la plus importante en matière de volume de travail et donc de
mobilisation de moyens.
Compte tenu de la diversité du public cible, cette période peut être découpée en
plusieurs cycles différents.
Le premier cycle de durée moyenne une année mettra l’accent sur la vulgarisation du
concept par des ateliers d’éducation, de formation et de sensibilisation.
La formation s’adressera au comité exécutif national, aux membres des bureaux des
sections et des comités de base
L’éducation et la sensibilisation concerneront les syndicats de base ainsi que les
acteurs de l’économie informelle (syndicats des petits commerçants, des bouchers,
des femmes maraîchères etc.)
Compte tenu de l’implantation de l’ONSL dans 10 régions du Burkina, ce premier
cycle peut comporter une mission de formation/sensibilisation par région avec un
accent particulier pour la région du centre qui compte une quinzaine de comités de
base. Une année peut suffire à mener à bien cette tache.
Les autres cycles seront portés sur des samplings périodiques (une fois tous les deux
ans) pour s’assurer de l’ancrage du concept et pour apporter des trimings qui tiennent
compte d’un monde du travail en perpétuel mutation.
En fonction de la disponibilité des moyens et de l’engagement des partenaires à
soutenir le projet, la campagne de sensibilisation peut être soutenue par des
productions audio-visuelles, puissant vecteur de mobilisation et donc de transmission
des messages. Ces documentaires seront produits en français et dans les langues
nationales pour en augmenter la portée
IV Budget de mise en œuvre du plan
L’évaluation du budget se fera ultérieurement en fonction des coûts réels, après
approbation et validation de la cellule Formation de l’ONSL.
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Néanmoins on peut penser qu’une partie de ce projet peut se recouper utilement avec
celui qui implique les centrales syndicales dans l’éducation et la formation : le
Programme Africain pour le Développement et la Participation des Travailleurs
(PADEP), projet conjoint OUSA/FNS/IES. L’OUSA étant l’Organisation de l’Unité
Syndicale Africaine, la FNS la Fédération Néerlandaise des Syndicats, et l’IES
l’institut d’Etude Sociale de la Haye.
Il demeure certain que l’appui des partenaires classiques au développement par la
vulgarisation de l’éducation aidera à mieux asseoir le projet.
Ainsi, la CNSS peut être sollicitée car l’intégration des acteurs de l’économie
informelle fait partie du panel des innovations initiées en 2006. De même, une
intervention de la CSI et de l’OIT peut permettre au projet de s’ouvrir à la sous région
Ouest Africaine dont la population est confrontée exactement aux mêmes carences
dans la protection sociale.
V Suivi- évaluation du projet
Une banque de données sera disponible au niveau de la cellule formation et
renseignera sur les types d’activités menées, le public cible, le niveau de formation
dispensée, les coûts générés ainsi que d’une variété de paramètres qui serviront à
apporter des correctifs au fur et à mesure de la progression du projet.
L’évaluation se fera chaque fois que possible à l’issue des séances de formation et de
sensibilisation. Elle aura essentiellement pour objectif de s’assurer de la bonne
compréhension du message transmis, le cas échéant d’envisager des stratégies
pédagogiques bien adaptées au public cible et au contexte.
VI Conclusion
Cet avant projet s’inscrit en droite ligne dans la vision actuelle de l’OIT qui multiplie
ses actions pour la promotion d’un travail décent et qui place la protection sociale
pour tous au centre de ses préoccupations. Un développement cohérent ne peut se
faire en ignorant la souffrance et la pauvreté qui frappe plus de 70% de l’humanité.
La formation et l’éducation combinées à l’adhésion aux principes de la convention
102 sur le filet minimum de protection apporteront à coup sur une solution aux effets
pervers de la crise financière et économique.
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