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Lors de l'expérience, chaque enfant des deux premiers groupes était amené individuellement dans une salle
de jeux avec un adulte par un expérimentateur. L'enfant était assis dans un coin avec certains jeux, dont
des autocollants, et l'adulte dans un autre coin où se trouvaient des petits jouets, un maillet et une poupée
Bobo increvable (« puncture-proof »). Avant de quitter la salle, l'expérimentateur précisait à l'enfant que les
jouets dans le coin de l'adulte étaient réservés à l'adulte.
Après avoir joué une minute avec les jouets, l'adulte du scénario agressif attaquait la poupée Bobo en la
frappant. Il utilisait également le maillet (« mallet ») pour frapper la poupée de manière répétée à la tête. Après
environ 10 minutes, l'expérimentateur revenait dans la pièce, renvoyait l'adulte et amenait l'enfant dans une
autre salle de jeux. Dans le scénario non-agressif, l'adulte ne fait que jouer avec les petits jouets en ignorant
totalement la poupée Bobo.
Par la suite, l'enfant était laissé seul durant 20 minutes dans la deuxième salle de jeux contenant des jouets
agressifs tels une poupée Bobo, un maillet, des fusils à fléchettes collantes et une tetherball sur laquelle on
avait peint un visage, et des jouets non-agressifs tels un service de thé, du papier et des crayons, une balle,
deux poupées, des voitures et camions et des animaux de ferme en plastique. Chaque enfant était observé à
son insu à travers un miroir semi-réfléchissant. Les observateurs notaient le comportement de l'enfant, plus
particulièrement les comportements jugés agressifs. Ainsi, parmi ceux-ci étaient notés les coups de poings ou
de pieds à la poupée Bobo, s'asseoir sur cette dernière, la frapper avec le maillet ou la traîner dans la pièce.
Les agressions verbales étaient également notées.
Résultat
L'équipe de Bandura a trouvé que les enfants exposés au modèle adulte agressif étaient plus propices à poser
des gestes agressifs physiques que les autres. L'expérience montre une proportion trois fois plus grande de
gestes agressifs posés par les garçons par rapport aux filles. Les résultats montrent également que les enfants
sont plus influençables lorsque exposés à un modèle adulte du même sexe qu'eux.
Les chercheurs ont également montré que les enfants exposés à l'adulte agressif sont plus propices à poser
des agressions verbales que les autres. Sur ce plan, le niveau des garçons et des filles est comparable.
D'après Michael Morera, psychosociologue des interactions violentes, l'effet Bobo n'est imputable
(« attributable ») qu'à l'incongruité de la situation expérimentale à laquelle sont exposés les enfants qui pour lui
se prive de tout fondement factuel. En effet il constate que dans un cadre authentique, un adulte ne saurait
frapper un jouet, et il en déduit que l'agressivité ne se manifeste qu'à travers les règles du jeu ainsi explicité par
l'adulte.