De ce qu’il convient d’aimer aussi, à l’égal des autres frères, les parents selon la chair, s’ils poursuivent
le même genre de vie. Mais qu’il convient de s’en détourner comme de gens nuisibles s’ils ont une conduite
opposée.
PROPOSITION 17
De ce qu’il convient que le renonçant se dépouille de tout, et comment il convient d’administrer ce qui lui
échoit. Et que, pour les cénobites, la propriété personnelle est clairement une cause de ruine.
PROPOSITION 18
De ce qu’il convient que celui qui veut être sauvé cherche avec soin à s’entretenir avec les hommes
vertueux parce qu’ils sont grandement utiles. Et qu’il convient de les interroger pour apprendre d’eux les
préceptes salutaires avec un fort désir et un ardent amour.
PROPOSITION 19
De ce que l’obéissance est nécessaire. Quel profit on en tire et comment on s’en acquitte convenablement.
PROPOSITION 20
De ce qu’il convient de n’avoir en rien confiance en soi-même, mais qu’on doit accorder toutes choses au
conseil des pères et confesser honnêtement les secrets du cœur sans rien cacher.
PROPOSITION 21
De ce qu’il convient d’exposer les pensées à ceux des pères qui ont le don du discernement, et non de se
confier à tous ceux que l’on rencontre. Et comment il convient de faire l’aveu et d’interroger. Et avec quelle
sorte de foi il faut recevoir les réponses des pères. Et que, par cette foi, on agit en communion avec eux.
PROPOSITION 22
Qu’il convient, pour celui qui désire être sauvé, de se détourner de la fréquentation des hommes
négligents et des troubles. Et qu’il lui est nécessaire de se faire étranger aux choses de ce monde.
PROPOSITION 23
Qu’il faut fuir tous ceux qui peuvent nuire, quand bien même ils seraient des amis ou des gens par ailleurs
indispensables
PROPOSITION 24
De ce que le renonçant ne doit pas du tout s’impliquer dans les administrations de la vie matérielle,
quand même elles sembleraient renfermer quelque chose de fondé en raison, mais plutôt s’en remettre à la
Providence en cela aussi.
PROPOSITION 25
De ce que la malice est d’un usage aisé et que beaucoup la choisissent, et surtout maintenant. La vertu au
contraire s’obtient par un pénible labeur, et peu nombreux sont ceux qui la recherchent. Ainsi convient-il de
se faire l’émule de ces derniers et de ne pas prêter attention au plus grand nombre.
PROPOSITION 26
De ce qu’il convient de recevoir après de nombreuses épreuves ceux qui s’avancent vers la vie
monastique. Car la plupart de ceux qui ont été reçus après des épreuves sont devenus très expérimentés. Et
ce qu’il convient de leur confier.
PROPOSITION 27
De ce qu’il ne convient pas de rejeter absolument les renoncements dus aux circonstances. Et de ce qu’il
ne convient certainement pas de congédier immédiatement, avant de l’avoir examiné soigneusement, celui
qui vient au monastère et cherche avec ferveur à demeurer avec les frères. De ce qu’il convient plutôt de
l’interroger beaucoup et de le mettre à l’épreuve, selon ce que l’on a écrit plus haut. Mais qu’il convient
d’accepter celui qui persiste dans son propos après l’épreuve, à moins que cela n’ait pour conséquence
quelque chose d’interdit par les lois divines.
PROPOSITION 28
D’où il faut commencer l’ascèse. Et que les commençants ont besoin de patience et doivent s’y
contraindre puisque la vertu leur paraît rude au début à cause des passions et de ce qu’elles entraînent,
mais que plus tard on la trouve beaucoup plus douce. Et qu’un solide commencement est éminemment utile.
Et que celui qui ne se prépare pas d’avance à la mort n’est pas capable de suivre le Christ ou de mener à
bien une quelconque vertu.