TABLE DES PROPOSITIONS DU TOME 1.
PROPOSITION 1
Qu’il ne faut jamais se décourager de ce que l’on est, quand bien même on aurait grandement péché, mais
plutôt espérer le salut à travers la pénitence.
PROPOSITION 2
Qu’il faut faire le bien dans le temps présent et non le remettre à plus tard, et qu’après la mort il n’est pas
possible de s’amender.
PROPOSITION 3
Comment il convient de faire pénitence.
PROPOSITION 4
Que les faibles doivent s’engager dans les œuvres de la pénitence selon la petite mesure qui leur convient.
PROPOSITION 5
Qu’il faut en tout temps se souvenir de la mort et du jugement imminent. Car ceux qui n’en font pas l’objet
de leur réflexion, ni ne s’y attardent en permanence, se laissent aisément prendre par les passions.
PROPOSITION 6
Que la joie dans le ciel ne se peut représenter ainsi que la gloire qui est réservée aux saints. C’est
pourquoi il faut y aspirer avec ardeur. Et que rien de ce qui est ou de ce que nous pourrions produire n’est
d’une semblable valeur.
PROPOSITION 7
Que souvent les âmes des hommes vertueux, à l’heure de la mort, sont consolées à l’ombre d’un
ravissement divin et quittent le corps dans cet état.
PROPOSITION 8
De ceux qui sont morts puis sont revenus. Que cela s’est produit selon la divine économie. Et que souvent
les pécheurs, respirant encore, contemplent les lieux de punition qui sont en enfer ainsi que les démons, et
tremblent de crainte. Et que c’est ainsi qu’ils quittent le corps.
PROPOSITION 9
il est fait connaître l’endroit s’en vont les âmes de ceux qui meurent et dans quel état elles se
trouvent après leur sortie du corps.
PROPOSITION 10
Que, lorsqu’elle traverse les airs après sa sortie, l’âme subit un redoutable examen de la part des esprit
mauvais qui vont à sa rencontre et la détournent du chemin ascendant.
PROPOSITION 11
Qu’après la mort, les semblables vont se ranger avec leurs semblables.
PROPOSITION 12
Qu’il convient que ceux des parents qui sont amis de Dieu se réjouissent et rendent grâces pour les
épreuves que leurs enfants reçoivent de la part du Seigneur. Et encore, qu’il leur convient d’exciter leurs
enfants à combattre et à se mettre en danger, à cause de la vertu.
PROPOSITION 13
De ce qu’il convient que le renonçant se fasse étranger. Du sens de cette expression et de l’utilité qu’on
retire de cette pratique. Et quels sont, entre tous, les lieux appropriés pour l’ascèse.
PROPOSITION 14
D’où vient dans les commencements la crainte à l’égard de Dieu et l’amour pour l’homme. Et combien
cela est utile.
PROPOSITION 15
De ce qu’il est nécessaire pour les renonçants de n’avoir pas de relation avec la parenté selon la chair, ni
d’avoir pour eux d’attachement.
PROPOSITION 16
De ce qu’il convient d’aimer aussi, à l’égal des autres frères, les parents selon la chair, s’ils poursuivent
le même genre de vie. Mais qu’il convient de s’en détourner comme de gens nuisibles s’ils ont une conduite
opposée.
PROPOSITION 17
De ce qu’il convient que le renonçant se dépouille de tout, et comment il convient d’administrer ce qui lui
échoit. Et que, pour les cénobites, la propriété personnelle est clairement une cause de ruine.
PROPOSITION 18
De ce qu’il convient que celui qui veut être sauvé cherche avec soin à s’entretenir avec les hommes
vertueux parce qu’ils sont grandement utiles. Et qu’il convient de les interroger pour apprendre d’eux les
préceptes salutaires avec un fort désir et un ardent amour.
PROPOSITION 19
De ce que l’obéissance est nécessaire. Quel profit on en tire et comment on s’en acquitte convenablement.
PROPOSITION 20
De ce qu’il convient de n’avoir en rien confiance en soi-même, mais qu’on doit accorder toutes choses au
conseil des pères et confesser honnêtement les secrets du cœur sans rien cacher.
PROPOSITION 21
De ce qu’il convient d’exposer les pensées à ceux des pères qui ont le don du discernement, et non de se
confier à tous ceux que l’on rencontre. Et comment il convient de faire l’aveu et d’interroger. Et avec quelle
sorte de foi il faut recevoir les réponses des pères. Et que, par cette foi, on agit en communion avec eux.
PROPOSITION 22
Qu’il convient, pour celui qui désire être sauvé, de se détourner de la fréquentation des hommes
négligents et des troubles. Et qu’il lui est nécessaire de se faire étranger aux choses de ce monde.
PROPOSITION 23
Qu’il faut fuir tous ceux qui peuvent nuire, quand bien même ils seraient des amis ou des gens par ailleurs
indispensables
PROPOSITION 24
De ce que le renonçant ne doit pas du tout s’impliquer dans les administrations de la vie matérielle,
quand même elles sembleraient renfermer quelque chose de fondé en raison, mais plutôt s’en remettre à la
Providence en cela aussi.
PROPOSITION 25
De ce que la malice est d’un usage aisé et que beaucoup la choisissent, et surtout maintenant. La vertu au
contraire s’obtient par un pénible labeur, et peu nombreux sont ceux qui la recherchent. Ainsi convient-il de
se faire l’émule de ces derniers et de ne pas prêter attention au plus grand nombre.
PROPOSITION 26
De ce qu’il convient de recevoir après de nombreuses épreuves ceux qui s’avancent vers la vie
monastique. Car la plupart de ceux qui ont été reçus après des épreuves sont devenus très expérimentés. Et
ce qu’il convient de leur confier.
PROPOSITION 27
De ce qu’il ne convient pas de rejeter absolument les renoncements dus aux circonstances. Et de ce qu’il
ne convient certainement pas de congédier immédiatement, avant de l’avoir examiné soigneusement, celui
qui vient au monastère et cherche avec ferveur à demeurer avec les frères. De ce qu’il convient plutôt de
l’interroger beaucoup et de le mettre à l’épreuve, selon ce que l’on a écrit plus haut. Mais qu’il convient
d’accepter celui qui persiste dans son propos après l’épreuve, à moins que cela n’ait pour conséquence
quelque chose d’interdit par les lois divines.
PROPOSITION 28
D’où il faut commencer l’ascèse. Et que les commençants ont besoin de patience et doivent s’y
contraindre puisque la vertu leur paraît rude au début à cause des passions et de ce qu’elles entraînent,
mais que plus tard on la trouve beaucoup plus douce. Et qu’un solide commencement est éminemment utile.
Et que celui qui ne se prépare pas d’avance à la mort n’est pas capable de suivre le Christ ou de mener à
bien une quelconque vertu.
PROPOSITION 29
De ce que les démons se rangent en bataille contre celui qui les combat avec force, mais ne font pas cas
des négligents car ils leur sont soumis. Et que ceux qui veulent le bien trouvent en Dieu un coopérateur, Lui
qui permet même les guerres pour leur profit.
PROPOSITION 30
De ce qu’il ne faut pas tenir les démons pour la cause de toutes nos chutes, mais nous-mêmes. En effet, à
ceux qui se tiennent sur leurs gardes, même les démons ne peuvent nuire, car grand est le secours venu de
Dieu. Et que les guerres sont permises par Dieu à la mesure des forces humaines.
PROPOSITION 31
De ce qu’il convient que le novice dans la vie ascétique ne soit revêtu de l’habit des moines qu’après
s’être suffisamment exercé aux vertus. En raison du fait que c’est un habit honorable, utile à l’âme et
salutaire.
PROPOSITION 32
De ce qu’il faut que le moine fidèle offre aux regards la vie appropriée à son habit. Celui en effet qui ne se
conduit pas en harmonie avec l’habit qu’il porte n’est pas fidèle. Et que l’Ancienneté selon Dieu n’est pas
affaire de temps mais de mœurs.
PROPOSITION 33
De ce que le fidèle doit s’empresser d’accueillir comme avantageux ce qui lui vient de son père spirituel,
quand bien même ce serait affligeant ou douloureux, car la miséricorde divine et les afflictions sont données
ensemble pour l’accomplissement du dessein divin.
PROPOSITION 34
Qu’il faut obéir aux supérieurs dans le Seigneur, même jusqu’à la mort, et avoir pour eux un amour mêlé
de crainte.
PROPOSITION 35
Qu’il convient de se soumettre avec simplicité aux supérieurs dans le Seigneur, et d’accepter sans examen
leurs décisions comme venant de Dieu, sans en faire la critique ou les réformer, quand bien même elles ne
paraîtraient pas avantageuses sur le moment.
PROPOSITION 36
Quel est le jugement porté sur la désobéissance aux enseignants dans le Seigneur, et sur le murmure. Et
de ce qu’il ne convient absolument pas au chrétien de contredire, ou de se justifier, mais de contrarier en
tout sa volonté propre, et d’aimer la réprimande et non la haïr.
PROPOSITION 37
Qu’il ne convient pas de condamner celui qui enseigne, quand bien même il agirait à rebours de son
enseignement. Et qu’en effet beaucoup de disciples ayant mis leur foi en des maîtres négligents, et s’étant
soumis à eux dans le Seigneur sans les condamner, ont été sauvés et sont souvent devenus la cause du salut
de leurs maîtres.
PROPOSITION 38
De ce que souvent la grâce enseigne ce qui convient à ceux qui prennent garde à eux-mêmes et à la
Providence de Dieu, même par l’intermédiaire de simples inconnus. Et que les humbles en esprit ne refusent
pas d’apprendre, même de ceux qu’ils rencontrent fortuitement.
PROPOSITION 39
De ce que le fidèle ne doit pas se confier en lui-même, mais croire que c’est par son père spirituel qu’il est
sauvé et excité à l’accomplissement de tout bien. Et qu’il doit implorer ses prières, car elles peuvent de
grandes choses.
PROPOSITION 40
Qu’il ne faut pas être prompt à changer de lieu ou à quitter le monastère l’on a promis à Dieu
d’achever sa vie. Car les Pères acceptaient difficilement de seulement s’éloigner de leur cellule, même s’ils
n’y trouvaient pas l’avantage qu’on en peut retirer.
PROPOSITION 41
Qu’il est dangereux pour ceux qui ne sont pas exercés de vivre en complète solitude.
PROPOSITION 42
De ce qu’il ne convient pas de contredire âprement, pas même à propos de ce que nous croyons être bon,
mais de se soumettre en tout au prochain avec l’aide de Dieu.
PROPOSITION 43
Que tout ce qui survient est l’effet de la justice de Dieu. C’est pourquoi il convient au fidèle de s’accorder
sans cesse à la Providence sans rechercher sa volonté propre, mais celle de Dieu. Car celui qui fera ou
accueillera toutes choses dans cet esprit connaîtra le repos.
PROPOSITION 44
Que l’humilité est parfaitement inassimilable par les démons. Quelle est sa genèse et quelle est sa
puissance. Et que l’humilité est supérieure à toutes les vertus, et que, seule, elle sauve l’homme en peu de
temps.
PROPOSITION 45
Que le propre de l’homme humble est de se blâmer, de ne faire aucun cas de soi-même et de tenir pour
rien le bien qu’il peut produire, quelque grand qu’il puisse être. Quelles sont les caractéristiques de
l’humilité. Et quels en sont les fruits.
PROPOSITION 46
De la nature du profit qu’on tire à se blâmer soi-même.
PROPOSITION 47
Qu’il ne convient pas de rechercher l’honneur ou de tendre à celui des premiers rangs. Car ce qui est
honorable pour les hommes est abominable pour Dieu.
PROPOSITION 48
Que le fait de parler humblement, mais de façon inopportune ou sans mesure, n’est pas seulement inutile
mais aussi nuisible. Et comment il convient d’agir envers les laudateurs. Et que ceux-ci ne nuisent en rien à
l’homme vigilant.
PROPOSITION 49
Des tissus destinés au vêtement du corps, de leur nature, comment il convient d’en user, et jusqu’à quel
point. Et comment les Pères aimaient, et aussi dans leurs vêtements, cette modestie qu’il convient au fidèle
d’embrasser en toutes choses.
PROPOSITION 50
De ce qu’il ne faut rien accomplir pour le plaisir, ni en cédant à une inclination passionnée.
TABLE DES PROPOSITIONS DU TOME 2.
PROPOSITION 1
Que ceux qui se déprécient eux-mêmes sont honorés par Dieu.
PROPOSITION 2
Que le mépris de soi conduit naturellement à l’humilité, et que l’estime de soi mène à l’orgueil. Et que la
joie des humbles naît du mépris où on les tient, et leur tristesse de l’estime qu’on leur porte.
PROPOSITION 3
Qu’il ne convient pas d’être inoccupé, mais de travailler, même physiquement. Et que l’oisiveté est la
cause de nombreux vices.
PROPOSITION 4
À quelle fin faut-il que le moine travaille. À quelles sortes de travaux convient-il qu’il s’applique, et dans
quelle mesure.
PROPOSITION 5
Des règles qu’il convient aux frères de garder lorsqu’ils travaillent ensemble.
PROPOSITION 6
Que, dans le monastère, il ne convient pas qu’un frère acquière quoi que ce soit en propre. Et que celui
qui s’est fait propriétaire encourt un châtiment des plus sévères.
PROPOSITION 7
Que celui qui dérobe pour lui-même un bien quelconque dans le monastère, ou le donne, pèche très
gravement contre Dieu et sera passible d’un châtiment plus grand. C’est pourquoi il faut prendre des objets
un soin extrême, comme des biens consacrés, sans en dédaigner le moindre. Et qu’en tout la négligence est
funeste.
PROPOSITION 8
Des dispositions dans lesquelles il convient de servir ou d’être servi, et du profit qu’on tire du service.
PROPOSITION 9
Quand le service doit-il passer avant la prière ? Et auprès de qui.
PROPOSITION 10
Qu’il faut se lever avec zèle pour la prière et y persévérer assidûment. Comment, dès l’origine, ont été
instituées les prières aux heures fixées, et pour quelle raison. Et qu’il ne faut pas les négliger.
PROPOSITION 11.
De la psalmodie et de la prière. Et du bon ordre à y garder.
PROPOSITION 12
Qu’il convient de reprendre ceux qui tiennent de vains discours ou qui, d’une manière générale, parlent
les uns aux autres durant les divins offices. Et qu’il faut les chasser de l’église avec sévérité s’ils ne se
corrigent pas.
PROPOSITION 13
Qu’il convient en tout temps de pratiquer les veilles et dormir juste assez pour soutenir le corps. Et que
les débutants dans l’ascèse doivent s’accoutumer à la veille en y pratiquant des exercices ascétiques.
PROPOSITION 14
De l’amour propre.
PROPOSITION 15
De l’utilité de la tempérance, de l’effet funeste de la disposition contraire et de la ruine causée par une
consommation immodérée de vin.
PROPOSITION 16
Comment les Pères aimaient le jeûne et le menaient à bien. Jusqu’à quel point et avec quelle exactitude.
PROPOSITION 17
Des diverses pratiques ascétiques des saints Pères. Qu’elles sont pour notre faiblesse une incitation à la
patience et que, de leur sublimité, nous apprenons l’humilité.
PROPOSITION 18
Comment il convient de pourvoir aux besoins de son corps. Et comment se caractérisent l’ascèse et
l’abstinence raisonnables.
PROPOSITION 19
Comment convient-il à l’ami de Dieu de célébrer les fêtes. Et quel était le régime des Pères même aux
jours de fête.
PROPOSITION 20
Que manger en cachette est un grand mal parce que, à lui seul, il peut perdre le moine.
PROPOSITION 21
Qu’il convient au moine de manger une seule fois par jour, et cela entre la neuvième heure et le soir, s’il
se soucie de l’exacte discipline que gardaient tous les Pères, non seulement les hésychastes, mais aussi la
plupart des cénobites.
PROPOSITION 22
Qu’il ne faut pas manger par plaisir mais par nécessité. Et que celui qui ne mange pas pour le plaisir ne
subit aucun dommage, même si la nourriture est agréable.
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