L’inclusif La veille des personnes ayant des incapacités Jeudi 8 février 2006 Numéro 272 Aujourd’hui en veille o Une publicité de la Fondation Mira qui dérange o Dossier sur la santé mentale des jeunes dans La Presse o 2ème anniversaire de la Loi sur les personnes handicapées en France Une publicité de la Fondation Mira qui dérange Émis mercredi 7 février 2007 par le RPHV 03-12 POUR PUBLICATION IMMÉDIATE COMMUNIQUÉ Chien-guide ou canne blanche? Une question de choix. Québec, le 7 février 2007 – La publicité de la Fondation Mira, diffusée actuellement, laisse un goût amer aux personnes handicapées visuelles. Dans cette publicité, on voit une personne âgée avec une canne blanche sur le coin d'une rue qui semble désorientée et hésitante à traverser l'intersection. Arrive alors, derrière elle, un utilisateur de chien-guide, qui lui offre le bras et l'aide à traverser la rue. Cette publicité laisse croire que les utilisateurs de canne blanche sont moins autonomes que les utilisateurs de chien-guide. Cependant, pour l’obtention d’un chien-guide, une personne vivant avec une limitation visuelle doit nécessairement être capable de s’orienter avec la canne blanche et d’effectuer des déplacements sécuritaires. Cette publicité laisse croire que, pour être à l’aise dans ses déplacements, une personne ayant une déficience visuelle doit obligatoirement avoir un chienguide, alors qu’il n’en est rien. Notre intention, ici, n’est pas de dénigrer un mode de déplacement par rapport à un autre, mais plutôt de rappeler qu’il s’agit d’un choix individuel qu’une personne fera, en fonction de ses préférences et des caractéristiques qui lui sont propres. Nous sommes conscients que la fondation doit se démarquer pour attirer l’attention du public et mettre en valeur ses excellents services. Cependant, nous croyons qu’il faut tout mettre en œuvre pour ne pas diffuser des messages méprisants envers les personnes utilisatrices de la canne blanche. Nous sommes convaincus que l’on peut concevoir des publicités, sans pour autant discréditer les gens qui ont fait le choix de la canne blanche, comme aide dans leurs déplacements. Aussi, nous demandons à la fondation Mira de retirer immédiatement cette publicité, car nous croyons que celle-ci, nuit à l’image de notre communauté. Nous vous rappelons que du 4 au 10 février, se déroule la semaine de la canne blanche. Le regroupement des personnes handicapées visuelles (régions 03-12), est un organisme démocratique, dont la mission est de défendre les droits et promouvoir les intérêts des personnes handicapées visuelles de ces deux régions. -30Source: M. René Binet Directeur général (418) 649-0333 Paru jeudi 7 février 2007 sur Cyberpresse.ca/Le Soleil Le mercredi 07 fév 2007 Une pub de Mira offense des aveugles Claudette Samson Les aveugles utilisant une canne blanche se sentent offensés par la publicité télévisée de la Fondation Mira qui laisse entendre que le chien-guide offre une meilleure garantie d’autonomie. Le Regroupement des personnes handicapées visuelles de Québec et ChaudièreAppalaches a convoqué la presse hier pour dénoncer cette publicité jugée « méprisante » et « dénigrante » pour les utilisateurs de cannes blanches, selon les mots du président Jean Brière. Prétendre que les chiens-guides confèrent plus d’autonomie que la canne blanche est faux. « C’est une question de choix », dit-il. La pub diffusée depuis l’automne montre une dame âgée utilisant une canne blanche qui tente en vain de traverser la rue. Arrive alors un jeune homme qui lui prend le bras et l’aide à traverser. On découvre alors qu’il est lui-même guidé par un chien de Mira. Plus de détails dans la version papier du journal Le Soleil de jeudi. Dossier sur la santé mentale des jeunes dans La Presse Paru mercredi 7 février 2007 sur Cyberpresse.ca/La Presse Le mercredi 07 fév 2007 La psychiatrie de pilule Katia Gagnon Les hôpitaux acceptent de s'occuper de jeunes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Mais pas tous, et pour quelques semaines tout au plus. Ils aboutissent ensuite dans les centres jeunesse, peut-être le pire endroit où envoyer un enfant souffrant de troubles psychiatriques. Et comme partout on manque de pédopsychiatres, les pilules prennent le relais, constate-t-on dans ce deuxième et dernier volet de notre dossier sur ce délicat problème. Pour les éducateurs d'une unité située dans un centre sécuritaire de Montréal, la consigne était claire : la porte de la chambre de Sophie devait toujours, toujours rester ouverte. Cette porte ne se refermait que l'espace de quelques minutes par jour, pour laisser Sophie se vêtir. Car les éducateurs savaient qu'à la moindre défaillance de cette constante vigilance, Sophie tenterait de se suicider. Depuis que les hôpitaux ont désinstitutionnalisé les malades mentaux, au milieu des années 90, aucun établissement de santé n'accueille les jeunes souffrant de troubles mentaux pour plus de quelques semaines. Seuls 13 hôpitaux au Québec ont des lits de pédopsychiatrie. Durée de séjour moyen : 23 jours. Après, où vont ces jeunes ? S'ils sont suicidaires ou ont de gros troubles de comportement, ils aboutissent immanquablement dans les centres jeunesse. Et ces jeunes, bourrés de pilules, aux comportements parfois incontrôlables, posent de très, très gros problèmes. Il y a trois ans, une adolescente de 16 ans s'est suicidée alors qu'elle était hébergée au centre Dominique-Savio. Les tribunaux à la rescousse Au centre jeunesse des Laurentides, on a dû, au cours de la dernière année, avoir recours aux tribunaux par trois fois pour obliger un hôpital psychiatrique à garder en ses murs des jeunes filles aux prises avec de très sérieux problèmes de santé mentale. L'un de ces cas était une jeune adolescente qui souffrait d'un trouble d'attachement majeur. La jeune faisait des crises épouvantables. «Elle criait. Un cri très perçant. Pendant des heures et des heures. Elle pouvait se mordre, se péter la tête sur les murs. Elle avait tellement de rage, on pouvait être cinq personnes sur elle pour la maîtriser. On ne savait plus quoi faire», explique Kathleen Hogan, directrice des services de réadaptation au centre jeunesse. Elle a été hospitalisée à Montréal à plusieurs reprises. Chaque fois, après quelques jours et des injections de puissants médicaments, elle a été renvoyée au centre. «Pour eux, on ne savait pas s'y prendre. Pour eux, c'était un cas de réadaptation, pas de psychiatrie», poursuit Mme Hogan. Le directeur de la protection de la jeunesse de Laurentides, Denis Baraby, estime qu'il n'a pas eu le choix. «On a dû se positionner pour dire : on ne la reprend plus», dit-il. L'hôpital refusant ce diktat, une injonction a été demandée devant les tribunaux. Accordée. La jeune fille est finalement restée un an à l'hôpital psychiatrique. «Il a fallu se battre de façon incroyable et mettre en péril la réadaptation de 11 autres jeunes», observe M. Baraby. «Ça n'a pas de sens qu'un pseudo-réseau fonctionne de cette façon-là», ajoute Mme Hogan. Quelques heures à peine à l'hôpital Ce genre de situation se vit partout. Chantal Marquis, éducatrice au centre pour filles RoseVirginie-Pelletier, à Montréal, a retrouvé, un soir, une jeune dans un bain de sang. Elle venait de s'ouvrir les veines. À l'hôpital, après les soins d'urgence, elle attend huit heures avec la jeune fille. Finalement, elle est vue par un interne en psychiatrie. «Il lui a demandé : as-tu encore envie de te tuer? Elle a répondu non. Je suis repartie avec elle.» La jeune n'a même pas passé une nuit à l'hôpital. «Elle se faisait recoudre et on me disait déjà, à l'hôpital, à quel point on était bons. Qu'on était capables», lance Chantal Marquis, manifestement amère. Une autre jeune fille, au sortir de l'hôpital, a menacé l'éducatrice qui l'accompagnait : «Je n'embarque pas dans ton char. Je vais me tuer. Je vais me jeter en bas», raconte Chantal Durocher, une autre éducatrice de Rose-Virginie-Pelletier. «L'hôpital n'a jamais voulu la garder. On a été obligés d'avoir un transport sécuritaire. Et on l'a ramenée au centre. On l'avait dans nos culottes. Mais on ne pouvait toujours bien pas l'attacher!» D'ailleurs, à Rose-Virginie-Pelletier, la consigne est claire : «On n'emmène personne aux urgences après 16 h à moins que la jeune soit en état de psychose ou d'hallucination. Sinon, on sait qu'on va se faire revirer de bord», résume Mme Marquis. L'infirmière du centre, Nicole Boissé, est plus diplomate. Des ponts ont été jetés entre l'hôpital Sainte-Justine et Rose-Virginie-Pelletier, plaide-t-elle : une pédopsychiatre est même venue sur place à quelques reprises, un geste impensable il y a quelques années. Un protocole de collaboration a été établi, qui prévoit la consultation rapide si les cas sont urgents. «On ne prend jamais une menace de suicide à la légère. Mais on ne déclenche pas tout un processus sur une simple déclaration. L'hôpital se dit que quand les jeunes sont en centre, ils sont dans un milieu sécuritaire», dit-elle. Si on veut que le jeune récupère, il est parfois plus indiqué de le renvoyer au centre, parmi les gens qu'il connaît, plaident les autorités des centres jeunesse. «Souvent, on se dit, il va être bien plus en sécurité à l'hôpital. Mais d'un point de vue clinique, il est peut-être beaucoup plus adéquat qu'il se retrouve chez nous», croit Anne Duret, responsable du dossier santé mentale au centre jeunesse de Montréal. Le pire endroit Pourtant, la pédopsychiatre Marie Plante estime que les centres jeunesse sont probablement les pires endroits où héberger un jeune affecté d'un trouble psychiatrique. "Ces jeunes-là ne peuvent pas tolérer le stress. Et là, on les met dans une unité avec 11 ou 12 autres jeunes parfois très agressifs, impulsifs", déplore-t-elle. Seuls quelques-uns des centres jeunesse sont spécifiquement consacrés aux problèmes de santé mentale. À Montréal, on y retrouve une cinquantaine de jeunes. Ailleurs, les jeunes sont hébergés avec la clientèle générale. Délinquants, troubles de comportement, alouette. Chantal Durocher, une intervenante de grande expérience, a souvent vu des jeunes filles atteintes de problèmes de santé mentale être victimes d'ostracisme dans une unité. "Ce sont des jeunes qui ont parfois des propos un peu déphasés. Disons que dans un groupe, elles détonnent. Quand on a deux ou trois bonnes délinquantes dans un groupe..." dit-elle. Lors de son séjour en centre jeunesse, Mathieu, schizophrène, refusait que quiconque le touche. "Quand les autres se sont aperçus de ça, ils se sont mis à le toucher, par jeu. Il réagissait très fortement", raconte sa mère, Monique Lemieux. En plus, ces jeunes sont souvent incapables de suivre la routine de fer imposée aux jeunes hébergés en centre. Pilules obligent, ils ont parfois beaucoup de mal à se lever le matin, à assister aux cours ou à oeuvrer dans les ateliers de travail. Et les intervenants sont mal équipés pour faire face à ces cas lourds. "La santé mentale, ça fait plus peur qu'une grosse crise de délinquance. On s'habitue à l'agressivité. Mais la folie, on a moins de moyens pour faire face à ça. On apprend sur le tas", souligne Mme Durocher. Les intervenants gèrent donc, désormais, d'imposantes pharmacies. Certaines filles hébergées à Rose-Virginie-Pelletier prennent jusqu'à 12 pilules par jour. Six sortes de médicaments, trois prises par jour, des petites pilules de toutes les couleurs soigneusement rangées dans des dosettes, sous clé. Une image qui démontre, hors de tout doute, que les centres jeunesse sont devenus les nouveaux hôpitaux psychiatriques pour jeunes. Dessins Les dessins publiés dans ces pages ont été réalisés par des patients et des employés de l'hôpital Douglas de Montréal, un établissement spécialisé dans le traitement des maladies psychiatriques. Ils ont été publiés récemment dans un recueil de textes et d'oeuvres d'art intitulé Le Douglas en 125 histoires et dessins. Paru mercredi 7 février 2007 sur Cyberpresse.ca/La Presse Le mercredi 07 fév 2007 Le manque de pédopsychiatres Katia Gagnon Peu de psychiatres acceptent de se spécialiser dans le traitement des enfants. Comme le développement physique et psychologique n'est pas complété, les diagnostics sont plus difficiles à faire et les traitements, plus hasardeux. Résultat : on manque cruellement de pédopsychiatres. Le réseau de santé québécois compte sur les services de l'équivalent de 143 pédopsychiatres à temps complet. C'est un médecin pour 11 000 jeunes. En région éloignée, le portrait est évidemment plus sombre : un psychiatre pour 20 000 jeunes. C'est cinq fois plus que ne le stipulent les normes internationales. Les listes d'attente sont donc imposantes. En 2001, à Montréal, il fallait attendre en moyenne trois mois pour voir un psychiatre. À Gaspé, sept mois. Mais le portrait a changé depuis cinq ans, fait valoir le sous-ministre responsable du dossier au ministère de la Santé, le psychiatre André Delorme. En 2001, 5000 jeunes attendaient depuis plus de deux mois sur les listes d'attente à l'échelle du Québec. Cinq ans plus tard, les listes d'attente ont diminué : 2000 jeunes sont en attente depuis plus de deux mois. Néanmoins, les psychiatres demeurent critiques. «Le système nous pousse à faire de la psychiatrie de pilule», explique la pédopsychiatre Marie Plante, de Québec. Plusieurs jeunes ne voient leur psychiatre que deux fois par année. Paru mercredi 7 février 2007 sur Cyberpresse.ca/La Presse Le mercredi 07 fév 2007 La sectorisation Katia Gagnon Aucun jeune souffrant de problèmes de santé mentale n'est refusé aux urgences d'un hôpital. Mais ensuite, contrairement à ce qui se passe avec les affections de nature physique, c'est généralement votre code postal qui déterminera l'établissement où vous serez traité. Jean-Rémy Provost, de l'organisme Revivre, a récemment vu un enfant qui souffrait de trouble d'attachement dont le cas a été l'objet d'une intense partie de ping-pong entre un hôpital de la Rive-Sud et l'hôpital Sainte-Justine. «Entre-temps, le jeune n'avait pas de soins. En santé physique, ce serait inimaginable», dit M. Provost. Officiellement, la sectorisation n'existe plus depuis que le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a édicté une directive en ce sens en 2003. Mais officieusement, les services de psychiatrie des hôpitaux sont si débordés qu'ils donnent la priorité à la clientèle locale. 2ème anniversaire de la Loi sur les personnes handicapées en France Paru mercredi 7 février 2007 sur premier-ministre.gouv.fr Loi handicap : deux ans d’application La loi "Handicap" du 11 février 2005 va fêter ses deux ans. A trois jours de cet anniversaire, Philippe Bas a souhaité faire un point en Conseil des ministres, le 7 février, sur l’application de cette loi et tracer les perspectives pour les mois à venir. "Pour faire appliquer la loi le plus efficacement possible, j’ai utilisé la même méthode qui guide toute mon action. Cette méthode, c’est la concertation, le test sur le terrain et l’action", a souligné Philippe Bas avant d’évoquer les retombées de la mise en oeuvre de la loi. Aujourd’hui, les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) sont installées. L’Etat et la Caisse nationale de solidarité et d’autonomie (CNSA) ont dégagé des moyens importants pour leur mise en place : 70 millions d’euros ont été attribués en 2005 et 2006, et 1 400 agents ont été mis à disposition ou recrutés. La loi de 2005, c’est également deux priorités : l’insertion à l’école et en milieu professionnel. En 2006-2007, quelque 151 000 élèves handicapés ont été scolarisés. Dans le milieu du travail, il existe une obligation d’embauche : les personnes handicapées doivent représenter 6 % des effectifs. Le ministre a indiqué que si le taux des salariés handicapés a progressé - il est passé de moins de 2 % en 1987 à 4 % aujourd’hui -, l’effort ne doit pas être relâché. Un plan pour l’emploi est mis en oeuvre depuis novembre 2006, en liaison avec les MDPH. L’objectif : proposer à toute personne handicapée sans emploi, dans les 6 mois suivant sa demande, un chemin d’insertion professionnelle. Dépasser les ambitions de la loi "Dans plusieurs domaines, j’ai voulu dépasser la loi, parce que si la loi peut beaucoup, elle ne peut pas tout", a précisé Philippe Bas. Des mesures supplémentaires ont été prises : 40 000 places mises en oeuvre dans les établissements et services entre 2003 et 2007, minimum invalidité revalorisé, 10 % de places créées en établissement spécialisé réservées aux personnes âgées handicapées... Faciliter la vie quotidienne Les démarches administratives doivent être facilitées pour les personnes handicapées. A l’approche des échéances électorales, elles doivent, par ailleurs, être en mesure d’exercer pleinement leur citoyenneté : un effort sera demandé en termes d’accessibilité (isoloir adapté au passage d’un fauteuil roulant, sous-titrage des programmes officiels de la campagne....). Enfin, des écoles de vie autonome seront créées afin de permettre à des personnes handicapées motrices ou des lésés cérébraux de faire l’apprentissage de l’autonomie : "Donner des soins, des places, c’est une chose, pouvoir former à l’autonomie, c’en est une autre. C’est leur permettre de dépasser leurs propres limites", a conclu Philippe Bas. Paru jeudi 8 février 2007 sur Le Figaro.fr Les enfants handicapés retrouvent le chemin de l'école Agnès Leclair. Publié le 08 février 2007Actualisé le 08 février 2007 : 08h24 Les enfants handicapés retrouvent le chemin de l'école Affaire Terrasson : la justice durcit le ton À bord du premier vol de l'A 380 Villepin pour des droits d'inscription en fonction des revenus Retour | Rubrique FranceDeux ans après la loi sur le handicap, les élèves handicapés sont de plus en plus nombreux à rejoindre l'école « ordinaire ». Mais leur intégration reste un parcours du combattant. QUELQUE 160 000 enfants handicapés ont eu droit à une rentrée des classes en milieu ordinaire en septembre 2006. Soit 6 % de plus qu'en 2005 et 20 % de plus qu'en 2004, a annoncé hier Philippe Bas, le ministre délégué aux Personnes handicapées. Permettre aux enfants handicapés d'être scolarisés en priorité dans les écoles « classiques », au plus près de leur domicile : c'est l'un des grands principes de la loi sur le handicap du 11 février 2005. Malgré ces chiffres encourageants, les associations estiment que l'application de la loi laisse encore à désirer et que les parents se heurtent régulièrement aux refus des écoles. Pour faire accepter Naomie, sa fille de 8 ans, une heure par jour en étude dans son école de quartier, Olivia Mallet a ainsi dû recourir à la Halde. Scolarisée le reste de la journée dans une école médicalisée de Seine-Saint-Denis, Naomie est assimilée IMC (Infirme moteur cérébral). « La directrice a lâché qu'elle ne voulait pas d'une enfant handicapée, s'indigne Olivia Mallet. Grâce à la Halde, j'ai pu obtenir gain de cause mais du coup, le dialogue avec l'école est difficile et l'institutrice de Naomie refuse de me rencontrer. » Les enseignants peuvent en effet se montrer réticents à l'arrivée d'un enfant handicapé. « Ils ne sont pas formés par l'Éducation nationale et quand on ne connaît pas le handicap, on a souvent peur de mal faire », regrette Marie-Sophie Desaulle, présidente de l'Association des paralysés de France (APF). Les écoles conditionnent souvent la venue d'un enfant handicapé à la présence d'un auxiliaire de vie scolaire (AVS), un accompagnant employé par l'Éducation nationale et chargé d'aider les élèves en situation de handicap. Marie Moreaux s'est battue pour la scolarisation de sa fille Coline, 5 ans aujourd'hui. Atteinte du syndrome de Prader-Willi, cette dernière connaît notamment des difficultés alimentaires et d'apprentissage. Un AVS lui a été accordé après plusieurs demandes. « L'école refusait de la garder si ce dernier n'était pas présent, même une demi-heure, raconte Marie Moreaux. Finalement, nous avons dû changer Coline d'école, quitte à faire 50 km de trajet par jour, pour qu'elle soit bien accueillie et puisse s'épanouir. Aujourd'hui, elle est inscrite à plein-temps dans une section»moyen grand* alors que l'établissement ne dispose que d'un seul ASEH (aide à la scolarisation d'enfants handicapés). » 2 000 auxiliaires de vie Pour pallier ce problème de manque d'encadrement, Philippe Bas a annoncé le recrutement de 2 000 AVS en 2007. Selon le ministère, 1 000 unités pédagogiques d'intégration (UPI), dispositifs spécialisés au sein des établissements du secondaire, devraient également ouvrir leurs portes d'ici à 2010. Bien entendu, les quelque 240 000 enfants handicapés ne peuvent pas tous suivre une scolarité classique. « La loi a créé chez les parents des aspirations qui ne peuvent pas toujours être satisfaites », prévient Laurent Cocquebert, directeur de l'Union nationale des associations de parents et amis de personnes handicapées mentales. Paru jeudi 8 février 2007 sur RTL.FR LOI HANDICAP 08/02/07 Bilan mitigé pour les associations Deux ans après le vote de la loi sur le handicap, les associations font un bilan en "demiteinte" de son application. L'association des paralysés de France, notamment, distribue quelques mauvais points. En cause, les disparités entre les différentes "Maisons départementales des personnes handicapées", pas toujours à la hauteur, ainsi que le problème des revenus et du monde du travail, qui ne permettent pas encore aux personnes concernées de sortir de la dépendance financière. Des disparités entre les départements La loi sur le handicap fête ses deux ans, et les avis provenant des associations de personnes handicapées sont partagés. Globalement, elles jugent cette loi "positive", mais son l'application laisse encore à désirer. Parmi les mesures phares de cette loi, on trouve celle des "Maisons départementales des personnes handicapées", un lieu qui centralise les démarches des handicapés pour leurs droits et leurs prestations. Les associations, à l'image des Paralysés de France (APF), expliquent que leur efficacité est très variable d'un département à l'autre, que de nombreux dossiers prennent énormément de retard et que beaucoup de personnels de ces structures ne sont pas formés "à l'accueil des personnes". L'entreprise encore difficilement accessible Autre point noir, celui des ressources, "loin d'être réglé" selon l'APF. Certaines personnes ne peuvent pas travailler, "n'ont pas droit à un revenu d'existence décent et dépendent toujours de leur éventuel conjoint". Et la question du travail est également posée sous l'angle de l'accessibilité. L'APF dénonce une "insuffisance du projet de décret". Les entreprises de 20 à 200 salariés sont obligées de ne rendre qu'un seul étage accessible, et aucune obligation n'est imposée aux plus petites entreprises, selon les Paralysés de France. En revanche, l'école est un point pour lequel le bilan est jugé satisfaisant : entre la rentrée 2004 et celle de 2006, le nombre d'élèves handicapés a augmenté de 20%. Philippe Bas, ministre délégué aux Personnes handicapées, a promis que 2.000 auxiliaires de vie supplémentaires seraient embauchés cette année. Pour la campagne présidentielle, il a également annoncé la mise en ligne, sur Internet, des professions de foi de tous les candidats, au format sonore et écrit. En France, on recensait en 2005 plus de cinq millions de personnes handicapées. Un français sur dix. Si des progrès ont été constatés, l'APF réclame la fin de "politiques à part" et l'engagement d'une "politique transversale" et l'intégration du handicap. J.-V. Russo et Frédérique Prabonnaud La Veille personnes ayant des incapacités est produite périodiquement par Les productions de la nuit. L’Inclusif ; veille personnes ayant des incapacités est une infolettre ayant comme mission de rapporter l’actualité touchant à la participation sociale des personnes ayant des incapacités au Québec. Éditeur : Christian Généreux adjointe à la recherche et rédaction : Louise Blouin. Toute diffusion est encouragée à la condition de mentionnée la source. Pour abonnement, envoyer un courriel à [email protected] . Pour ne plus recevoir cette veille ; [email protected]