La concentration de la presse. Fondements sociopolitiques et spatiaux.
Institut(s) : Institut de Journalisme et Communication
Nom et prénom des collaborateurs impliqués dans le projet :
Régis BORRUAT, chargé d'enseignement
Direction: prof. Antoine Maurice
Adresse e-mail de contact : regis.borruat@unine.ch
Axes de recherche : Circulation des personnes
Circulation des connaissances et des compétences
Circulation des richesses et des capitaux
Possibilité de remplir plusieurs cases
Domaine de la recherche : Les phénomènes de fusion et concentration dans la presse
romande analysés sous l’angle des acteurs et décideurs.
Objet de la recherche :
Les fusions, rachats ou disparitions de journaux constituent des événements marquants pour
les entreprises de presse, pour les lecteurs, pour l’ensemble du marché des médias. Ils
rappellent de manière régulière que la presse est soumise à des contraintes économiques et
que les journalistes ne sont qu’un maillon de la chaîne de production d’un journal ; à ce titre,
et bien qu’ils soient les acteurs les plus visibles, les journalistes sont loin de détenir seuls
l’avenir de leur produit de presse. La vie – parfois la survie – de l’entreprise médiatique
passe donc par la mise en place d’une gestion de type économique et financière visant des
objectifs de rentabilité qui peuvent se trouver en contradiction avec la mission civique de la
presse dans une société démocratique. Cette dimension économique et financière est prise
en charge par des acteurs peu visibles et peu étudiés : les directeurs, les conseils
d’administration ou encore les propriétaires.
La recherche entend poser son regard sur le pôle de la production de l’information et sur ses
acteurs, plus précisément sur les acteurs décisionnels responsables de la stratégie de
l’entreprise de presse. L’étude empirique porte sur la fusion, en 1998, du Jo
urnal de Genève
et Gazette de Lausanne
avec
Le Nouveau Quotidien
et la création du quotidien
Le Temps
. Il
s’agit de comprendre comment et pourquoi se met en place, à un moment donné, une
stratégie de fusion – concentration. Quels sont les ressorts profonds qui amènent des
acteurs, des responsables d’entreprises, à envisager puis à concrétiser la mise en commun
de leurs forces, le regroupement de leurs journaux et la création d’un nouveau produit de
presse ? Comment gèrent-ils la tension entre deux impératifs apparemment antagonistes –
économique et sociopolitique – propres à l’entreprise de médias ?
S’inscrivant dans une perspective de socioéconomie des médias, la recherche découpe l’objet
d’étude en trois dimensions étroitement liées :
1) La concentration vue sous l’angle du marché, par une analyse de ses dimensions
économiques et géographiques. Il s’agit d’une part d’utiliser un certain nombre d’indicateurs
traditionnels (tirage, audience et lectorat, publicité, chiffres d’affaires, charges, recettes,
etc.) illustrant les difficultés économiques des entreprises et la concurrence sur le marché.