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Chapitre 3 : La théorie quantitative de la monnaie
Cette théorie est relativement complexe car il y a plusieurs formulations
possibles.
SECTION 1 : Les différentes versions de la théorie quantitative de la monnaie
Thèse centrale : Il existe une corrélation entre variation du niveau des prix et
variation importante du stock de monnaie. C'est-à-dire que toute instabilité des
prix provient de causes monétaires plutôt que de causes non monétaires.
§1 : Des hypothèses communes
Il y a 4 hypothèses communes :
Ce sont les variations de la quantité de monnaie qui expliquent les
variations des prix nominaux. Causalité de type ΔM->ΔP (pas le
contraire).
Fondamentalement l’inflation est un phénomène monétaire. En contrôlant la
masse monétaire on peut contrôler l’inflation dans une économie ce qui a été au
cœur des stratégies des banques centrales jusqu’en 1993.
Par contre cette hypothèse ne dit pas que la variation relative des prix est
égale à la variation relative de la masse monétaire (ΔP/P = ΔM/M).
La vitesse de circulation de la monnaie (V) et le volume des transactions
(T) sont insensibles aux variations de la quantité de la monnaie (ΔM).
L’offre de monnaie est exogène. Cela signifie que la théorie quantitative
repose sur la thèse de la currency school. Ce qui signifie que l’on est dans
une économie qui fonctionne selon le principe du multiplicateur de crédit
(Chapitre 2 §22).
Les agents économiques sont parfaitement rationnels ce qui signifie que
leurs décisions et leurs choix économiques dépendent uniquement des prix
relatifs et non pas des prix nominaux.
En conséquence si tous les prix nominaux sont multipliés par une même
constante alors les choix économiques ne seront pas modifiés puisque les prix
relatifs n’auront pas changés. Du coup les agents économiques ne sont pas soumis
à illusion monétaire. On dit également que les fonctions de demande de bien sont
homogènes de degré 0.
Fonction de demande du bien i
Di = F (p1 ; p2 ; p3…pi… ; pn)
F (ap1 ; ap2 ; ap3 ; … ; api ;… apn)
Si F est homogène de degré 0 alors on peut écrire que :
F(ap1…apn) = a^0 F(P1…Pn) = F(P1…Pn) = Di car a^0 = 1
La monnaie est neutre
Il y a 2 hypothèses supplémentaires qui ne sont pas partagées par l’ensemble
des auteurs de la théorie quantitative car ces 2 autres hypothèses ne sont
retenues que par les auteurs mettant l’accent sur les relations de long terme
entre ΔM et ΔP. -> ΔP = f(ΔM)
Les prix nominaux sont parfaitement flexibles à la hausse comme à la
baisse. A court terme cette hypothèse est peu réaliste car un certain
nombre de prix sont rigides.
La production effective est égale à la production du plein-emploi. Cette
hypothèse est un cas particulier de la seconde hypothèse car si la
production est toujours celle du plein-emploi alors par définition il n’est
pas possible de produire plus. Il est donc évident que toute variation de la
quantité de monnaie ne peut pas avoir de conséquences sur le volume de
production. Cette 6ème hypothèse n’est vérifiée qu’à long terme donc à
court terme la production effective peut être inférieure à la production
de plein-emploi.
§2 : L’équation des échanges d’I.FISHER (1911)
M.V = P.T (1)
M = masse monétaire
V = vitesse de circulation de la monnaie (vitesse de transaction)
P = indice du niveau général des prix
T = indice du volume des transactions
Est-ce qu’il s’agit d’une identité ou s’agit-il d’une relation d’équilibre vérifiée que
si l’équilibre économique est atteint ?
Si on se situe ex-post (à la fin de la période) cette relation est une identité. P.T
est alors une valeur égale à la valeur des paiements effectués M.V.
Si on se situe ex-ante (avant que la période ne commence) la relation est une
équation d’équilibre c'est-à-dire qu’elle ne sera vérifiée que si l’équilibre
économique est atteint. Quel mécanisme permet d’atteindre l’équilibre ? Ce
mécanisme s’appelle l’effet d’encaisse réelle.
Ce mécanisme a été présenté par D.HUME (1752) et par R.CANTILLON (1755).
A un moment donné il y a un indice de volume des transactions donné To et une
vitesse de transaction donnée Vo et les agents économiques doivent en
conséquence détenir une encaisse réelle Mo/Po = To/Vo.
Cette encaisse réelle représente la quantité réelle de monnaie que les agents
économiques estiment nécessaire de posséder compte tenu de leurs habitudes de
paiements qui détermine la valeur de la vitesse Vo et compte tenu également des
transactions qu’ils ont l’habitude d’effectuer ce qui détermine la valeur To. On
est alors dans une situation initiale d’équilibre. On imagine qu’à partir de cette
situation la quantité de monnaie augmente et passe à M1 > Mo. Dans l’immédiat
les prix nominaux n’ont pas le temps de réagir donc ils restent à leur valeur Po et
dans ce cas l’encaisse réelle augmente et devient M1/Po > Mo/Po. En conséquence
les agents économiques détiennent une encaisse réelle qu’ils jugent supérieures à
celle qui leur paraît nécessaire, ils vont donc chercher à revenir au niveau initial
d’encaisses réelles en cherchant à dépenser leur surplus d’encaisses réelles.
Surplus d’encaisse réelle = (M1/Po)-(Mo/Po) = M1-Mo = ΔM
Concrètement cela signifie que les agents économiques vont chercher à réaliser
plus de transactions or selon la seconde hypothèse le volume des transactions
est indépendant des variations de la masse monétaire.
T est indépendant de ΔM -> To = constante
D’autre part la vitesse de circulation V toujours selon la seconde hypothèse est
elle-même indépendant de la variation de la masse monétaire. Donc V reste
bloqué à sa valeur initiale Vo. On a donc M1/Po > To/Vo -> déséquilibre car on est
à très court terme.
La seule solution pour revenir à un équilibre est que les prix nominaux doivent
augmenter pour arriver à un niveau P1 tel que M1/P1 = Mo/Po c'est-à-dire que la
hausse des prix sera telle que l’encaisse réelle retrouvera bien son niveau initial.
Et ce parce que les agents économiques se portent demandeurs de biens mais
l’offre ne peut pas y répondre.
Donc ex-post M1/P1 = To/Vo. Dans ce cas on montre que la variation relative
des prix sera exactement égale à la variation relative de la monnaie :
ΔP/P = ΔM/M
Pour FISHER la variation des prix qui est nécessaire pour retrouver l’équilibre
pour passer de Po à P1 va intervenir dans une période transitoire qui selon
FISHER durerai une dizaine d’années. C’est donc un concept totalement abstrait.
Limite de l’approche :
Fisher n’explique pas le niveau d’encaisse réelle comme étant la conséquence
d’un choix économique parce que l’encaisse réelle apparaît comme une nécessité
et non pas comme un choix. Fondamentalement ca veut dire que la théorie
quantitative de la monnaie est incapable d’expliquer la détention de monnaie à
partir de la théorie standard de la monnaie. Cet échec vient du fait que FISHER
limite la monnaie comme intermédiaire des échange, la monnaie n’est pas une
réserve de valeur ici.
§3 : L’équation de Cambridge : A.MARSHALL, C.A.PIGOU (1917-1922)
Présentation d’A.Marshall (1890) : M = kPY
C.A.PIGOU (1919) : M/P = kY
Par rapport à FISHER il y a 3 modifications importantes :
- Le volume des transactions (T) est ici remplacé par le revenu
national soit en volume (Y) soit en valeur (PY) avec P l’indice des
prix.
La différence porte sur la prise en compte ou non des consommations
intermédiaires. Dans la formulation de Fisher sont prises en comptes toutes les
transactions y comprit celles portant sur ces consommations intermédiaires alors
que dans la formulation de Marshall et Pigou les transactions portant sur les
consommations intermédiaires sont exclues. C'est-à-dire que T > Y.
- Il est tout à fait possible d’écrire que k = 1/V
Equation de Fisher : M.V=P.T M = PT/V M/P = T/V mais ici le V n’est pas le
même que celui du k=1/V où le V est la vitesse revenu et non pas la vitesse
transaction. On note alors k = 1/V ‘ avec V ‘ la vitesse revenu.
- L’approche de Marshall et de Pigou déplacent la problématique vers
celle d’une fonction de demande de monnaie.
Le coefficient k représente la proportion du revenu nominal PY que les agents
économiques souhaitent détenir sous forme de monnaie. Certains économistes
vont même jusqu’à dire que k est un indicateur de préférence pour l’utilité.
M représente plus l’offre de monnaie chez Fisher alors que chez Pigou et
Marshall c’est plus une fonction de demande de monnaie. Mais une banque
centrale ne peut pas contrôler la demande de monnaie. La solution est de dire
qu’à tout moment le marché est en équilibre. On peut alors dire que M offre = M
demande. Du coup Mo/P=kY. Si par contre le marché de la monnaie est en
déséquilibre Md ≠ Mo alors Mo/P≠kY.
Les auteurs néoclassiques (Marshall et Pigou) seront incapables d’aller jusqu’au
bout de leurs ambitions car pour eux le coefficient k est uniquement fonction du
revenu national en valeur (PY). D’où k = f(PY). C'est-à-dire de détenir une
encaisse mesurée par k ne dépend que des transactions en valeur qui seront
effectuées.
La monnaie est un instrument qui facilite les échanges. Ces 2 auteurs sont
aussi incapables d’intégrer la monnaie comme actif financier.
Si on intègre la monnaie comme actif financier on aura k = g(PY ; i) avec i le
taux d’intérêt. Si la monnaie est un actif financier, dans ce rôle elle a des
concurrents donc la demande de monnaie comme actif financier dépend de ce que
l’on appelle son coût d’opportunité qui est mesuré par le taux d’intérêt. Le coût
d’opportunité mesure les intérêts que l’agent économique perd s’il décide de
conserver son portefeuille sous forme de monnaie et non de titres financiers.
Exemple : 1000€ -> i =5% -> 50 euros
L’approche k = g(PY ; i) apparaît avec Keynes en 1936.
Si la monnaie est un actif financier alors k =g(PY ; i). Donc s’il y a un ΔM il y
aura un Δi ce qui entraine un Δk. Or k = 1/V avec V la vitesse revenu. Ainsi on
aura un ΔV. C'est-à-dire qu’une ΔM->ΔV ce qui est une théorie anti quantitative.
On sait que M = PY = (1/V) PY si ΔM>0 -> ΔPY>0 si V=constante.
Mais si ΔM>0 -> Δi<0 ->Δk>0 -> ΔV<O = ? ΔPY
Si on intègre la monnaie comme actif la théorie quantitative s’effondre.
§4 : L’école de Chicago et la reformulation de M.FRIEDMAN de la théorie
quantitative (1956-1959).
Friedman va proposer une théorie renouvelée de la théorie quantitative et
donnera lieu au monétarisme. Pour Friedman il s’agit d’intégrer la monnaie comme
actif financier et de l’intégrer pleinement mais en même temps il souhaite
conserver la conclusion de la théorie quantitative à savoir qu’il existe un lien de
causalité entre variation de la quantité de monnaie et variation des prix.
ΔM -> ΔP et k = f(PY) sauf qu’on doit adopter la solution k = g(PY ; i).
Friedman va élargir l’approche de Keynes c'est-à-dire que Friedman va partir de
l’hypothèse que l’agent économique dans ces choix de patrimoine ne prend pas en
compte simplement la monnaie et les actifs financiers mais la monnaie et tous les
actifs financiers ou non.
Equation de demande de monnaie selon Friedman : Md = G(W ; P ; ia ; io ;
(1/P)(dP/dt) ; w ; u).
W = le patrimoine total de l’individu. C’est le portefeuille financier mais aussi le
patrimoine qui prend la forme d’actif réel (terrain etc.).
P = l’indice de prix. Plus il y a d’inflation, plus la monnaie joue mal son rôle d’actif
financier.
ia = taux de rendement des actions.
io = taux de rendement des obligations
(1/P)(dP/dt) = taux d’inflation qui mesure l’attrait plus ou moins grand pour des
actifs réels et non pas financiers. Plus le taux d’inflation sera fort plus les
agents vont chercher à acquérir des actifs réels.
w = capital humain, le niveau de connaissance qu’a l’individu.
u = goûts et préférences de l’agent économique
Friedman va procéder à une simplification en faisant l’hypothèse que toutes ces
variables explicatives peuvent être finalement approchées par une autre variable
qui est le revenu permanent (Yp).
Le revenu permanent mesure le revenu moyen à long terme c'est-à-dire que
c’est le revenu économique que l’agent économique s’attend à avoir pour les
années qui viennent. C’est encore la somme actualisée de tous les revenus futurs
anticipés par l’agent économique.
Md = H(Yp). Du coup Md = Yp/Vp
On peut écrire que Yp = Pp x Ybar p
Yp = revenu permanent en valeur
Pp = indice de prix permanent
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