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PIRON Marie
1ère année Carrières Sociale
Groupe 3 ; année 2005- 06
L’ENTRETIEN CLINIQUE
C’est dans le terme « clinique » qui repose la particularité de ce type d’entretien. Il
revoie au domaine de soin dans sa généralité. Il est plus spécifiquement utilisé par les
psychologues clinicien, les psychiatres et les psychothérapeutes.
Il n’est pas un processus thérapeutique. Il vise à concevoir et à comprendre le
fonctionnement psychologique d’un sujet en prenant en compte sa vie, son vécu et en mettant
l’accent sur la relation.
L’entretien clinique est une relation intersubjective, c'est-à-dire qui se produit entre
deux sujets humains. Cette situation de communication entre deux personnes est un
croisement de deux subjectivités. Il s’agit de subjectivité car nul n’est totalement objectif et
que chacun se crées son identité par rapport à sa vie. Chacun à donc sa réalité et ses idées.
Le clinicien doit savoir écouter et faciliter la parole de l’autre avant de parler lui-
même. « Ce qui le différencie d’un entretien ordinaire, c’est qu’il prend en compte
l’inconscient » (Michel LEROUX).
L’entretien clinique permet ainsi d’accéder aux représentations les plus personnelles
des personnes. C’est pour cela qu’il est indispensable.
Le psychologue a une place qu’accompagnateur, et a comme but de mener le client à
comprendre son malaise afin qu’il puisse le régler (s’il y a lieu).
L’entretien peut se dérouler de différentes manières. Le cas de figure nous
retrouvons un psychologue et son patient n’est pas unique. Il peut être face à une famille, un
couple ou un groupe de personne. Et il est de plus en plus fréquent que celui-ci travaille avec
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la collaboration d’un confrère. (Un travail d’équipe est conseillé dans le cadre d’un suivit
d’une famille par exemple).
« Le client vient rarement en connaissance de cause. Il vient par pression, par hasard,
par erreur ou sur demande… ».
Il ne s’agit pas forcément de personnes malades psychiquement et en souffrances
patient ou client ou d’avantage approprié, le sujet, peut être une personne qui demande à être
rassurée en raison de son état de doute, d’incertitude qui le contrarie.
Selon ANXIEU, la psychologie clinique « est une psychologie individuelle et sociale,
normal et pathologique ; elle concerne le nouveau- né, l’enfant, l’adolescent, le jeune adulte,
l’homme mûr, l’être vieillissant et enfin mourant. Le psychologue clinicien remplit trois
grandes fonctions : de diagnostic, de formation, d’expert…
Les objectifs diffèrent selon les personnes. Il peut s’agir d’une visée diagnostique, de
recherche ou thérapeutique. Selon ceux-ci, le roulement peut varier, cependant des règles
restent stables. La conduite de l’entretien doit être non directive ou semi directive et le
« clinicien » doit appliquer le respect, la neutralité et l’empathie.
L’âge, la personnalité et la psychopathologie vont jouer un rôle dans la manière dont
un entretien va débuter. « Entre le bébé qui fonctionne à partir de ses sensorialités
naissantes, la personne sénescente confrontée au deuilil y a lieu d’ajuster et d’aménager
l’approche clinique de l’entretien ».
« Le sujet a une « certaine méconnaissance de ce qu’il demande et de ce qui peut lui
être apporté ». Parfois le sujet s’étonne du bénéfice qu’il tire de l’entretien, d’autres fois,
aucune communication ne s’établi sans que l’on puisse déceler les raisons.
« Ce qui va se passer est imprévisible et dépend de la personne du clinicien et de la
personne du client ». Le psychologue ne fait pas de miracle, gler un problème demande un
investissement personnel. La personne doit être mise en confiance, accepter la situation et être
demandeuse pour pouvoir avoir la capacité de fournir un travail sur elle, car « on ne peut pas
résoudre un problème de vie sans changer soi-même ». Des fois « le client demande une
solution miraculeuse sans avoir à payer le prix du changement », cela ne peut fonctionner.
L’entretien clinique fait partie de la méthode clinique et des techniques d’enquête en
sciences sociales, et comprend :
Une clinique « à mains nues » (l’observation et l’entretien) ;
Une clinique instrumentale (tests projectifs, échelle clinique, etc.)
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Une médecine à mains nues.
Lié à la médecine par le mot « clinique ». Il ne comporte pourtant aucun instrument
pour sonder l’être humain. Le psychologue est l’instrument : « à mains nues ». A différencier
de la psychologie « à mains armée » : magnétophone, magnétoscope, dite « à instrument ».
Cependant, ne sont pas de réels instruments palpables sur lesquels le psychologue peut se
reposer lorsqu’il exerce sa profession.
Elle ne s’appuie donc sur aucune machine, mais peut le faire sur des instruments
psychologiques qui ont été travaillés, préparés, étudiés, élaborés au par avant : les tests. Ceux-
ci sont élaborés au sein de la profession et constituent un appui précieux au sein de l’exercice
du psychologue (surtout pour ceux qui débutent dans le métier).
« La situation étant standardisée, ce qui est à observer se trouve réduit, cadré, et l’on
peut devenir assez vite sensible à des nuances dans le comportement et les réponses du
sujet ».
Le psychologue élabore une relation de soins à la personne dans la mesure il
participe « aux actions de prévention d’hygiène mentale ». On parlera plus souvent d’aide ou
de « conseil ». Mais il faut être prudent quant à l’interprétation de ces mots car bien que le
patient soit en demande d’aide et de conseils, il ne s’agit pas véritablement de donner des
conseils. A aucun moment il ne faut affirmer des réalités et penser pour l’autre. Le
psychologue doit simplement amener l’autre à réfléchir sur ce qu’il semble bon et juste de
faire pour sa personne et sa situation.
« Militant de la santé mentale », « intérêt porté à l’individu », « au service
d’autrui », tels sont les définitions du rôle du psychologue clinicien selon Colette CHILAND.
Trois types d’entretiens : non directif, semi- directif et directif
Les plus importants sont les deux premiers. La non directivité est un type d’entretien
qui est centré sur la personne et qui permet de déceler le système d’association que fait le
sujet spontanément. La semi- directivité comprend le fait que le clinicien dispose d’un
« guide d’entretien », « il a en tête quelques questions qui correspondent à des thèmes sur
lesquels il se propose de mener son investigation ». (BENONY)
« Le clinicien invite à parler et ne pose pas de question, ou en pose le moins
possible », cela permet de parvenir au « recueil d’une anamnèse (histoire de la vie et de la
maladie) aussi complète que possible… ». Les questions posées si nécessaires ne doivent pas
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coincer le client en déclenchant chez lui un sentiment trop douloureux qui pourrait l’amener à
mentir, refuser de répondre, ou encore «se sentir obligé de répondre et ne pas le supporter ».
« Il faut que la patient puisse supporter ce qu’il nous dit sans que l’estime de soi, la
cohérence, l’unité et la continuité de soi ne soient remises trop brutalement en cause ».
Si de telles choses arrivent, le client risque de ne pas poursuivre les entretiens. Devant
d’un côté éviter de déclencher un type d’aveux inacceptable, le clinicien doit également tenter
de le prévenir. Le clinicien doit s’efforcer d’établir une communication authentique. « Un
client ne peut pas tout dire au premier entretien ». D’ailleurs ce ne pourra être le cas tant
« qu’il n’aura pas pris confiance dans son interlocuteur ».
L’entretien directif qui se présente sous forme de questionnaire appartient à la clinique
instrumentale. Il n’est donc pas centré sur la verbalisation spontanée, le sujet répond à des
questions précises. Il est utilisé pour compléter des recherches.
« La non directivité, c’est d’abord une attitude envers le client ». Le clinicien ne doit
pas guider son patient dans une direction ni penser et juger que celui-ci ait à agir d’une
manière déterminée.
Le patient est « roi ». Chaque individu est différent. Un vécu, une appartenance à un
groupe, des représentations propres, une manière d’appréhender la vie… Il agit et pense en
fonction de ces données qui lui sont « offertes » depuis sa naissance. De plus, toute chose qui
l’entoure interagit sur lui. Aussi, aucune situation analysée ne peut être identique. C’est
toute la complexité de l’être humain, et c’est également que vient prendre toute
l’importance du métier du psychologue clinicien qui a pour fonction de placer la dimension
« humaine » au premier plan.
L’entretien verbal et non verbal.
L’entretien est verbal. Mais l’importance ne side pas uniquement dans le verbe :
toutes les communications sont « parlantes », c'est-à-dire fructueuses et à ne pas gliger. La
communication non verbale participe à la compréhension de l’être.
« La communication verbale ou « digitale » s’accompagne toujours d’une
communication non verbale ou « analogique » et ces deux modes peuvent s’accorder ou se
contredire ».
Selon A BLANCHET (1997), le discours comporte trois dimensions : référentielle (que
dit le sujet des faits ?), modale (que pense le sujet des faits et qu’en dit-il ?), illocutoire (quels
actes accomplit le sujet lorsqu’il parle ?) (BENONI). On parlera aussi de :
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Contenu manifeste (ce qui est dit)
Contenu latent (représentation et signification inexprimée)
Les manifestations non verbales viennent apporter des indications supplémentaires
précieuses. Tout est important, passant des mimiques du visage, au sourire, regard, gestuelle
et posture, communication tactile, investissement de l’espace, manifestations
neurovégétatives (rougeur, pâleur, sudation), à l’aspect vocal (intensité de la voix, débit,
silence…), beaucoup de choses peuvent ainsi être détectées (en s’appuyant sur des recherches
donnant à présent des explications pour un certain nombre de réactions non verbales).
Respect, neutralité et empathie.
L’attitude clinique relève d’une attitude déontologique et éthique. C’est le respect des
droits fondamentaux des personnes, leur dignité, leur liberté, leur protection, le secret
professionnel et implique le consentement des personnes concernées. Un respect de la
personnalité du sujet : ses appartenances sociales, culturelles, professionnelles…
En psychologie clinique, l’on sait que patient détient sa vérité, c’est lui qui sait et
comment il souffre. Ainsi, c’est lui qui a le pouvoir de la communiquer. Mais pour cela, pour
comprendre le pourquoi et le comment de sa souffrance il faut qu’il puisse s’exprimer et être
écouté. L’entretien « se révèle un outil indispensable et irremplaçable pour accéder aux
informations subjectives des individus » (Hervé BENONY).
L’entretien clinique n’est pas simplement un examen « clinique psychiatrique
classique », qui lui est une sorte d’interrogatoire qui dresse l’inventaire des symptômes du
patient. Les recherches psycho clinique estiment que « la révélation brutale du secret
risquera de provoquer une syncope de l’ouverture du placard, un effondrement, plus que la
mise en place instantanée de relations nouvelles et saines ». Aussi ne favorise- t- il pas la
révélation brutale de lourds secrets.
Le client ne doit pas être poussé mais plutôt le laissé libre d’avancer à son rythme.
Freud parle de « neutralité bienveillante ». Le psychologue clinicien, a la neutralité et la
bienveillance comme devoir, sachant que ces deux comportements ne vont pas de soi, c’est
un travail à faire. Apprendre à ne pas porter de jugement ni émettre de critique. Il s’agit de ne
pas laisser paraître nos émotions. Celles ci risqueraient de porter « préjudice » à la personne
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