applicable en la matière. Le législateur définit les droits des personnes handicapées en matière de
prévention et de dépistage, de soins, d'éducation, de formation et d'orientation professionnelles, d'emploi
de garantie de ressources, ainsi que d'intégration sociale et d'accès aux sports et aux loisirs. Mais une loi en
remplace une autre pour essayer d'anticiper, sous la poussée des groupes de pressions divers et variés, les
évolutions, transformations et demandes sociales. C'est pour toutes ces raisons, et quelques autres qu'il
conviendrait d'analyser, que récemment des universitaires tels Charles Gardou et Julia Kristeva (plus
quelques autres mais surtout dans le domaine médical) s'interrogent, depuis la promulgation de la nouvelle
loi, sur l'accompagnement de "tous les plus vulnérables
", dans des "fragments" éparts de handicap et de
"vulnérabilités" des vies au quotidien
qu'il convient de regrouper et de bien étudier pour se projeter vers
l'avenir au sens de faire des projets et de ne plus se complaire dans "un rôle de victime" car comme le
souligne fortement les auteurs " il est possible d'esquisser pour eux d'autres horizons, de contrarier leur
destin, d'aventurer leur vie. Utopie ? Nous ne le croyons pas ! Mais à trois conditions : conscientiser ce
qu'ils vivent (...), apprendre à contester le pouvoir des normes et déployer, hors du misérabilisme ou de
l'héroïsme, une volonté profondément réformatrice. La thèse de Georges Canguilhem, pour lequel la
norme n'est jamais biologique, mais produite par le rapport d'un vivant à son milieu, conduit à penser
qu'une société se définit essentiellement par la façon dont elle institue son idée de la normalité et, en
conséquence, par la considération qu'elle porte aux fragilités des affaires humaines."
C'est bien de toutes ces injonctions dont il fallait débattre puis faire perdurer dans le temps sous
formes d'entretien réitérés pour enquêter sur un quotidien que les citoyens mal informés croit "étrangement
idyllique ", car tout doit être réglé "puisque la loi" ...puisqu'ils sont indemnisés ... Le fait de laisser des
traces écrites devait finaliser et nous donner les moyens de revenir sur certains propos ,d'avoir un moyen
de mesure pour le futur et surtout de pouvoir, tous ont accepté ce contrat moral entre nous, se "connecter
en réseaux" humains pour partager les connaissances issues de nos interrogations réciproques. En effet le
contrat passé entre nous devait nous permettre d'aller le plus loin possible sur une question ou d'y revenir...
La rencontre pour notre part fut une réitération de multiples micro contacts pour préciser de mois en mois
des points de discussion délicats dont certains méritent encore d'être affinés (sexualité, mort et euthanasie,
vocabulaires violents, souffrances et traumas, etc.) ; elle fut aussi l'occasion pour faire perdurer les
échanges de synchroniser, de décoder les regards, les rythmes personnels, les intimités des foyers, les
langages non verbaux des corps qui vivent, les terrains et machines qui ne sont pas les nôtres et enfin les
"Si la crise actuelle canicule-vieillesse, dont la France n'a pas encore mesuré toute l'ampleur, manifeste des défaillances de
l'Etat, elle révèle simultanément une carence non moins préoccupante de notre culture d'entraide : sommes-nous capables
d'assurer l'accompagnement des plus vulnérables ? Avec quelle humanité, c'est-à-dire quelle disponibilité, quelle sensibilité,
quelle formation ? Et avec quels moyens ? In Charles Gardou, Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une
révolution de la pensée et de l'action, aux Editions ERES, Toulouse, 2005.
On trouvera sur ce site : www.meimon-nisenbaum.avocat.fr/publications de larges extraits du livre du Professeur Charles
Gardou, Fragments sur le handicap et la vulnérabilité, collection Connaissances de l'éducation, Editions Erès, Toulouse,
2005.On reliera ces préoccupations à celles de L'O.M.S qui a adopté le 21 mai 2001, la nouvelle "Classification internationale
du fonctionnement, du handicap et de la santé", disponible en français sur le site de l'O.M.S : http://www.who.int/icidh